Une lueur dans l ombre
231 pages
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Une lueur dans l'ombre , livre ebook

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Description

Edgar Wallace (1875-1932)



"Le train de Lewes qui quitte la gare de Victoria à 4 h. 15 s’était arrêté à Three Bridges à cause d’un déraillement et, bien que John ait eu la chance de prendre le train de Beston Tracey qui avait un léger retard, lorsqu’il était arrivé à cet endroit, la tapissière qui formait le seul lien entre le village et le monde extérieur était déjà partie.


« Si vous pouvez attendre une demi-heure, lui dit le chef de gare, je téléphonerai au village pour vous faire envoyer une voiture. »


John Lexman embrassa du regard le triste paysage et haussa les épaules.


« J’irai à pied », répondit-il laconiquement, et, après avoir boutonné son imperméable jusqu’au menton, il s’enfonça résolument dans la nuit pluvieuse pour franchir les deux milles qui le séparaient encore de Little Tracey.


La pluie semblait devoir tomber durant toute la nuit. La haie qui bordait la route étroite ruisselait comme une cascade et la route elle-même était un véritable marais où l’on plongeait dans la boue jusqu’aux chevilles. John Lexman s’arrêta un instant sous le branchage protecteur d’un grand arbre pour allumer sa pipe, puis se remit en marche.


Le chemin qui reliait Beston Tracey à Little Tracey était associé dans son esprit aux passages les plus réussis de son œuvre. Il en avait fait le théâtre de ce crime mystérieux dont l’ingénieuse conception avait valu un succès retentissant à son dernier livre, qualifié de meilleur roman policier de l’année. Car John Lexman s’était spécialisé dans cette branche particulière de la littérature."



John Lexman, auteur de romans policiers à succès, n'imaginait sûrement pas qu'en fréquentant l'homme d'affaires gréco-albanais Remington Kara, il se trouverait dans une situation digne de ses polars... Son ami, le commissaire T.X. Meredith semble impuissant à le sortir du pétrin...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782374638058
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Une lueur dans l’ombre
 
The clue of the twisted candle
 
 
Edgar Wallace
 
traduction non signée
 
 
Octobre 2020
Stéphane le Mat
La Gibecière à Mots
ISBN : 978-2-37463-805-8
Couverture : pastel de STEPH'
lagibeciereamots@sfr.fr
N° 805
I
 
