Guide de la Bretagne magique et sacrée : 30 sites et leurs légendes
111 pages
Français

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Guide de la Bretagne magique et sacrée : 30 sites et leurs légendes , livre ebook

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Description

Avec ses chapelles et ses calvaires, ses pierres levées, ses mystérieuses forêts et ses fontaines magiques, la Bretagne est sans conteste une terre de mythes et de légendes.

Chaque promenade sur ses landes battues par les vents, sur ses chemins de forêts ou ses sentiers côtiers, vous fait côtoyer aussi bien des figures historiques fascinantes que des personnages et des créatures fabuleuses. Chevaliers et belles dames, sorcières et Ankou, fées et enchanteurs surgissent comme par magie des eaux miraculeuses d’une fontaine, d’un menhir dressé vers le ciel ou d’un arbre plusieurs fois centenaire, bousculant les Rois et les Saints des livres d’histoire.

Ce petit guide bien illustré vous propose de découvrir 30 magnifiques sites disséminés dans toute la Bretagne historique, où la magie de la légende vous transportera bien loin des sentiers battus de notre réalité…


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 avril 2022
Nombre de lectures 6
EAN13 9791027107360
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Bernard Rio
Sommaire Finistère Cléden-Cap-Sizun Landunvez Plomodiern Brasparts Île de Batz Île de Sein Côtes d'armor Ploumilliau Carnoët Plestin-les-Grèves Loc-Envel Pédernec Lanleff Morbihan Bieuzy-les-Eaux Carnac Sainte-Anne-d'Auray Tréhorenteuc Guénin Vallée de l'Oust Ille-et-Vilaine Paimpont et Montfort-sur-Meu Andouillé-Neuville Le Mont-Dol Saint-Just Saint-Suliac Loire-Atlantique Saint-Lumine-de-Coutais Bonnœuvre Vieillevigne Barbechat et Le Loroux-Bottereau Pont-Saint-Martin Fégréac Page de copyright
Points de repère Page de Titre Couverture Corps de texte

Cléden-Cap-Sizun

Baie des Trépassés, chapelle et fontaine Saint-They.
Bernard Rio, Voyage dans l'au-delà. Les Bretons et la mort , Rennes, Ouest-France, 2013.
Circuit pédestre autour de la pointe du Van, 11 km, départ au parking de la baie des Trépassés, GR 34 sur le sentier côtier. Plan des itinéraires de randonnée sur le site de l’office de tourisme.
office de tourisme à Audierne, www.capsizuntourisme.fr .
N° 0419 et Audierne.
La baie des Trépassés
C’est dans la baie des Trépassés, à Cléden-Cap-Sizun, entre la pointe du Van et la pointe du Raz, que les courants ramènent à la côte les noyés. C’est aussi là que les âmes des défunts embarquent pour leur dernier voyage, vers l’autre monde. On distingue en Bretagne les âmes des péris en mer, les Krieren , des âmes errantes sur la terre, les Anaon . Les premières sont les âmes tourmentées des noyés qui crient et pleurent, appelant à l’aide pour reposer en paix sur la terre sacrée, tandis que les Anaon errent à la recherche du passeur pour embarquer vers l’autre monde.
Parmi les morts, le noyé est classé à part. La noyade contraint en effet à une errance post-mortem puisque les rites funèbres n’ont pu être accomplis et que le mort est dépourvu de sépulture. Littéralement, le noyé n’a pas pu « expirer », rendre l’âme avec son dernier souffle. Il en résulte que si le corps se décompose et disparaît dans les abysses, l’âme erre sans accéder à l’autre monde jusqu’à ce qu’elle trouve un passeur. Le noyé fait figure de « mauvais mort ». L’âme du noyé ne peut en effet sortir du corps puisque l’eau a fermé la voie supérieure et interdit toute libération de l’âme. Celle-ci reste prisonnière du corps qu’elle ne peut quitter, ce qui retarde le processus de désincarnation.

À la Toussaint qui correspond à la fête de Samain chez les Celtes, tous les noyés de l’année se réunissent dans la baie. Si un promeneur passe par là à cette époque de l’année et qu’il entend un murmure sur les flots ou sur la lande, il lui est recommandé de se signer et de réciter un De Profundis . Il est aussi impératif de ne pas barrer le passage au Tremener, le « passeur d’âmes » qui se charge de convoyer les âmes sur l’autre rive !
La baie des Trépassés est connue depuis la nuit des temps. Le premier à en avoir fait mention écrite fut l’historien Procope de Césarée, au vi e siècle. Il relata dans ses Histoires des guerres (livre VIII) :
Le long de la côte de l’océan qui se trouve en face de l’île de Brittia, il y a de nombreux villages. Ceux qui les habitent pêchent avec des filets ou labourent le sol ou commercent avec l’île. Les gens de ce lieu disent que le transport des âmes leur est confié tour à tour. À une heure tardive de la nuit, ils entendent que l’on frappe à leur porte et qu’on les appelle distinctement pour leur travail commun. Sans hésitation, ils se lèvent et vont au rivage ; sans comprendre ce qui les pousse, ils sont contraints de le faire. Ils voient là des bateaux prêts sans personne à bord, non pas leurs bateaux à eux, mais d’autres dans lesquels ils embarquent et saisissent les rames. Ils perçoivent que les bateaux sont chargés de nombreux passagers et sont mouillés par les vagues jusqu’à plat-bord et aux tolets, n’ayant même plus un doigt de franc-bord. Cependant ils ne voient personne. Après avoir ramé une seule heure, ils arrivent en Brittia. Et pourtant quand ils traversent dans leurs propres bateaux, sans employer les voiles, en ramant, ils font avec difficulté le voyage en une nuit et un jour. Alors, quand ils ont atteint l’île et ont été déchargés de leur fardeau, ils repartent à toute vitesse, leurs bateaux légers maintenant et hauts sur l’eau, car seule la quille est immergée. Quant à eux, ils ne voient personne assis avec eux ou quittant le navire, mais ils disent entendre une sorte de voix venue de l’île qui semble faire une annonce à ceux qui prennent les âmes en charge, comme chacun des noms des passagers qui sont venus est appelé.
Procope devançait de treize siècles les folkloristes bretons, notamment Émile Souvestre, Anatole Le Braz et Paul Sébillot qui transcrivirent des histoires similaires survenues à la pointe Saint-Gildas dans la presqu’île de Rhuys, au passage de l’Enfer à Plouguiel et dans la baie de l’Arguenon à Saint-Cast. Il subsiste donc en Bretagne une continuité des croyances sur le passage des âmes depuis l’Antiquité. L’existence du bag noz , « barque de nuit », surnommé aussi lestr an Anaon , « le navire des morts », induit dans la mentalité bretonne l’idée que le paradis ne se trouve pas au ciel mais de l’autre côté de l’océan, et s’identifie à une île d’éternelle jeunesse, située à l’ouest du monde !
Ce bag noz sert de véhicule pour passer d’ e st en o uest, sur les terres fortunées où le soleil se couche chaque soir. Dans le mythe originel, il conduit les trépassés vers l’île de leur renaissance. Le passeur du malheur vogue aussi vers la terre des promesses. La navigation n’est empreinte que d’une tristesse passagère et suppose une délivrance heureuse.

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