Justement traduire
318 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
318 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le droit a son propre langage, et même plusieurs. La circulation des droits d’un pays à un autre, d’une époque à l’autre, suppose la possibilité de pouvoir saisir ce droit voyageur. Pour traverser les frontières et les âges, il doit être traduit. Mais que traduit-on lorsqu’on traduit le droit ? La différence fondamentale formulée par Ferdinand de Saussure – entre sens (contenu intrinsèque du terme) et valeur (contenu du terme tel qu’il résulte des relations qu’il entretient avec d’autres termes relevant d’un même système linguistique) d’un mot – prend une dimension toute particulière dans le domaine juridique : ce qui y distingue le sens de la valeur n’est pas seulement l’intégration du mot dans un système linguistique donné, mais aussi et surtout dans un système juridique spécifique. La question de la traduction juridique s’entend donc en réalité à plusieurs niveaux. Il n’y est pas seulement question de traduire les mots du droit ; s’y mêlent aussi la question de la possibilité de traduire la distance qu’entretient la langue juridique avec la langue commune au sein de chaque système linguistique, et celle de la capacité à transcrire les réalités juridiques inhérentes à un système juridique dans des langues par lesquelles se pensent et se formulent des règles auxquels ces réalités sont étrangères. Historiens du droit et comparatistes sont sans cesse confrontés à cette passionnante mais redoutable difficulté. L’ambition du colloque était de questionner les pratiques multiples de la traduction juridique, à la fois dans leur épaisseur historique et dans leur amplitude transfrontalière. Asseoir l’autorité, établir le dialogue et diffuser le savoir ont été les trois temps autour desquels se sont articulés les interventions académiques et retours d’expérience multiples.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782379280801
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Justement traduire
Les enjeux de la traduction juridique (histoire du droit, droit comparé)
Marie Bassano et Wanda Mastor (dir.)



DOI : 10.4000/books.putc.7383 Éditeur : Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, LGDJ - Lextenso Editions Lieu d'édition : Toulouse Année d'édition : 2020 Date de mise en ligne : 9 juillet 2020 Collection : Actes de colloques de l’IFR ISBN électronique : 9782379280801


http://books.openedition.org


Édition imprimée Date de publication : 20 mars 2020 Nombre de pages : 312
 

Référence électronique
BASSANO, Marie (dir.) ; MASTOR, Wanda (dir.). Justement traduire : Les enjeux de la traduction juridique (histoire du droit, droit comparé). Nouvelle édition [en ligne]. Toulouse : Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, 2020 (généré le 15 juillet 2020). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/putc/7383>. ISBN : 9782379280801. DOI : https://doi.org/10.4000/books.putc.7383.

Ce document a été généré automatiquement le 15 juillet 2020.

© Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, 2020
Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540
Le droit a son propre langage, et même plusieurs. La circulation des droits d’un pays à un autre, d’une époque à l’autre, suppose la possibilité de pouvoir saisir ce droit voyageur. Pour traverser les frontières et les âges, il doit être traduit. Mais que traduit-on lorsqu’on traduit le droit ? La différence fondamentale formulée par Ferdinand de Saussure – entre sens (contenu intrinsèque du terme) et valeur (contenu du terme tel qu’il résulte des relations qu’il entretient avec d’autres termes relevant d’un même système linguistique) d’un mot – prend une dimension toute particulière dans le domaine juridique : ce qui y distingue le sens de la valeur n’est pas seulement l’intégration du mot dans un système linguistique donné, mais aussi et surtout dans un système juridique spécifique. La question de la traduction juridique s’entend donc en réalité à plusieurs niveaux. Il n’y est pas seulement question de traduire les mots du droit ; s’y mêlent aussi la question de la possibilité de traduire la distance qu’entretient la langue juridique avec la langue commune au sein de chaque système linguistique, et celle de la capacité à transcrire les réalités juridiques inhérentes à un système juridique dans des langues par lesquelles se pensent et se formulent des règles auxquels ces réalités sont étrangères.
Historiens du droit et comparatistes sont sans cesse confrontés à cette passionnante mais redoutable difficulté. L’ambition du colloque était de questionner les pratiques multiples de la traduction juridique, à la fois dans leur épaisseur historique et dans leur amplitude transfrontalière. Asseoir l’autorité, établir le dialogue et diffuser le savoir ont été les trois temps autour desquels se sont articulés les interventions académiques et retours d’expérience multiples.


