La confiance
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Description

Dès lors qu’elle renvoie à la possibilité de « se fier », à quelqu’un ou à quelque chose, la confiance est au cœur et au fondement des relations sociales, intéressant ce faisant la plupart des sciences sociales. Dans un contexte dominé par le constat partagé d’une « crise » de confiance / ou de défiance – dans la société, dans la démocratie, dans les hommes et les institutions politiques, dans le progrès, dans l’économie, etc. –, une interrogation croisant les analyses de différentes disciplines prend tout son sens. Si le juriste est interpellé par la problématique de la confiance en tant que « juriste dans la cité », il peut également y trouver un concept invitant à renouveler certains cadres classiques des droits constitutionnels, de l’environnement, de l’économie ou encore des finances. L’organisation d’une « journée d’étude interdisciplinaire » tendait à poursuivre ce questionnement, en invitant des spécialistes de disciplines non juridiques à dialoguer avec des juristes. Les points de vue de la philosophie, de l’histoire, de la science politique et de l’économie ont ainsi été mobilisés pour questionner la thématique commune de la confiance. Il s’est agi notamment, d’une part, de se demander si la réflexion sur la confiance était en mesure de développer des outils aptes à renouveler certains cadres théoriques classiques ; d’autre part de s’interroger sur l’impact de ces réflexions théoriques sur le lien social, eu égard aux enjeux actuels.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 8
EAN13 9782379280726
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La confiance
Un dialogue interdisciplinaire
Aurore Gaillet, Nicoletta Perlo et Julia Schmitz (dir.)



Éditeur : Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole Lieu d'édition : Univesité Toulouse 1 Capitole Année d'édition : 2019 Date de mise en ligne : 4 septembre 2019 Collection : Actes de colloques de l’IFR


http://books.openedition.org


Édition imprimée Date de publication : 1 janvier 2019 Nombre de pages : 139
 

Référence électronique
GAILLET, Aurore (dir.) ; PERLO, Nicoletta (dir.) ; et SCHMITZ, Julia (dir.). La confiance : Un dialogue interdisciplinaire. Nouvelle édition [en ligne]. Univesité Toulouse 1 Capitole : Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, 2019 (généré le 09 septembre 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/putc/5876>.

Ce document a été généré automatiquement le 9 septembre 2019.

© Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, 2019
Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540
Dès lors qu’elle renvoie à la possibilité de « se fier », à quelqu’un ou à quelque chose, la confiance est au cœur et au fondement des relations sociales, intéressant ce faisant la plupart des sciences sociales. Dans un contexte dominé par le constat partagé d’une « crise » de confiance / ou de défiance – dans la société, dans la démocratie, dans les hommes et les institutions politiques, dans le progrès, dans l’économie, etc. –, une interrogation croisant les analyses de différentes disciplines prend tout son sens.
Si le juriste est interpellé par la problématique de la confiance en tant que « juriste dans la cité », il peut également y trouver un concept invitant à renouveler certains cadres classiques des droits constitutionnels, de l’environnement, de l’économie ou encore des finances.
L’organisation d’une « journée d’étude interdisciplinaire » tendait à poursuivre ce questionnement, en invitant des spécialistes de disciplines non juridiques à dialoguer avec des juristes. Les points de vue de la philosophie, de l’histoire, de la science politique et de l’économie ont ainsi été mobilisés pour questionner la thématique commune de la confiance.
Il s’est agi notamment, d’une part, de se demander si la réflexion sur la confiance était en mesure de développer des outils aptes à renouveler certains cadres théoriques classiques ; d’autre part de s’interroger sur l’impact de ces réflexions théoriques sur le lien social, eu égard aux enjeux actuels.


Aurore Gaillet
Maître de conférences en droit public, UT1 Capitole, IRDEIC, membre junior de l'IUF

