Un ange chez Mc Donald s
362 pages
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Un ange chez Mc Donald's , livre ebook

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Description

Hans est neurochirurgien à l'hôpital universitaire de Bonn. Il n'arrive pas à se remettre de la perte brutale de sa fiancée Alicia une année auparavant. Une jeune fille, Kim, se déguise en ange sur la place du Dôme de Cologne et prend la pose devant les touristes de passage. Un jour, Hans croise Kim dans un Mc Donald's. Elle ressemble étrangement à Alicia. Commence alors un véritable chassé-croisé entre la mystérieuse fille et le jeune médecin en quête de vérité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 novembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334021357
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-02133-3

© Edilivre, 2015
Prologue
Le ciel germanique est versatile comme un enfant gâté…
Détendue dans son tee-shirt sans manches, Alicia exposa sa peau rosie aux pâles rayons solaires que les vitres du tram laissaient filtrer.
Soudain, son portable sonna et l’écran s’illumina du portrait souriant de son amie Julia sur les rythmes joyeux de Waka Waka de Shakira. Elle glissa le doigt sur l’icône verte, la chanson s’arrêta.
– Oui, Julia ! Que se passe-t-il ?
– Je poireaute depuis une demi-heure. Où es-tu ?
En cet après-midi d’un mois de juillet capricieux, l’été vacillait entre ombres et lumières, indifférent aux espérances des Rhénans. Les nuages se bousculaient pour habiller dans leurs précipitations le soleil mais, des vents furieux, dérivés de nulle part, les chassaient inopinément vers d’autres horizons.
Le Strassenbahn 66 en provenance de la gare Centrale de Bonn filait à une allure de python après un repas plantureux. Les travaux de rénovation du réseau ferroviaire y étaient pour beaucoup. Il quitta nonchalamment Heuseallee et se dirigea vers Bad Honnef.
Dans les wagons presque vides, les rares passagers s’installaient à leur gré.
Alicia haussa le ton pour se faire comprendre.
– J’arrive ! J’ai eu un contretemps.
– Je t’attends face au jardin japonais.
Les deux amies s’étaient fixé rendez-vous au parc de loisirs Rheinaue, véritable poumon de la ville de Bonn. Aussi vaste que le centre-ville de l’ancienne capitale fédérale, il proposait un espace riche où flore et lacs réjouissaient les adeptes de la nature.
Le jardin japonais était un lieu magique, propice à l’évasion. Offert à la ville de Bonn par le gouvernement japonais, lors des floralies de 1979, c’était l’Empire du Soleil Levant à portée de main : petites cascades d’eau fraîche, lacs ornés de lotus et de nénuphars, poissons rouges, blancs et jaunes, bonzaïs et arbres feuillus, le tout entouré d’une haie de bambous.
Alicia se débarrassa de ses tongs, posa les pieds sur le fauteuil opposé puis enroula l’extrémité de son jean jusqu’aux mollets. Elle brancha les écouteurs de son I-phone. Sa tête balançait au rythme du dernier clip de Jennifer Lopez. Ses minuscules orteils au vernis orangé, pianotaient sur un clavier invisible.
Assoupi sur le banc d’à côté, un vieil homme, les cheveux ébouriffés et l’air éméché, s’amusait de ce spectacle muet. Pressentant son regard, Alicia détourna les yeux vers la fenêtre, happée de nouveau par la réalité quotidienne. Son évasion éphémère, s’effaçait comme une fraîche aquarelle sous une pluie tenace.
Le tramway s’immobilisa à la station Robert-Shuman-Platz. Un groupe d’enfants s’engouffra à l’intérieur, tout excité de rejoindre les espaces de jeux. Leurs rires emplissaient l’habitacle trop calme jusque-là.
Alicia se sentit mal.
Ce qui devait être une belle journée d’été s’était mué peu à peu en un malaise inexplicable. Pourtant, elle avait déjeuné ce jour-là avec son fiancé Hans à la cafétéria de l’hôpital universitaire de Bonn. Ils s’étaient mis d’accord pour la cérémonie du mariage et en avaient même fixé la date au 3 septembre.
La nouvelle aurait dû la remplir de bonheur. Cependant, une sensation bizarre qu’elle n’arrivait pas à définir, telle une bouffée d’angoisse, l’envahissait par moment.
Tout à son bonheur, Hans n’avait pas remarqué les stigmates d’inquiétude sur son visage. « Amuse-toi bien avec Julia ! avait-il dit, avant de retourner au bloc opératoire. N’oublie pas de lui annoncer la bonne nouvelle ! »
Alicia ne voulait pas l’inquiéter. Un sourire aux lèvres, elle avait hoché la tête et repris son chemin.
La journée défilait devant ses yeux comme un film rembobiné indéfiniment. Elle ne décelait pourtant aucune cause justifiant cette soudaine appréhension. À l’exception du cauchemar de la nuit dernière qui l’avait réveillé en sursaut, le cœur palpitant…
Le tramway s’insinuait maintenant sur un court trajet au milieu de l’autoroute A 562, indifférent aux bolides qui le narguaient de part et d’autre du rail.
– Rheinaue ! Descente à gauche ! annonçait une voix féminine qui résonna le long du wagon.
Les enfants se ruaient à l’extérieur comme des clients pressés, un premier jour de soldes. Les rires et les cris se répandaient dans la station, s’amplifiaient au fur et à mesure qu’ils traversaient le long couloir sombre menant au parc.
Alicia s’écarta de la vague déferlante puis finit par lui emprunter le pas.
