Un séjour au pays des opportunistes
248 pages
Français

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Un séjour au pays des opportunistes , livre ebook

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Description

Ndieng part en vacances à Tognini, la patrie de son ami Louly, où tout se fait par arrangements. Il finit par se faire escroquer, en achetant un faux diamant. Part ailleurs, le quinquagénaire Manda rencontre, au gré de son voyage en avion, Nathalie, une très jeune fille orpheline de père qui voyage seule. Il la kidnappe, la viole et projette d'en faire sa seconde épouse. Katanku, commissionnaire de son état, est criblé de dettes. Il fait tomber dans un piège un homme d'affaires en envoyant sa fille aînée le séduire. Il les surprend dans la chambre d'hôtel, le soumet à un chantage et lui soutire une très forte somme d'argent. Maguy, sous l'influence de sa mère, abandonne son fiancé Yann, qu'elle aimait beaucoup, pour épouser un inconnu pour la simple raison qu'il vit en Afrique du Sud.
Les personnages, à travers l’œuvre sont mus par un ressort invisible : le profit et l’appas du gain facile.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 novembre 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332897985
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-89796-1

© Edilivre, 2015
I
 
Le taxi bifurqua et s’arrêta devant la demeure de Ndieng, dans un grincement de frein. Il descendit de la voiture et poussa un ouf de soulagement. Les courses effectuées à travers la ville, la chaleur, les embouteillages et les dos d’ânes l’avaient étourdi. Maltina l’attendait sur la devanture leur demeure située au croisement de l’avenue des avocatiers et l’avenue des lilas, à la limite entre le quartier résidentiel et la banlieue de la ville.
– As-tu eu tout ce qu’il fallait ? Demanda-t-elle.
– Presque, répondit Ndieng. Avec cette chaleur, je ne pouvais pas continuer. Mais l’essentiel est là.
Il tendit le paquet qu’il avait en mains à son épouse. « La prochaine fois c’est toi qui t’en occuperas », lui dit-il. Mais il savait bien que sa légitime en était incapable. Maltina prit le colis et lui emboîta le pas. Ils entrèrent dans la maison.
Après un bref moment de repos, ils passèrent à table. La maisonnée avait pris l’habitude de l’attendre. Quelques instants plus tard, Ndieng s’offrit un petit repos dans son fauteuil. Mais il faisait chaud à l’intérieur également, bien que toutes les fenêtres fussent grandement ouvertes. Il se leva de son fauteuil, prit sa petite radio transistor qui lui quittait rarement et sortit de la salle de séjour, fuyant en plus de la chaleur, les jeux vidéo bruyants auxquels s’amusaient ses enfants. Dehors il faisait beau, bien que le soleil de juillet qui brillait dans un ciel limpide et cru, versât ses rayons métalliques sur une population vaincue. Il s’installa sous le vieux mimosa dont le feuillage se balançait doucement et rafraichissait l’atmosphère.
Le congé annuel tant attendu, l’ennuya plus vite qu’il ne l’avait pensé. Aussi fallait-il trouver un moyen de se désennuyer. Il avait cependant planifié d’aller en vacances. Entretemps, il n’arrivait pas à se décider sur la destination. Maltina dont l’absence du conjoint lui faisait toujours sentir la viduité, n’était pas pour l’encourager dans son projet. Ndieng tourna au hasard le bouton de son transistor, sans savoir exactement quelle émission il voulait suivre. Un reportage attira cependant son attention. Il prêta l’oreille : La République du Tognini, pays touristique par excellence, est gracieusement bénie par la Providence, disait la Vox Populi, une radio internationale prisée par les auditeurs à travers le monde, et sur laquelle il s’était branché par pur hasard. Des sources limpides qui ruissellent à travers une superbe végétation, luxuriante en toutes saisons, ses espèces rares, ses forêts denses et édéniques dont la profondeur énigmatique cache des mystères séculaires, constituent des sites touristiques de prédilection. Leurs origines remontent aux temps immémoriaux de ses mythologies colorées. Il est situé sur l’un des continents : l’Europe, l’Asie, l’Afrique ou l’Amérique, peut-être l’Océanie… Je voudrais plutôt vous laisser deviner, avait continué la radio. Prochain rendez-vous, mercredi prochain à la même heure, sur la même fréquence, pour la suite de ce reportage.
Ndieng sursauta. Le nom de ce pays lui disait quelque chose ou plutôt lui rappelait quelqu’un… Il chercha dans le fichier de sa mémoire… Louly ! Voilà le nom qu’il cherchait. En effet ce dernier avait été son ami de longue date, lorsqu’il était encore étudiant à l’université de Samparé, une grande île perdue dans le Pacifique. Sa décision était prise. Ses vacances, il allait les passer à Tognini. Le Destin en avait décidé ainsi. Car avait-il estimé, ça ne pouvait pas être un fait du hasard qu’il soit tombé sur cette fréquence, alors qu’il n’arrivait pas à se fixer sur l’endroit où il allait passer ses vacances.
Le lendemain, il se rendit dans un cybercafé et consulta. La carte de Tognini se déroula sur l’écran, ses hôtels, ses guest houses, ses plages, ses sites touristiques. Comment avait-il perdu de vue ce pays, la patrie de son grand ami qui lui était si proche naguère ? Les retrouvailles allaient être chaleureuses, pensa-t-il. Il entreprit les démarches pour le visa et d’autres documents nécessaires. Tout était fin prêt. Le voyage fut fixé pour le dimanche. Ndieng devait voyager avec le régulier de son pays, le Kanak Air line qui fait escale dans un pays voisin, d’où il prendrait le correspondant, un Boeing 747 Tognini Air ways.
