Par Dieu, j entends...
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Description

« Spinoza : Voilà donc la fin de la partie I. J’ai par là expliqué la nature de Dieu et ses propriétés, à savoir qu’il existe nécessairement ; qu’il est unique ; que c’est par la seule nécessité de sa nature qu’il est et agit ; qu’il est de toutes choses cause libre, et comment ! Que tout est en Dieu, et dépend tellement de lui que sans lui rien ne peut ni être ni se concevoir ; et, enfin, que tout a été prédéterminé par Dieu, non certes par la liberté de la volonté, autrement dit par le bon plaisir absolu, mais par la nature absolue de Dieu, autrement dit l’infinie puissance. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 décembre 2012
Nombre de lectures 2
EAN13 9782748398229
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Par Dieu, j'entends...
Carlos Bejarano
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Par Dieu, j'entends...
 
 
 

« Mais j’aimerais, avant de commencer, dire en guise de préface quelques mots sur la perfection et l’imperfection, et sur le bien et le mal. »
Spinoza.
 
 
 
 
Préface
 
 
 
Je passe enfin à l’autre Partie de l’Éthique, qui porte sur la manière ou voie qui mène à la liberté. J’y traiterai donc de la puissance de la raison, montrant ce que la raison elle-même peut sur les affects, et ensuite ce qu’est la liberté de l’esprit ou béatitude, et par là nous verrons à quel point le sage est plus puissant que l’ignorant.
Quant à savoir comment et par quelle voie il faut parfaire l’intellect, et par quel art, ensuite, il faut soigner le corps pour qu’il puisse s’acquitter correctement de sa tâche, cela n’appartient pas à notre propos ; car ce dernier point regarde la médecine, et l’autre, la logique.
Donc ici, comme j’ai dit, je traiterai seulement de la puissance de l’esprit…
 
D’où il appert combien le sage est fort, et vaut mieux que l’ignorant, qui agit par le seul appétit lubrique.
L’ignorant, en effet, outre que les causes extérieures l’agitent de bien des manières, et que jamais il ne possède la vraie satisfaction de l’âme, vit en outre presque inconscient et de soi, et de Dieu, et des choses, et, dès qu’il cesse de pâtir, aussitôt, il cesse aussi d’être.
Alors que le sage, au contraire, considéré en tant que tel, a l’âme difficile à émouvoir ; mais conscient et de soi, et de Dieu, et des choses avec certaine nécessité éternelle, jamais il ne cesse d’être ; mais c’est pour toujours qu’il possède la vraie satisfaction de l’âme…

Et il faut bien que ce soit difficile, ce qu’on trouve si rarement.
 
Car comment pourrait-il se faire, si le salut se trouvait sous la main, et que l’on pût le découvrir sans grand labeur, que tous ou presque le négligent ?
 
Mais tout ce qui est remarquable est difficile autant que rare.
 
Fin.
Spinoza, Ethica ( Éthique ).
 
 
 
 
Acte I
 
 
 
Scène 1
Maison de Monsieur et Madame Van der Spyck.
Maison de ville typiquement hollandaise du XVII° siècle à trois étages.
L’action se déroule au troisième étage. Petit atelier, sombre attenant à la chambre de Spinoza.
Spinoza à lui-même J’espère qu’elles lui plairont.
Il les observe (cela ressemble à des lunettes), les tourne et les repose sur le moulin.
Il recommence à polir, puis s’arrête brutalement.
Toujours à lui-même : Mais voyons, c’est impossible. Je suis ridicule… Jamais il ne pourra considérer ces verres, aussi polis soient-ils, comme un présent de valeur.
Il risque au contraire de ne pas les apprécier voire pire, de le prendre comme une provocation de ma part. Une de plus, pensera-t-il…
Non, non, c’est impossible.
Spinoza se lève. Il prend la pose, le doigt accusateur
Spinoza (parodiant le tribunal) :
«  Monsieur Baruch Spinoza, levez-vous !
 
Voici la lecture de vos chefs d’accusation 1  :
 
Deux témoins assurent vous avoir entendu vous moquer des Juifs, comme de gens superstitieux, nés et élevés dans l’ignorance, qui ne savent ce que c’est que Dieu, et qui néanmoins ont l’audace de se dire son Peuple, au mépris des autres nations.
Que pour la loi, elle avait été instituée par un Homme plus adroit qu’eux, à la vérité, en matière de Politique ; mais qui n’était guère plus éclairé dans la Physique, ni même dans la Théologie ; qu’avec une once de bon sens on en pouvait découvrir l’imposture, et qu’il fallait être aussi stupides que les Hébreux du temps de Moïse, pour se rapporter à ce galant homme !
 
Pour tout cela le Rabbin Chachoua Abuah demande que soit prononcé, contre le scélérat Spinoza la Schammataa, le bannissement à vie !
 
