L Économie cognitive
145 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'Économie cognitive , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
145 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

L’économie du troisième millénaire ne sera plus matérielle mais informationnelle. Bulles financières et réseaux informatiques rendent essentielles les croyances des agents. Dès lors, l’économie cognitive n’est-elle pas la science du troisième millénaire ? Ses objets ? Les croyances, les informations, les décisions, les raisonnements des agents. Où l’on voit comment, grâce à l’apprentissage, leur rationalité n’est plus limitée, comment ils se coordonnent par anticipations croisées, comment ils spéculent par contagion de leurs opinions... Ce livre est le premier exposé systématique et rigoureux de cette nouvelle approche fondamentale pour notre temps. Bernard Walliser, polytechnicien, est professeur d’économie à l’École nationale des ponts et chaussées. Il a publié L’Intelligence de l’économie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2000
Nombre de lectures 2
EAN13 9782738176493
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

D U MÊME AUTEUR
AUX É DITIONS O DILE J ACOB  :
L’intelligence de l’économie , 1994.
 
CHEZ D’AUTRES ÉDITEURS  :
Systèmes et modèles
Éditions du Seuil, 1977.
 
Anticipations, équilibres et rationalité économique
Calmann-Lévy, 1985.
 
La Science économique (avec C. Prou)
Éditions du Seuil, 1988.
 
Le Calcul économique
La Découverte, 1990.
 
Economics and Cognitive Science (co-editor avec P. Bourgine)
Pergamon Press, 1992.
Retrouvez les Éditions Odile Jacob sur le site www.odilejacob.fr Nouveautés, catalogue, recherche par mots-clefs, journal
© O DILE J ACOB FÉVRIER  2000 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
ISBN : 978-2-7381-7649-3
Ouvrage proposé par Gérard Jorland et publié sous sa responsabilité éditoriale
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
S OMMAIRE
Couverture
Titre
Du même auteur
Copyright
Introduction
Chapitre 1 - Structure des croyances individuelles
Forme syntaxique du savoir
Forme sémantique du savoir
Incertitude cognitive
Raisonnement déductif
Croyances ensemblistes
Croyances probabilistes
Croyances hiérarchiques pures
Croyances hiérarchiques mixtes
Chapitre 2 - Révision des croyances individuelles
Construction des croyances
Opérations d’inférence
Révision des croyances
Contextes de révision
Règles de révision ensemblistes
Règles de révision probabilistes
Règles de révision hiérarchiques
Raisonnement conditionnel et non monotone
Chapitre 3 - Ajustement du choix individuel aux croyances
Modèle rationnel de décision
Rationalité forte du décideur
Croyances imparfaites du décideur
Rationalité limitée du décideur
Choix en incertitude probabilisable
Choix en incertitude ensembliste
Choix en incertitude hiérarchique
Choix avec préférences floues
Chapitre 4 - Adaptation du choix aux croyances révisées
Modèle rationnel dynamique
Dynamique et incertitude
Valeur de l’information
Compromis exploration-exploitation
Processus éductif
Apprentissage épistémique
Apprentissage comportemental
Processus évolutionnaire
Chapitre 5 - Coordination collective par les croyances
Rationalité stratégique
Issues d’équilibre
Croyances imparfaites des joueurs
Distribution des croyances
Équilibre de Nash
Equilibre rationalisable et équilibre corrélé
Équilibre bayésien
Équilibres en rationalité limitée
Chapitre 6 - Convergence collective par apprentissage
Équilibre dynamique
Dynamique et incertitude
Valeur de l’information
Utilisation stratégique de l’information
Processus éductif
Apprentissage épistémique
Apprentissage comportemental
Processus évolutionnaire
Chapitre 7 - Croyances et fonctionnement économique
Coordination par des institutions
Rôle des institutions économiques
Traitement économique de l’information
Traitement économique du savoir
Marché et information
Marché et savoir
Firme et information
Firme et savoir
Chapitre 8 - Croyances et évolution économique
Transformation des agents
Émergence des institutions
Diffusion de l’information
Développement du savoir
Évolution du marché
Contagion financière
Evolution de la firme
Innovation technologique
Conclusion
Index
Bibliographie
Chapitres 1 – 2
Chapitres 3 – 4
Chapitres 5 – 6
Chapitres 7 – 8
Introduction

