Vivre dans un chant d oiseau
336 pages
Français

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Vivre dans un chant d'oiseau , livre ebook

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Description

C'est inspirée des vers d’un poète roumain que l’auteur a choisi d’écrire ce roman autobiographique. Mihaela unit en son être l'aile suave de la poésie et la précision de la science. Avec le récit de sa jeunesse en Roumanie communiste, elle nous mène sans relâche à la poursuite de ses passions, de sa vie, au travers de deux mondes, deux cultures, deux pays. C’est une conquérante de l’espoir, avec un goût pour un optimisme émaillé d’une lucidité rare, d’une grande sensibilité et d’un amour profond pour la condition humaine. L’auteur cherche tout simplement à mieux comprendre cette société et la condition de la personne en exil. Par le déroulé de son destin, elle va donner un sens à son existence. Sa liberté d’expression qu’elle aime tant, est son cheval de bataille.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 novembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414272419
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-27242-6

© Edilivre, 2018
Avant-propos
Au moment de tourner la dernière page de ce livre, étonné de l’avoir lu tout d’un trait, bien que les idées de l’auteur soient parfois si différentes des vôtres…
Au moment de tourner la dernière page de ce livre où, impatients de découvrir le meurtrier et de voir le bien et la justice vaincre le mal et l’ignominie, il serait vain de chercher ces exploits extraordinaires à même de nous tenir en haleine, qui se présentent ici sous leur forme modeste, agaçante, quotidienne, qui occasionne des victoires tout aussi humbles et ordinaires mais pas moins précieuses pour autant…
Au moment de tourner la dernière page de ce livre que vous avez lu le regard braqué sur les étapes d’une vie, à la façon dont nous regardons des tribunes la course d’obstacles d’un champion dont les efforts ressemblent tellement aux nôtres, tant les entraves auxquelles il se heurte ressemblent aux nôtres, au point de ressentir sa victoire comme étant aussi la nôtre, même s’il est, lui, sur la piste et nous sur les gradins...
Arrivés au terme, vous vous demanderez peut-être d’où vient le sentiment que cet ouvrage vous est somme toute utile. Utile bien qu’il ne soit ni un ouvrage littéraire, ni un traité scientifique, ni un de ces documents dont se servent les historiens pour reconstituer l’image précise d’une époque – dont les combats n’ont pas été ceux de l’auteur, qui n’en connaît, lui, que des aspects conjoncturels, liés à son propre itinéraire. Une époque dont les convulsions restent encore troubles : les changements que celles-ci ont apportés ne semblent pas une renaissance mais plutôt une restauration. Ces changements n’ont pas offert une époque nouvelle mais, au contraire, ils nous ont fait revenir à un type de société dont on connaît les tares, qu’il n’est pas sorcier de reconnaître. Ce n’est pas notre propos ici, vu que l’auteur n’a ni de près ni de loin l’ambition de nous révéler je ne sais quel sens de l’histoire et d’en juger les aléas – c’est son mérite de ne pas se laisser piéger par la tentation de nous donner des leçons ou de nous indiquer une route à suivre vers un horizon bien sombre malgré l’optimisme d’un propos qui se veut serein de manière presque programmatique.
Et puis ?
Nous trouvons un début de réponse dans une phrase qui peut passer inaperçue : « Ma vie, confesse Mihaela Bustuchină Vlaicu, a des contours compliqués et pas toujours très fermes. Je m’efforçais à refaire le parcours d’une vie pour déceler un plan, trouver cette ligne droite ou courbe qui la dirige. Excepté que, dans ce cas précis, rien de tel n’apparaissait. Au mieux c’est un trompe-l’œil puisqu’il n’est question ici que d’une accumulation de souvenirs et d’actes dans un désordre agréable ou désagréable » ... Oui, la vie est la somme d’innombrables épisodes disparates qui ne semblent pas conduire vers un but précis. Néanmoins, à les regarder du haut d’une écriture, ou, si vous préférez, en nous arrêtant en chemin pour regarder en arrière et considérer le chemin parcouru de manière chaotique, un destin apparaît toujours. Il est le produit d’une personnalité qui le construit avec ce que le hasard lui met sous la main. Avec ces pierres, ces tas de chaume, ces copeaux, ces plaques de marbre, ces briques cassées, ces poutres, avec du ciment ou du plâtre, chacun construit l’édifice qui lui convient : l’un fait une école, l’autre une prison, un hôpital, un théâtre, une cellule d’ermite ...
Rien de ce qu’elle nous dit de son enfance, de ses parents et de ses grands-parents ne laisse penser que Mihaela Bustuchină Vlaicu était prédestinée à avoir la vie qu’elle a eue. Ces quelques souvenirs nous permettent juste de voir de quelle façon prend naissance une mentalité poétique – ce qui n’a rien à voir, vous vous en doutez bien, avec la poésie : il s’agit d’un certain goût de l’ordre et du rythme, que nous avons pris l’habitude d’appeler « sens de la beauté », mais qu’on serait en droit d’appeler aussi « sens du devoir » ou « don de soi ». C’est, si je puis dire, le carburant dont Mihaela Bustuchin ă aurait nourri n’importe quelle machine que l’existence lui aurait attribuée.
