Zhénya, ma vie et rien d autre
59 pages
Français

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Zhénya, ma vie et rien d'autre , livre ebook

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Description


Parcours d'une écorchée de la vie ayant conquis le bonheur




Sans misérabilisme ou fausse pudeur, mais avec sincérité et franchise, l’auteure décrit sa vie, de sa naissance jusqu’à ses 58 ans. À travers son autobiographie, elle évoque notamment les mésaventures professionnelles et familiales insoutenables qu’elle a vécues dès son enfance et qui ont renforcé son mal-être au fil de sa vie d’adulte.


Le message qu’elle livre est toutefois empreint d’optimisme, souhaitant affirmer à chaque personne en quête de bonheur qu’elle est la preuve vivante qu’il ne faut pas perdre espoir. Elle témoigne qu’il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves, devenir la personne que l’on souhaite, mais surtout pour s’emparer du bonheur.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 décembre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381538808
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ISBN : 9782381538808
 
L’œuvre présente sur le fichier que vous venez d’acquérir est protégée par le droit d’auteur. Toute copie ou utilisation autre que personnelle constituera une contrefaçon et sera susceptible d’entraîner des poursuites civiles et pénales.
 
 
 
Zhénya, ma vie et rien d’autre
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
 
Zhénya Buisson
Zhénya, ma vie et rien d’autre

 
Prologue
Je me prénomme Zhénya, je vis actuellement dans cette belle région qu’est la Bretagne, à Vannes, dans le Morbihan. Ma vie n’a pas toujours été facile. Est-ce le résultat de mon passé d’enfant ?
Ma grand-mère a eu 11 enfants. Elle accoucha, comme c’était la tradition à cette époque, chez elle. Maman, l’aînée de cette grande fratrie, est venue au monde le 5 janvier 1935, dans la ferme La Roche Blanche , au domicile de monsieur et madame Chevaucherie, dans la ville de Désertines (53).
Rapidement, ses parents vont reprendre la ferme de Montfland à Fougerolles du Plessis, en Mayenne. Ma mère a vécu sa jeunesse durant les années de guerre. Malgré ce jeune âge, elle ne pourra jamais oublier ce vendredi 28 juillet 1944, à 86 ans aujourd’hui elle en parle encore. Ce jour-là, les Allemands s’organisent pour couper le flux des armées alliées qui essaient de percer le front des occupants d’Avranches (celui-ci sera percé le 31 juillet) des soldats de la 2 e Panzer SS trouvent dans les taillis jouxtant l’exploitation où elle habitait, un dépôt de munitions cachées par la résistance locale. Toute la famille sera arrêtée, avec d’autres personnes du village, ils seront alignés, mis en joue par les SS. Après une heure devant le canon des fusils, subissant des interrogatoires, aucun coup de feu ne sera tiré, mais quel traumatisme pour une enfant de 9 ans. Hélas ! quatre FFI seront exécutés à la carrière de Saint-Jean du Corail (d’après certains historiens, Fougerolles du Plessis est passé tout près d’un second Oradour sur Glane).
Étant l’aînée de cette grande fratrie, Maman dut stopper l’école, où elle était bien, en 1948 à l’âge de 13 ans, il y avait dans cette famille trop de bouches à nourrir, il fallait qu’elle gagne elle-même son pain. Elle est donc placée comme «   bonne à tout faire   » à la ferme des Mottais. Elle n’avait pas eu vraiment de jeunesse, mise hors de la scolarité sans savoir lire et écrire et pas préparée à vivre, presque en adulte. Elle allait devoir affronter un monde inconnu, absolument pas avertie des choses de la vie, et préparée à se défendre. Elle croisa le chemin du fils de son patron. Elle n’était en fait qu’un objet, un jouet, pour lui : les attouchements, le harcèlement, tout le panel du «   pourri   » pervers, il l’utilisait. Il la viola en mars 1953, puis tenta de la noyer dans une fontaine, proche du village. Elle réussit à s’échapper, on ne sait comment, et se réfugia, trempée de la tête aux pieds, dans l’église de Fougerolles du Plessis.
De ce viol, naîtra mon grand frère, Jean, il sera élevé par nos grands-parents jusqu’à l’âge de trois ans. Le fils du patron de ma mère fut condamné en février 1954, pour atteinte à la pudeur et menace à une peine, d’une somme équivalente au prix de trois vaches, au titre des dommages et intérêts. Ni dans la procédure, en correctionnelle, ni dans le jugement, il ne sera fait état d’une réparation par le versement d’une pension alimentaire pour l’enfant à venir. Jean naîtra le jeudi 26 novembre 1953 à l’hôpital de Saint-Hilaire du Harcouët, il sera élevé par nos grands-parents jusqu’à ses trois ans. En 1953, nous étions très loin de Jean-Jacques Goldmann : «   Elle a fait un bébé toute seule…   », être une mère célibataire était la honte ultime pour une famille. Maman fut donc obligée de se marier en avril 1956, avec l’homme qui deviendra mon père. Celui-ci avait, dans son enfance, été lui aussi «   maltraité   », par ses parents et son entourage. Ce sont deux paumés, pas du tout prêts à prendre en charge leur vie d’adulte que l’on unira ce jour-là, pour le meilleur et pour le pire, comme le dit la tradition. Ont-ils connu le meilleur ?
Ils s’installèrent au lieu-dit Le Pré sur la commune du Teilleul (50) dans une maison, je devrais dire un taudis, d’une seule pièce, sans eau ni électricité. Les toilettes étaient en extérieur, non pas des w.-c. secs écologiques comme maintenant, mais une planche de bois et le tout tombaient dans une fosse simple. La porte d’entrée de notre pièce ne se fermait qu’avec un cadenas et une chaîne. Mon frère, légitimé par le mariage, vint les rejoindre. De cette union naquirent cinq enfants : Ange, Antoine, Marie, moi en 1962, puis ma petite sœur Chantal. Jean s’occupait de nous, parfois maman s’échappait, nous abandonnait, pour retrouver des moments de repos, pour elle. Souvent, mon père était pris de crises de folie, elle partait en courant à travers champs, on essayait de la suivre en attendant que le calme revienne. Il nous fallait bien rentrer et l’on pouvait voir l’ampleur des dégâts de ses accès de colère. Un coupable était pour lui indispensable, si mon grand frère était là c’est lui qui recevait les roustes de la part de celui-ci. En l’absence de Jean, c’est moi qui trinquais et subissais coups et punitions. Mon père ne touchait jamais mes sœurs, c’est sûrement une des raisons qui me poussait à mettre leurs vêtements… En 1965, nous déménageons, la vie à huit dans une seule pièce, était devenue impossible. La famille s’installe dans une vraie maison de quatre pièces, avec eau courante et électricité, fini les lampes pigeon. Notre nouvel eldorado, nous le pensions, était situé dans un petit village de 100 habitants, à l’époque, Sainte-Marie du Bois. De toute cette première partie de ma vie jusqu’à l’âge de 8 ans, j’ai en fait peu de souvenirs. Je les ai, je crois, bien enfouis dans ma mémoire. C’est mon grand frère qui me les a expliqués, cela a ravivé en moi, de très loin, quelques souvenances.
 
