Dernières nouvelles
134 pages
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Description

Dernières nouvelles est un ensemble d'histoires courtes, des histoires pour rire, des histoires sans rire, des jeux avec les mots.

Ce recueil d'une quinzaine de nouvelles nous fait passer de l'inquiétude au rire, du sérieux au loufoque. Les histoires sont ponctuées de petites phrases qui aident à reprendre son souffle. Le recueil s'achève par trois poèmes « sans rimes ni beaucoup de raisons ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 avril 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334116138
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-11611-4

© Edilivre, 2016
Histoires pour rire
Histoire de loup et de phoque
À Julia et Adèle
Il était une fois, et même plusieurs fois, un loup blanc des neiges, un solitaire, un sans famille mais il aimait bien ça. C’était aussi un grand coureur qui passait son temps à se balader d’un côté à l’autre de la terre, il passait d’un pôle à l’autre pour effectuer son travail. Il faisait partie d’une police spéciale, chargée de rechercher les loups que les gouvernements lui signalaient comme s’étant mal conduits. On l’appelait le loup Inter-Pôles.
Plusieurs fois il avait failli arrêter son métier et se fixer au hasard d’amours avec des louves de son espèce. Mais dès que sa compagne commençait à lui préparer des petites carnes prémâchées et surtout quand elle commençait à l’appeler « mon petit loup », il s’enfuyait et reprenait ses courses d’un pôle à l’autre.
Un jour, c’était plutôt un soir, il cherchait un hôtel pour passer la nuit du côté du Labrador. Le Labrador c’est pas encore le pôle Nord mais pas loin. Loup Inter-Pôles était prudent, il savait que dans ces régions glaciaires les hommes qui n’ont pas de fourrure naturelle s’organisent pour voler les fourrures des bêtes, surtout celles des loups blancs qu’ils trouvent particulièrement élégantes. Il attendait donc la nuit pour qu’on remarque moins son beau pelage immaculé. C’est en suçant un glaçon à l’abri d’un monticule de neige qu’il la rencontra.
D’abord il entendit une voix qui chantonnait, assez faux. Il chercha à deviner dans quelle langue était cette chanson pour savoir de quelle espèce était l’animal qui venait de derrière le monticule de neige. Et il la vit. Un phoque ! En fait ce n’était pas un phoque mais une phoque. Les animaux n’ont pas besoin de se déguiser, de se faire des trous dans les oreilles ou de se laisser pousser les cheveux pour se reconnaître entre mâles et femelles. Sans doute parce qu’ils sont moins frileux, qu’ils vont nus, donc ils savent tout de suite à qui ils ont à faire.
La phoque se dandinait en se traînant dans la neige, elle était complètement à poils (courts et ras) et pourtant elle n’avait pas froid. Elle vit Inter-Pôles et le reconnut tout de suite car il était connu comme le loup blanc. Elle arrêta sa chanson (de toute façon elle chantait faux et avait oublié les paroles) et s’adressa au loup.
– Bonsoir monsieur, je suis la phoque Ale, comme vous le voyez si vous faites le point. J’habite près d’ici et ça fait longtemps que je voulais faire votre connaissance.
Inter-Pôles était flatté d’être reconnu mais lui aussi avait entendu parler d’elle : la petite Ale et son frère Louia, deux orphelins du Labrador qui tenaient une auberge spécialisée pour les grands voyageurs affamés.
– Bonjour mademoiselle Ale, j’étais en Alerte et visitais les Alentours en cherchant un endroit pour Aller dîner et passer la nuit. Mes renseignements m’avaient dit que vous et votre frère teniez l’auberge « Ale et Louia » J’ai une faim de loup mais vous les phoques, ne mangez que du poisson et moi il me faut de la viande…
– Monsieur Inter-Pôles, pas de polémique entre nous, la politesse veut que nous fassions à chacun suivant ses goûts, hier polenta pour polonais, demain poule au pot pour policiers, aujourd’hui carne pour carnivore. S’il vous plait, suivez-moi !
Le loup suivit la phoque qui se traînait sur son gros ventre lisse. Elle n’avançait pas vite, Inter-Pôles en profitait pour admirer son dos qui serpentait en crissant dans la neige. Il pensait : elle danse et en plus elle sait nager. Il était tout près d’elle et voulait lui parler à l’oreille, mais il avait du mal à savoir où étaient placées ses oreilles parce que, contrairement à lui, elle n’avait rien qui dépassait du crâne, comme toute son espèce elle n’avait pas de pavillon auriculaire. Il murmura :
– Est-ce que vous m’entendez ?
Elle tourna la tête en riant :
– J’entends très bien… Les gens ont de drôles d’idées, ils disent n’importe quoi, rappelez-vous l’histoire de votre ancêtre qui déclarait au Petit Chaperon rouge qu’il avait des grandes oreilles pour mieux l’entendre ! Or ce n’est pas avec les morceaux qui dépassent qu’on entend, on entend par des conduits à l’intérieur de sa tête. Un autre exemple de la bizarrerie des gens à deux pattes : les hommes m’appellent chien de mer ou veau marin alors que je ne suis ni chienne, ni veau !
– Oui, je sais, dit le loup, ils disent n’importe quoi. Mais puisqu’ils vous appellent chien de mer et que moi ils me disent espèce de chien sauvage, nous devons être un peu parents… De toute façon vous me plaisez beaucoup, je vous trouve très belle.