Mihaela Bustuchin ă a commencé à chanter plutôt par hasard et vu ce qui a été déjà dit, rien de surprenant qu’elle ait fini par composer les vers et la musique de ses chansons. Elle a délecté toute une génération. Mais puisqu’elle s’était mis en tête de faire des études de médecine, elle a tout naturellement utilisé le même carburant dans la chaufferie de ce nouveau métier. Elle est devenue une neurologue connue et respectée. Elle a vécu de la même façon, menant sa barque avec détachement et droiture, dans la Roumanie totalitaire, sans aspirer, à l’instar de tant d’autres, à quitter un pays où elle était connue et appréciée, envoyée partout dans le monde pour faire connaître au-delà des frontières de son pays la ferveur d’une jeunesse roumaine qui, Dieu merci, savait trouver la joie de vivre dans un paysage politique plutôt morose. Et c’est un peu par hasard que Mihaela Bustuchină Vlaicu s’est retrouvée, après 1989, en Occident, où elle est restée, parce que... « c’est ce qui est arrivé ». Elle a senti dès le début les malfaçons de cette société : « Il me semblait retrouver parfois ici ce qui me répugnait dans la Roumanie de Ceaușescu », dit-elle, et ajoute : « cette volonté de chercher partout et toujours „la rent a bilité”, de faire travailler les gens d’arrache-pied, une société où les chiffres comptent plus que les hommes, au milieu d’ une terrible débâcle culturelle… » Etc.
J’ai rencontré, un hasard de plus, Mihaela Bustuchină Vlaicu peu après son installation en France et j’ai tiré profit de sa présence et de son talent. Je m’étais engagé à organiser et à mettre en scène au théâtre de l’opéra d’Avignon un spectacle particulier. L’ancienne ville des papes avait été désignée « Capitale européenne de la culture » et les autorités municipales voulaient prouver à travers un spectacle « européen » que leur ville était digne de cet honneur. Je me devais de faire fonctionner ensemble des formations de musique classique et légère, des troupes de ballet et des équipes de comédiens, des artistes divers, envoyés de différents coins de l’Europe pour représenter leur pays. J’ai demandé à Mihaela Bustuchină Vlaicu de représenter sur la scène du théâtre de l’opéra d’Avignon à la fois la tradition musicale de son pays natal et l’élan de toute une jeune génération de Roumains à même de faire savoir à un public occidental horrifié par ce que la presse racontait sur leur pays de l’autre bout de l’Europe, que les « vicissitudes historiques » n’avaient pas affecté notre « nature poétique » – que nous pouvons aussi appeler « sens du devoir », « goût du beau », « propension à faire don de sa personne aux autres » (cf. ci-dessus). À cette occasion, Mihaela Bustuchină Vlaicu a composé une chanson qui semble être une quintessence de son identité puisqu’elle donne le titre du livre que vous avez entre les mains. « Vivre dans le chant d’un oiseau » renvoie aux paroles de cette chanson : « Je me sens comme un oiseau / sur ce nid qui est si bleu / dans ce monde d’eaux / où souvent il pleut, il pleut »…
Alors, quelle est l’utilité de ce livre ?
Eh bien, vous aurez déjà compris qu’en parlant d’elle, Mihaela Bustuchină Vlaicu parle de vous, de nous, de notre vie à nous, qui ressemble tellement à la sienne même si elle est, elle, musicienne et médecin de notoriété mondiale, même si elle est, elle, sur la piste et nous sur les gradins. En la regardant, nous nous voyons nous, mais pour mieux nous connaître, dissimulés sous une posture différente, comme dans ces autoportraits de Rembrandt, où il se représentait lui-même tantôt en paysan (Kunsthistorisches Museum, Vienne), tantôt en apôtre (Rijksmuseum à Amsterdam), ou encore en Zeuxis (musée Wallraf-Richartz de Cologne). Comme chaque fois que vous lisez pour de bon un livre, sans le souci d’une bonne note en classe (ou un bon point dans les dîners mondains), celui-ci vous permet de vous voir vous-mêmes, tels que vous êtes, mais déguisés. Cette fois-ci vous êtes priés de vous voir en oiseau. Ce qui pourrait, sait-on jamais, vous faire pousser des ailes, et ce n’est pas rien. Un livre utile.
Virgil Tanase
1 ère Partie Des rêves et encore des rêves
Prélude
QUAND LES GRAINES DES ETOILES SE BRISENT À TRAVERS L’HERBE
« Bienvenue, la nouvelle Année !…
Bienvenue…
Depuis que je t’ai attendue, j’ai presque même soufflé… » 1
J’étais à Bucarest à la veille de la nouvelle année et j’attendais avec impatience ce grand événement. J’aurais aimé qu’elle ressemble à celle décrite dans la poésie de Minulescu et qu’elle soit « nouvelle de haut jusqu’en bas ». Puis j’avais envie de lui dire d’une douce voix : « Ma nouvelle Année, entre dans ma maison avec ton pied droit… ». La radio diffusait une mélodie du « Phoenix » 2 . L’apparence des membres de ce groupe rock, avec leurs longs cheveux, leurs barbes, leurs jeans, les bottes et les vestes en cuir, contrastait avec les chorales et les marches patriotiques du communisme. La vigueur de leur musique renforçait l’esprit libre de la jeunesse non conformiste de cette période. Puis j’ai entendu Victor Socaciu, un artiste folk qui appartenait aux « cantautori » 3 , ces manifestants admirables pour la paix.
Comme chaque année, Andrei Partos 4 m’avait invité à la « Radio Roumanie Actualités », pour participer à son émission, « le psychologue musical », qui commence à minuit. Mais comme j’étais censée retourner à Paris très tôt le matin, il a décidé de m’interviewer par téléphone. À l’ouverture de la radio, j’ai eu la surprise d’e

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