Trophée des Plumes 2021. "Le choix du cœur"
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Trophée des Plumes 2021. "Le choix du cœur" , livre ebook

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Description

Le choix du cœur Ce jour-là, mon père avait pris son air le plus serein encore jamais employé avec moi. Je me rappelle comment j'ai avalé tous les mots qui sortaient de sa bouche comme si c'était hier. A la contume, quand mon père s'adresse à moi, il le fait à un niveau supérieur. S'il est assis sur une de ses chaises, qu'il confectionne avec des cordes en peau d'agneau et des tiges de bois, je me mettais sur une natte. Quand fatigué de ses chaises il s'assoit sur la natte je me couchais oum'accoudé devant lui. C'était l'éducation qu'on m'a inculquée. Mais ce jour, mon père m'a ordonné de m'asseoir dans l'autre chaise en face. C'était une considération réservée aux aînés. A présent mon père considère que j'ai l'âge de m'adresser à une grande personne en la regardant. - Mon ils je t'ai fait venir car ce que j'ai à te dire ne peux se parler au bout d'un il par une personne responsable. A présent tu as l'âge pour être un homme. D'antan les femmes étaient diiciles à impétrer. Les pères avaient la charge de déceler des femmes à leurs ils. De nos avec votre >, on ne peut plus imposer une compagne à son ils. Surtout un grand élève ( étudiant) comme toi. La illeque le vieux Daya m'a promise, a atteint son âge mûr. J'étais consulté le voyant Mizaanga qui m'airma que vos deux étoiles sied bien. Lefameux Mizaanga, l'homme à multiples yeux. Celui qu'autrefois je traitais de charlatan, escroc et mécréant.

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Date de parution 17 juin 2021
Nombre de lectures 5
Langue Français