La phoque Ale, de façon générale, se méfiait des mâles. Elle resta en alerte mais diminua son allure, elle avait rêvé d’Inter-Pôles sans jamais oser lui adresser la parole, ni en langue phoque ni en morse ; le morse est aussi un animal des régions froides fait de traits et de points.
– J’ai peur, vous êtes un coureur, un flatteur, peut être un menteur, pitié, ne profitez pas de ma lenteur pour faire le joli cœur… Mais bien que de sang froid, elle ne resta pas de glace devant ce jeune loup qui la dévorait des yeux en susurrant dans le conduit auditif qu’il avait enfin repéré.
– Oui j’ai mauvaise réputation, on dit que je cavale, que je n’ai pas la fibre conjugale, que je ne suis pas sentimental et toutes autres choses aussi banales, mais Ale, je le sens, c’est viscéral, vous m’êtes vitale. Je vous aime ma sirène, avec votre port de reine, vous valez plus que dix baleines. Ce n’est pas une lubie, vous l’amphibie et moi le bipolaire, sans en avoir l’air, nous sommes complémentaires…
Ale se troubla, ralentit le pas, hésita. Arriverai-je à garder pour moi le monopole d’Inter-Pôles ? Un loup, une phoque ? Moi piscivore, lui carnivore ? Un loup blanc, apparemment si différent, c’était pas cohérent et pourtant… Quand il lui lécha les nageoires en montrant sa belle mâchoire, elle était conquise sans contre-expertise. Il pouvait agir à sa guise, la traiter de marquise au bord de la banquise, lui dire mille bêtises, sans que ça la défrise.
Arrivés près du rivage, il la demanda en mariage. Elle préférait le concubinage, mais à son âge elle ne ferait pas de chantage, elle serait sage comme une image s’il renonçait à l’espionnage.
– Bon, dit-il, finis les voyages, mettons-nous en ménage, tu seras ma bouée de sauvetage. Ne me bats plus froid, ma marquise, l’amour a fait fondre la banquise. Fini de louvoyer, je te payerai un loyer à ton frère et à toi, Ale et Louia. Nous ferons un enfant en dansant on the rock et l’appellerons Loufoque…
Et c’est comme ça qu’au Labrador, d’un commun accord, une piscivore et un carnivore se sont mis d’accord. On peut les voir chaque soir, Ale sur l’eau, lui sur son dos. Il lui raconte ses histoires quand il n’a pas de trou de mémoire, elle l’écoute, même quand elle n’y comprend goutte, ce n’est pas la mer à boire, il suffisait d’y croire…
Héraclès
Mais pourquoi donc mes parents m’ont-ils affublé de ce prénom ridicule ? Je m’appelle Héraclès… Héraclès ! J’étais beaucoup trop petit quand ils sont morts pour pouvoir leur poser la question. Rien ne laissait présager dans l’histoire de la famille une quelconque preuve d’imagination ou de culture sur l’Antiquité grecque. Aussi loin que j’ai pu pousser mes recherches, tous les ascendants côté maternel étaient prénommés : Pierre, Paul, Jean-Louis, Anselme, ou même Jules. Côté paternel nous trouvons des Henri, comme mon papa, des Hervé, un Hubert, deux Hugues… Henri, Hervé, Hubert, Hugues… Oh non ! Ne me dites pas qu’il m’a fallu 35 ans pour m’apercevoir que ce choix venait seulement du désir de continuer cette ridicule tradition du paraphe à double lettre ! H. H. Oui, je m’appelle Herrant. Héraclès Herrant, Érac-et-ran comme ont vite fait de me surnommer mes petits camarades de classe. Bon, tout ça est assez loin pour avoir été digéré et pour que je me sois habitué à ce prénom barbare. Mais voilà, Héraclès me poursuit depuis bien plus loin que mes géniteurs. Il faut dire que je suis nettement au-dessus de la taille moyenne et que je jouis d’une musculature bien entretenue. Il fallait bien, d’une façon ou d’une autre, imposer le respect avec un prénom pareil. Ma vie a été définitivement marquée par la légèreté de parents inconséquents. Quand je dis parents, je devrais dire un père. Je ne devrais pas accuser ma mère, la malheureuse n’a pas eu le temps de me voir sortir de son ventre ; elle a émis, m’a-t-on dit, un dernier soupir avant que j’ai eu le temps de pousser mon premier cri. Il faut dire que mon entrée au monde ne lui a pas été facile, je pesais 15 kg avant même de m’être enfilé ma première têtée. À moins qu’ils en aient parlé pendant les mois de gestation, il semble donc que mon père soit le seul responsable du choix de mon prénom.
J’ai grandi très vite. À trois mois, je sortais de mon berceau pour ramper jusqu’aux étables. Les vaches me chassaient à coups de sabots. Un jour, échappant à leur vigilance, je suis arrivé à maîtriser un jeune veau. Je l’ai dépecé sur place, je me suis habillé de sa pelure et, ainsi déguisé, je suis allé surprendre papa qui cueillait des cerises en haut de l’arbre au fond du jardin, ce devait être en juin. Il ne m’a pas reconnu tout de suite, mais quand j’ai sorti ma tête maculée du sang de la bête et dit « coucou c’est moi Héraclès » (je parlais déjà assez bien à cet âge-là), il a bêtement lâché la branche à laquelle il se tenait et a laissé tomber le panier de cerises déjà à moitié plein. C’est la dernière image que j’ai de lui, étalé au pied de l’arbre, taché de rouge. À trois mois et huit jours j’étais donc orphelin.
C’est

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