Marie Bassano
Professeur Histoire du Droit et des Institutions, Université Toulouse 1 Capitole

Wanda Mastor
Professeur de droit public, Université Toulouse 1 Capitole
Note de l’éditeur
Actes du colloque des 11 et 12 mai 2017 - Université Toulouse 1 Capitole
Sommaire
Ouverture
Marie Bassano et Wanda Mastor
Partie I : Diffuser le savoir
Les traductions des ouvrages juridiques byzantins par les jurisconsultes humanistes
Xavier Prévost I. La découverte occidentale des versions grecques du droit romain II. Les versions latines du droit romain de l’Empire d’Orient
Traduzioni e cultura giuridica nell’Italia dell’Ottocento
Italo Birocchi I. La traduzione come problema nel mondo del diritto dell’Ottocento II. La fioritura delle traduzioni: i dati e una antica tesi III. La realtà complessa: le traduzioni giuridiche come mezzo per la costruzione della scienza giuridica italiana: a) la fase di accumulazione IV. la formazione del sistema nazionale dell’istruzione superiore e gli specialismi disciplinari
Traduire l’intraduisible
La traduction du Digeste par Henri Hulot
Céline Combette I. Hulot, le dangereux « docteur aggrégé » II. Une traduction impossible III. La traduction du Digeste , une vieille innovation
L’épreuve de la traduction en période doctorale
Nana-Fatouma Askofaré, Noémie Etchenagucia, Matthieu Gaye-Palettes, Aya Khiari, Marie-Céline Pallas et David Périé-Fernandez I. L’utilisation des sources traduites dans le cadre de la recherche doctorale II. Les dangers dans l’utilisation de traduction durant la période doctorale III. Le travail de traduction opéré par le doctorant : la mise en place d’une méthode particulière liée à l’appréhension de textes en langue étrangère
La collection « Rivages du droit » : une contribution à la diffusion des œuvres juridiques étrangères
Pascale Gonod I. Le projet initial II. les réalisations
Partie II : Établir le dialogue
Traduire en grec la Loi des Juifs : La Bible des Septante
Francesca P. Barone I. La septante, première traduction grecque de la bible hébraïque II. Les relations entre la Bible en hébreu et le texte grec des LXX III. Différences entre le TM et la LXX du fait du traducteur IV. La première phase de la traduction : la nécessité de comprendre V. La nécessité de faire comprendre Conclusions
Traduire le droit savant en français au XIII e  siècle
Corinne Leveleux‑Teixeira I. Le travail des Traducteurs II. Les finalités de la traduction
Les défis de la traduction juridique face au multilinguisme européen
Barbara Pozzo I. Introduction : la société contemporaine et les problèmes de traduction II. Le plurilinguisme législatif III. Les multiples langues du droit européen IV. Les problèmes de la traduction juridique dans une perspective de droit comparé V. Les difficultés spécifiques de la traduction juridique dans le contexte du multilinguisme européen Conclusion : Le rôle de la langue anglaise dans le cadre européen Quelques conclusions : La nécessité d’une théorie cohérente de l’interprétation des textes multilingues
Dialogue entre le traduit et la traductrice
Michael Stolleis et Aurore Gaillet I. « Établir le dialogue » en déterminant notre objectif commun II. « Entrer dans le dialogue » linguistique, historique et juridique pour mettre en œuvre l’objectif commun III. Apprendre du dialogue établi
Traduction et droit
Stefan Goltzberg Le juge rabbinique peut-il faire appel à un interprète ? Conclusion
Partie III : Asseoir l'autorité
La « traduction » du droit français aux colonies : du vocabulaire juridique à l’entreprise de colonisation
Carine Jallamion I. La traduction littérale des actes, droits et coutumes indigènes : le souci de justement traduire ? II. La conversion des droits indigènes en concepts de droit français ou la traduction comme entreprise de colonisation
Pour une histoire de la traduction de la littérature juridique au  xix e  siècle
Quelques réflexions à partir de l’ethnologie juridique
Laetitia Guerlain I. Enjeux politiques et savants de la traduction II. Dans le laboratoire de la traduction III. Traduction juridique et circulation des savoirs. Quelques remarques méthodologiques en forme de prospective
La traduction juridique, source de droit ou perte de sens ?
Sur quelques exemples de notions intraduisibles en russe
Marie-Elisabeth Baudoin I. Traduire en droit : des mots à la quête de sens II. Comparer en droit : connaître l’autre pour mieux se comprendre
La traduction, enjeu primordial du comparatiste
L’expérience de la Section de droit comparé de la Cour constitutionnelle italienne
Paolo Passaglia Introduction (La Cour, la langue et la Section de droit comparé) I. La traduction contextualisée II. La traduction supervisée Une ébauche de conclusion (ou, plutôt, un souhait)
Erreurs de traduction et malentendus diplomatiques
Valère Ndior I. Les divergences de contenu entre les versions linguistiques d’un même instrument juridique international II. L’exigence de qualification des traducteurs et interprètes
Ouverture
Marie Bassano et Wanda Mastor


Michel Villey nous avait avertis : « Même entre juristes, le malheur est que nous habitons une tour de Babel. En fait, il y a historiquement, non pas un langage du droit, mais plusieurs, et des charabias » 1 . Que le droit ait sa propre langue est une vérité dont les juristes se glorifient ;

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents