Une enfance en gris doré
106 pages
Français

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Une enfance en gris doré , livre ebook

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Description

Ce livre raconte l'histoire de la vie d'un enfant qui a grandi dans une ferme. Chétif et soumis à de nombreuses crises d'asthme, il a côtoyé, pendant les vacances, des enfants en bonne santé et des enfants atteints d'une maladie très grave, la myopathie.

Il a aussi dû prendre en charge le travail de la ferme, suite à un très grave accident de son papa.

Ce récit relate les souffrances qui affectent les familles et le courage nécessaire pour supporter des situations difficiles. Cette histoire se veut simple et retracée au travers du regard d'un enfant confronté à ces situations particulières.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 mars 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334088558
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-08853-4

© Edilivre, 2018
Mes premiers pas à la ferme
J’ai eu la chance de naître dans une contrée française rurale, une dizaine d’années après la fin de la seconde guerre mondiale. La France était en pleine reconstruction et l’industrie était florissante. Les nouvelles technologies commençaient à arriver.
Les premières années de mon enfance sont ressemblantes en tous points à celle des autres enfants nés à la même époque. Nous vivions en milieu agricole où nos journées étaient organisées par rapport à l’activité d’élevage laitier de mes parents.
En effet dès mon plus jeune âge, j’ai été amené à côtoyer les vaches, les veaux et le travail de la ferme. A cette époque la mécanisation faisait son apparition sur nos plateaux : les premiers tracteurs, les premières presses à foin, les batteuses mues par des tracteurs à vapeur ou à essence. Papa exploitait une ferme d’élevage laitier et son frère avait également une ferme dans le village voisin. De ce fait, tous les travaux extérieurs étaient faits en commun. Cela concernait les labours, les semis, la récolte des foins et les moissons.
On avait acheté un tracteur pour remplacer les chevaux vieillissants et ce nouvel engin permettait de faire les travaux plus rapidement car il se déplaçait plus vite qu’un attelage de chevaux. C’était une révolution pour faciliter le travail mais il fallait aussi acheter tous les outils qui allaient avec. Cela se faisait tout doucement et en attendant les travaux manuels se poursuivaient.
Ainsi lorsque j’ai eu l’âge de cinq ans, papa a commencé à m’emmener avec lui sur ce tracteur pour aller travailler dans les champs. Je me souviens que je me retrouvais assis sur la selle en fer et je devais tenir le grand volant qui actionnait la direction. Bien entendu, mes jambes étaient trop courtes pour toucher les pédales de commandes. Papa m’installait sur le siège, et me donnait la consigne de bien regarder devant et de maintenir le tracteur toujours en ligne droite. Il mettait en marche le tracteur et passait la première vitesse à la main avant d’embrayer tout doucement. Le tracteur se mettait à avancer lentement de manière à permettre à papa de décharger la remorque de fumier en petits tas que mon oncle étalait ensuite après. J’étais donc là à piloter cet engin, seul maître à bord.
Un engin à quatre roues, avec un moteur et un volant pour le guider, c’était merveilleux et je pris vite goût à ce genre d’activité de la ferme. C’était donc très souvent que je conduisais le tracteur avec papa pour aller mettre en place les clôtures et pour de nombreuses tâches où il fallait être au moins deux. Je passais des moments merveilleux à guider l’engin pour faciliter le travail et j’étais triste lorsque je savais que c’était mon oncle qui l’utilisait pour les travaux de sa ferme.
Notre vie était donc réglée par rapport aux tâches de la ferme. Il fallait être là tous les jours et on ne parlait pas de vacances. L’élevage laitier nécessite que les vaches soient traites deux fois par jour. Aussi la journée commençait toujours très tôt été comme hiver car le lait devait être conduit à la fromagerie à des horaires bien définis matin et soir pour être ensuite transformé en fromage.
Cependant la vie différait selon la saison. En été, il y avait les gros travaux de fenaison, les moissons et le stockage du bois de chauffage pour l’hiver. Au printemps et à l’automne, il fallait labourer, préparer les terrains pour semer l’orge d’hiver ou le blé de printemps. Il fallait, dès que la neige était partie, réparer les barrières des parcs, couper les arbres des haies trop envahissantes et ramener le bois à la maison pour ensuite le transformer en bois de chauffage. En hiver, lorsque les jours étaient courts, que les vaches étaient à l’étable, la vie se déroulait beaucoup plus sereinement. Souvent un manteau blanc épais recouvrait la nature et tout devenait calme. Papa prenait plus le temps de s’adonner à sa passion, le travail du bois. Son plaisir était de réaliser des meubles en bois, mais aussi de fabriquer des portes, des fenêtres, des volets, car il y avait un important travail pour améliorer la grande maison où nous habitions. Chaque hiver était mis à profit pour faire des plafonds, des cloisons, des planchers, refaire des peintures, changer des portes anciennes par de nouvelles qu’il avait lui-même confectionnées. Il fallait aussi procéder à quelques réparations à la grange ou à l’étable.
