Tranches du Sud
122 pages
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Description

Le Sud de la France continentale constitue aux yeux du plus grand nombre un Pays de Cocagne au sein duquel la vie apparait particulièrement douce et agréable.


Bien qu’il semble converger dans sa culture latine, sa langue ancestrale ou encore sa défiance fréquente envers le pouvoir parisien, il est en réalité extrêmement contrasté : entre son Est et son Ouest, ses villes et sa ruralité, ses zones montagneuses et ses secteurs côtiers.


Cette immense diversité mérite d’être fouillée, étudiée, décortiquée. Le Sud est passionnant et inspirant. Sublime et rude à la fois. Aussi rebelle que maltraité, et réciproquement.


Sans bien sûr viser à l’exhaustivité, cet ouvrage poursuit l’objectif de parcourir les incomparables contours du Sud, de son héritage ancestral jusqu’à ses exigences modernes. Il définit de véritables « Tranches du Sud », pleinement génératrices du sel du Midi.


Une profonde et agréable immersion méridionale en perspective. Avec en annexes un glossaire du parler occitan ainsi que les principales chansons traditionnelles locales.


« I anem ! » (Allons-y !)

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 novembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782383512936
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tranches du Sud
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestatairesde production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient êtretenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général,de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos enparticulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ilsproduisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers,qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
 
 
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À toutes celles et à tous ceux qui ontcontribué par le passé et contribuent encore aujourd’hui à faire l’âme profonde de notre cher Midi.
Préambule
Àl’évidence, le Sud continental de la France, que l’on peut aussi appeler plussimplement le Sud ou encore le Midi, est très divers et varié. Et pourtant, demanière très paradoxale, dans l’imaginaire populaire ainsi que dans mon propreesprit, il arrive en réalité, sous plusieurs aspects, à ne faire qu’un…
Eneffet, traditionnellement, on dit qu’on va dans le Sud de la France, qu’onhabite dans le Sud de la France ou encore qu’on est originaire du Sud de la France. Ce fameux Sud raisonne dans nos oreilles commeune localisation assez clairement identifiée, qu’il n’apparaît pas vraimentnécessaire de définir davantage. Le fait de se trouver physiquement dans le Sudde la France semble à peu près clair pour tout le monde. Dans l’esprit dechacun, le Sud de la France est l’endroit où on parle « avec l’accent »,sous-entendu l’accent du Midi, où l’allergie à la discipline relève de larègle, où les excès en tous genres sont légion…
Pourcelui qui en est originaire, qui s’y trouve ou qui y habite, le Sud constituesouvent un lieu incomparable, un havre de paix, un paradis sur terre, « theplace to be  », une fierté incomparable.
Quandon « monte » à Paris, on a plaisir à revendiquer qu ’«  onvient du Sud ». Qu’on soit de Marseille, de Toulouse, de Montpellier ou deNice. On est heureux de dire que chez nous c’est différent, que le ciel estbleu, que les femmes sont belles, que la vie est douce, que les oiseauxchantent, que le monde entier vient y passer ses vacances. Il n’y a de toutefaçon pas de superlatifs trop forts dès lors qu’il s’agit de définir notre « cheznous ».
Leconcept de Sud représente un bastion, une place forte, une identité commune àlui tout seul. En fait, il n’est pas forcément besoin d’en dire davantage.
C’estpourtant ce que je m’apprête ici à faire, tant le Sud est en réalité multipleet complexe. Pourquoi moi ? Tout simplement parce que je suis du Sud depuisde très nombreuses générations. Languedocien du côté de mon père, où lesorigines de la famille Périlhou se puisent quelque part dans le Sud-Ouest dudépartement de l’Aude. Provençal du côté de ma mère, dont les aînés viennentessentiellement de la haute vallée de l’Ouvèze, à cheval entre Drôme etVaucluse. J’habite justement dans le Vaucluse, dans l’incomparable ville deVaison-la-Romaine dont j’ai l’infini honneur d’être le maire et le président dela Communauté de communes. Je travaille dans le Sud, comme petit chefd’entreprise dans la construction. J’ai le physique, cheveux bruns et peauplutôt mate, d’un homme du Sud. Le vocabulaire, parfois les attitudes et laculture aussi. Un léger accent pour être complet. J’aime le Sud. Et, quels quesoient les mauvais clichés véhiculés sur son compte, pas toujours complètementfaux d’ailleurs, je suis extrêmement fier d’être du Sud.
 
Ense penchant mieux sur la question, le Sud n’est en réalité pas si aisé àdélimiter géographiquement.
Onpeut bien sûr considérer qu’il correspond plus ou moins à la moitié méridionaledu territoire français, ou bien qu’il est situé en dessousd’un axe imaginaire reliant Lyon, Clermont-Ferrand et La Rochelle, parfoisqualifiée de « Porte du Midi atlantique  ». Mais cette approche necorrespond pas à l’esprit même du Midi dont je souhaite faire état.
Unevision plus restrictive peut alors éventuellement le faire débuter « plusbas », à partir du tiers méridional du territoire national, c’est-à-direau niveau du fameux 45 ème  parallèle. Dans ces conditions, c’està Valence, souvent qualifiée en terme marketing de « Porte du Midi »,un peu à l’instar de La Rochelle à l’Ouest, que pourrait commencer le Sud . AuSud-Ouest, Brive-la-Gaillarde se trouve également, en latitude, à proximitédudit 45 ème  parallèle. On appelle d’ailleurs parfois lasous-préfecture de la Corrèze « le riant portail du Midi ». Et nul doute que cettedéfinition purement géographique du Midi apparaîtra davantage satisfaisante àl’esprit de nombre de lecteurs.
Maisalors, un premier dilemme surgit aussitôt dans notre cheminement intellectuel.Bien qu’on y parle un dialecte directement issu de l’Occitan, les villes dePérigueux, de Tulle, du Puy-en-Velay, de Limoges, de Clermont-Ferrand, pour neciter qu’elles, sont-elles situées dans le Sud ou appartiennent-elles encore au« Nord » ? L’emprise de l’Occitanie historique necorrespondrait-elle en définitive pas à celle de ce qu’il convient d’appeler leSud ?
 
