Songe d une vie douce
108 pages
Français

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Description

« L'immobilisme c'est la mort, le tout et le rien réunis. La vie, c'est vibrer, réagir, s'émouvoir, rire et pleurer. Mais nous avons perdu, au fil des jours de notre vie d'adulte et au contact de l'environnement dans lequel nous vivons, notre spontanéité, cette grâce naturelle quand on est enfant. Notre vie devient alors plus insipide, sans saveur profonde, si l'on n'en prend pas la mesure pour la corriger. Préserver alors notre âme d'enfant et notre émerveillement devrait être, à tout âge, un réflexe naturel pour continuer à bien vivre. Quel sens donner à sa vie ? Notre relation face à notre existence apparaît difficile à notre époque, comme si le cheminement naturel de notre vie devait être optimisé pour n'en retirer que le parfum ultime ! » Axelle Bourreli a eu l'idée de ce livre Songe d'une vie douce à son arrivée au Québec, en partance de France. L'inspiration pour la phase d'écriture a été encore plus intense que celle imaginée au départ du fait des événements, comme une séparation. Ce sont ses impressions dans la construction de ses nouvelles vies qu'a souhaité raconter Axelle, l'une des rares personnes à avoir écrit sur l'aller-retour de l'expatriation. Par un regard empreint d'émerveillement, d'émotions et de philosophie, elle nous livre ici une réflexion sur comment développer les ondes positives dans sa vie au gré des changements. Construit tel un tableau avec une description colorée, rêveuse et contemplative de Montréal, Paris ainsi que des destinations de voyages, cet essai inspirant explore la formidable aventure de la vie à travers la découverte de la multitude des sentiments, des rencontres, des pays sur une tranche de vie entre trente ans et quarante-cinq ans.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342162776
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Songe d'une vie douce
Axelle Bourreli
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Songe d'une vie douce
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://axelle-bourreli.societedesecrivains.com
 
À mes enfants Harry et Jeremy,
 
 
« La sagesse commence dans l’émerveillement. »
Socrate
 
Première partie. Une envie d’ailleurs
Chapitre 1. Pour un besoin d’équilibre
J’étais confortablement assise dans le grand fauteuil d’un salon, décoré style bibliothèque ancienne, au bar Saint James à Paris. De vieux livres étaient rangés sur des étagères vitrées en bois, de teinte merisier, fixées du sol au plafond avec une échelle au milieu. Des cadres de photos de personnages ayant fréquenté cet endroit ancestral étaient posés sur une avancée, dessinée dans ce mobilier. Ce lieu intimiste par ses livres anciens et ses cadres de photos me renvoyait le miroir de mes propres souvenirs. Nous étions un doux soir de juillet, nous allions prendre un verre de vin avant de dîner dans un restaurant d’un chef étoilé français renommé, Joël Robuchon, tout près de là, avenue du parc dans le XVI e arrondissement.
 
En attendant mon amoureux qui devait me rejoindre, je fermai les yeux et laissai vagabonder mon esprit parmi quelques instants marquants de ma vie. Je revis ainsi mes tendres souvenirs, mes douces et mes intenses émotions des années qui venaient de s’écouler tel un sablier que l’on retourne pour en activer le mouvement.
* * *
C’était un soir d’automne, j’habitais la ville de Charenton-le-Pont, tout près de Paris et j’ai dit « oui », une seconde fois après celle du mariage, à mon mari pour partir vivre à l’étranger, de l’autre côté de l’Atlantique, pas aux États-Unis, mais dans un univers francophone, au Québec. Vous avez tous entendu autour de vous ou vous-même, l’avez-vous dit un jour, je pars loin, je plaque tout et je m’aventure ailleurs ! Eh bien, moi qui étais la plus française des Françaises, qui ne supportais pas d’être plus de quinze jours éloignée de la France, un jour où la pression du quotidien fut trop forte après l’arrivée de mon premier enfant, j’acceptai donc de partir pour le Canada, pour un peu d’air, un nouveau souffle. Tout s’est alors précipité. Nous avons obtenu, en six mois, nos papiers d’immigration, ce qui représente un délai très court ; l’époque y était propice, le Québec recrutait des Français par publicité dans les magazines.
 
Et c’est ainsi que neuf mois après notre décision, nous avions toute notre vie à l’intérieur d’une boîte immense, notre container, en partance de Paris pour Montréal via New York. Moi qui rêvais de partir sur une île déserte, ce fut l’île de Montréal ! Je m’imaginais déjà installée dans ma cabane au Canada, tricotant au coin du feu avec mon bébé près de moi et mon mari pas trop loin. À ce moment-là, il voyageait régulièrement de longues semaines à l’étranger et la venue de notre enfant rendait pour moi cette distance trop pénible. C’était donc mon idéal du moment. Partir indubitablement vers cette aventure, celle de reconstruire sa vie quelque part à l’étranger. Une formidable envie de paix et d’amour partagée avec ma petite famille, nouvellement construite à l’aube de mes trente ans. Mes rêves de petite fille ont toujours été, tout simplement, de fonder une famille. Plus tard, mes choix professionnels seront toujours décidés en fonction de la priorité à ma vie personnelle : mes enfants et mon mari.
* * *
Déjà pendant le voyage, ma tête était dédiée tout entière à de nouvelles pensées comme une ouverture sur le monde qui m’entourait. J’écrivais ces quelques lignes au crayon dans l’avion, au-dessus de l’océan atlantique :
Dans le ciel, au milieu des nuages
Je me sens belle, sans âge
Tout est calme, si tranquille
Que l’on a du mal à croire que tout est fragile.
 
