Le système financier international et les crises
523 pages
Français

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Le système financier international et les crises , livre ebook

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Description

Cet ouvrage analyse les causes de la fragilité et de l’instabilité du système financier international contemporain. Il applique cette analyse à l’étude des crises à caractère systémique des vingt dernières années, notamment la crise asiatique, la crise des subprimes et la crise de la Zone euro.

Informations

Publié par
Date de parution 21 juin 2013
Nombre de lectures 11
EAN13 9782312011554
Langue Français

Extrait

Le système financier international et les crises
Jean-Marie Le Page
Le système financier international et les crises










LES ÉDITIONS DU NET
22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013
ISBN : 978-2-312-01155-4
Le système financier international et les crises
Jean-Marie Le Page
Le système financier international et les crises

















LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013
ISBN : 000-0-000-00000-0
Introduction
Les crises financières qui se sont multipliées depuis trente ans sont le symptôme des dysfonctionnements majeurs du système économique mondial (à la différence des récessions qui font partie de « l’ordre des choses »). Elles révèlent donc les faiblesses de ce système. Dans cette perspective, cet ouvrage étudie trois aspects du système financier contemporain : ses déséquilibres et incohérences, le déroulement des crises qui en découlent ainsi que les explications théoriques au moins partielles que l’on peut donner de ces crises.
Cet ouvrage est donc consacré à l’étude de l’architecture financière mondiale au sein de laquelle s’inscrivent la politique économique des États et les mouvements de capitaux.
Le système financier international a fondamentalement changé depuis vingt-cinq ans. Deux évolutions majeures doivent être soulignées. Il s’agit de la « financiarisation » de ce système ainsi que de sa fragilité croissante. Nous reprendrons ces deux points dans une première partie avant d’aborder la question de la multiplication des crises financières internationales qui en résulte dans une deuxième partie.

