Contes et fables aux arômes de la Covid
94 pages
Français

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Contes et fables aux arômes de la Covid , livre ebook

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Description


L’épidémie de la Covid a surpris tout le monde et surprend encore car son évolution ne correspond à aucune épidémie rencontrée jusqu’ici. Au début, sujet d’indifférence car sévissant dans un pays lointain, la Covid suscita ensuite étonnement, incrédulité, inquiétude, agacement et finalement mécontentement. Néanmoins, la Covid se prête aussi aux rires, à l’humour et à la réflexion devant nos comportements et nos réactions. Les textes ont été écrits tout au long de l’année 2020. L’auteur alterne contes, poèmes, fables et pastiches de textes. Son ouvrage se veut drôle et poétique, mais aussi philosophique, polémique et instructif. Les notes de fin de texte apportent au lecteur l’origine de certaines informations et l’éclairent sur les références historiques, littéraires ou médicales.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 juin 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414529025
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-52903-2

© Edilivre, 2021
Et la Covid vint
Et la Covid vint, en Chine. Et comme une sauterelle, elle fit un saut en Corée, puis en Italie, et après en France. Les français furent d’abord dubitatifs, continuant à vaquer à leurs occupations quotidiennes. Mais le confinement fut décrété. Les français, bon gré, mal gré durent s’y faire. Quelques petits malins essayèrent bien de passer entre les mailles du filet mais celles-ci se resserrèrent jour après jour. Alors ils ronchonnèrent. Mais moi, j’eus la chance de tousser. Le verdict tomba : confinement 3 semaines. Et c’est ainsi que 3 semaines de vacances me furent offertes. Grasses matinées, lectures, musculation, jardinage, farniente se sont succédés. Cerise sur le gâteau, il faisait beau. En France, pendant ce temps-là, la peur gagnait les esprits, les morts s’accumulaient. On fit appel à l’armée. On cherchait vaille que vaille des masques, de la solution hydro-alcoolique, des lunettes de protection. Mais pour moi, les jours s’enchaînaient tranquillement. Tout n’était que calme et volupté. Mais au 19 ème jour, à force de traquer les mauvaises herbes, de remuer la terre, de tondre le gazon, sciatique. Plié en 2, le jardinier du dimanche. Adieu sécateur, tondeuse à gazon et bêche. Bonjour tristesse. Bonjour paracétamol et anti-inflammatoires. Mais ça n’a pas suffi. Il a fallu attaquer le tramadol. Mais ça n’a pas suffi. On est arrivé à la morphine. Mais ça n’a pas suffi. Alors, le neurochirurgien est arrivé. Et le chirurgien a fait ce que font les chirurgiens, il a opéré. Mais ça n’a pas suffi. Alors j’ai continué la morphine. Mais ça n’a pas suffi. Alors, on m’a réhospitalisé, et là, j’ai attrapé la Covid.
Le 6 avril
D’où vient la Covid 19 ?
Comme tous les matins du monde, Dieu se promenait dans son jardin d’Eden. C’était son moment privilégié. Nul bruit. Les anges dormaient encore. Il aimait ce temps de recueillement et de réflexion paisible. Mais ce jour-là, une ombre de préoccupation ridait son front. Les hommes progressaient peu sur le chemin de l’amour qu’Il leur avait montré et il leur faudrait attendre encore longtemps pour qu’Il puisse leur ouvrir le paradis. Et pourtant, tout était prêt. Il avait réfléchi à tous les détails : l’ensoleillement, ni trop, ni pas assez, la température douce en tout endroit avec, par moment, le doux zéphyr qui vous caresse la peau, les espaces verts, les rivières gaies et vives et poissonneuses, les oiseaux de toutes les couleurs qui, quand ils ne chantaient pas, parlaient le même langage que les hommes. Quelle bonne idée Il avait eu là ! Les cerisiers restaient fleuris toute l’année (ça, c’était pour faire plaisir aux japonais qu’il affectionnait particulièrement) et Il avait disposé des paniers de cerises à tous les carrefours (et bien oui, quoi, les gilets jaunes, ils méritaient bien cela, ils avaient souffert, les pauvres). Et les montagnes, Il aimait les montagnes. Alors elles étaient couvertes de neige et de glaciers, grandes langues blanches étincelantes plus jolies encore que le Kilimandjaro. Et première qualité s’il vous plaît, de la glace qui ne fondait pas. La montagne permet l’effort, le dépassement de soi, la quête d’absolu, la connaissance de ses limites. C’est le palais des rois. Dieu s’arrêta quelques instants, cherchant ce qu’Il pourrait bien encore inventer pour faire plaisir à ses enfants quand Il entendit un léger bruit, comme un sanglot. S’approchant, Il vit Marie, assise sur un rocher. Une grosse larme coulait lentement sur son visage. Dieu aime Marie plus que tout. Il est bouleversé, lui demande ce qui se passe. « C’est, dit-elle, que je ne supporte plus de voir ces pauvres migrants refoulés de toute part. Ils errent sans fin, leurs espoirs toujours déçus. Ils ont faim, ils ont froid. Ils n’ont rien quand les autres ont tout. » Dieu s’assied près de Marie. Il réfléchit. Ce n’est pas nouveau que les hommes se comportent comme des salauds. Mais, rien n’y fait ! Je leur ai envoyé les prophètes, ils ne les ont pas écoutés. Je leur ai envoyé Jésus, ils l’ont crucifié. Je leur ai envoyé Mohamed, et pour quel résultat, je vous le demande ? Ils se battent encore plus ! Dieu était un peu découragé. Alors, un angelot s’approcha et lui souffla à l’oreille le conseil suivant : « Les hommes, que tu aimes tant, méritent, une nouvelle fois, une bonne leçon. J’ai dans ma besace un petit virus, beaucoup plus efficace que le SRAS, le MERS et je ne parle même pas du H1N1 que j’avais complètement raté. » Dieu se laissa convaincre. Mais les hommes, penses-tu qu’ils vont enfin comprendre ? « Qui aime bien, châtie bien », répondit l’angelot qui s’appelait de La Fontaine.
Le 7 avril
O rage ! ô désespoir ! 1
O rage ! ô désespoir ! ô virus ennemi !
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi, guerrier hospitalier
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
Mon bras, qu’avec respect tout le service admire,
Mon bras, qui a permis au service de grandir,
Tant de fois intubé, accompli des exploits
Est contraint aujourd’hui d’être confiné chez moi.
O cruel souvenir de ma gloire passée !
Œuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle dignité, fatale à mon bonheur !
Précipice profond où je tombe avec horreur !
Faudra-t-il assister au triomphe du virus,
Tourner en rond, tousser et même cracher en sus ?
Covid dix neuf, tu as pour l’instant le dessus
Mais ne te réjouis pas, je ne suis pas foutu.
Demain, je reviendrai
Et, à mon poste, serai.