Nicoletta Perlo
Maître de conférences en droit public, UT1 Capitole, IRDEIC

Julia Schmitz
Maître de conférences en droit public, UT1 Capitole, IMH
Sommaire
Propos introductifs
Aurore Gaillet, Nicoletta Perlo et Julia Schmitz
Première partie : Philosophie et droit
Introduction du dialogue
Aurore Gaillet
La confiance, pierre angulaire de la démocratie libérale ?
Catherine Colliot-Thélène I. Une interprétation hétérodoxe de KANT II. La théorisation de la confiance chez DURKHEIM
Contre-point
Mathieu Carpentier
Débats
Deuxième partie : Histoire et Droit
Introduction du dialogue
Nicoletta Perlo
Les historiens, la confiance et la question de la « modernité »
Claire Judde de larivière
Contre-point
Jean-Christophe Gaven
Débats
Troisième partie : Science politique et Droit
Introduction du dialogue
Julia Schmitz
Confiance sociale, confiance politique et votes en France en 2017
Nonna Mayer I. La confiance à la veille du scrutin présidentiel de 2017 II. L’impact de la confiance sur les votes Conclusion
Contre-point
Wanda MASTOR
Débats
Quatrième partie : Economie et Droit
Introduction du dialogue
Olivier Brossard
Monnaie et confiance dans les sociétés marchandes
Michel Aglietta I. L’aporie du lien social sous l’hypothèse d’une naturalisation de la valeur II. Hypothèse alternative : dénaturaliser la valeur et conceptualiser la monnaie III. La liquidité et l’ambivalence de la monnaie IV. La confiance et la politique de la monnaie V. Les crises de confiance
Premier contre‑point
Lucien Rapp
Deuxième contre-point
Vincent Dussart
Débats
Propos conclusifs
Laboratoire de la confiance
Sidi Askofaré
Quand des universitaires se font confiance…
Julien Weisbein
Propos introductifs
Aurore Gaillet, Nicoletta Perlo et Julia Schmitz


I. Actualité de la notion de confiance
Traiter d’une thématique aussi large que celle de la « confiance » suppose inévitablement de prendre quelques précautions. Il faut en particulier commencer par insister sur le caractère protéiforme de la notion, difficile à classer dans une discipline. Une « journée d’étude » ne saurait en embrasser toutes les dimensions. L’une des richesses d’une étude « interdisciplinaire » n’en tient pas moins à la possibilité de proposer quelques fils conducteurs, à même d’alimenter une réflexion sur la « crise de confiance » qui semble toucher les sociétés actuelles.
La confiance est une notion complexe car elle est à la fois omniprésente et malmenée. Elle devient une notion « valise », mobilisée dans le vocabulaire politique actuel pour invoquer un nouveau lien démocratique, social ou économique. C’est ainsi qu’elle a pu être récemment invoquée pour soutenir un nombre croissant de projets ou propositions de lois, se rapportant notamment à la transparence de l’action publique ou visant une « économie de la confiance ». Peuvent être citées à ce titre la loi n° 93-122 du 29 janvier 1993 relative à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques , la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l'économie numérique , les lois organique et ordinaire du 11 octobre 2013 relatives à la transparence de la vie publique , la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique , ou encore la loi n° 2017-1339 du 15 septembre 2017 pour la confiance dans la vie politique , laquelle a été présentée comme inaugurant, de manière symbolique, le quinquennat d’Emmanuel MACRON 1 .
Il n’en apparaît pas moins que ces occurrences et mentions multiples peuvent aussi s’expliquer par les doutes qui entourent aujourd’hui la confiance, glissant de la confiance à sa crise : crise de confiance, de méfiance, voire de défiance, que ce soit à l’égard des « autorités », notamment politiques – ce qui alimente la crise du système démocratique représentatif – comme à l’égard des médias – et ici la défiance se nourrit de l’ère de la « post-vérité ». La confiance elle-même est mesurée par un « baromètre », censé accompagner les efforts pour la réactiver 2 .
D’un point de vue scientifique, les ouvrages et articles qui lui sont consacrés se multiplient 3 . L’érosion du rapport de confiance démocratique et le développement parallèle de nouvelles formes d’expression de défiance politique dans la société civile ont notamment été remarquablement mis en lumière par l’ouvrage de Pierre ROSANVALLON, La Contre-Démocratie. La politique à l’âge de la défiance (Paris, Ed. du Seuil, 2006) 4 .
L’intérêt actuel comme plus ancien de la notion de confiance, de même que la richesse d’un croisement interdisciplinaire : voici, brièvement rappelées, les raisons qui ont motivé le choix de cette thématique pour une nouvelle journée interdisciplinaire, après celle tenue en décembre 2015 autour du « phénomène constituant » 5 .
II. Méthodologie et présentation de la journée d’étude
Une réflexion sur la notion de confiance. La journée d’étude, organisée en décembre 2017, invitait donc à revenir sur le terme même de confiance. Le rappel des fondements et des enjeux de cette notion permet de montrer qu’elle est « à la fois fondamentale et dangereuse » 6 .
Elle est en effet au fondement de toute relation sociale, que celle-ci soit politique, économique, amicale, familiale, etc. Selon le sociologue allemand Georg SIMMEL (1858-1918), la

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