Il faisait encore chaud bien que les rayons de soleil slalomaient à présent entre des nuages menaçants. Une brise légère apportait l’odeur des platanes, elle revigora Alicia comme à chaque fois qu’elle arpentait ce havre de paix verdoyant en marge de la cité ; domaine des sportifs et des amoureux de la nature, où parents et enfants se livraient chacun à son loisir préféré.
Son désagrément oublié, Alicia se dirigea allègrement vers le jardin japonais.
Un vieux couple endimanché se promenait à sa droite, serein, comme les amants que chantait Brel.
Un pincement au cœur, elle pensait à ses parents qu’elle n’avait pas appelés depuis une semaine. « Je le ferais ce soir ! Sans faute ! » se promit-elle en poursuivant son chemin.
Les tapis de fleurs s’étendaient en bandes sur plusieurs mètres carrés regroupant différentes espèces. Les tulipes jaune vif et orange écarlate rehaussaient le vert du gazon fraîchement coupé.
Une jeune femme, accroupie devant la poussette à double siège qui portait ses jumeaux, ramassa les biberons jetés par-dessus bord et les remit dans la poche arrière du véhicule. Les bambins les réclamèrent en vain, leur maman demeura inflexible.
Un sourire attendri erra sur les lèvres d’Alicia.
Elle se revit petite dans ce même lieu, courant vers son père qui la soulevait à bras le corps vers le ciel, la lâchait puis la rattrapait au vol, tandis que sa mère assise sur un banc l’implorait de faire très attention.
Bifurquant à gauche, Alicia s’engagea sur une voie légèrement ascendante. Un crissement feutré de pneus la fit se retourner sur une adolescente à vélo qui se laissa happer par la pente sans pédaler.
Elle la contempla un instant, s’attarda sur sa longue chevelure dorée, puis continua sa route.
La silhouette de Julia apparut enfin sous l’auvent en bois sculpté de motifs asiatiques. Alicia esquissa un signe de la main, contente de la retrouver. Pouvoir discuter à cœur ouvert avec celle qui l’accompagnait depuis le primaire jusqu’aux bancs de l’université, était un vrai bonheur.
Leurs parents habitant le même quartier à la périphérie de la ville, c’est en toute logique qu’elles fréquentèrent les mêmes écoles. Depuis deux ans, les deux étudiantes étaient colocataires d’un appartement à Bonn West.
Inscrites pour un doctorat en histoire des civilisations, elles avaient réussi à décrocher en parallèle un travail à mi-temps au musée régional Rhénan de Bonn. Les archives de la bibliothèque étaient inestimables pour leurs recherches.
Inséparables, elles l’étaient vraiment. Alicia redoutait d’ailleurs le jour où elle devait quitter son amie pour convoler en justes noces. Mais Dieu merci ! pensa-t-elle, nous sommes toujours ensemble à la faculté.
Arrivée à son niveau, Alicia lui fit la bise et s’excusa du retard.
– Allons-nous asseoir près du lac !
Les deux filles suivirent l’inclinaison du terrain, longèrent les cascades artificielles qui les éclaboussèrent au passage, et se retrouvèrent devant l’immense étendue d’eau. Les cris nasillards des canards se précisaient.
Le frou-frou des arbres centenaires animés par une brise tiède résonna agréablement à leurs oreilles. Les senteurs des pins taquinèrent leurs sens en éveil.
Alicia désigna du doigt un banc libre à proximité de la cabane de location des bateaux.
Elle jeta un coup d’œil au voisinage. Presque toutes les barques et les pédalos étaient attachés à la plateforme. Il était clair que par cette chaleur, les Bonnois préféraient barboter dans les piscines ou se dorer au bord du Rhin.
Julia se tourna vers son amie, inquiète de son silence.
– Alors Alicia ! Que se passe-t-il ? Je te trouve bizarre.
– Je ne sais pas ce qui m’arrive aujourd’hui. J’ai des passages à vide, comme des moments de désespoir sans raison. Depuis le rêve d’hier, je suis complètement déboussolée.
– Ce n’était qu’un cauchemar, je suppose.
– Plus que ça ! Il m’a semblé si réel. Tu te rappelles Freddy Kruger ? Les Griffes de la Nuit ? C’était pareil. Je vivais totalement mon rêve. Je nageais dans une mer démontée, la houle me soulevait comme une feuille morte. Il faisait noir. Malgré mes efforts pour rester à la surface, une force invisible m’attirait vers le fond. J’étouffais, je n’arrivais pas à me dégager. Je percevais une silhouette au loin, j’appelais au secours. J’allais sombrer, quand par un geste incontrôlé, je suis tombée du lit. Ce qui m’a sauvé, je crois…
– Nous dormions dans la même pièce, pourtant, Alicia ! Et je n’ai rien entendu.
– Je ne voulais pas gâcher ton sommeil, et puis je savais que tu partais tôt le matin.
Pour la réconforter, Julia posa la main sur son épaule.
– Ce n’est rien. Il ne faut pas t’en faire. Oublie tout ça.
Pragmatique et rationnelle, Julia l’avait toujours été, au contraire d’Alicia fragile et romantique. Elle prenait souvent son parti quand elle se trouvait désemparée ou face à des dilemmes intérieurs. D’un caractère plus ouvert, Julia évoluait aisément en société, et Alicia l’admirait pour cela.
Des nuages plus nombreux filaient dans le ciel comme une longue chaîne de draps tirés à l’infini. Le soleil clignotait au ralenti, se frayait un chemin dans les méandres blafards.
Julia se leva vers le distributeur automatique de boi

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