Voyage à Educationland
230 pages
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Voyage à Educationland , livre ebook

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Description

Un livre bien renseigné sur la réalité du monde actuel de l'éducation, notamment celui du lycée. Un livre qui met en scène les jeunes et le monde de l'éducation, en respectant les différents codes de parole, avec leurs tics et manies. Le choc entre les deux niveaux de langue est un des charmes du livre. Pas de sensationnalisme. Seulement des situations drôles, cocasses, parfois absurdes ou dramatiques et émouvantes. Le livre n'adopte pas un parti pris moral ou politique avec des solutions toutes faites, bien qu'il montre des situations de malentendus, d'incompréhension dans ce monde clos qui, souvent, cultive le secret. De l'école caisse de résonance de la société, l'auteure tire un portrait pittoresque et saisissant qui amène à réfléchir aux enjeux sociétaux. La technique narrative retenue permet l'étonnement et l'expression de la bienveillance perceptible tout au long.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 décembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342058567
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Voyage à Educationland
Dany Saury
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Voyage à Educationland

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Remerciements à Roger Benigni pour son patient travail de maquette, de formatage et pour sa sollicitude portée au projet.
 
Remerciements à Pierre Casalegno pour son travail artistique pertinent et humoristique sur la couverture du livre.
 
Remerciements à quelques amis fidèles qui m’ont toujours soutenue par leurs avis éclairés et participation à la relecture – tout particulièrement Paul Camporota et Irène Brunaud.
 
Hommage à tous les acteurs du monde éducatif que j’ai observés pendant de nombreuses années et dont je me suis inspirée pour tirer ce portrait amusé mais bienveillant.
 
 
 
Chapitre 1. En route vers la planète bleue
 
 
 
Sur leur planète, socialement, tout était simple.
Les enfants étaient conçus lorsque les parents avaient atteint la maturité psychologique pour le faire. Ils grandissaient avec l’apport exact de nutriments et de vitamines qui convenait. L’équilibre entre la prise en charge collective – par la société – et la prise en charge individuelle – par les familles – faisait l’objet d’un consensus. Les programmes scolaires, dans les contenus, comme dans les modalités, étaient calibrés, fermes et souples à la fois, pour s’adapter à de légères modifications selon les tempéraments. À noter toutefois que la question des humeurs ou motivations des apprenants se posait peu puisque, dans cet univers idyllique, chacun était heureux d’évoluer.
Une fois adultes, les citoyens de M432 acceptaient tous le postulat selon lequel toute fonction est valorisante. Une fois ce postulat posé, un choix d’occupations pouvait s’exercer en toute liberté. Le code social faisait le reste : il veillait à distiller la bonne dose de compliments et d’encouragements nécessaires à pousser la personne en avant.
Quant aux finalités économiques de telle ou telle fonction, c’était un sujet qui leur était étranger puisque l’organisation de la société, de type utopique, en assouvissant les besoins et les désirs de chacun ne pouvait que conduire à l’harmonie. Leur planète, quant à elle, n’était nullement en danger, vu que les ressources équivalaient aux besoins – d’ailleurs sobres – des populations où le renouvellement des générations était mathématique, figé une fois pour toutes.
Des visiteurs extérieurs venus perturber leur vie programmée, ils n’en avaient jamais vu, ce qui semblait indiquer que les citoyens d’autres galaxies n’avaient pas atteint un niveau technologique suffisant pour leur permettre de débarquer sur M432.
Toutefois, malgré le plus grand soin apporté à la conception des êtres et des choses et, comme dans toute société hautement programmée, il arriva que certains sujets fussent dotés d’une quantité plus grande que d’autres d’une humeur pouvant les mettre en danger. Dans ce cas précis, cette humeur avait pour nom curiosité.
Ainsi, un sujet de M432, conçu par une nuit d’étoiles filantes à foison, se trouva-t-il porteur du fameux gène de la curiosité mais surdimensionné et enchâssé de façon indélébile dans son cerveau. Comble de malheur, l’enfant qu’il conçut ensuite se trouva porteur de la même anomalie – et même décuplée !
Ils ne firent l’objet d’aucun rejet et la communauté s’efforça d’accompagner leur désir de savoir. Quand ils manifestèrent l’envie de s’envoler dans leur vaisseau spatial le plus performant pour aller observer les sujets d’autres galaxies, la communauté, même si elle n’en comprenait pas l’intérêt, ne s’y opposa point. On leur souhaita bon voyage.
 
Pour des raisons de commodité, nous les appellerons PapaM432 et FistonM432 ou, pour faire court, PapaM et FistonM.
 