Encorollaire, et pour aller encore un peu plus loin dans nos interrogations « sudistes »,quelles similitudes existe-t-il entre un habitant de Marseille et un habitantde Lacaune-les-Bains dans l’extrême Est du Tarn ? Entre un habitant de Toulouseet de Saint-Auban-sur-l’Ouvèze au fin fond de la Drôme provençale ? Ouencore entre un habitant de Lavelanet dans l’Ariège et de Cavaillon dansle Vaucluse ? Enfin, entre un habitant de Vaison-la-Romaine et de Pézenas ?
Évidemment,il n’est pas ici question de répondre directement à ce type d’interrogations,de surcroît un peu binaires, voire même réductrices.
Etpuis surtout, le Sud mérite qu’on le prenne en considération dans toute sadiversité, qu’on parle de lui, qu’on le promeuve inlassablement « partoutet en tout lieu ». Presque religieusement, si j’ose dire. Il est aussipassionnant qu’inspirant.
Cetouvrage poursuit l’objectif d’aborder, et éventuellement de cerner, tout ce quiest constitutif du sel du Midi français continental. Je vous propose d’enparcourir les incomparables contours. Sans évidemment prétendre àl’exhaustivité. Là n’est clairement pas l’ambition recherchée.
De notre chère Occitanie
Une géographie occitane
LaRégion administrative de l’Occitanie, constituée en 2015 par la fusion decelles du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées, est composée de treizedépartements français : l’Ariège, l’Aude, l’Aveyron, le Gard, laHaute-Garonne, le Gers, l’Hérault, le Lot, la Lozère, les Hautes-Pyrénées, lesPyrénées-Orientales, le Tarn et le Tarn-et-Garonne. Ils appartiennent tous auSud profond !
Maisattention, l’Occitanie administrative d’aujourd’hui n’est évidemment pasl’Occitanie ancestrale. Loin s’en faut ! Selon les puristes, l’Occitanie historiquefrançaise, certes compactée au fil des premiers siècles médiévaux, notammentsur sa partie Nord-Ouest (La Rochelle et Niort principalement), englobe lessecteurs dans lesquels on parle traditionnellement l’occitan et ses différentsdialectes, c’est-à-dire, de manière exhaustive, la Gironde, les Landes, le Lot,le Lot-et-Garonne, la Creuse, les Hautes-Pyrénées, l’Ariège, la Haute-Garonne,le Tarn-et-Garonne, le Tarn, la Haute-Vienne, la Corrèze, le Cantal, le Cher,l’Aveyron, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, la Drôme, le Vaucluse, lesHautes-Alpes, les Alpes-de-Haute-Provence, les Bouches du Rhône, le Var, lesAlpes-Maritimes, l’Ardèche, la Lozère, l’Hérault, l’Aude, le Gers, la Dordogneainsi que les moitiés Est des Pyrénées-Atlantiques et de la Charente, et lamoitié Sud de l’Allier. Soit un total de trente-trois départements français,pour tout ou partie. À ces départements, il convient d’ajouter, pour une totalerigueur, les vallées alpines du Piémont et de Ligurie en Italie, ainsi que le Vald’Aran en Espagne.
Nousy voilà donc, la délimitation de l’Occitanie médiévale ne semble pas forcémentcorrespondre à ce qu’il convient d’appeler le Sud. Pour cause, le Sud estsouvent principalement assimilé à l’accent de ses habitants. Après tout, voilàpeut-être une bonne synthèse de l’identité sudiste. On y parle avec l’accent « chantant »principalement du fait des langues anciennes du cru, que sont schématiquementle gascon, le languedocien et le provençal – étant toutes les trois de racineoccitane. Encore qu’en ces différentes contrées, l’accent ne « chante »pas partout de la même façon… Quoi qu’il en soit, avec cette grille de lecture,le périmètre du Sud actuel apparaît plus restreint que celui de l’Occitaniehistorique, en ne comprenant alors pas des secteurs tels que ceux du Limousin,de l’Auvergne, du Velay, du Rovaltain (c’est-à-dire le triangleRomans-sur-Isère, Tain-l’Hermitage, Valence), dans lesquels les gens ontl’accent pointu («  ponchu  » comme on dit enoccitan). A contrario, l’emprise du Sud serait, de fait, plus vaste que lecontour de ladite Occitanie historique en son Sud, en englobant ainsi lesparties françaises du Pays basque et de la Catalogne ; bien que cespopulations ne soient pour leur part pas rigoureusement perçues comme d’appartenanceoccitane…
 
Encela, l’initiative de « mon » Président de Conseil régional, RenaudMuselier, de rebaptiser la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) en RégionSud est riche d’intérêt. En effet, elle revêt une dimension marketingconsidérable vis-à-vis des visiteurs extérieurs et elle n’est pas dépourvued’une certaine dimension hégémonique. Car en suggérant que Provence-Alpes-Côted’Azur est en réalité le Sud, on exprime en filigrane que la Région estintrinsèquement constitutive du Sud à elle seule, sous-entendu de l’intégralitédu Sud de la France métropolitaine. Ce qui est évidemment faux. Davantageencore, recourir à la dénomination géographique Sud revient à prendre àcontre-pied les autres Régions du Midi ayant préféré se positionner par rapportà des références historiques : Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. Je suisbien certain que Renaud Muselier ne me tiendra pas rigueur de ces petite

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