Au cours du dernier demi-siècle, la science économique s’est heurtée à deux critiques majeures adressées aux deux piliers sur lesquels elle est fondée, la rationalité individuelle et l’équilibre collectif. D’une part, elle est considérée comme trop téléologique, car elle attribue à l’acteur un comportement parfaitement rationnel, sans préciser le processus de délibération mentale qui lui donne naissance. D’autre part, elle est considérée comme trop statique, car elle s’intéresse à la coordination des acteurs sur un équilibre, sans exhiber les mécanismes d’ajustement dynamique qui permettent d’y parvenir. En réponse à ces critiques, deux programmes de recherches, le programme cognitiviste et le programme évolutionniste, se sont développés en introduisant deux dimensions nouvelles dans les modèles.
Depuis trois décennies, le programme de recherches cognitiviste met l’accent sur la cognition des acteurs comme facteur explicatif majeur de leurs comportements et des phénomènes économiques qui en découlent. Les acteurs sont dotés de « croyances » relatives à leur environnement, qui servent d’intercesseur entre les informations qu’ils reçoivent du monde et les anticipations qu’ils forment sur le monde. Les acteurs procèdent dans leur for intérieur à des raisonnements, qui sont soumis à des contraintes cognitives au niveau du recueil comme du traitement des informations disponibles. Cette rationalité cognitive limitée se manifeste tant dans la vision du futur de l’acteur inhérente aux comportements d’investissement ou de spéculation que dans les inférences croisées entre acteurs à l’œuvre dans les procédures d’enchères ou de négociation.
Depuis deux décennies, le programme de recherches évolutionniste met l’accent sur la dynamique des acteurs comme ressort explicatif essentiel de leurs interactions et des transformations économiques qui en résultent. Les acteurs sont dotés de « processus » d’adaptation à l’environnement, qui assurent une transition entre les expériences accumulées dans le passé et les actions mises en œuvre dans le présent. Les acteurs développent des interactions au sein de réseaux, qui limitent à un voisinage restreint les rencontres qu’ils peuvent effectuer comme les informations qu’ils peuvent recueillir. Cette temporalité adaptative localisée se manifeste tant dans l’apprentissage de l’acteur s’exprimant dans des comportements de prospection et d’imitation que dans la co-évolution des acteurs conduisant à des innovations technologiques ou institutionnelles.
Dans la dernière décennie, les deux programmes tendent à se rejoindre en un courant unique qualifié non sans ambiguïté d’« économie cognitive », le terme cognitif scellant l’alliance du mental et du temporel. Les croyances des acteurs ne sont pas prédéterminées et figées, mais sont révisées au cours du temps selon des processus visant tant à préciser l’état actuel du monde qu’à suivre son évolution. Les processus des acteurs ne sont pas déterministes et inconscients, mais sont mis en œuvre de façon partiellement délibérée, pour compenser par le travail du temps des capacités cognitives limitées. A l’« homo œconomicus » succède l’« homo cogitans/adaptans » qui, par un cheminement bouclé, ajuste ses croyances aux observations réalisées sur un contexte qui fluctue sous l’influence de ses propres actions modulées par ses croyances.
 
Le développement du programme de recherche cognitiviste s’est effectué en trois temps, par un déplacement de l’objet d’étude des influences externes à l’acteur vers sa délibération interne. Tout d’abord, les informations de l’acteur reflètent les données brutes qu’il reçoit à flux continu sur l’état passé de son environnement, et dont les chroniques sont dûment analysées et interprétées. Ensuite, les anticipations de l’acteur traduisent les évaluations plus élaborées qu’il se forge sur l’état futur de son environnement, et qui sont séquentiellement ajustées en fonction des réalisations correspondantes. Enfin, les croyances de l’acteur sont des états mentaux souvent inexprimés qui résument sa vision du fonctionnement de son environnement, et qui sont elles-mêmes révisées au vu des observations passées.
L’émergence du paradigme cognitiviste a été favorisée par la mise à disposition de nouveaux outils logiques et mathématiques, qui permettent de rendre compte des modes de raisonnement des acteurs. La logique épistémique, une forme de logique modale, formalise qualitativement la structure hiérarchique des savoirs sur soi-même ou sur autrui, et fournit des principes pour la révision de ces savoirs. Le calcul des probabilités, étendu aux probabilités non additives, exprime quantitativement des savoirs plus nuancés sur l’environnement, et facilite la combinaison de savoirs a priori hétérogènes. Enfin, des outils moins classiques comme les réseaux de neurones permettent de rendre compte de modes de raisonnement des acteurs non seulement déductifs, mais aussi inductifs ou analogiques.
Le programme de recherches cognitiviste a été influencé à ses débuts par des réflexions issues d’autres sciences sociales, elles aussi concernées par le rôle social des croyances des acteurs. La psychologie (Palo Alto) a mis en évidence les anticipations croisées des acteurs sur leurs actions respectives, et les situations de blocage qui résultent de l’enfermement des acteurs dans des croyances localement validées. La sociologie (Merton) a mis en avant le phénomène d’autoréalisation des anticipations concernant un fait social, et les modalités de sélection d’une situation d’équilibre spécifique à partir de ces anticipations. La philosophie (Lewis) a mis en valeur l’existence de croyances communes aux acteurs érigées en conventions, et le rôle qu’elles jouent pour coordonner les acteurs sur des situations saillantes.
Le paradigme cognitiviste a entretenu des relations privilégiées avec les sciences cognitives qui, bien que tardivement institutionnalisées, ont étudié de front les modes de raisonnement parallèles entre acteurs. Elles ont modél

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents