Voyage vers Soi de Marseille à Astrakhan
186 pages
Français

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Voyage vers Soi de Marseille à Astrakhan , livre ebook

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Description

Licencié à 54 ans d’une grande entreprise agroalimentaire, l’auteur se retrouve seul face à lui-même. Loin de s’apitoyer sur son sort, il va profiter de cette rupture pour chercher à savoir qui il est vraiment.
Il décide pour cela de relier Marseille à Astrakhan, en Russie, à vélo, soit 5 376 kilomètres à travers neuf pays. Les trois mois nécessaires à ce voyage lui laisseront le temps de réfléchir au sens de sa vie, une sorte de quête spirituelle vers la découverte de son propre être. Les échanges avec celles et ceux qu’il croisera sur son chemin lui permettront de tirer des enseignements qui changeront sa vie.
À travers ce livre, il a souhaité partager cette aventure et ses réflexions, en espérant qu’elles soient une source d’inspiration pour ceux qui cherchent à partir à la découverte d’eux-mêmes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 juillet 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414085972
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-08595-8

© Edilivre, 2017
Préambule
Après trente ans passés dans des postes à responsabilité, au sein d’entreprises alimentaires mondialement connues, j’ai atteint un plafond de verre : l’âge. Licencié à cinquante-quatre ans, cette rupture m’a libérée.
C’est le point de départ du voyage que je vais partager avec vous. En trois mois, à vélo j’ai relié Marseille à Astrakhan, break nécessaire après une vie professionnelle intense.
C’est devenu un véritable voyage initiatique vers une quête de sens.
J’en ai tiré des enseignements, ils ont changé ma vie. Pour réussir à les formuler, à mettre des mots sur ma transformation, je me suis plongé dans des ouvrages philosophiques et spirituels. Progressivement j’ai nommé ce que j’ai appris.
Cette expérience associe exercice physique et richesse des réflexions du regard des nombreuses personnes rencontrées.
Ce chemin de vie, je vous le propose comme une source d’inspiration, comme un souffle d’air, où vous puiserez ce qui fait écho pour avancer comme je l’ai fait vers votre propre quête de liberté d’être vous.
Introduction
Vendredi 13 juillet 2013, ma montre indique seize heures. Je salue une dernière fois mes plus proches collaborateurs avant de quitter mon bureau de Directeur de l’Usine Coca-Cola des Pennes-Mirabeau. Un vendredi 13 de l’année 2013, cela ne m’avait pas interpellé, jusqu’à ce moment où j’écris ces chiffres sur cette page. Treize est bien connu des alchimistes puisqu’il peut changer le plomb en or, et d’une façon plus générale, il porte le sens d’une grande transformation. Est-ce un message prémonitoire ? Vais-je me transformer ? Est-ce le début d’une deuxième vie ? Je n’en suis pas encore conscient et pourtant…
Revenons dans mon bureau, aujourd’hui très vide. Je savoure ces derniers instants, confortablement assis dans mon fauteuil de directeur, mes yeux fixent une dernière fois les détails de cet espace. Sur les murs vert pâle je n’ai pas de photos à décrocher : ni photo de ma femme, ni celle de mes enfants, ni autre. Dans les cadres, le camion rouge flamboyant Coca-Cola pose : devant le gris du Tower Bridge dans l’un, avec la Tour Eiffel sans éclat en arrière plan dans l’autre. Présent à mon arrivée, il se prépare à accueillir mon successeur.
Sur le bureau de mes collègues, je vois fréquemment une photo personnelle. J’ai ce sentiment qu’ils en ont besoin. Ils ne sont pas dans une logique exhibitionniste, mais quand furtivement ils jettent un œil à ces images, je perçois leur recherche d’énergie et de soutien dans leur dure journée. J’ai aussi vu un certificat chez un collègue belge, attestant photo à l’appui, qu’il avait atteint je ne sais quel sommet de plus de sept mille mètres. J’ai toujours trouvé décalé cette façon d’exposer sa vie privée dans ce lieu professionnel froid. Nous ne sommes pas tous pareils, je le comprends. Simplement, ce n’est pas mon mode de fonctionnement.
Depuis toujours et j’en prends conscience maintenant, je sépare de façon très forte ma vie personnelle et ma vie au travail. C’est une forme d’obsession à gérer deux personnages, celui collant à l’image professionnelle et celui que je suis. Je crains toute interférence entre les deux, j’y vois un risque de perte de contrôle, un risque de sortir du cadre pour lequel je suis payé. Je suis très attentif, voire même très concentré à orienter mon énergie pour répondre au plus près à ce qu’on attend de moi. Ma vie personnelle s’efface derrière ma vie professionnelle, elle se place dans les creux laissés libres. Elle est ainsi la conséquence de l’adaptation à mon travail, nécessaire pour pourvoir aux besoins matériels de ma famille.
Et pourquoi n’ai-je pas mis une photo de ma première ascension du Mont Blanc ou d’une ballade à ski de randonnée ? Etudiant j’ai découvert cette activité avec un copain de la promotion précédente. Il m’a emmené en montagne avec ma toute petite expérience. Ce goût des grands espaces blancs, révélé une dizaine d’années plus tôt, lorsque je découvre le ski avec mes parents, se réveille. Avec à peine la troisième étoile, sans expérience complémentaire, c’était dur au début. En plus de l’effort physique nécessaire à toute activité sportive, je n’avais aucune technique, je devais donc fournir plus pour compenser. Je puisais cette énergie dans ma jeunesse, dans ma fierté d’être là, dans mon émerveillement au sein de cette pureté glaciaire et rocheuse. Puis le nombre de sorties augmentant, j’ai fini par acquérir à défaut d’une technique très élaborée, une bonne maîtrise de cet environnement. J’étais moi-même, sans jouer un jeu, nourri par cette énergie rayonnante.