Papa prenait aussi beaucoup plus de temps pour lire car il adorait les livres d’histoire et ne cessait de se documenter. C’était la seule période de l’année où ne pouvant pas aller dehors du fait de la présence de l’hiver, de la neige, du froid, il se trouvait bien à proximité de la cuisinière à bois. Celle-ci diffusait une douce chaleur invitant de ce fait les habitants de la maison à profiter de cette ambiance de calme et de repos avant de retourner au froid pour s’occuper des animaux.
L’hiver était aussi, pour mes sœurs et moi-même l’occasion de profiter de la neige pour faire de la luge. Les chaussées principales étaient déneigées par les chasses neige souvent équipés de grosses fraises car parfois la hauteur de neige était très importante, souvent plus d’un mètre. Cependant toutes les autres rues n’étaient pas déneigées immédiatement. Pour rejoindre la route, il fallait déneiger le chemin sur cinquante mètres de part et d’autre de la maison. Parfois, la rue qui passe derrière la ferme restait plusieurs jours sans être déneigée. On demandait souvent à nos parents s’ils savaient quand « Il » allait passer pour ouvrir la route et nous avions toujours la même réponse négative. Personne ne savait. Puis un jour on entendait des cris à l’extérieur et des claquements secs. On savait alors qu’« Il » arrivait et on sortait de la maison, foulant la neige souvent plus haut que nos genoux, pour aller au bout du chemin voir de près cet attelage qui arrivait. Un triangle de bois d’une largeur de trois mètres et tiré par deux bœufs passait devant nous et nous offrait une jolie route toute blanche et souvent rendue glissante par les fers de la lame qui déblayait la neige. Les deux conducteurs claquaient du fouet pour faire avancer les animaux qui peinaient en piétinant la neige et en tirant cette lourde machine, tout en utilisant un vocabulaire souvent parsemé de mots grossiers. Mais ceci ne nous intéressait pas, nous avions un autre objectif. Nous suivions le triangle puisque c’était le nom qui était donné à ce système de déneigement de manière à nous assurer qu’il allait bien aller jusqu’à la fontaine distante de deux cent mètres de la ferme. Une fois la chaussée déneigée par ce fameux engin, il restait environ une épaisseur de dix centimètres de neige tassée et lissée par les fers du triangle. La rue qui conduit à la fontaine depuis la maison est en descente et c’était avec plaisir que nous allions chercher la luge dans le garage. Chacun s’équipait : blouson, bottes, bonnet, écharpe et mitaines tricotées maison et c’était parti. Nous étions tous très joyeux de penser à la bonne après midi que nous allions passer. C’était donc une organisation pour monter sur la luge qui ne pouvait accueillir que trois personnes alors que nous étions quatre. Il fallait faire des rotations pour que chacun puisse faire un tour de luge et profiter de cette jolie descente qui procurait des sensations et des cris de joie à chaque fois lorsque la luge prenait de la vitesse. Mais tout n’était pas toujours évident, car mes sœurs me reprochaient d’être toujours sur la luge. Je me défendais en expliquant : « C’est bien normal que je sois là, je suis le plus grand ! », « Mais nous aussi on est grandes ! » rétorquait la plus grande de mes sœurs ; « Je sais mais il faut quelqu’un qui sache conduire la luge pour vous éviter de vous renverser dans les gros bourrelets de neige gelée et de vous blesser. Je vous apprendrai à conduire la luge. Pour le moment c’est moi qui dirige la luge est vous êtes bien contentes de faire des descentes ! »
Et puis il fallait bien quelqu’un pour tirer la grosse luge de bois dans le sens de la montée pour ensuite pouvoir à nouveau profiter des sensations de glisse.
Plusieurs fois, je laissais la luge près de la fontaine.
« Pourquoi tu ne prends pas la luge ?
A votre tour de la remonter jusqu’au dessus de la côte ! » Répondais-je.
« Mais on est pas assez fortes pour tirer cette grosse luge ! D’accord, je remonte la luge mais je continue à guider la luge pendant les descentes ! »
Après ces explications convaincantes, je continuais à faire toutes les descentes en alternant les passagers que je conduisais en riant jusqu’à la fontaine.
C’était un de ces hivers où la neige était tombée en abondance et où le mercure n’arrêtait pas de descendre vers le pied du thermomètre comme pour se mettre à l’abri dans la petite boule de verre. Durant ces longues périodes de froid, le thermomètre affichait souvent -25° mais cela ne nous empêchait pas d’aller dehors. En fait, il faisait très froid, mais c’était un froid très sec avec une bonne odeur de sapin des forêts qui entouraient le village. L’air que nous respirions était très pur car nous étions loin des centres industriels. C’est pour cela que le soir on rentrait à la maison avec de jolies couleurs sur le visage. Le matin au réveil notre plaisir était d’aller regarder derrière les rideaux de quelle manière le givre avait décoré les carreaux des fenêtres. Chaque jour les dessins changeaient et chacun essayait de découvrir une forme connue. Pendant ces périodes de grand froid, il fallait à tout prix éviter d’ouvrir les portes donnant sur l’extérieur pour rien. Papa quant

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