I Financiarisation et fragilité du système financier international

La financiarisation est une caractéristique essentielle du système contemporain aussi bien au niveau interne qu’au niveau externe.
Commençons par aborder la question du financement externe. Dans les années quatre-vingt, l’essentiel du financement externe était assuré par des crédits bancaires internationaux. Mais à partir de la décennie suivante, les financements faisant appel aux marchés financiers se sont multipliés . Les principaux bénéficiaires de ces prêts auraient dû être les pays émergents. Les pays émergents sont ceux qui sortent du sous-développement tout en conservant d’importantes faiblesses structurelles en matière de formation de la main-d’œuvre, d’infrastructures, de système bancaire, d’organisation des industries etc. Ces pays souffrent en principe, d’une insuffisance d’épargne domestique qui les oblige à recourir de façon massive au marché international des capitaux. Toutefois, certains pays comme la Chine d’aujourd’hui ne sont pas dans cette configuration et sont confrontés à un excédent d’épargne. Quoiqu’il en soit, cette financiarisation pose plusieurs problèmes cruciaux :
- Globalement, les flux de capitaux se dirigent davantage vers les pays développés et plus particulièrement vers les marchés financiers des pays anglo-saxons. Les investisseurs recherchent en effet des produits à court terme, liquides et à rendements élevés. Or, les pays émergents ont besoin de capitaux à long terme et d’investissements directs qui constituent des placements peu liquides.
- De plus, depuis 1980, les émissions de titres des pays émergents ont crû bien plus vite que les crédits bancaires syndiqués. Ces derniers ont généralement été supplantés depuis le début des années quatre-vingt-dix par les émissions obligataires et les financements par émissions d’actions. Mais ces types de financement par émission de titres sont souvent instables et à la merci des anticipations capricieuses des marchés financiers. Si l’on se fonde sur les statistiques du FMI (rapport sur la stabilité financière), les crédits syndiqués ne représentaient en 2012 que 34,5 % des financements extérieurs des pays émergents contre 49,2 % pour les financements par titres et 16,3 % pour les émissions d’actions. Et même si avec la crise financière internationale, le pourcentage des crédits internationaux était remonté à 64,6 % en 2008 (contre 11,9 % pour les actions et 23,4 % pour les émissions obligataires), cette remontée s’expliquait sans doute essentiellement par l’effondrement des marchés financiers. Quoiqu’il en soit, les supports de financement se sont diversifiés (obligations, bons du Trésor en monnaie nationale ou en devises, papier commercial etc.) ainsi que les créanciers.
- C’est cette financiarisation de la dette extérieure qui favorise une diversité des créanciers très difficiles à coordonner ce qui semble avoir changé en profondeur le système économique international depuis les années quatre-vingts. Elle induit une certaine instabilité des flux de capitaux. Ainsi, après la crise asiatique, les capitaux internationaux ont massivement été rapatriés des pays émergents vers les pays occidentaux (phénomène de fuite vers la qualité). Une bulle financière s’est ainsi formée dans le monde développé. Son ampleur fut d’autant plus grande que beaucoup d’investisseurs ont surestimé les perspectives des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). La crise de confiance dans la sincérité des comptes de grandes entreprises, les doutes sur la reprise américaine et les tensions entre les États-Unis et l’Irak firent éclater cette bulle, ce qui provoqua la crise financière de l’année 2002. Cette dernière et les crises financières des pays émergents sont des phénomènes liés. En effet, les capitaux internationaux qui ont quitté les zones émergentes après la crise asiatique ont favorisé l’ampleur de la bulle spéculative sur les marchés financiers internationaux.
De plus, le déroulement des crises boursières mondiales suggère comme dans le cas des pays émergents l’apparition de phénomènes nouveaux , le krach brutal tel qu’il avait pu se produire en 1929 ou 1987 paraissant être remplacé par une interminable érosion des cours sur fond de volatilité extrême. Dans le cas de la crise boursière de 2002, c’est la possibilité même de déterminer la valeur fondamentale de certains titres qui semblait remise en cause et l’on a retrouvé la même incertitude totale en 2008-2009 et en 2011. On note également qu’au cours de cette période puis durant la crise des subprimes , la transmission de la sphère financière à la sphère réelle s’est faite au travers de la brusque raréfaction des financements bancaires accordés aux entreprises.
- Au cours de la décennie écoulée, les États des pays développés se sont considérablement endettés en particulier en faisant appel à l’épargne internationale. Selon l’OCDE, la dette brute des administrations publiques en pourcentage du PIB était ainsi de 69,2 % (57,3 % pour la France) dans la Zone euro en l’an 2000, de 85,7 % en 2010 (82,4 % en France) et de 92,8 % en 2012 (90,7 % en France)… Un tel endettement provoque un climat de défiance et a été à l’origine d’une forte hausse des taux d’intérêt pour les pays les plus endettés ou les plus fragiles (Grèce, Italie, Espagne, Irlande, Portugal).
Sur le plan du financement interne , on remarque aussi que la financiarisation a été très marquée. Le graphique ci-dessous l’illustre clairement. Il montre que dans les 14 pays développés 1 dont les données de ce graphique sont issues, le rapport crédit global/masse monétaire n’a cessé de croître depuis les années cinquante. Ce phénomène traduit non seulement un accroissement de l’effet de levier financier mais aussi et surtout un développement de plus en plus marqué des ressources non monétaires des banques. Ces dernières ont de plus en plus fréquemment fait appel aux marchés financiers pour y trouver des ressources non monétaires.

Figure 1 Évolution du rapport crédit/masse monétaire dans 14 économies développées de 1870 à 2008

source du graphique : Figure 2 de l’article de M. Schularick et A. M. Taylor , « Credit Booms Gone Bust : Monetary Policy, Leverage Cycles and Financial Crises, 1870-2008 », American Economic Review, vol. 102, 2, 2012, page 1035.
La financiarisation de l’économie a joué un rôle important dans le déroulement des crises non seulement pour les pays

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