Voyage en eau profonde
50 pages
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Voyage en eau profonde , livre ebook

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Description

Petit recueil de trois récits courts, reflétant avec humour les états d’âme d’un avorton, la parenthèse douce et oisive d’un moment d’été, la quête d’un absolu ensoleillé sur la route tortueuse d’un voyage en eau bien profonde.

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Publié par
Date de parution 20 août 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332945341
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-94532-7

© Edilivre, 2015
Résumé
Petit recueil de trois récits courts, reflétant avec humour les états d’âme d’un avorton, la parenthèse douce et oisive d’un moment d’été, la quête d’un absolu ensoleillé sur la route tortueuse d’un voyage en eau bien profonde.
• Mémoire d’un avorton
• Vacances
• PACA l’eau
Prologue Vision d’Arcadie
Il est des lieux géographiques et mythologiques dont on vante l’esthétique et la qualité. Dans la pensée bucolique et hellénique, l’Arcadie était représentée comme un pays idéal le lieu primitif du bonheur, un espace d’harmonie avec la nature, le véritable symbole d’un âge d’or, fait de joies et de rires. Les poètes Virgile et Ovide dans les Bucoliques et dans les Fastes donnaient une image de ce pays de cocagne à la hauteur de sa réputation, un havre de paix et de félicité.
Mon Arcadie à moi se trouve à jamais perdue dans les profondeurs inextricables d’une mémoire enfouie, source de mon existence et de mes premiers émois.
Le ventre de ma mère fut ce lieu paradisiaque pendant plus de neuf mois. Au fil de mon récit imaginaire, je tenterai de reconstruire ce mythe égaré pour mieux faire face encore aux sempiternelles pulsions mortifères de notre monde agité et toujours plus incertain.
Mémoire d’un avorton
Je suis né un matin de juillet, un jour vaguement ensoleillé et pluvieux, comme il en existe souvent dans le Nord. Sous un ciel chargé de gros nuages cotonneux et voyageurs, je fus propulsé dans l’immensité inquiétante d’un monde pas vraiment accueillant. Tout ça s’est passé à la maison, en Avesnois, non loin de la Belgique, dans un quartier populaire, au beau milieu du lit parental.
Le médecin de famille a assuré cette ultime et dixième mise au monde comme une formalité de plus dans un agenda bien chargé. Quatre kilos cinq cent cinquante de chair et d’os, de sang et de matière grise ; 52 centimètres de perplexité suite à ce dénouement heureux. Tout a commencé neuf mois plus tôt, et, bien des années après dans une tentative sans espoir, je vais essayer de décrire et de raconter, à la force de mes souvenirs archaïques l’histoire d’une vie définitivement engloutie au fin fond des entrailles maternelles, une première tranche d’existence oubliée, faite de métamorphoses extraordinaires au creux rond et douillet de l’abdomen de ma mère. Ce voyage en eau profonde, cette vision d’Arcadie, cette régression dans l’infiniment petit, du premier au neuvième mois, je le porte en moi, dans chacune de mes cellules vieillissantes pareille à une empreinte éternelle et fondatrice… Je suis aujourd’hui le fruit de cette première traversée, l’enfant sacré d’une Odyssée mystérieuse et primaire dans un univers à jamais perdu. À l’heure où mon antre maternel a disparu définitivement, je veux me souvenir pour mieux faire face encore à l’existence, libérer ma mémoire prénatale et continuer à vivre. Comme une répétition à reculons, le spectacle dynamique de mon évolution peut m’aider, je crois, à poursuivre ma route dans un élan de vie toujours plus grand.
Voilà, le compte à rebours commence, l’heure de ma conception approche, la magie biologique et la force des sentiments vont faire émerger un ersatz de vie dans le corps gracile de ma mère où, poussé par je ne sais quelle puissance vitale, je vais croître telle une larve dans la poche d’une mère kangourou, tel un asticot au cœur d’un fruit trop mûr ; un kyste enchâssé dans un écrin de chair fine et douce, embrasser la conscience d’un petit d’homme, d’un mammifère omnivore, singulier et banal à la fois.
La division
Évaluer précisément la date de la fécondation n’est pas une chose facile, il est d’usage dans le monde médical de calculer la date d’accouchement en partant du nombre de semaines sans menstruation (aménorrhée), cette méthode ajoute quatorze jours à la durée de la grossesse, ce qui ne veut pas dire que les deux premières semaines depuis la fécondation initiale ne sont pas prises en compte.
Étant né un 11 juillet 1962, après terme, et partant de l’hypothèse d’un tel calcul savant, ma conception remonterait donc à neuf mois plus tôt, c’est-à-dire mi-novembre 1961. L’expulsion d’un ovule ayant lieu, en général, quatorze jours avant les menstruations, avec une variation possible entre le onzième et le dix-huitième jour selon la longueur du cycle, en sachant qu’un spermatozoïde peut vivre de trois à cinq jours dans le corps de la femme, je peux légitimement penser, avec une marge d’erreur certaine, que l’œuf dont je suis issu se serait constitué plus précisément début novembre 1961. La fécondation est le début réel de la grossesse, mais il est impossible d’en déterminer la genèse avec exactitude même dans le cas d’un rapport sexuel unique. Nous sommes donc dans l’incapacité de calculer avec précision le début d’une gestation qui va durer grosso modo neuf mois. Il n’y aura que le cas...

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