 
Chapitre   1
Mes années école primaire-collège
Regardez la carte de France, agrandissez-la, vers la Manche. Oui, là vous le voyez ce petit village de Sainte-Marie du Bois. En 1965, il n’y avait pas plus de huit maisons, une école, un presbytère, tout le reste aux alentours n’étaient que des fermes. La commune devait compter environ 100 habitants. Dans ce bourg, on n’apercevait que des agriculteurs avec leur tracteur, quelques jeunes sur leur mobylette pétaradante, le facteur et parfois monsieur le curé et monsieur le maire, des notables, en ce début des années soixante.
Je ne possédais aucun jouet, alors pour ne pas trop m’ennuyer lors des jours de pluie, je m’asseyais sur le rebord de la fenêtre, avec Chantal, à essayer de trouver qui serait la première personne à passer devant nous. Sinon quand il faisait beau je partais à l’aventure dans les champs et y découvrais des endroits magiques. La nature a toujours été pour moi une magnifique fresque qui se redessinait à chaque instant. S’il m’arrivait de revenir le lendemain le paysage n’était pas le même. La campagne autour de chez moi était un vaste tableau de Maître que même Van Gogh n’aurait pas réussi à saisir tellement il y avait de la vie. Un peintre pourrait-il croquer cette nature qui bouge sans cesse au gré des vents, sous la pluie fine de la Manche et de sa brume matinale, qui chaque jour changeait de volume, de forme, d’odeur… ? Étais-je arrivée dans mon jardin d’Eden ?
J’avais l’âge d’aller à l’école, j’y voyais là une délivrance. Elle se trouvait à 1 km et demi, environ, de chez moi. Je m’y rendais à pied, quel que soit le temps. Hélas ! cet espoir fut de courte durée.

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