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Description
Sujets
Informations
Publié par | Presses Electroniques de France |
Date de parution | 15 octobre 2013 |
Nombre de lectures | 22 |
EAN13 | 9791022100069 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
ACTE I
SCÈNE I.
Aronte, Florice
Aronte
Enfin je ne le puis: que veux-tu que j'y fasse?
Pour tout autre sujet mon maître n'est que glace;
Elle est trop dans son cœur; on ne l'en peut chasser,
Et c'est folie à nous que de plus y penser.
J'ai beau devant les yeux lui remettre Hippolyte,
Parler de ses attraits, élever son mérite,
Sa grâce, son esprit, sa naissance, son bien;
Je n'avance non plus qu'à ne lui dire rien:
L'amour, dont malgré moi son âme est possédée,
Fait qu'il en voit autant, ou plus, en Célidée.
Florice
Ne quittons pas pourtant: à la longue on fait tout.
La gloire suit la peine: espérons jusqu'au bout.
Je veux que Célidée ait charmé son courage,
L'amour le plus parfait n'est pas un mariage;
Fort souvent moins que rien cause un grand changement,
Et les occasions naissent en un moment.
Aronte
Je les prendrai toujours quand je les verrai naître.
Florice
Hippolyte, en ce cas, saura le reconnaître.
Aronte
Tout ce que j'en prétends, c'est un entier secret.
Adieu: je vais trouver Célidée à regret.
Florice
De la part de ton maître?
Aronte
Oui.
Florice
Si j'ai bonne vue,
La voilà que son père amène vers la rue.
Tirons-nous à quartier; nous jouerons mieux nos jeux,
S'ils n'aperçoivent point que nous parlions nous deux.
SCÈNE II.
Pleirante, Célidée
Pleirante
Ne pense plus, ma fille, à me cacher ta flamme;
N'en conçois point de honte, et n'en crains point de blâme:
Le sujet qui l'allume a des perfections
Dignes de posséder tes inclinations;
Et pour mieux te montrer le fond de mon courage,
J'aime autant son esprit que tu fais son visage.
Confesse donc, ma fille, et crois qu'un si beau feu
Veut être mieux traité que par un désaveu.
Célidée
Monsieur, il est tout vrai, son ardeur légitime
A tant gagné sur moi que j'en fais de l'estime:
J'honore son mérite, et n'ai pu m'empêcher
De prendre du plaisir à m'en voir rechercher;
J'aime son entretien, je chéris sa présence;
Mais cela n'est enfin qu'un peu de complaisance,
Qu'un mouvement léger qui passe en moins d'un jour.
Vos seuls commandements produiront mon amour,
Et votre volonté, de la mienne suivie...
Pleirante
Favorisant ses vœux, seconde ton envie.
Aime, aime ton Lysandre; et puisque je consens
Et que je t'autorise à ces feux innocents,
Donne-lui hardiment une entière assurance
Qu'un mariage heureux suivra son espérance:
Engage-lui ta foi. Mais j'aperçois venir
Quelqu'un qui de sa part te vient entretenir.
Ma fille, adieu: les yeux d'un homme de mon âge
Peut-être empêcheraient la moitié du message.
Célidée
Il ne vient rien de lui qu'il faille vous celer.
Pleirante
Mais tu seras sans moi plus libre à lui parler;
Et ta civilité, sans doute un peu forcée,
Me fait un compliment qui trahit ta pensée.