Le Palier
180 pages
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Le Palier , livre ebook

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Description

Un hôtel aux contours mouvants, géré par des figures hautes en couleur et insaisissables... C'est en ces lieux qu'échouent Jean et Isabelle qui viennent tous deux de réchapper d'un accident. Et, très vite, ces deux personnages passeront de la surprise à la crainte quand ils relèveront des faits, comportements et coïncidences de plus en plus étranges en cet établissement décidément loin de l'ordinaire. De l'absurde à l'inquiétant, de l'ubuesque au cauchemardesque, A. Roué guide ainsi ses héros vers la découverte d'une réalité qu'ils sont loin de soupçonner... de même qu'il nous conduit, avec ce texte, aux lisières des limbes et de la folie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 mars 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342048407
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Palier
Alain Roué
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Le Palier
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
 
 
À la vie, si fragile et si courte.
 
 
 
Les personnages
 
 
 
Le concierge (Adolphe)
La concierge (Éva)
Le propriétaire (monsieur Siméon)
La star (Isabelle Peruzzi)
L’auteur (Jean Rave)
Le peintre
La chanteuse
La violoniste
Le médecin
L’infirmière
Le voisin de chambre
Les guides
 
 
 
L’action se déroule sur un palier vétuste et lugubre.
Au fond de la scène se trouvent cinq portes, toutes semblables, comme le sont celles des chambres d’hôtel. Chacune d’entre elles porte un numéro qui, étrangement, est fixé à l’envers.
 
Côté jardin, on trouve une ouverture plus large qui donne sur un escalier. C’est par cette entrée que pénètrent les nouveaux arrivants venus de l’extérieur.
 
Côté cour, se trouve une porte à double battant qui semble donner en un lieu privé dont l’accès n’est pas autorisé.
 
Près de l’entrée, sont disposées une vieille table en bois et deux chaises plus ou moins bancales.
 
Au centre de la scène se trouve un vieux banc de bois.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Acte I
 
 
 
Scène I. Adolphe et Éva
 
 
 
Adolphe, assis sur l’une des chaises, est accoudé à la table. Il lit un journal qui est déplié sur celle-ci. Éva sort de l’une des chambres.
Éva
Encore avec ton journal ?
Adolphe
Moi, au moins, je me tiens informé !
Éva
On se demande bien pourquoi ?
Adolphe
Pourquoi crois-tu donc que monsieur Siméon, il me les apporte les journaux, si ce n’est pas pour les lire ?
Éva
Monsieur Siméon, de toute façon, il ne dit jamais rien !
Adolphe
C’est vrai qu’il est plutôt silencieux, un peu trop même ! On ne pourrait pas en dire autant de toi !
Éva
Au lieu d’être désagréable, tu ferais beaucoup mieux de venir me donner un coup de main pour préparer une chambre. Monsieur Siméon vient de me prévenir que nous attendions une nouvelle pensionnaire.
Adolphe
Je suis au courant !
Éva
Comment le saurais-tu, puisque tu n’étais pas là lorsqu’il m’en a parlé ?
Adolphe
Par le journal, pardi !
Éva
Tu ne vas tout de même pas me dire que…
Adolphe
Ben si, justement ! Tu sais bien que la vie des artistes intéresse les gens, et que d’en parler, ça fait vendre les journaux.
Éva
Et alors ?
Adolphe
Tu comprends bien que si leur vie, ça fait vendre, c’est encore meilleur lorsqu’ils viennent ici !
Éva
Si tu le dis ! Moi, ce que je vois, c’est le travail supplémentaire que ça occasionne !
Ça va être quoi cette fois-ci : peintre, musicien ?
Adolphe
Une star, ma chère !
Éva
Une star ! Et une star de quoi, tu peux me dire !
Adolphe
Une star de cinéma, bien sûr ! Une superbe actrice, une véritable vedette internationale.
Éva
Une femme jeune alors ?
Adolphe
La trentaine environ, peut-être un peu plus ! Avec le fric dont elles disposent, ces femmes-là réussissent toujours à paraître moins que leur âge.
Éva
Ce n’est pas comme nous !
Et elle ressemble à quoi physiquement ?
Adolphe
Elle est magnifique, je te dis ! Tiens, regarde. (Adolphe montre brièvement le journal à Éva.)
Dommage que quand les gens arrivent ici, ils ne soient jamais vraiment eux-mêmes, et qu’ils aient souvent un comportement un peu froid.
Éva
Dis donc, espèce de vieux cochon, il ne faut pas rêver ! Ce n’est pas pour toi qu’elle vient.
Adolphe
Je sais ! Dommage quand même, ça m’aurait changé un peu !
Éva
C’est surtout elle, que ça va changer !
Je parie qu’elle va trouver le moyen de râler. Toutes les même, les actrices, jamais satisfaites du service.
Adolphe
Sans vouloir leur donner raison, il faut bien reconnaître que question service, ici, c’est un peu minimaliste !
Cesse donc de pleurnicher tout le temps sur ton sort !
Ici, c’est plutôt la planque. Si tu étais affectée sur le palier des camionneurs ou sur celui des militaires, tu te rendrais vite compte de la différence.
Éva
Tais-toi donc un peu !
Voilà monsieur Siméon qui sort de chez lui.
 
 
 
Scène II. Adolphe, Éva et Siméon
 
 
 
La double porte s’entrouvre en laissant passer un peu de fumée. Un étrange personnage vêtu de noir et un peu voûté apparaît. Il porte deux bonbonnes de verre vides et se dirige vers Éva et Adolphe.
Simeon
La star, elle va où ?
Éva
Au quatre, monsieur Siméon !
Simeon
C’est propre au moins ? Il faudrait peut-être vous y mettre, et faire vite. Elle ne va pas tarder à arriver !
Adolphe
Ne vous inquiétez pas, monsieur Siméon ! Éva va vous faire ça tout de suite.
Simeon
Et toi, espèce de fainéant ! Tu ne peux pas lui donner un coup de main, par hasard ?
Adolphe
Là, vous n’êtes pas juste, monsieur Siméon !
Simeon
Je n’ai pas à être juste !
J’entends notre cliente qui monte, et je vous trouve à ne rien faire. Encore une personne que l’on va devoir faire attendre.
Adolphe
De toute façon, maintenant, elle a tout son temps ! Et en plus, elle ne risque pas d’aller voir ailleurs !
Simeon
Adolphe, je vous prie de vous taire ! Vous n’avez pas à parler de la sorte, ni à tenir ce genre de propos.
Éva
Tout de même, monsieur Siméon ! Ce que dit Adolphe n’est pas tout à fait faux.
Simeon
Faux ou pas, ce n’est pas le problème ! Et de toute façon, cela ne vous regarde pas.
Taisez-vous donc plutôt, et mettez-vous au travail.
 
Monsieur Siméon ramasse les deux bonbonnes qu’il avait déposées sur le sol, puis il repart lentement d’où il est venu.
 
 
 
Scène III. Éva et Adolphe
 
 
 
Éva
Allez, dépêche-toi un peu ! Tu vois bien qu’il n’est pas de bonne humeur.
Adolphe
Oui, c’est bon, j’arrive !
Mais, pour ce qui est de sa mauvaise humeur, l’on ne peut pas dire que ça change beaucoup. Ce gars-là, ce n’est pas vraiment Sœur Sourire !
 
Ils entrent tous les deux dans la chambre numéro 4.
 
 
 
Scène IV. Isabelle
 
 
 
La scène est vide. On entend des pas qui montent l’escalier et qui se rapprochent. Isabelle apparaît, très star dans son attitude, elle porte des lunettes noires.
Isabelle
Eh bien ! je sais que lorsque l’on a un accident ou que l’on tombe en panne, on ne choisit pas l’endroit ! Mais j’aurais quand même préféré tomber sur un hôtel plus accueillant, celui-ci n’a même pas d’ascenseur ! (Isabelle regarde autour d’elle et frissonne.) Cet endroit est positivement lugubre ! Il n’y a même pas un chat à l’accueil.
(Elle appelle.) Il y a quelqu’un ! S’il vous plaît, il y a quelqu’un ? (Personne ne répond.) Pas de réponse ! Eh bien, l’on ne peut pas dire que l’on se précipite sur le client ici !
Bien, puisqu’il en est ainsi, il faudra bien faire avec. Je vais m’asseoir là en attendant. Après tout ça, je me sens bien trop fatiguée pour attendre debout.
 
Isabelle s’installe sur l’une des chaises placées près de la table servant de bureau d’accueil à Éva et à Adolphe.
 
 
 
Scène V. Isabelle, Siméon et Éva
 
 
 
Monsieur Siméon apparaît, portant toujours une bonbonne dans chaque main. Il semble chercher quelqu’un et découvre Isabelle.
Simeon
Dites donc, vous ! Qu’est-ce que vous faites ici ?
Isabelle
Cela ne se voit donc pas ? Eh bien, figurez-vous que j’attends que quelqu’un daigne bien vouloir s’occuper de moi !
Simeon
Ah ! vous êtes la nouvelle ?
Isabelle
Comment ça la nouvelle  ?
Simeon
Oui, parfaitement, vous êtes attendue ! Je vais informer Adolphe et Éva de votre présence.
 
Monsieur Siméon s’éloigne en emportant ses bonbonnes.
Isabelle
Ce type bizarre doit se tromper de réservation, personne ne savait que j’allais devoir passer la nuit dans cet endroit sinistre.
 
Monsieur Siméon ouvre la porte de la chambre numéro 4, et s’adresse à Adolphe et Éva qui se trouvent à l’intérieur.
 
Simeon
Dépêchez-vous donc un peu, tous les deux ! Votre cliente est arrivée.
 
Éva apparaît dans l’embrasure de la porte.
 
Éva
On arrive, monsieur Siméon, on arrive ! On s’occupera toujours d’elle bien assez tôt.
 
Monsieur Siméon s’éloigne et ressort par la double porte, toujours avec ses bonbonnes.
 
 
 
Scène VI. Isabelle et Éva
 
 
 
Éva
Eh bien, il ne faut pas vous gêner !
Isabelle
Pourquoi me dites-vous cela ?
Éva
Parce que là où vous êtes assise, figurez-vous que c’est ma chaise ! Je ne suis jamais venue me tremper les fesses dans votre piscine privée, alors je ne vois pas pourquoi vous poseriez les vôtres sur ma chaise !
Isabelle
Il n’y a pas à dire, l’accueil est charmant dans cet établissement ! Tenez, la voilà votre chaise ! Je vais prendre l’autre.
Éva
Celle-là, c’est celle d’Adolphe ! Je ne vous conseille pas d’y toucher.
Isabelle
De plus en plus sympathique, cet endroit ! Si je comprends bien, il faut rester debout ?
Éva
C’est vous qui voyez, ce n’est pas une obligation. Il y a le banc au milieu du palier pour les locataires.
Isabelle
Si ma présence vous dérange, vous pouvez...

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