Wiiizzz…
Woooh…
Vitesse de croisière. Le vaisseau se fraya un chemin entre astres, astéroïdes, planètes, comètes et autres poussières d’étoiles.
— Oh ! Pap, tu as vu la queue de cette comète ? Elle est immense !
— Oui, Fiston, le vent solaire pousse très fort par là.
— Comment tu sais tout ça ?
— Eh bien, j’ai étudié. Nous avons une chance inouïe sur notre planète : toute la connaissance est là, engrangée quelque part. Il suffit de la chercher. Quand il nous semble que notre ordinateur a atteint ses limites, ne pas renoncer : repousser les limites est toujours possible. Tenter sans cesse.
— Oh ! Et la planète là-bas ! Elle n’est pas comme les autres ! Elle est bleue ! Des masses bleu foncé et d’autres bleu clair !
— Oui, Fiston, elle est composée de roches et d’eau, d’immenses quantités d’eau.
— Elle semble si douce et vaporeuse… Si on se dirigeait vers elle pour voir de plus près ? Oh ! Des zones lumineuses comme des voies lactées, d’autres plongées dans l’obscurité !
— Observe, Fiston : un côté est exposé au soleil, l’autre non.
— C’est vrai, mais en plus, si on s’approche, au milieu de l’obscurité, les zones lumineuses demeurent. On dirait même qu’il y a du mouvement, des traînées de couleur… et un peu plus loin l’obscurité. Comment tu comprends ça, Pap ?
— Disons que sur la moitié de la planète plongée dans l’obscurité, à certains endroits, les habitants doivent avoir besoin de lumière.
— Ah bon, il y a des habitants ?
— Ça m’en a tout l’air.
— Alors c’est vraiment là que je veux aller : je veux connaître cette autre civilisation, voir à quoi ressemblent les habitants de la planète bleue, comment ils vivent, à quoi ils aspirent. Tu crois qu’ils seront contents de nous rencontrer ?
— Je ne sais pas mais nous allons tout faire pour nous faire accepter. D’accord, Fiston ? Ce n’est pas parce que nous arrivons dans un vaisseau spatial alors qu’eux, semble-t-il, n’ont pas cette technologie, que nous arrivons en conquérants, en êtres qui se croient supérieurs, d’accord ? On observe, on écoute.
— Mais comment vont-ils nous comprendre ? Tu crois qu’ils parlent comme nous ?
— Cela m’étonnerait : des civilisations qui évoluent à des millions d’années-lumière ne peuvent pas avoir évolué de la même manière…
— Mais, Pap, tu ne disais pas avoir pris avec toi le logiciel Super-sait-tout ?
— Si. Il nous sera bien utile. Regarde : tu orientes le capteur son en direction de ce que tu veux comprendre, l’ordinateur imbriqué l’enregistre et te le traduit instantanément. La première fois, il lui faudra peut-être un peu de temps pour reconstituer toute la langue qu’il entend – les mots et la syntaxe. Tu lui donneras un titre en fonction de ce que tu vois, puis tout ira vite. Ça te va comme ça ?
— Et si je suis en danger ?
— Alors, tu appuies sur « Invisible ». L’ordinateur analysera la capacité visuelle des habitants de Planète bleue et saura comment te tenir hors de leur portée visuelle.
— Et comment allons-nous communiquer ?
— J’ai pensé à tout cela, bien sûr. Ne t’inquiète pas. J’aurai un mini-écran qui me permettra de suivre tous tes déplacements et les interactions avec ton environnement. Je n’interviendrai que si c’est nécessaire. Je t’enverrai un message. Je te fais confiance, Fiston. Comporte-toi avec discernement, c’est tout. Tu as ton stock d’aliments-vitamines ? Un tube par jour suffit. On se retrouvera au vaisseau à la lune rousse, qui te sera signalée sur ton écran.
 
 
 
Chapitre 2. Atterrissage en zone dangereuse
 
 
 

Le vaisseau atterrit sur une surface plane, bordée à deux extrémités par un grillage au-devant duquel se trouvait, à deux mètres du sol environ, une plaque de couleur verte comportant un proéminent cercle de fer qui soutenait une sorte de filet qui allait en se rétrécissant.
Rien. Personne à l’horizon. Silence.
Tout à coup, à la sonnerie, une horde de petits habitants de la planète bleue portant tous les mêmes couvre-jambes bleu foncé, les mêmes couvre-bustes à fermeture métallique et capuche pendante, les mêmes couvre-pieds sur lesquels on pouvait repérer des signes graphiques disant Nike, Adidas ou Asics, accoururent, l’un d’entre eux portant une baudruche orange sous le bras. La horde se figea, poussa des cris. Le groupe se fissura, certains décampant à toutes jambes. Ceux qui restèrent, encerclèrent le vaisseau en vociférant puis en tapant sur la carlingue. Là, dans sa grande sagesse, PapaM déclencha le dispositif d’alerte d’invisibilité. La meute, déstabilisée par la disparition de l’objet de la curiosité, se retrouva à terre, échangeant des coups désordonnés, hurlant de surprise et de frustration.
Malgré l’absence de traduction, nos deux éMistes n’eurent pas de peine à décoder tout seuls l’expression de la stupéfaction qu’ils avaient causée.
Certains « petits Bleuistes » s’étaient mis à l’écart et envoyaient de leurs pouces agiles des SMS à tout va :
« Xtra terrestres DbarK T rin Basket »
« Invazion S pass »
« Help ! Cernés ! »
«   g peur Enj1 suspé sur T rin sport »
« 1jin Bizar sur gymnaz lycé A ce swar sur msn si sui tjs viv1 »
« Incroi iabl 1jin spacial sembl avoir dis paru ????? »
« gro pb c zom ver i parl pa 1 langaj ke lé um i pev komprendr »
« pri foto soucoup avec mon portabl Je ton voi sa dé ke je peu »
« on disparu ??? wat dotheymean ? »
« i von rev nir ataké »
« o zabri jtapl dé ke j peu »
« klk1 a prévenu l’proviseur ? »
 
La caméra omnipuissante de l’ordinateur avait tout capté.
Et l’ordinateur s’affairait à comprendre et établir le sens des mots et la grammaire des SMS.
Il trouva un programme qui disa

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