La Société de confiance
1807 pages
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La Société de confiance , livre ebook

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Description

Qu'est-ce que le développement ? Qu'est-ce qui permet la modernité, le progrès, la croissance ? Depuis Adam Smith et Karl Marx jusqu'à Max Weber et Fernand Braudel, on n'a cessé de s'interroger sur les causes de la « richesse des nations » ou de leur pauvreté. La plupart des penseurs ont privilégié les explications matérielles : capital, travail, ressources naturelles, climat. Et si les mentalités et les comportements constituaient le principal facteur du développement - ou du sous-développement ?Pour évaluer la fécondité de cette hypothèse, Alain Peyrefitte propose de revisiter l'histoire de la chrétienté occidentale, du XVe au XVIIIe siècle. Il montre en particulier que le développement en Europe trouve sa source dans ce qu'il appelle un « éthos de confiance » - disposition d'esprit qui a bousculé des tabous traditionnels et favorisé l'innovation, la mobilité, la compétition, l'initiative rationnelle et responsable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 1995
Nombre de lectures 2
EAN13 9782738161819
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MÊME AUTEUR
Rue d’Ulm, chroniques de la vie normalienne , 1946 (nouvelles éditions, 1964, 1978 et 1994).
Le Sentiment de confiance , essai, 1947.
Les Roseaux froissés , roman, 1948 (nouvelle édition, 1978 ; édition de poche, 1985).
Le Mythe de Pénélope , essai, 1949 (nouvelle édition, 1977).
Faut-il partager l’Algérie ? essai, 1961.
Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera , essai, 1973 (nouvelles éditions, 1980 et 1990 ; éditions de poche, 1975, 1979, 1991).
Le Mal français , essai, 1976 (édition de poche, 1978 ; nouvelles éditions, 1979, 1995).
Discours de réception à l’Académie française et Réponse de Claude Lévi-Strauss , 1977.
Les Chevaux du lac Ladoga – la justice entre les extrêmes , essai, 1981 (édition de poche, 1982 ; nouvelle édition, 1995).
Quand la rose se fanera , essai, 1982 (édition de poche, 1984).
Chine immuable et changeante , album (texte de l’auteur, photographies de Michel Piquemal), 1984.
Encore un effort, Monsieur le Président… , essai, 1985 (édition de poche, 1986).
Réponse au discours de réception à l’Académie française de Georges Duby , 1988.
L’Empire immobile ou le Choc des mondes , récit historique, 1989.
Discours de remise du prix Tocqueville à Octavio Paz , 1990.
La Tragédie chinoise , essai, 1990 (édition de poche, 1992).
Réponse au discours de réception à l’Académie française de Jacqueline de Romilly , 1990.
Images de l’Empire immobile , album (reproductions d’aquarelles de William Alexander et des Pères Castiglione et Attiret, ainsi que de peintures chinoises anonymes sur soie ; textes de l’auteur), 1990.
Un choc de cultures , * La vision des Chinois, 1991.
La France en désarroi , 1992 (édition de poche, 1994 ; nouvelle édition, 1995).
Réponse au discours de réception à l’Académie française de Jean-François Deniau , 1993.
C’était de Gaulle *, 1994.
Du « miracle » en économie, Leçons au Collège de France , 1995.
DIRECTION D’OUVRAGES COLLECTIFS
Qu’est-ce que la participation ? (auditions de François Bloch-Laîné, José Bidegain, François Ceyrac, Eugène Descamps…, avec une introduction et des commentaires de l’auteur), 1969.
La Drogue (exposés du Pr Jean Delay, du Pr Deniker, du Pr Lebovici, du Dr Olievenstein…, introduits et commentés par l’auteur), 1970.
Décentraliser les responsabilités. Pourquoi ? Comment ? (rapports d’enquêtes de Michel Crozier et Jean-Claude Thœnig, d’Octave Gélinier, d’Élie Sultan, présentés par l’auteur), 1976 (édition de poche, 1979).
Réponses à la violence. Rapport au président de la République du Comité d’études sur la violence, la délinquance et la criminalité , présidé par l’auteur, 1977 (édition de poche, 1977).
L’Aventure du XX e  siècle , 1986 (nouvelles éditions, 1987, 1988, 1989, 1990, 1991, 1992, 1993, 1994, 1995).
À PARAÎTRE
C’était de Gaulle **.
Un choc de cultures , ** Le regard des Anglais.
© O DILE J ACOB , OCTOBRE  1995 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-6181-9
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
AVANT-PROPOS
Sur un « À paraître »