Sonnez cornets, encore et encore… !!! »
L’homme s’emporte, fait de grands gestes, beaucoup de bruit, vocifère !!! De sorte qu’une femme arrive en courant, effrayée. Il s’agit de la servante.
Servante : (d’une petite voix blanche) Tout va bien Monsieur Spinoza ?
J’ai entendu hurler, tonner, et me suis inquiétée…
Spinoza riant de bon cœur : Tout va bien Béatrix, ne vous inquiétez pas. Je me rejouais la grande scène du III…
Servante : Pardon Monsieur ?
Spinoza, voyant que Béatrix n’a pas compris, ne connaissant apparemment pas l’expression.
Oui, ce n’est rien, c’est une expression… Une façon de parler, quoi… Béatrix est de plus en plus perplexe. Je vous expliquerai… Nous n’avons pas le temps, nous avons un invité, ce soir, et pas des moindres !
Ou en êtes-vous de la préparation du dîner ? N’oubliez pas qu’il faut faire forte impression !
Béatrix : Tout va bien Monsieur ( visiblement vexée qu’on puisse remettre en question son professionnalisme ).
Monsieur n’a pas à s’inquiéter. Les viandes cuisent, les légumes sont prêts, les volailles à point, les vins à température, et j’étais en train de préparer les tartes et fruits confits quand j’ai entendu ce vacarme… C’est donc moi plutôt Monsieur qui…
Spinoza l’interrompant : Allez, allez ma bonne Béatrix. Il la prend dans ses bras.
Ne vous inquiétez pas ! Vous savez très bien que je suis un original ! Vous devriez être habituée…
Béatrix hoche la tête avec une drôle de moue. On ne sait pas réellement ce qu’elle veut exprimer. Mais il est certain, et on le comprend malgré tout, qu’elle a dû effectivement en voir de toutes les couleurs depuis que Monsieur Spinoza est arrivé dans la maison de ses Maîtres.
Elle va pour s’exprimer, et ouvre la bouche, mais Spinoza poursuit, ce qui finalement s’apparente à un monologue.
Spinoza : Vous savez bien que personne n’aura ma peau. Ils ont tous échoué jusqu’à présent, et ce n’est pas maintenant à mon âge, avec mes soutiens et mon expérience que…
Béatrix va pour protester.
Spinoza lui met le doigt sur la bouche pour l’empêcher de parler.
Spinoza : Taisez-vous ma bonne Béatrix. Vous savez parfaitement que je n’ai peur de rien. Ni des préjugés, ni des excommunications, ni de la colère des hommes, pas même de celle de Dieu !
Béatrix n’y tenant plus… Ah non, Monsieur Baruch Spinoza ! Vous savez très bien que je n’aime pas que l’on parle de Dieu, et que l’on en dise du mal !
Spinoza souriant, et feignant d’être étonné en prenant un ton moqueur…
Spinoza : Moi ? Béatrix, dire du mal de Dieu ? Encore faudrait-il que cela soit possible ? Vous savez bien, Béatrix que, par Dieu, j’entends un Étant absolument infini, c’est-à-dire une substance consistant en une infinité d’attributs dont chacun exprime une essence éternelle et infinie.
Béatrix : Oh, Monsieur… Par pitié, non !… Elle se bouche les oreilles. Je ne veux pas écouter, je ne veux pas être complice de ce blasphème ! Elle regarde le plafond, et se signe fébrilement de nombreuses fois.
Spinoza, riant de bon cœur : Mais ma douce Béatrix, je ne blasphème pas !
Béatrix : Si ! Monsieur dit du mal, il dit que Dieu est une substance ! Ce n’est pas bien…
Spinoza riant toujours, mais reprenant quelque peu son sérieux : Mais voyons Béatrix, il n’est point question ici de bien ou de mal. Vous savez également que par substance j’entends ce qui est en soi, et se conçoit par soi : c’est-à-dire ce dont le concept n’a pas besoin du concept d’autre chose, d’où il faille le former ! Spinoza s’emballe et cherche réellement à démontrer ce qu’il a énoncé. Il conclut en détachant chaque lettre. C… Q… F… D… !!!
Béatrix, effrayée, et pensant visiblement que le diable s’est emparé de Spinoza.
Je n’y comprends rien… Monsieur est bien compliqué… Oh, je respecte Monsieur… Je sais bien que Monsieur travaille beaucoup et que Monsieur est intelligent… Mais tout de même… Pourquoi ? Pourquoi mettre cette intelligence au service du, du ( elle va pour prononcer diable, mais n’ose le faire) du mal !!! Et en plus du mal contre Dieu !!!
Spinoza, cette fois-ci a repris son sérieux : Mais Béatrix, je ne suis au service de personne. Et encore moins du mal comme vous l’entendez.
Vous ne comprenez malheureusement pas ce que j’exprime. Et comme vous ne l’entendez pas, vous me condamnez !
Un silence.
Je ne vous en veux pas… Mais j’aimerais tellement que vous puissiez vous libérer de vos préjugés, et de vos peurs…
Béatrix campant sur ses positions : Mais je suis bien ! Je suis bien comme je suis…
Et puis… Voyez où nous mènent toutes ces idées neuves ! À la guerre, à la famine, à l’insurrection !
Je vous le dis Monsieur Spinoza, ( cette fois-ci c’est Béatrix qui s’emballe et élève la voix), vos idées neuves et celles de vos amis de France et d’Angleterre nous conduiront tous au désordre, à l’insurrection, à…, à… l’enfer !!!!! ( Elle hurle)
Spinoza : Calmez-vous Béatrix ! Comme vous y allez… Croyez-vous vraiment que l’on puisse soulever des foules pour ou avec des idées ? Malheureusement non. Seuls l’argent et le commerce peuvent circuler, et se propager.
Regardez ce qu’il est advenu d’Amsterdam ! Regardez la force et la puissance des banques, des bourses, et du commerce ! Oui, cela oui. Mais les idées, ma bonne Béatrix ? Les idées, non, malheureusement…
Silence.
J’aimerais tant que vous puissiez dire vrai. J’aimerais tant mourir et me dire avant de mourir que j’ai pu apporter un peu de lumière à notre humanité. J’adorerais imaginer que mes amis de France comme vous les appelez aient effectivement amorcé un changement ! Bien plus, que mes idées soient reprises et conduisent les peuples vers la liberté ! Fini les despotes, vive la liberté, vive l’égalité, vive la fraternité !!!
Non, ma bonne Béatrix, non, tout rêveur et idéalis

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