Drogue et criminalité : Une relation complexe. Troisième édition revue et augmentée
217 pages
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Description

Concevoir la question des drogues illicites en dehors de leur contexte criminel est difficile. Certaines questions reviennent immanquablement: prendre de la drogue pousse-t-il vraiment à la délinquance? Existe-t-il des drogues aux propriétés criminogènes ? Pourquoi un toxicomane se tourne-t-il vers la criminalité ? Quelles sont les meilleures façons d’intervenir auprès des personnes qui ont de graves problèmes de consommation?
Cette troisième édition présente la relation complexe entre drogue et criminalité, évitant les énoncés sommaires qui voudraient que l’usage de substances psychoactives mène nécessairement au crime. Elle met ainsi en lumière les contextes politiques et légaux liés aux drogues et fait une synthèse exceptionnelle des résultats de la recherche des vingt dernières années. Les auteurs rendent compte de l’importance accrue qu’on accorde désormais aux usagers de drogues illicites ainsi qu’aux personnes dépendantes et ils décrivent les différentes formes d’aide qui leur sont proposées.
Serge Brochu, Ph. D. psychologie, est professeur titulaire à l’École de criminologie de l’Université de Montréal et président honoraire de la Société internationale de criminologie de même que président de l’Association des intervenants en dépendance du Québec (AIDQ). Il est chercheur régulier au Groupe de recherche et intervention sur les substances psychoactives-Québec (RISQ) et au Centre international de criminologie comparée (CICC). Il est le directeur scientifique de l’Institut universitaire sur les dépendances (IUD).
Natacha Brunelle, Ph.D. criminologie, est professeure titulaire au Département de psychoéducation de l’Université du Québec à Trois-Rivières et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les trajectoires d'usage de drogues et les problématiques associées. Elle est chercheuse régulière au RISQ, au CICC, ainsi qu’à IUD.
Chantal Plourde, Ph.D. criminologie, est professeure titulaire au Département de psychoéducation de l’Université du Québec à Trois-Rivières et chercheuse régulière au RISQ et au CICC. Elle dirige également l’antenne UQTR du CICC.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 août 2016
Nombre de lectures 2
EAN13 9782760636569
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Serge Brochu, Natacha Brunelle et Chantal Plourde
DROGUE ET CRIMINALITÉ
Une relation complexe
Troisième édition revue et augmentée
Les Presses de l’Université de Montréal


Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Brochu, Serge Drogue et criminalité: une relation complexe 3 e édition revue et augmentée. (Paramètres) Édition originale: 1995. Comprend des références bibliographiques. ISBN 978-2-7606-3654-5 1. Toxicomanie et criminalité. 2. Criminels - Usage des drogues. 3. Drogues et criminalité. I. Brunelle, Natacha, 1971- . II. Plourde, Chantal, 1970- . III. Titre. IV. Collection: Paramètres. HV5801.B76 2016 364.2’4 C2016-940511-7 Mise en pages et ePub: Folio infographie ISBN (papier): 978-2-7606-3654-5 ISBN (pdf): 978-2-7606-3655-2 ISBN (ePub): 978-2-7606-3656-9 Dépôt légal: 3 e trimestre 2016 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2016 www.pum.umontreal.ca Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).


REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier nos assistants de recherche, Isabelle Bastrash, Marie-Ève Bédard-Nadeau, Geneviève Garceau, Vanessa Lapierre, Catherine Patenaude, Alison Pellerin, Alexandra Richard et Michaël Sam Tion pour leur travail de recherche documentaire, de classement bibliographique et de mise en pages. Merci au D r Didier Jutras-Aswad pour sa lecture attentive du chapitre 2 portant sur les effets des drogues et pour ses précieux commentaires. Des remerciements sont également adressés au Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC), au Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), ainsi qu’aux Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) pour les subventions octroyées qui nous ont permis de mener plusieurs études sur lesquelles s’appuie le contenu de ce livre. Enfin, merci à la Chaire de recherche du Canada sur les trajectoires d’usage de drogues et les problématiques associées de l’Université du Québec à Trois-Rivières pour avoir financé la majeure partie du travail d’édition de ce livre.