Depuis vingt ans, chacun de mes livres annonçait aux lecteurs l’ouvrage que voici. Du moins aux lecteurs les plus attentifs, ceux qui prenaient garde à la mention, au bas de la liste « Du même auteur », d’un « À paraître »  : La Société de confiance.
C’est dire que j’ai longtemps porté ce rejeton. Beaucoup plus longtemps même qu’il n’y paraissait, puisque je l’avais conçu bien avant – au sortir de la Rue d’Ulm et de l’ ENA , quand j’espérais encore conjuguer ces deux apprentissages et poursuivre des recherches tout en m’initiant à la diplomatie. Mon mémoire pour le diplôme d’études supérieures m’avait fait explorer « le sentiment de confiance ». En 1948, je déposai en Sorbonne un, ou plutôt deux sujets de thèse (principale et complémentaire : Phénoménologie de la confiance ; Foi religieuse et confiance). J’ai conté dans Le Mal français comment, sur le conseil de mes maîtres René Le Senne et André Siegfried, j’allai toute une année m’immerger dans une « société de défiance », telle qu’était la Corse profonde. Depuis, je n’ai cessé d’accumuler les lectures, mais plus encore les observations au fil de voyages à travers les cinq continents, d’expériences vécues comme élu – local, national et européen – ou comme ministre, et, par-dessus tout peut-être, d’innombrables entretiens avec ces hommes qu’ont presque toujours négligés les penseurs de l’économie et qui me paraissaient des personnages-clés : les « entreprenants » .
La plupart de mes livres n’ont guère été que des bâtards nés de la rencontre de cette idée avec diverses occasions. La première fut Le Mythe de Pénélope (1949), réplique outrecuidante au Mythe de Sisyphe de Camus, dont le stoïcisme au cœur de l’absurde me paraissait stérile . Faut-il partager l’Algérie ? (1961) montrait l’impossibilité du maintien sur le même sol, à dix contre un, sans préalable regroupement, d’une société sous-développée saisie par la rébellion, et d’une société moderne crispée dans ses privilèges . Quand la Chine s’éveillera (1973) décrivait une population archaïque qui s’ébrouait – une « société de défiance » dopée par l’enthousiasme révolutionnaire. Mes autres livres sur la Chine ont prolongé cette exploration. Ainsi, à travers le récit détaillé d’une ambassade britannique auprès de l’empereur de Chine, je présentai un « choc de cultures » entre une nation en mouvement rapide et L’Empire immobile (1989) .
Le Mal français (1976) s’était approché davantage de l’objet désiré. J’y esquissais les traits essentiels de celui-ci : le rôle décisif du facteur mental dans le développement économique, l’écart de réussite entre sociétés protestantes et sociétés catholiques, ou plutôt entre « sociétés de confiance » et « sociétés de défiance ». J’y mis beaucoup de mon expérience personnelle, pour montrer concrètement l’étendue de nos blocages mentaux, et un peu d’histoire, pour avertir qu’ils nous viennent de très loin. Mais l’essentiel se limitait au cas français .
1981 montra bientôt que l’accueil fait à un ouvrage n’est qu’une minuscule ride sur l’eau profonde d’une culture ; l’illusion étatiste séduisit les Français et fit les ravages prévisibles. La réflexion devint un combat. J’y participai par trois fois : Quand la rose se fanera (1982) , Encore un effort, Monsieur le Président (1985) , La France en désarroi (1992). Ce furent autant de chapitres ajoutés au Mal français.
 
Entre temps, le marxisme s’était effondré en Europe et reculait en Amérique comme en Afrique ; le communisme chinois, par un tête-à-queue idéologique, adoptait l’économie de marché. Cependant, une longue crise économique amenait les Occidentaux à s’interroger sur l’irréversibilité du progrès matériel. Paradoxalement, la société libérale, à laquelle rêvaient tant les habitants des pays socialistes, se prenait à douter d’elle-même .
Il était temps de revenir aux sources du développement, de discuter les diverses conceptions qu’on s’en est faites, de déterminer ce qui est permanence et ce qui est circonstances. Je me remis au chantier ouvert en 1948, sous la forme d’une thèse, que je soutins en Sorbonne en février 1994. Pendant ces quarante-six années, je n’avais jamais cessé, sinon bien sûr de travailler sur ce sujet, du moins d’y réfléchir et d’amasser des matériaux en y pensant. L’ayant repris quand l’alternance démocratique m’avait donné quelques loisirs, j’ai préféré attendre encore, pour en aborder la soutenance, d’avoir dépassé 65 ans, c’est-à-dire d’être forclos pour une chaire d’Université. Cet acte gratuit se proposait simplement – dans le respect des règles de l’Université, en jouant strictement le jeu – de « soutenir une thèse » au sens précis de l’expression : soumettre mes recherches à des spécialistes internationalement reconnus des disciplines dans lesquelles je me suis aventuré, pour qu’ils rendent un jugement sur sa validité (ou son invalidité), c’est-à-dire sur un ensemble d’idées, de recherches, de méthodes, d’instruments d’analyse, qui forment la conviction d’une vie .
Quelle conviction ? Que le lien social le plus fort et le plus fécond est celui qui repose sur la confiance réciproque – entre un homme et une femme, entre les parents et leurs enfants, entre le chef et les hommes qu’il conduit, entre citoyens d’une même patrie, entre le malade et son médecin, entre les élèves et l’enseignant, entre un prêteur et un emprunteur, entre l’entreprenant et ses commanditaires – tandis qu’à l’inverse, la défiance stérilise .
Il est, certes, téméraire de proposer une clé d’interprétation de phénomènes aussi universels et essentiels que le développement et le sous-développement ; et plus téméraire encore, de s’y risquer en multipliant les approches qu’offrent les diverses disciplines, en forçant même leurs frontières .
C’est la connaissance du tiers-monde qui m’a convaincu que le Capital et le Travail – considérés par les théoriciens du libéralisme traditionnel, ainsi que par les théoriciens du socialisme, comme les facteurs du développement économique – étaient en réalité des facteurs secondaires ; et que le facteur principal, qui affectait d’un signe plus, ou d’un signe moins, ces deux facteurs classiques, était un troisième facteur, que j’ai appelé il y a vingt ans « le tiers facteur immatériel », autrement dit le fa

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