1 . En italique, phrases tirées de la pièce le Cid de Pierre Corneille (Acte I, Scène IV)
D’où vient la Covid 19 ?  Une nouvelle piste
Il était une fois la famille Corona. Elle habitait chez Dame Chauve-souris, mammifère sympathique, sortant la nuit, dormant le jour et vivant retiré dans des grottes. De temps en temps un des rejetons Corona se différenciait du reste de la famille. Quelques savants le baptisaient d’un nom à dormir debout, ce qui s’applique bien au cas présent puisque les chauves-souris dorment la tête en bas. Le dernier-né de la famille, Coronajunior apparut d’emblée très turbulent. Il bougeait tout le temps, sautait partout, embêtait ses frères et sœurs si bien que ses parents décidèrent de consulter leur médecin de famille, le docteur Coronarienvirus. C’était un vieux médecin, certes expérimenté, mais qui commençait à avoir la vue basse, à ne plus trop entendre, sans parler de ses problèmes de cœur. Il examina longuement l’enfant et après un temps de réflexion, dit à ses parents : « Votre fils, à n’en pas douter, présente une HA ». Bien sûr les parents ne comprenant rien, attendaient la suite. « Oui, HA veut dire hyperactivité. Mais, ne vous inquiétez-pas, cela devrait s’améliorer avec le temps, il suffit de patienter. » Les parents, à moitié rassurés, disaient tous les jours à Coronajunior « Reste bien attaché pour ne pas tomber ». Mais en fait, le petit devenait chaque jour plus turbulent. Il en avait assez de rester cloîtré dans cette grotte, blotti sous les ailes de Dame Chauve-souris. Il s’écria : « Je veux être libre, je veux voir le monde ». Et une nuit, alors que Dame Chauve-souris sortait de sa grotte pour aller pique-niquer, Coronajunior prit son élan, se dégagea de l’aile protectrice et tomba sur un pangolin. Celui-ci, qui est un animal tout à fait sympathique et accueillant, lui fit la fête. « Tu vas voir, lui dit-il, nous allons...

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