INTRODUCTION
L’idée selon laquelle l’usage de drogues peut affecter négativement son consommateur et le pousser vers la criminalité n’est pas nouvelle. Est-elle valide pour autant? Ce livre adopte une perspective pragmatique et emprunte la lorgnette scientifique afin de mieux saisir les relations qui existent entre drogue et criminalité. Notre intérêt de recherche porte spécifiquement sur le développement de ces relations, mais, avant d’entrer dans le vif du sujet, nous exposerons les éléments qui permettent de bien comprendre les trajectoires de consommation pouvant mener à l’adoption de conduites criminelles et vice versa. Nous terminerons cet exercice sur une note positive en abordant la question des fins de trajectoires qui lient drogue et criminalité et celle de l’efficacité des services d’aide pour les personnes toxicomanes judiciarisées.
Un champ de recherche tel que celui des drogues et des questions criminelles repose avant tout sur la manière de le concevoir et de l’aborder, laquelle n’est certes pas totalement dénuée d’intérêts personnels ou corporatistes (Szabo, 1992). La science, faut-il le rappeler, se forge dans un contexte économique et sociopolitique où les rapports de pouvoir influencent les objets d’étude de même que les connaissances. Il faut savoir que plus de la moitié des publications scientifiques portant sur le thème des drogues et des questions criminelles sont produites aux États-Unis. La connaissance actuelle s’abreuve de recherches américaines et il s’agit là d’un rapport d’influence incontestable dans le monde scientifique. Ce pays est pourtant atypique dans sa façon de gérer la consommation de drogues de ses citoyens et malgré des actions de légalisation du cannabis dans certains États, il continue d’exercer un contrôle rigide sur les consommateurs. D’un côté, il emprisonne ces derniers par milliers alors que, d’un autre côté, il hésite à légiférer sur un contrôle des armes à feu. Les relations entre drogue et criminalité sont certainement influencées par ce contexte social. La recherche produite chez nos voisins du Sud se fait dans un environnement répressif; les participants aux études portant sur les drogues illicites sont très souvent des personnes privées de liberté (incarcération, traitement fortement suggéré par le système carcéral…). Ainsi, les résultats des études portant sur les liens entre drogue et criminalité sont certainement valides pour cet environnement répressif où les armes à feu circulent relativement librement; mais le sont-ils dans d’autres contextes? Rappelons que la science n’est jamais pure, qu’elle se construit dans un contexte sociohistorique donné qui influence la perception des objets d’étude et des résultats obtenus; en ce sens, la science est tout simplement humaine .
Pour ces raisons, la troisième édition de ce livre s’appuie encore plus fortement qu’auparavant sur des études menées en sol canadien afin de fournir un portrait de la réalité d’ici.
Les substances psychoactives illicites au Canada
Le Canada adopte actuellement une position composite face aux drogues illicites et à leurs usagers. Les lois promulguées ainsi que les actions du gouvernement fédéral au cours de la dernière décennie, sur des relents moralisateurs, ont clairement mené à une répression accrue et à un accès plus laborieux aux substances, de même qu’à des contextes d’usage potentiellement dangereux. Les politiques semblent reposer sur la prémisse que les drogues constituent des produits diaboliques pouvant ensorceler les esprits chétifs qui s’adonnent à la délectation de plaisirs hédonistes et ainsi causer le désordre social. Pour les partisans de cette position idéologique, les consommateurs s’inscrivent eux-mêmes en marge de la société par leur déviance, sinon par leur délinquance, et rien ne sert de tenter de normaliser les rapports que nous entretenons avec eux.
Par ailleurs, les Canadiens ont bien compris que l’incarcération ne résout pas les problèmes des personnes toxicomanes et qu’il est préférable de proposer à ceux qui en ont besoin un traitement approprié. L’offre de traitement est généralement bien acceptée au Canada, même si de nombreux citoyens préfèrent voir les services aux personnes toxicomanes se donner à une bonne distance de leur domicile. Pour plusieurs, le gros consommateur est un malade qu’il faut soigner… parfois un peu malgré lui. C’est ainsi que l’on s’accommode bien d’un cadre répressif souvent perçu comme favorable au traitement.
Enfin, de plus en plus de Canadiens conçoivent l’usage des substances psychoactives comme des expériences passagères ou, au pire, comme l’expression d’un style de vie particulier qui n’a rien de délinquant. Ceux-ci sont habituellement séduits par l’idée de la légalisation du cannabis, précisément parce qu’elle n’oblige pas ces personnes à s’insérer dans un milieu criminel. On se rapprocherait ainsi du statut qu’offre le Canada aux drogues licites, comme le tabac et l’alcool. Il va sans dire que, en 2016, notre manière de réagir aux drogues illicites et à leurs consommateurs est bien différente de la manière dont on traite l’alcool et les personnes alcooliques. C’est pour ces raisons que nous avons décidé d’exclure l’alcool de nos analyses. Non pas que ses usagers n’entretiennent aucun lien avec la criminalité, bien au contraire. L’alcool s’avère en fait la substance la plus souvent associée aux délits de violence. Toutefois, nous avons préféré consacrer nos analyses aux produits prohibés, étant donné que la répression leur confère un caractère particulier en intensifiant la marginalisation des usagers. C’est justement ce lien bien particulier qui intéresse au premier chef ce travail.
La consommation et les comportements criminels
Ce livre a été écrit afin de répondre à la curiosité des lecteurs qui ne se contentent plus d’énoncés sommaires voulant que les substances psychoactives conduisent au crime: la relation triangulaire entre une personne, un produit et un contexte s’avère très complexe et ne peut se définir en une phrase courte, aussi accrocheuse soit-elle. Le lecteur trouvera dans cet ouvrage les résultats d’importants travaux de recherche essentiellement effectués au cours des vingt dernières années qui fournissent un portrait juste de la situation actuelle.
De fait, cette troisième édition tient compte de l’ébullition de la recherche dans le domaine des drogues et des questions criminelles. Elle décrit notamment la richesse des nouvelles études qualitatives menées, entre autres au Québec, au cours des dernières années et qui accordent une importance accrue au vécu et aux perceptions des usagers de drogues illicites et des personnes qui en sont devenues dépendantes.
Ainsi, le premier chapitre fournit un portrait chiffré, afin de montrer qu’il existe bel et bien des liens entre drogue et crime. En effet, on relève de très hauts taux de prévalence d’usage et de consommation de drogues parmi les personnes judiciarisées. Au chapitre 2, nous poussons davantage notre exploration en nous questionnant sur le portrait criminogène des drogues. Deux situations sont spécifiquement abordées, soit: les effets de l’intoxication et les conséquences de la dépendance. Ce chapitre révèle aussi les liens documentés entre les différents types de substances et la criminalité. Le chapitre 3 présente un portrait politico-légal de la situation des drogues aujourd’hui illicites au Canada. Nous y voyons, entre autres choses, comment les cadres légaux actuels sont apparus et quelles pourraient être les solutions à nos politiques actuelles face aux usagers de drogues. Forts des connaissances acquises, nous exposons au c

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