Si fragile, cette baleine qui sort de l’eau
Le soir, après le départ des bateaux,
Si fragile, ce bébé ours brun ; était-il orphelin,
Seul, perdu dans cette immense forêt de sapins ?
 
Les humains, à force de progrès et de découvertes
Ont abîmé leur bien si précieux : la Terre.
Mais que restera-t-il au bout du compte ?
Le déséquilibre de la biosphère n’est pas un conte !
 
J’étais déjà influencée par le côté très nature que nous, les Français, percevons du Québec. C’était aussi le tout début de mon intérêt pour l’humanisme. Et la notion de développement durable apparaîtra plus tard même si aujourd’hui cet équilibre nécessaire entre les humains et la Terre est devenu une évidence.
* * *
Un matin d’été à Montréal, le soleil était là, l’air était déjà chaud et les arbres, nombreux dans ce quartier de Montréal Notre-Dame-de-Grâce, rafraîchissaient la température. C’était la période de « El Niño », le nouveau phénomène climatique à l’époque, pendant lequel la chaleur était plus intense et la sécheresse présente. Je me levais après une douce nuit dans le sous-sol aménagé en chambre, chez des amis où nous allions passer quelques jours, le temps de trouver notre lieu de vie, notre « chez nous » comme l’on dit au Québec. Le Québec est le seul endroit au monde où se conjuguent le français et l’anglais dans une certaine harmonie, comme une île francophone au milieu d’un océan anglophone. L’ouverture sur le monde international, les traditions des campagnes et l’attachement historique avec la France font du Québec un attrait tout particulier pour moi. J’ai envie de découvrir cette province canadienne où je me sens comme une cousine après tant d’années à en entendre parler au travers de la culture, de la musique québécoise surtout, si populaire en France depuis mon enfance.
 
C’est au Québec que j’avais décidé de passer quelques années de ma vie afin de ne plus vivre par habitude tout en ne trahissant pas mes origines françaises avec ce monde de la francophonie. Un compromis entre la fidélité et la nouveauté qui compose le cruel dilemme de l’expatrié, celui qui vit en « ex-patria » signifiant en latin en dehors de son pays. La fidélité, en vivant en équilibre avec moi-même dans un nouveau monde qui désormais m’entoure tout en préservant un rattachement sentimental à mon pays la France ; ce sentiment de se sentir ambassadrice de son pays, une fierté insoupçonnée jusqu’alors. La nouveauté, en vivant pleinement ce besoin d’ailleurs par une soif de découvertes, de parfums nouveaux, de rencontres de gens différents, à travers notre « époque » qui se veut nomade à l’échelle internationale. Puis, les semaines ont passé au rythme des premières fois au fur et à mesure des étapes dans la construction de notre nouvelle vie. Je ne me suis jamais sentie aussi française qu’à Montréal comme si le déracinement fit ressortir en moi les choses les plus profondes que sont mes racines. Et l’éloignement a cette force incroyable de ne garder des lieux, des gens, que le meilleur des ressentiments. Peut-être que le recul sur sa propre vie, allégée de toute habitude de vie et de conditionnement de l’entourage familial, permet un retour sur l’essentiel et, au-delà, la découverte de soi-même ! C’est ainsi l’importance de l’éducation, de l’environnement et de son passé qui se révèle à soi pour définir ses propres envies, le cadre personnel de sa vie. Ma curiosité dans la vie commençait à être satisfaite. C’est le premier instant de mon existence où je me sentais comblée sans toutefois oublier les gens laissés loin, en décalage horaire, en décalage de vie et d’envies. Une vie décalée de la vieille Europe, une bouffée d’air pur.
* * *
Dans la vie, on construit son histoire au hasard de nos envies, des rencontres et des opportunités qui s’ouvrent à nous, mais cela commence toujours par des choix volon­taires ; oui ou non, accepter ou refuser, aller de l’avant ou non, subir ou agir. Chaque choix doit correspondre à une réelle volonté et non à une compromission. C’est ainsi que chercher le bonheur, l’attraper et le garder, représente l’aventure de la vie et quelle belle et merveilleuse aventure que de parcourir le temps et tracer pas à pas son chemin ! Dessiner le chemin de sa propre vie n’est pas une chose facile, mais satisfaire ses envies, ses rêves nous permet d’aller au-delà de nos propres habitudes. Savourer chaque instant de sa vie c’est construire son existence dans un sentiment de plénitude et faire un pied de nez à notre fin en ayant cette pensée que chaque jour qui passe puisse réaliser pas à pas notre propre chemin. Le philosophe dit que si l’homme n’est pas un animal, c’est uniquement parce qu’il a la connaissance de ne pas être immortel. Cette notion mène notre vie et ce savoir-là doit nous guider à chaque instant. Vivre au jour le jour pourrait avoir un sens négatif, mais vivre pleinement au jour le jour apporte tout le positif que doit être notre destinée. Se coucher chaque soir en se disant que notre journée a été intéressante par ses côtés bons et mauvais est important. Il m’arrive de me parler à la fin de la journée en me disant : « Axelle, as-tu fait ce que tu avais souhaité ? As-tu fait du mieux que tu pouvais pour ta famille et pour toi ? » L’immobilisme c’est la mort, le tout et le rien réunis. La vie, c’est vibrer, réagir, s’émouvoir, rire et pleurer. Mais nous avons perdu, au fil des jours de notre vie d’adulte et au contact de l’environnement dans lequel nous vivons, notre spontanéité, cette

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