Un champion à terre... Un homme se relève
120 pages
Français

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Un champion à terre... Un homme se relève , livre ebook

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Description

Coureur cycliste sur piste de haut niveau, Patrice Sulpice a vécu une enfance chaleureuse en Savoie auprès de son frère Jean qui est devenu un chef cuisinier doublement étoilé de renom.


En 1995 à Bogota (Colombie), une chute la veille des Championnats du Monde, alors qu’il est numéro un mondial, le prive de l’usage de ses jambes.


Cet ouvrage, préfacé par Jeannie Longo, est le témoignage de ce que fut son parcours tourmenté.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 juin 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334075558
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-07553-4

© Edilivre, 2016
Remerciements


Un immense MERCI à Yves Perret et à André Perceval sans qui cet ouvrage ne pourrait être ce qu’il est ! Votre générosité et l’amitié que vous m’avez témoignées avec la plus grande simplicité m’ont marqué et touché. Je vous dédie cet ouvrage.
Préface
D ouceur et fougue. Voici les deux mots qui pourraient résumer le caractère du jeune adolescent qu’était Patrice lorsque je l’ai connu, dès sa quinzième année ! Il était un peu « rondelet », le visage poupon, il confectionnait des quatre-quarts au chocolat à sa façon, avec sûrement un cinquième quart de beurre ! Il m’en apportait une bonne part ; cadeau de gosse et expression de sa gratitude à son entraîneur, que j’étais.
Nous étions en 1990 et j’assurais le rôle de Conseiller Technique Régional (CTR), en poste dans le comité Dauphiné Savoie de Cyclisme. Quels bons moments j’ai passés avec ces gentils cadets sur la route ou au Vel d’hiv (Vélodrome d’hiver) de Grenoble. Patrice n’était pas des plus assidus, à son plus grand regret. Il me téléphonait la veille de la séance d’entrainement pour m’annoncer avec dépit et rage qu’il était « collé » par l’un de ses professeurs de collège. Indiscipline ? Impolitesse ? Non ! Assurément, l’école ne le passionnait pas et les devoirs scolaires l’ennuyaient ; c’était aussi simple que ça !
A l’époque, peu convaincu, il est vrai, de l’utilité d’une formation intellectuelle, il se laissait emporter par ses rêveries de vélo… Manifestement timide, il emmagasinait ses pensées confuses, son malaise et ses incertitudes pour libérer tout cela en vrac de quelques coups de pédales donnés à toute allure : l’éclatement d’un ballon qui se vide de tout son air en un instant.
Le premier sprint, unique en son genre, tellement spontané et explosif, ne se reproduisait pas. Le deuxième était déjà moins saignant. Le « travail » allait faire en sorte de canaliser cette énergie. J’avais son entière confiance et celle de ses parents. Il buvait mes conseils techniques, tactiques, et les appliquait ! Parfois, j’avais même recours à des petits schémas simplifiés lorsque le froncement de ses sourcils m’indiquait que la compréhension n’était pas totale…
Au vu des capacités physiques et sachant son désir d’accomplir des exploits cyclistes, j’ai lâché cet excellent gamin aux portes de l’INSEP (Institut National des Sports et d’Éducation Physique) après avoir négocié son entrée avec acharnement auprès de la Direction Technique Nationale. J’ai vraiment insisté pour que la FFC (Fédération Française de Cyclisme) lui offre une place dans son centre d’entraînement de piste, car j’étais convaincue qu’il pourrait s’y épanouir et progresser.
En fait, en peu de temps, la dure vie d’une école de sprint et les sentiments violents que la discipline engendre ont découragé ce Patrice tendre et flegmatique. J’ai reçu un coup de téléphone de sa part, il voulait rentrer en Savoie natale ! Ma réponse fut catégorique : « Tu reste à Paris et tu t’accroches !… » Le jeune Sulpice y a évolué, grandi et « vachement » mûri. Il s’accoquina même avec certains ! Bref, il fit ses armes et m’oublia…
Et puis, à l’orée de la gloire, ce fut l’accident, en Colombie. Alors que de mon côté, sur route, j’obtenais deux titres mondiaux sur cette terre aztèque, ce drame et son malheur éclipsèrent ma joie ! Patrice se mura dans cette nuit de douleurs et d’interrogations, pour ne s’en échapper que plusieurs années plus tard. Ce fut beaucoup de réflexions, de haine et de rancœur dans cette solitude qu’il initia volontairement. D’énormes efforts de compréhension dans sa démarche par un travail cérébral qu’il n’avait jamais commencé jusqu’alors : des recherches scientifiques et des analyses psychologiques inhabituelles et douloureuses !
Son blocage corporel a permis l’éclosion de son mental, durant la longue traversé du tunnel. Il a tâtonné ses sombres parois, a trébuché, pour en ressortir adulte. Sa candeur est restée accrochée aux rugosités. Il sait désormais que la solidarité dans le milieu sportif (comme ailleurs), n’est pas la primauté ! L’acteur du spectacle sportif est un employé bénévole précaire que les dirigeants convoquent à l’envi et dont ils se défont sans peine, ni souci !…
Patrice connaît maintenant ses appuis, renoue des liens avec le monde extérieur et tente avec courage une vie nouvelle. Cet ouvrage est l’expression de son activité naissante. Des compensations financières lui ont été accord ées, lesquelles ne seront jamais à la hauteur de son désarroi, mais elles l’ont aidé à refaire surface !