Deux ans plus tard, pour les personnes que j’emmenais, j’étais devenu cette présence rassurante. J’étais le premier surpris de les entendre dire :
– Tu te souviens quand nous étions sur ce glacier en plein brouillard, nous te regardions et tu nous rassurais.
Cela me faisait plaisir. Ces commentaires m’étaient précieux pour comprendre qu’en étant moi, j’avais aussi des qualités.
Mon grand-père maternel m’a ouvert la voie. J’avais une dizaine d’années, je le suivais dans sa minuscule cabane au fond du jardinet, au pied du petit immeuble de trois étages, en plein centre de Tours. Trois rabots sont sur l’établi. Il en prend un, me montre, me regarde, sourit et dis :
– Vas-y.
Cette invitation douce, souriante, tranquille, portée par ces deux mots simples et un regard engageant ne laissait aucun doute, aucune place à une éventuelle impossibilité de ma part, à le faire. C’était ma première leçon d’accompagnement. Sa bienveillance face à mes gestes hésitants m’a permis d’être fier de réussir. Cinquante ans plus tard, je me souviens de ce cadeau : sa confiance.
Mes parents aussi m’ont toujours laissé une grande liberté d’action dans le grand parc où j’ai eu la chance de passer ma jeunesse. Je pouvais construire des cabanes très haut perchées dans les arbres ou aller explorer les caves sous la colline, jamais je n’ai reçu d’expression de peur de leur part. Et pourtant, monter et descendre du mirador installé à une dizaine de mètres du sol dans le grand tilleul, ou s’éclairer dans les souterrains avec des torches de papiers journaux enflammés n’étaient pas sans risque. J’avais déjà cette envie d’explorer des sensations différentes. Dans les profondeurs de la terre je cherchais cette forme d’oppression projetée dans nos ombres, sur les formes imprévisibles des parois, par les lumières de nos torches. La sensation de bien-être, je l’avais au faîte de ce grand tilleul abritant mes pensées d’ouverture sur le monde, en train de devenir le mien.
Depuis je me sens bien, en confiance dans la nature et dans mon corps. Ces échanges, vides de doutes et de peurs, sont un transfert de confiance sur laquelle je me suis construit. L’amour de mes parents, comme celui de mes grands parents, m’a toujours enveloppé, imprégné de sa protection. Dans ce cocon, j’ai pris racine sur cette terre dans de bonnes conditions. Je suis maintenant pleinement conscient de cette chance que nous n’avons pas tous.
Je me lève, cette pensée m’accompagne. Je fais le tour de mon bureau, je me dirige vers la fenêtre. Je connais par cœur tous les détails du paysage derrière cette vitre, le poste de garde, la station d’épuration, la route juste au dessous, le rond point, le parking, les collines méditerranéennes au loin traversées par cette ligne à très haute tension. Peut-être suis-je en train de vérifier dans ce vide qui se prépare, que je peux m’appuyer sur mon corps pour continuer à être en mouvement. La vie ne va pas s’arrêter là. Si je ne souffre pas trop lors de ce départ de Coca-Cola, qui met aussi fin à trente années de vie professionnelle, c’est sans doute grâce à ce corps qui me soutient, me supporte, permet à mes pensées d’exister et en lequel j’ai totale confiance.
Alors pourquoi ne suis-je pas devenu professeur de sport ? C’était une de mes options quand j’étais en terminale, professeur mixte mathématique et sport. Avec beaucoup de délicatesse, mes parents ont fait glisser mon orientation vers des études d’ingénieur. Instituteurs tous les deux, ils sont fortement investis dans cette mission portée par l’école, être un ascenseur social. Auprès de moi, comme avec leurs très nombreux autres élèves, le sens de leur vie a été de mettre en action cette valeur ancrée en eux. J’ai donc bénéficié de leur amour et de leur ambition, et sur leurs conseils j’ai pris la route de l’école d’ingénieurs. Puis, suite logique des choses, j’ai occupé des postes avec des responsabilités croissantes dans l’industrie agro-alimentaire jusqu’à ce dernier, directeur de site d’embouteillage. J’y ai été nommé avec la mission de rapprocher cette usine des modèles d’organisation centraux. J’avais en effet le profil ad hoc, car j’ai toujours été attentif aux enjeux liés à la complexité humaine.
Je regarde ma voiture de fonction sur le parking, un gros quatre-quatre allemand noir. Oui ce rôle donnait une étiquette sociale. On n’invitait pas Alain Mousnier, mais Monsieur le Directeur de l’Usine. Tout ça va bientôt disparaître, je n’ai jamais été dupe.
Est-ce important pour moi ?
Machinalement, j’ouvre une dernière fois mes armoires pour vérifier que je n’oublie rien. Depuis plusieurs semaines déjà, je trie, je classe, je jette. Les dossiers professionnels restent là, ceux qui pouvaient présenter un intérêt dans la longue négociation de mon départ sont chez moi. Je n’ai jamais été un homme de papier. J’ai toujours constaté lors de mes changements de fonction, qu’au moment de mon départ, je n’avais pratiquement jamais ouvert les documents de mes prédécesseurs. Mon bureau n’a jamais été aus

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