Cousue de fil Bleu
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Cousue de fil Bleu , livre ebook

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Description

L'auteur a la passion du football chevillée au cœur et au corps. Il a aussi celle de collectionner les maillots portés par les joueurs. La plupart dédicacés, ils garnissent ses armoires à souvenirs. Il ne possède pas ces objets, ce sont eux qui le possèdent ! Le graal de ses trophées aurait dû être la tunique de David Trezeguet lors de la finale de la coupe du monde de 1998. Sauf que ce maillot, acheté 7 350 euros à un Brésilien, a été détruit par la douane... Quel parcours pour ce bout d’étoffe ! Et quelles histoires...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juin 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332901552
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-90153-8

© Edilivre, 2015
Préface L’art de toujours mouiller le maillot
Par Arnaud Ramsay, journaliste et auteur
Olivier, dessine-moi un maillot… L’injonction, vous l’avez deviné, est une référence au merveilleux conte pour petits et grands d’Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince , dans lequel un aviateur posé en urgence dans le Sahara se voit demander : « S’il vous plaît… dessine-moi un mouton ! » Dans cet ouvrage mondialement célèbre, traduit en 270 langues et dialectes, une autre citation est passée à la postérité : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » Olivier Démolis a un grand cœur et ses yeux ont été remplis de colère. Ce personnage passionné et attachant a été victime d’une injustice, d’un vol de rêves ! Sa tragédie à lui est à l’origine de ce récit que vous vous apprêtez à dévorer : la destruction par les douanes du maillot authentique (et authentifié) porté par David Trezeguet lors de la finale de la Coupe du monde 1998 entre la France et le Brésil.
Je n’ai rencontré qu’une seule fois Olivier. C’était début décembre 2014, un samedi après-midi, à Annecy, à l’occasion de la deuxième édition de Sportext, le salon du livre de sport, organisé par Patrick Fillion. Sur la péniche Libellule, amarrée au quai Napoléon III face au marché de Noël, j’étais en séance de dédicaces de mes récentes parutions quand il a surgi. Je l’ai écouté, nous avons refait le match, il a acheté mon enquête réalisée avec Gilles Verdez intitulée Champions du monde 98 : secrets et pouvoir , alors je l’ai écouté avec encore plus d’attention ! J’ignorais totalement sa mésaventure. J’ai cru qu’il en rajoutait. Même pas… De retour à la maison, dans la banlieue ouest de Paris, il m’a envoyé les articles qui, dans le monde entier, lui ont été consacrés. L’histoire est édifiante.
À défaut d’obtenir l’accord de David Trezeguet pour rédiger la préface de son livre, il me l’a demandé. J’en ai été flatté. J’ai accepté. Deux jours plus tard, clin d’œil inattendu : l’attaquant franco-argentin décidait à 37 ans de prendre sa retraite sportive, juste un mois après son ami Thierry Henry. Champion du monde et d’Europe avec la France, né à Rouen et formé au club argentin de Platense, « Trezegol » a marqué 62 buts avec Monaco et 171 sous le maillot de la Juventus de Turin. Il s’est aussi distingué à Alicante, en Espagne, à Bani Yas aux Émirats arabes unis, à River Plate et Newell’s en Argentine, avant de disputer le championnat indien avec le Pune FC. Inoubliable auteur du but en or en finale de l’Euro 2000, Trezeguet est le troisième meilleur réalisateur de l’histoire de l’équipe de France (34 buts en 71 sélections), derrière Thierry Henry (51 buts) et Michel Platini (41).
Certes il n’était pas le plus charismatique des champions du monde. Mais ses statistiques, la vérité la plus implacable dans le football car incontestable, lui rendent justice. Pour Olivier, Trezeguet c’est plus qu’un joueur ! « Posséder » sa tunique endossée en finale du Mondial (même s’il est resté sur le banc des remplaçants), investir une partie de ses économies pour rafler ce bout de tissu, voilà les leitmotivs qui animaient Olivier. Pour ce supporter enfiévré des Bleus, sélection pour laquelle il a parcouru des milliers de kilomètres afin de les encourager dans les stades, nul exploit ou vantardise. Simplement le plaisir fou et sans prix de posséder un morceau d’histoire ! Olivier, étonnant électron libre, qui définit ainsi son état d’esprit dans le livre : « Quand je pense que la simple ouverture d’une porte d’armoire peut immédiatement influer sur ma personne… »
Les douanes ont tout gâché, à l’automne 2010, en réduisant en poussière, après sa saisie au dépôt Chronopost de La Balme-de-Sillingy, la relique du numéro 20. Contrefaçon et coutures de mauvaise qualité, objet arrivé dans un carton de whisky sans suffisamment de précisions, qu’ils ont laissé entendre ! Il a pourtant été acheté 7 350 euros sur Internet (la somme comprend le maillot de Nicolas Anelka en équipe de France et celui de Stéphane Grichting avec Auxerre, estimés à 4 000 euros) à un collectionneur brésilien réputé. Et en plus, si je puis dire, les douanes se dédouanent… Olivier jure que le certificat de destruction n’est pas conforme et que les accommodements avec la vérité ont été récurrents.