Extrait

Le choix du cœur
Ce jour-là, mon père avait pris son air le plus serein encore jamais employé avec moi. Je me rappelle comment j'ai avalé tous les mots qui sortaient de sa bouche comme si c'était hier. A la contume, quand mon père s'adresse à moi, il le fait à un niveau supérieur. S'il est assis sur une de ses chaises, qu'il confectionne avec des cordes en peau d'agneau et des tiges de bois, je me mettais sur une natte. Quand fatigué de ses chaises il s'assoit sur la natte je me couchais ou m'accoudé devant lui. C'était l'éducation qu'on m'a inculquée. Mais ce jour, mon père m'a ordonné de m'asseoir dans l'autre chaise en face. C'était une considération réservée aux aînés. A présent mon père considère que j'ai l'âge de m'adresser à une grande personne en la regardant.
- Mon Ils je t'ai fait venir car ce que j'ai à te dire ne peux se parler au bout d'un Il par une personne responsable. A présent tu as l'âge pour être un homme. D'antan les femmes étaient diïciles à impétrer. Les pères avaient la charge de déceler des femmes à leurs Ils. De nos avec votre <<temps moderne>>, on ne peut plus imposer une compagne à son Ils. Surtout un grand élève ( étudiant) comme toi. La Ille que le vieux Daya m'a promise, a atteint son âge mûr. J'étais consulté le voyant Mizaanga qui m'aïrma que vos deux étoiles sied bien.
 Le fameux Mizaanga, l'homme à multiples yeux. Celui qu'autrefois je traitais de charlatan, escroc et mécréant. Je suis pourtant aller le consulter il y a seulement quelques jours. Sa cour refusait du monde de tout horizon et de toutes les religions. l y avait ses coreligionnaires, des chrétiens et des musulmans. De ceux qui ont fait un ou plusieurs tours à La Mecque. Des El hadj qui ont du mal à cacher la trace de leur boubou blanc sous leurs nouveaux accoutrements. Ceux même qui dans la journée injurent les féticheurs de tous les noms mais la nuit tombée fauIlent chez eux. ls oublient que la blancheur d'un boubou ne peux cacher le fait qu'on est noir et Africain. Quels que patients de moins et je me retrouve devant le bonhomme noir foncé, taille moyenne, cheveux blancs, des oreilles bien taillés pour écouter tous ses génies et des yeux rouges sûrement à force de vouloir apercevoir l'avenir des autres. l ramassa de nouveau ses cauris avec un pincement à la mine comme pour signiIer ses diïcultés à déchiFrer l'énigme du langage des cauris. l me jetta un coup d'oeil pour être sûr que
c'est bien de moi parlent les cauris. l les relança une troisième fois. Certains sont tombés de face , d'autres de piles et trois cauris du centre se sont adossés. l déplace les cauris en cercle pour rejoindre les trois du milieu.
- Mon enfant, tu es l'exception des règles de consultation préétablies depuis des générations. Généralement les gens viennent demander mon aide pour avoir la santé, une femme, un enfant, de la richesse ou pour un gendre riche.
En tendant sa main vers ses cauris en position bigarrée, de la gauche vers la droite:<< Tu vois, j'ai du mal à cerner ce qui t'amène. Tu as une femme. Tu as un enfant et tes aFaires sont prospères. Alors ?>>
- Grand maître, je suis venu pour ma femme. Je suis ravi de sa mentalité de femme émancipée seulement il ne saurait avoir deux maris dans un foyer.
-Si tu refuses d'être le suppléant dans ton couple, il faut te trouver une autre femme. Un homme avec tes moyens n'en manque pas des prétendantes. J'en ai trois Illes mûres à ton choix dans ma cour. Veux-tu que je les convoque? Où tu préfères que... Attends! (En s'adressant à l'Assemblée dehors): << qui a une Ille à l'âge de se marier pour mon beau petit riche ? (Ce à quoi trois vieux levèrent leurs mains.) Tu vois tu as au moins trois choix de plus.
-Maître, j'ai déjà fait mon choix il y a longtemps. Ce que je demande c'est de m'y aide à la rendre docile.
- Mon enfant, l'homme en voulant toujours dompter les lois de la nature est devenu l'exception de celle-ci. Nonobstant nous n'avons pas le pouvoir de dicter à la nature ses lois. L'eau ne cherche pas à savoir pourquoi il est irréconciliables avec le feu. Quand elle sent le feu même à travers une marmite, elle se me en colère, elle gronde jusqu'à s'évaporer. Mais est-ce que ta femme c'est pour celle dont ton père est venu me consulter?
 Si seulement c'était elle. Et si mon père ne m'avait pas laisser faire le choix de mon cœur. l m'avait dit que le féticheur avait validé mon union avec la Ille du vieux Daya. Un brave homme qui sait comment élever une Ille à être Ière d'elle même, à être honnête, à être travailleuse et surtout à être une bonne mère et une épouse aimable. Toutes ses Illes sont devenues d'ultimes trophées que l'on propose pour amadouer un Ils travailleur, obéissant et respectueux. La formule est :"soit sage et brave et je remuerai ciel et terre pour te soutirer une Ille au Vieux Daya". Ses Illes étaient prisées tels des objets rares et précieux. Mais mon cœur avais déjà fait son choix. J'étais un étudiant colporteur. Ce jour j'avais les talons dans l'estomac. J'ai marché toute la journée sans en vendre pour un sou. Alors que je passais
devant un portail bleu marin, elle était assise devant en défaisant sa coiFure à l'aide d'une pique à glace et en marmonnant une mélopée. Elle répond à mon salut par un entrechat. Sûrement qu'elle était enivrée de ses chansonnettes émues par sa voix de sirène. Je ne crois pas en coup de foudre mais ce jour son regard m'a foudroyé. Elle m'a ensuite lancer un sourire d'excuse qui m'a assujetti à sa beauté façonner par la rétractation de ses joues. Elle m'abdiqua sa chaise et part me chercher de l'eau fraîche pour étancher ma soif. Après un sourire et une gorgée d'eau fraîche j'oubliais ma faim et ma malchance. Et c'est à cet instant précis que j'ai pris la ferme décision de revenir sur mon idée de m'investir dans l'entrepreneuriat que la fatigue, la faim et la soif m'avaient fait renoncer. C'est cette décision qui a certainement fait de moi aujourd'hui le jeune entrepreneur le plus prometteur de mon pays. Avant de revenir conquérir ma dulcinée. J'avais déjà tracé notre avenir commun. On a fait une longue route ensemble et je reconnais que ça n'a pas été facile. Nous avons eu nos périodes de disettes et de doute. Mais on les avait toutes surmontées. Aujourd'hui nous voilà en vol sensé nous amèner en Europe pour nous réconcilier. Après seulement quelques jours à l'hôtel, nous sommes d'abord convoqués à la police pour conit conjugal puis expulsé de l'hôtel. Tout ça parce que madame veut porter la culotte. Elle est devenue de plus en plus autoritaire. Elle veut m'imposer quoi porter, quoi manger et me rabroue comme un enfant buté. Ma maison est devenue un ring de boxe et une salle de spectacle pour mes voisins.De loin ma famille ressemble à une coquille ornée. Son éclat attire les envieux et son intérieur est vide pour les occupants. De près ma vie est semblable à un texte shakespearien, il a tout pour embringuer et captiver les lecteurs même s'ils savent qu'il tire inévitablement vers une In dramatique. De l'intérieur mon couple équivaut à une prison dorée, elle scintille et brille mais reste une prison. Comment avons-nous pu arriver là ? Deux prisonniers embastillés par la volonté de chacun de s'aïrmer et de s'émanciper, claquemurer dans notre propre maison parce que chacun veut être le capitaine. J'étais dans ma rêverie quand les secousses de l'avion m'ont ramené à la réalité. Ma femme me criait depuis longtemps. Tous les passagers avaient les yeux rivés sur nous.
- Je te converse depuis et tu me laisse aboyer seule comme une folle.
- Est-ce si diïcile d'être juste ma femme ? Criais- je. Si diïcile d'être une femme africaine ne serait que devant les gens ?
- Hamed, s'il te plait, maîtrise-toi! Je souFre autant que toi. Et ce n'est pas dans l'avion en plein vol que nous allons déballer nos problèmes conjugaux. L'endroit n'est pas idéal.
- ...
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