Le train de Lewes qui quitte la gare de Victoria à 4 h. 15 s’était arrêté à Three Bridges à cause d’un déraillement et, bien que John ait eu la chance de prendre le train de Beston Tracey qui avait un léger retard, lorsqu’il était arrivé à cet endroit, la tapissière qui formait le seul lien entre le village et le monde extérieur était déjà partie.
« Si vous pouvez attendre une demi-heure, lui dit le chef de gare, je téléphonerai au village pour vous faire envoyer une voiture. »
John Lexman embrassa du regard le triste paysage et haussa les épaules.
« J’irai à pied », répondit-il laconiquement, et, après avoir boutonné son imperméable jusqu’au menton, il s’enfonça résolument dans la nuit pluvieuse pour franchir les deux milles qui le séparaient encore de Little Tracey.
La pluie semblait devoir tomber durant toute la nuit. La haie qui bordait la route étroite ruisselait comme une cascade et la route elle-même était un véritable marais où l’on plongeait dans la boue jusqu’aux chevilles. John Lexman s’arrêta un instant sous le branchage protecteur d’un grand arbre pour allumer sa pipe, puis se remit en marche.
Le chemin qui reliait Beston Tracey à Little Tracey était associé dans son esprit aux passages les plus réussis de son œuvre. Il en avait fait le théâtre de ce crime mystérieux dont l’ingénieuse conception avait valu un succès retentissant à son dernier livre, qualifié de meilleur roman policier de l’année. Car John Lexman s’était spécialisé dans cette branche particulière de la littérature.
Cependant, ce n’est ni à ses livres ni à des crimes mystérieux que pensait le jeune écrivain en suivant la route déserte de Little Beston. Il songeait à la rencontre qu’il venait de faire à Londres de T.X. Meredith, qui serait sans doute un jour le chef du département des recherches criminelles et qui, en attendant, remplissait les fonctions de sous-chef de la police secrète. Cette modeste situation n’empêchait cependant pas qu’on lui confiât les affaires les plus délicates. Dans ce langage excentrique et impétueux qui lui était particulier, T.X. lui avait suggéré un sujet de roman policier comme il n’en avait jamais rêvé de meilleur. Cependant, ce n’était déjà plus à T.X. que John Lexman pensait en remontant la côte qui menait à sa modeste demeure qui portait fièrement le nom de château de Beston.
C’est qu’à Londres, John Lexman avait fait encore une autre rencontre. Une rencontre au souvenir de laquelle il fronça les sourcils. En ouvrant la grille et en traversant le jardin, il s’efforça de chasser de son esprit le souvenir de la discussion pénible qu’il avait eue avec l’usurier.
Le château de Beston était un bâtiment sans prétention, de style Elisabeth, avec des pignons gracieux et de hautes cheminées ; ses fenêtres treillagées, son vaste jardin, sa roseraie et une belle prairie lui conféraient l’aspect d’un petit manoir, ce qui remplissait d’orgueil son propriétaire.
John Lexman s’arrêta sous l’auvent pour secouer son imperméable tout ruisselant d’eau, puis pénétra à l’intérieur.
L’antichambre était plongée dans l’obscurité. Grace s’habillait sans doute pour le dîner. Il pensa que, dans l’état d’esprit où il se trouvait, il était préférable qu’il ne la dérangeât pas. Il prit le long couloir qui menait au studio situé au fond de la maison. Dans la cheminée pétillait un feu joyeux. L’atmosphère accueillante de cette pièce lui procura une sensation de bien-être et de soulagement. Il ôta ses souliers et alluma une petite lampe sur un guéridon.
Cette pièce était visiblement le cabinet de travail du maître de céans. Les fauteuils de cuir, la vaste bibliothèque s’étalant le long d’un panneau entier, la massive table de travail en noyer, sur laquelle s’entassaient des livres et des manuscrits, étaient autant de témoins de la profession de celui-ci.
Après avoir mis ses pantoufles, John Lexman bourra à nouveau sa pipe, se dirigea vers la cheminée et s’arrêta là, le regard perdu dans les flammes.
C’était un homme d’une taille au-dessus de la moyenne, svelte, malgré des épaules presque athlétiques. C’est qu’il était un sportif enthousiaste. De son visage aux traits réguliers se dégageait une expression de force. Il avait des yeux gris et profonds, et ses sourcils droits lui donnaient un air presque sévère. Ses joues étaient glabres et sa bouche grande et généreuse. Son teint net et clair témoignait d’une vie en plein air. John Lexman n’avait, malgré sa profession, rien d’un rat de bibliothèque.
Il se tenait ainsi, méditant debout, depuis un moment, quand doucement la porte s’ouvrit et Grace Lexman apparut.
Disons simplement de cette femme qu’elle était douce et jolie, sans détailler sa beauté et son charme. John se précipita au-devant d’elle et l’embrassa tendrement.
« Je ne savais pas que tu étais rentré jusqu’à ce que... dit-elle en se blottissant contre son mari.
– Jusqu’à ce que tu aies aperçu, la mare que mon imperméable a dû laisser dans l’entrée, dit-il en souriant. Je connais tes méthodes, Watson ! »
Elle rit, mais soudain redevint sérieuse.
« Je suis très contente que tu sois rentré. Nous avons une visite.
– Une visite ? répéta le jeune homme étonné. Par ce temps-là ?... Qui est-ce ? »
Grace lui lança un étrange regard.
« M. Kara.
– Tiens, Kara ? Il est ici depuis longtemps ?
– Il est arrivé à quatre heures. »
Sa voix trahissait peu d’enthousiasme pour cette visite.
« Je ne comprends pas ton aversion pour ce brave Kara », dit son mari d’un ton légèrement désapprobateur.
Et, après un moment de réflexion :
« Il vient d’ailleurs tout à fait à point. Où est-il ?
– Dans le salon. »
Le salon du château de Beston était une vaste pièce basse meublée de fauteuils confortables, d’un grand piano, d’un tapis quelque peu usé mais aux gais coloris. Ce qui frappait surtout les yeux, c’étaient une cheminée presque médiévale et deux grands candélabres d’argent.
Il y avait dans cette pièce un je ne sais quoi d’harmonieux, de reposant, de quiet qui en faisait un havre parfait pour un écrivain soumis par son métier à une perpétuelle tension nerveuse. Deux larges coupes de bronze étaient remplies de violettes, une troisième de primeroses fraîches, et ces douces fleurs des bois remplissaient la pièce d’un parfum délicat.
À la vue de John Lexman, le visiteur se leva de son fauteuil et, d’une démarche pleine d’aisance, se dirigea vers lui. C’était un homme d’une rare beauté. Il dépassait l’écrivain d’une demi-tête, mais il offrait une silhouette si harmonieuse que sa taille ne semblait pas anormale.
« Comme je n’ai pas pu vous rencontrer en ville, dit-il, je suis venu dans l’espoir de vous trouver ici. »
Sa voix était bien modulée et il parlait anglais sans la moindre trace d’accent étranger, bien qu’il fût Grec d’origine et qu’il eût passé la plus grande partie de sa jeunesse en Albanie.
Les deux hommes se serrèrent cordialement la main.
« Vous dînez avec nous ? »
Remington Kara se tourna en souriant vers Grace Lexman. La jeune femme était assise dans un fauteuil, les mains jointes, et son visage trahissait un profond découragement.
« Si Mme Lexman n’y voit pas d’inconvénient, répondit le Grec.
– Ce sera un plaisir pour moi, fit la jeune femme d’une voix machinale. Il fait un temps affreux et je doute fort que vous puissiez faire un repas convenable par ici, bien que celui que vous nous ferez le plaisir de partager avec nous ne soit pas non plus un festin.
– Tout ce que vous voudrez bien m’offrir sera encore plus qu’il ne fa

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