Programme Minimum d’Intégration de L’union africaine
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Description

Depuis 2015 avec le lancement des négociations et surtout la signature historique de l’Accord portant création de la zone de libre-échange continentale africaine en 2018, l’intégration régionale, stratégie de développement fondamentale de l’Afrique, connaît un regain d’intérêt. Cet intérêt n’est pourtant pas nouveau. Il date de la période avant les indépendances et a été concrétisé en 1963 avec la création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA). Depuis lors, le continent a adopté plusieurs plans et stratégies visant à promouvoir l’intégration régionale, à l’instar du Plan d’Action et de l’Acte Final de Lagos (1980), du Traité d’Abuja (1991) et plus récemment de l’Agenda 2063 (2015). Malgré ces tentatives, l’intégration africaine n’avance pas à la vitesse escomptée au regard des résultats obtenus et des contraintes internes et externes rencontrées. C’est en réponse à cela que le Programme Minimum d’Intégration (PMI) a été formulé par l’Union africaine. Le PMI, mécanisme de convergence entre les CER, vise à mettre en oeuvre des initiatives choisies pour accélérer et parachever le processus d’intégration régionale. Il porte sur quelques domaines prioritaires, sujets de préoccupation dans lesquels les CER pourraient renforcer leur coopération et bénéficier de leurs avantages comparatifs ainsi que de pratiques optimales. La présente recherche ambitionne d’évaluer la pertinence du PMI en vue de la création de la Communauté économique africaine, finalité de l’agenda panafricain d’intégration.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 mars 2021
Nombre de lectures 27
EAN13 9782304048957
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Patrick NDZANA OLOMO
Programme Minimum d’Intégration de l’Union africaine
Objectifs, étapes et pertinence
Magna Carta
Éditions Le Manuscrit Paris EAN numérique : 9782304048957 © Mars 2021


Dans la même collection
Les performances des territoires , Denis Carré et Nadine Levratto, 2011
L’entreprise dans la mondialisation , Dimitri Uzunidis, Blandine Laperche et Sophie Boutillier, 2011


La collection Magna Carta
Au carrefour entre géographie et économie, la collection Magna Carta explore un monde en permanente reconfiguration. La mondialisation bouleverse non seulement les délimitations, mais la définition même des territoires et des entreprises, indissociablement liés. L’heure est à la redistribution des pouvoirs et des ressources selon une détermination nouvelle des frontières, en perpétuelle évolution.
Les ouvrages de la collection établissent un nouveau type de cartographie, faisant de la pluridisciplinarité un outil dans l’étude des dynamiques territoriales des entreprises au sein de la mondialisation.


À mon épouse Laurette Francette, et à nos enfants Junior, Ethan, Alvyn et Andrew.


