CHARLEVOIX, Une tradition d'accueil

François Tremblay, David Mendel, Judy Bross

Description

L’hôtel Manoir Richelieu et les auberges de
Charlevoix sont bien connus des visiteurs,
mais les résidences d’été et les jardins de
la région appartiennent à un monde privé
qui, pour beaucoup, garde tout son mystère.
Dans ce nouveau livre de la série des Guides
Mendel, David Mendel, François Tremblay
et Judy Bross proposent un parcours
fascinant, à la découverte d’une villégiature
historique. Des textes courts, mais riches
d’informations, d’anecdotes et de récits
captivants s’allient à des photographies
et à des illustrations anciennes, de même
qu’à plus de cent photographies inédites et
spectaculaires de Luc-Antoine Couturier,
pour mettre en valeur de belles demeures
secondaires, leur jardin et les magnifiques
paysages de Charlevoix.
Nous vous invitons à visiter dans ces pages
quelques-unes de ces propriétés secrètes,
érigées à la grande époque des stations
estivales pour des personnalités canadiennes
et américaines, dont William Howard Taft,
président des ÉtatsUnis, qui venaient en
bateau à vapeur y passer leurs vacances
d’été. Découvrez ce patrimoine remarquable,
qui mérite à n’en pas douter d’être préservé.

Informations

• Publié par: Éditions Sylvain Harvey
• Date de parution: 15 mai 2018
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9782924782132
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 18 Mo

Extrait

Charlevoix UNE TRADITION D'ACCUEIL

Photographies LUC-ANTOINE COUTURIER

Direction artistique ANDRÉ DUROCHER

sommaire

Un pays tombé du ciel

Charlevoix et la villégiature, une histoire

Familles et villégiature

Manoir Richelieu : rêve d’aristocratie

Un art de vivre

Darley Fields

Chouette

Clos des lupins

Bel Adon

High Acres

Les Falaises

Côte Kennedy

Penteaves

Les Hirondelles

Les Cerceaux

L'Ombrette

Pomme de neige

Les Quatre Vents

préface

Si le Manoir Richelieu et les auberges de Charlevoix sont bien connus des visiteurs, le monde privé des résidences d’été et des jardins de la région de La Malbaie, en revanche, reste un mystère pour la plupart. Fait remarquable : beau- e coup de ces villas construites à la fin du XIX  siècle et au e début du XX ont peu changé, et beaucoup appar- siècle tiennent encore aux mêmes familles.

Ces pages vous donneront un accès privilégié à certaines de ces propriétés privées, qui remontent à l’époque dorée des villégiatures, quand des Canadiens et des Américains arrivaient aux beaux jours par bateau à vapeur pour pas- ser l’été dans ces maisons de vacances qu’ils s’étaient fait construire. Découvrez un remarquable patrimoine, qui mérite amplement d’être préservé.

Les auteurs sont particulièrement reconnaissants aux esti- vants d’aujourd’hui, qui nous ont généreusement permis de photographier leurs maisons d’été et leurs jardins. Nous sommes également redevables aux nombreux historiens et auteurs qui ont écrit sur Charlevoix au fil des ans.

un pays tombé du ciel

Charlevoix est une région unique par son passé géologique. Phénomène d’une grande rareté, on peut y voir un aperçu de la géomorphologie de notre planète voici quatre cents millions d’années, à une époque où la vie sur Terre n’a pas atteint son plein épanouissement, soit bien avant les dino- saures et plus longtemps encore avant l’apparition de l’homme. Les terres émergées sur la surface du globe ne forment alors qu’une seule étendue encore bien inhospitalière. Des forces titanesques la déchirent en continents qu’elles repoussent loin les uns des autres. Venue probablement de la cein- ture d’astéroïdes située entre Mars et Jupiter, une météorite, un rocher estimé à quatre kilomètres et demi de diamètre, vient s’ajouter à cette intense activité sismique en s’écrasant à l’emplacement du village actuel des Éboulements.

Charlevoix est privilégiée en ce que les traces de ces événements ont survécu, car elles ont été compressées sous une banquise épaisse de plusieurs kilomètres, puis râpées par le glissement de la glace fondante, et cela, à trois reprises au moins au cours des millions d’années qui ont suivi. Il existe très peu d’endroits sur la planète où les traces d’un phénomène aussi ancien restent vi- sibles et encore moins où elles restent facilement accessibles au grand public.

L’impact de la météorite est un bouleversement très localisé, qui confère à Charlevoix une grande diversité de paysages qui, souvent, changent com- plètement en moins d’un kilomètre. Des dénivel- lations marquées et subites, la présence majeure du fleuve, de nombreux lacs et des cours d’eau se conjuguent à un rythme exceptionnel. Leurs innombrables déclinaisons avec la végétation fo- restière et maritime, dans ce pays tantôt habité tantôt complètement sauvage, composent des points de vue souvent spectaculaires dominant un horizon qui s’étire sur des dizaines de kilomètres. La pureté de l’air et la nature changeante de la masse atmosphérique que traverse alors le regard donnent l’impression que la rive sud du Saint- Laurent est parfois proche, parfois éloignée, et colorent les montagnes de cette teinte bleu outre- mer si caractéristique, qui tourne au rose profond à la fin du jour.

Il est peu d’endroits au monde qui permettent de voir un paysage vieux de centaines de millions d’années de plus que la race humaine et qui ait été ainsi façonné par un corps céleste. Le cratère formé par l’impact de la météorite mesure 54 kilo- mètres de diamètre. On y pénètre en arrivant à

Baie-Saint-Paul et on en ressort un peu après La Malbaie ou lorsqu’on entre dans le parc national des Grands-Jardins. Une partie du sud du cra- tère se trouve sous le fleuve Saint-Laurent, mais tout le reste est encore visible. Le point d’impact — qui s’est soulevé après le choc (un peu comme une goutte d’eau sur une surface étale) — est constitué d’une masse énorme, dont le mont des Éboulements, le pointement central, est la partie la plus haute. Il est encerclé par les vallées des rivières Malbaie et du Gouffre. Les traces les plus spectaculaires sont celles du rebord du cratère, que les spécialistes appellent poétiquement la lèvre. On peut l’admirer à plu- sieurs endroits de l’arrière-pays, notamment depuis la route du rang Saint-Jean-Baptiste, qui mène des Éboulements à Saint-Urbain, comme le démontre la photographie ci-dessous. La célèbre série téléviséeLe temps d’une paixa fait le en décor de la ferme de l’héroïne Rosanna Saint-Cyr. Depuis ce lieu surélevé, qui fait partie de la remon- tée centrale de l’impact, l’hémicycle de la lèvre se dessine clairement à l’orée de la large plaine de la vallée de la rivière du Gouffre.