Dimanche de grand matin, Ndieng prit le taxi, accompagné de sa femme, vers l’aéroport international de Kanak. Il prit place à bord, après que sa partenaire lui ait prodigué les derniers conseils sur la maladie du siècle qui continuait à faire des ravages et à laquelle il devait faire attention, sur les dépenses qu’il devait modérer. L’avion décolla sous le regard triste de Maltina. Elle suivit l’avion des yeux jusqu’au moment où il disparut totalement à l’horizon. Sa dépendance vis-à-vis de son mari avait comme conséquence qu’elle perdait la tête dès qu’un petit événement lui arrivait : une maladie brusque d’un enfant, les agents de la SONADEC qui arrivaient et qui menaçaient de couper la fourniture d’eau et d’électricité.
Le mercredi, vers sept heures du matin, Ndieng Arriva dans le chef-lieu de la province de Ntui. Il fit signe au chauffeur de taxi de s’arrêter, après avoir consulté sa carte. La maison devant laquelle la voiture s’était arrêtée, était ce type de maisons construites à l’époque coloniale, et dont l’entretien ne semblait pas figurer parmi les priorités de leurs occupants. Elle est en tuiles rouges délabrées. Les murs sont lézardés à plusieurs endroits. Les deux fenêtres sur la devanture ont des vitres brisées. La porte d’entrée est en piteux état. Elle semble si triste cette maison, que Ndieng put se faire une idée de la situation sociale de son hôte.
Louly était encore dans son lit et ronflait à tout rompre. La grande chaleur de ce mois de juillet l’avait empêché de bien dormir la nuit. Aussi avait-il pu s’assoupir aux petites heures du matin, lorsqu’il commença à faire un peu plus frais. Faidala quant à elle, en vraie ménagère, s’était réveillée très tôt le matin. Alors qu’elle balayait la cour, elle vit s’arrêter un taxi devant la maison, et quelqu’un y descendre avec bagages. Elle comprit qu’il devait s’agir de Ndieng, car son mari lui en avait déjà parlé. Plutôt que d’aller accueillir le visiteur, elle courut dans la chambre où son mari dormait toujours. Elle le secoua légèrement.
– Cesse de déranger mon sommeil, maugréa-t-il.
– Il y a un visiteur. Ne serait-il pas par hasard ton ami dont tu m’as parlé ?
– Ah ! Ça doit être Ndieng ! S’exclama-t-il.
Il quitta précipitamment le lit, se rendit à la salle des bains et se débarbouilla sommairement, d’autant plus que cela faisait quatre jours que l’eau ne coulait pas au robinet. Après ce semblant de toilette, il se rendit dans la salle de séjour où l’attendait son ami. « Ndieng, Ndieng, ce n’est pas possible ! Je crois rêver ». Il le salua chaleureusement par une accolade. Ndieng avait en effet embarqué à Tognini city à six heures du matin. Le vol n’avait duré qu’une heure. Louly avait reçu la veille, un coup de fil de son ami lui annonçant son arrivée. Il avait oublié jusqu’à l’existence de ce grand ami qui lui était pourtant si proche naguère. L’éloignement et un long silence avaient fait l’œuvre. Il s’assit en face de lui.
– Désolé, mon vieux, de t’avoir ainsi tiré des bras de Morphée ! Mais voyez-moi ça, tu es comme il y a vingt ans Louly. A croire que tu prends du nectar.
– Je n’en crois pas mes yeux, Ndieng. Ça fait combien de siècles comme cela que nous nous sommes séparés ? En tous cas j’étais loin de m’imaginer que je te reverrai encore dans cette vie.
– Eh oui, c’est la même chose pour moi d’ailleurs, mon cher ami. Comme tu le vois, il n’a pas eu tort du tout, celui-là qui a dit que le monde est petit. Ça fait en effet quinze ans depuis que nous nous sommes séparés à l’université de Samparé. Mais tu te demandes peut-être comment j’ai eu l’idée de venir visiter ton pays. Je me posais justement la question de savoir où j’allais passer mes vacances cet été. Et c’est comme par hasard que j’ai suivi à la radio que dans la République de Tognini, il y a plusieurs lieux touristiques : une faune et une flore variée, des sources d’eaux thermales, des grottes mystérieuses ! Et je me suis soudainement souvenu que Tognini c’est ta patrie. Alors ma décision était prise. J’ai atterri avant-hier à Tognini city, avec le régulier Tognini Air ways. Qu’avez-vous fait pour avoir un si beau pays ?
– Hélas, mon frère ! Ce pays est beau comme tu le dis, mais…
Louly n’avait pas terminé sa réflexion que son ami intervenait encore :
– A propos Louly, je ne vois pas d’enfants ? Ta maison semble vide ! Ne me dis pas que tu as décidé de ne point en avoir !
– Bon, ils sont partis pour quelques jours chez ma belle-mère. Ce sont les vacances. Ils reviennent la semaine prochaine.
– Et à propos de leur mère ! Est-ce toujours celle-là à qui tu envoyais des missives enflammées, lorsque nous étions à Samparé ?
– Oui, la même. Souviens-toi que tu te moquais de ma constance en ce temps-là alors que toi, tu courrais derrière deux ou trois donzelles. Laquelle des trois avais-tu pu choisir enfin ?
– Aucune.
– Tu es demeuré égal à toi-même, ce me semble.
– En quelque sorte… Mais laisse-moi te dire tout de même que les circonstances de la vie ont aussi beaucoup joué contre moi. Je n’ai pas ta constance je le sais, mais je n’ai pas non plus toujours été responsable de mes mésaventures. Et d’ailleurs celle avec qui je me suis engagé, nous avons dû nous séparer après quatre ans d’union. Et pour une bagatelle. Avec elle, ma vie quotidienne se résumait en un interminable procès. Je

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