Du genre comme Trezeguet sur un terrain à « mouiller le maillot » et à « ne rien lâcher », Olivier s’est battu, démené pour faire respecter ses droits. Il continue de le faire, dans le respect de l’adversaire et du tribunal. Il a même écrit au président de la République ! Il n’a pas ménagé son temps ni ses efforts. Le combat n’est pas terminé et il jouit de tous les soutiens (à commencer par le certificat de l’équipementier du maillot) en plus de sa bonne foi. L’électricien savoyard qui travaille en Suisse connaît désormais par cœur les méandres de la justice française, entre avocats, recours, salle des pas perdus, recommandé, tribunal administratif ou TGI ! Bienvenue chez Kafka… Il a aussi pris l’initiative de médiatiser ses déboires pour mieux les faire connaître et accélérer la mise en place de l’arsenal juridique.
Olivier a voyagé avec et grâce au football. Le supporter historique de l’Olympique de Marseille, qui encourage également l’équipe de sa région, Évian-Thonon-Gaillard, ovni de la Ligue 1 comme lui l’est dans l’univers des maillots, jouit d’une sacrée belle collection de tuniques. Mais il n’aura jamais celui de Trezeguet au Mondial 1998 ! À force d’abnégation, il a toutefois réussi à rencontrer le joueur, alors en Espagne. Il s’est débrouillé pour obtenir son adresse, a débarqué chez lui, a posé en photo (cliché pris par le père de David, Jorge), s’est fait offrir un maillot d’Alicante signé de sa main et a obtenu du buteur une lettre confirmant qu’il a bel et bien échangé son maillot après la victoire contre le Brésil avec Junior Baiano. Comme une preuve supplémentaire que sa quête n’est pas financière, Olivier a décidé de verser à une œuvre les dommages et intérêts qui seraient générés par le jugement.
Pour avoir été grand reporter à France Football entre 1999 et 2005, je connais bien les champions du monde. J’ai même publié deux biographies officielles d’entre eux, celles de Bixente Lizarazu et Youri Djorkaeff, ainsi qu’une enquête sur Laurent Blanc quand il est devenu sélectionneur des Bleus. La trajectoire d’Olivier, dont l’amour foot saute aux yeux, les a touchés, forcément. Comme elle m’a touché. Et va vous toucher. Olivier n’est pas écrivain mais il a pris la plume avec ses tripes, avec passion, avec rage, avec énergie, avec cœur, avec aussi une once de poésie. Cette histoire « cousue de fil Bleu » n’est pas seulement celle d’une déception, d’un deuil. C’est davantage que cela. Le témoignage est également l’occasion de mesurer que le conseil donné au téléphone par Christian Jeanpierre, présentateur de Téléfoot sur TF1 et commentateur des matches de l’équipe de France (« surtout, gardez votre passion ! »), a été entendu au-delà de toute espérance.
Chapitre I Un monde rond
1 – Le monde qui m’entoure, me pénètre et me gouverne va bien : je vous rassure, il tourne rond. D’ailleurs, il est aussi rond que la terre placée sous nos pieds ou que la lune lorsqu’elle est pleine. De nuit comme de jour, il me semble vivre, d’aussi loin que je me souvienne, dans deux mondes se côtoyant sans cesse. Des pieds, de la terre puis quelque chose qui tourne rond ; et voilà de beaux éléments pour définir la passion que je vis, sans toutefois savoir ce qu’elle me procurera encore ni quand elle finira. Ne croyez pas que je ne vive que pour elle, comme c’est entièrement le cas dans les moments les plus denses. Non, dans ma vie de tous les jours, je vis avec simplicité, par et avec elle ! Quand ma planète est triste, je m’inquiète de son devenir puis la réconforte ; quand elle pleure, je sèche ses larmes ; et quand tout va bien, nous jouons ensemble. Je me sens finalement être tout pour elle à la mesure de ce qu’elle est beaucoup pour moi. Ainsi, je suis tantôt son frère aîné, tantôt son père, comme enfin tous les membres de sa famille lorsque c’est jour de fête. Mais aujourd’hui ne sera pas une fraction de temps pareille à celles évoquées et déjà vécues dans ma relation avec le football ; car, pour l’avoir tout juste nommé, ce sport est bien cette seconde terre avouée. Ce jour marquera donc le commencement d’un premier et véritable regard que je porterai sur le monde du ballon rond, c’est-à-dire, et à cause d’un état fusionnel, sur ma propre personne également. Et comment, en fin de compte, mieux faire partager un point de vue parmi d’autres qu’en posant les choses au travers d’une histoire commencée voilà quelque temps, et dont j’ignore encore l’issue au moment où je vous parle ? C’est la question que je me pose et à laquelle je vais tenter d’apporter des réponses.
2 – À l’image de la majorité des hommes qui, comme moi, ont pratiqué le football sur des terrains de toutes sortes, j’aurais pu commencer à me livrer en vous parlant de ma jeunesse, tant il apparaît que la plupart des histoires trouvent souvent leur genèse plus en amont que supposé. D’évoquer alors mes premiers shoots équivaudrait à décrire mes premiers pas. Chose émouvante dont je crains qu’elle n’intéresse personne, sauf peut-être mes proches. Ou alors vous relater mes premiers matches amicaux auxquels sont attachés d’anciens exploits, et dont je suis encore le seul à penser secrètement qu’ils en étaient. Vous narrer la première fois que je suis entré dans un stade plein comme un œuf et où ma seule voix en complète expansion ne suffisait pas

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