Alors bonne chance et sois fort !
Avant-propos
P atrice Sulpice faisait partie de cette jeune équipe de France de cyclisme sur piste qui allait, à partir des années 96, dominer ses rivales et remporter tant de titres et de médailles. Il avait réussi, par ses qualités intrinsèques et un travail de « forçat », à vingt ans, à entrer dans la cour des grands. Mais cette envolée vers la gloire s’est arrêtée un jour de septembre 1995, la veille des Championnats du Monde, à Bogota, en Colombie. Il se sentait prêt à monter sur la plus haute marche du podium, il descendit aux enfers après une chute terrible qui lui fit perdre l’usage de ses membres inférieurs. Il passa du vélo à pignon fixe au fauteuil roulant et démarra une nouvelle vie.
La première image que j’ai retenue était celle d’un jeune homme timide et discret. J’avais du mal à comprendre comment il avait pu être l’un des meilleurs cyclistes mondiaux ! Mais très rapidement m’apparut l’image cachée quand il me fit savoir que la seule chose qui l’intéressait était de pouvoir MARCHER, de quitter ce fauteuil qui l’accompagnait partout et dont il n’acceptait pas la présence.
Comment marcher lorsque les jambes ne répondent plus ? Je me souviens d’avoir lu Patrick Segal, un paraplégique qui « marchait dans sa tête ». Oui, mais cela n’était pas suffisant pour Patrice, il voulait MARCHER !!! C’est alors que, voyant la piscine de rééducation, il me dit tout de go : « je veux faire de la piscine ». Je n’ai pas pris son désir comme un ordre mais comme une invitation à partager avec lui un bout de sa route. C’est ainsi que pendant trois années, nous nous retrouvions deux à trois fois par semaine. La répétition des mouvements, facilités par la chaleur de l’eau, finit par imprimer ces schémas dans le cortex. Et d’une ébauche de mouvement, nous en sommes arrivés à des gestes plus amples ne faisant pas appel à des compensations comme c’était le cas auparavant.
Mais le plus important n’est pas là ! Marcher n’interdit pas de parler, d’échanger, de communiquer, de communier. Patrice avait déjà un parcours initiatique important. Il avait cherché, auprès du corps médical et de multiples thérapeutes, les possibilités permettant la mise en œuvre de son projet : redonner vie à ses jambes, indispensables au champion cycliste comme au commun des humains. Il s’était ouvert à certaines techniques et thérapies qui l’avaient aidé à se reconstruire. Il avait exploré diverses orientations complémentaires qui avaient enrichi le personnage et qu’il transcrivait dans son livre « Être ou ne pas être, j’ai choisi ». Il faisait sa thérapie.
Le Patrice des débuts de notre « association » était empreint de haine, de rage, d’injustice. Il en voulait au monde, à son père, au milieu du vélo dont il s’était éloigné, mettant ses amis cyclistes à… dix mètres comme on dit au rugby. Cette colère intérieure s’avérait être un frein à sa progression. Pendant que nous marchions dans la piscine, je cherchais à la décortiquer pour la ramener à un niveau acceptable. Plus elle s’atténuait et plus les mouvements de ses membres inférieurs s’amélioraient. Petit à petit, j’ai ressenti une ébauche de paix s’installer en lui et la confiance le gagner.
Puis Patrice le solitaire accepta de se tourner vers les autres. Ayant été invité à se joindre à des sportifs handicapés, il refusa tout d’abord m’expliquant que, s’il acceptait « son état », il ne marcherait plus jamais. Je lui démontrai au contraire que le fait d’accepter « son état actuel » était un plus vers cette sérénité, vers cette paix tant recherchée. Elle lui donnerait des possibilités supplémentaires de tendre vers son objectif. C’est ainsi qu’avec la fougue du champion, il se mit au ski, au fauteuil tout terrain, au quad… pouvant revivre des sensations qu’il ne pensait plus pouvoir éprouver.
Cet ouvrage est un témoignage. Il nous raconte comment l’espoir du sprint français est arrivé à se frotter aux meilleurs mondiaux, comment à la veille de devenir Champion du Monde – il l’était dans sa tête – sa course s’est arrêtée sur une piste d’Amérique du Sud. C’est alors qu’un long et difficile combat s’engage pour recouvrer l’usage de ses jambes. Il y met autant de conviction que pour « flinguer » un adversaire sur la ligne ! Son expérience de sportif de haut niveau l’aide à ne pas renoncer. Bien sûr, il connaît des moments où la colère signe son refus d’accepter la réalité, où le découragement a tendance à prendre le dessus, où il a envie de tout envoyer balader ! Mais rapidement, il n’a qu’une obsession : remarcher.
Il comprend qu’il lui faut apprendre à se connaître et entreprend des démarches auprès de thérapeutes aptes à l’aider. Il apprend ainsi à se tenir assis et non à être seulement assis. Il ne renonce pas à pouvoir se déplacer par ses propres moyens, à récupérer une partie de son intégrité. Sa volonté d’y parvenir, sa recherche permanente de la récupération, sa logique de réflexion sont ses atouts et sa force. Cette force, il la puise un peu chez ceux qui l’accompagnent dans sa démarche de reconquête, mais surtout

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