Introduction
Le sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA), tenu du 17 au 21 mars 2018 à Kigali au Rwanda, marque un tournant décisif dans la mise en œuvre du projet continental d’intégration régionale. En effet, la signature par 44 États membres de l’Union africaine (UA) de l’Accord portant création de la Zone de Libre-Echange Continentale africaine (ZLECAF) 1 et, par 27 du protocole de libre circulation des personnes sur le continent et par 43 de la déclaration de Kigali a ouvert une nouvelle ère d’euphorie quant à la détermination des pays de l’Union d’accélérer l’intégration régionale comme axe prioritaire de développement pour une croissance plus inclusive et durable. Toutefois, malgré ce nouvel élan en faveur d’une intégration plus poussée, il faut noter que l’intégration régionale n’est pas nouvelle en Afrique. Le processus a débuté aux lendemains des indépendances des pays de l’Union africaine. Il s’inscrit dans la volonté des chefs d’État et de gouvernements de l’UA d’accélérer le développement socio-économique du continent grâce à une intégration plus étroite des pays pour réduire les effets pervers suscités par la balkanisation des pays africains à la suite de la Conférence de Berlin de 1884. Depuis la naissance de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) en 1963, l’importance de l’intégration régionale en tant que stratégie de développement continentale a été réaffirmée à intervalles réguliers. Des actes de foi se sont succédé avec la Déclaration de Monrovia (1979), le Plan d’Action de Lagos et l’Acte final de Lagos (1980), le Traité d’Abuja créant la Communauté économique africaine (CEA) et plus récemment, le Traité de Syrte sur l’Union africaine (1991), le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (…), l’Agenda 2063 (2015) et enfin la ZLECAF.
Pour séduisante qu’elle soit, la problématique de l’intégration régionale a eu un regain d’intérêt à la fois sur le plan théorique et empirique.
Sur le plan théorique tout d’abord, le consensus théorique, depuis les travaux précurseurs de Viner (1950) montre que les accords de libre-échange apportent des changements importants au bien-être national et mondial par deux types d’effets distincts : les effets statiques et les effets dynamiques (Viner, 1950). Les premiers renvoient à l’allocation des ressources résultant de l’évolution des prix relatifs liés à la structure modifiée des tarifs, et les seconds concernent la capacité d’exploiter les économies d’échelle et de réaliser des niveaux d’investissement et une croissance économique dus à l’efficacité et à la taille.
La création des courants commerciaux explique la manière selon laquelle le volume de commerce supplémentaire résulte de l’abolition des barrières tarifaires au sein de la ZLE. Une évolution des courants commerciaux repose en outre sur la structure des échanges entre les pays. Il s’agit d’accroître l’efficacité de son produit pour un partenaire à l’échange. Le pays abandonne sa production de biens et services qu’il produit de façon moins efficace en échange des biens et services produits de façon plus efficace pour un pays partenaire. Cette création de courants commerciaux s’applique sous une hypothèse centrale (Robson, 1984) : la probabilité de création de courants commerciaux est grande lorsque le nombre de pays membres de la zone est grand et que les barrières tarifaires et non tarifaires sont réduites. L’effet de réorientation du commerce explique les changements intervenus dans la consommation en faveur des produits et services plus chers de la région que des produits et de services meilleurs marchés. La réorientation commerciale crée des coûts à la mise en place d’une zone de libre-échange.
Ces travaux précurseurs ont ouvert des voies de recherches dans au moins trois directions à savoir, l’intégration commerciale, l’intégration monétaire et l’intégration des invisibles.
Pour ce qui est de l’intégration commerciale, les recherches se sont davantage focalisées sur un approfondissement de la théorie du commerce international avec notamment les analyses basées sur le modèle de gravité (Bergstrand et al. , 2013 ; Bergstrand et al ., 2015 ; Egger et Nigai, 2013 ; Narayan et Nguyen, 2016 ; Anderson et al ., 2016 ; Glick et Rose, 2016) qui établit une relation empirique entre la taille et la distance entre les partenaires commerciaux (Krugman et al., 2012).
La zone de libre-échange, conçue comme étape initiale de l’intégration, se matérialise par la libéralisation du commerce au sein d’une zone d’intégration donnée, les pays membres gardant une politique commerciale autonome vis-à-vis des pays hors zone. À l’étape de l’union douanière, les pays tendent à harmoniser leurs politiques commerciales vis-à-vis des pays non membres, à travers l’instauration d’un tarif extérieur commun (TEC) par exemple.
Concernant l’intégration monétaire ensuite, qui se conçoit comme le passage des pays membres à une monnaie unique, c’est la création de l’union monétaire, qui sur le plan typologique, renferme cinq formes selon Masson et Patillo (2004) : ( i ) l’union monétaire à taux de change informels 2 ; ( ii ) l’union monétaire à taux de change formels 3 ; ( iii ) l’union monétaire totale 4 ; ( iv ) la dollarisation 5 ; ( v ) la caisse d’émission 6 . Le cas le plus emblématique de cette forme d’intégration est la création de l’union économique et monétaire européenne avec la mise en circulation de l’euro en 1999. Dans cette perspective, la mise en œuvre de la monnaie unique européenne a remis à l’avant-plan de la recherche économique des thématiques centrales à l’instar de la crédibilité de la politique monétaire et de l’institution qui en a la charge, en l’occurrence la banque centrale, d’une part, et sur le plan de la régulation macroéconomique, la question du policy-mix optimal entre politique monétaire et politique budgétaire, d’autre part (Ondo, 2004). Sur le continent africain, cet axe de recherche a fait l’objet de plusieurs analyses depuis la mise en œuvre des accords monétaires entre les pays africains membres de la zone franc, d’une part et la France, puis l’Union européenne à partir de 1999, d’autre part. Ces recherches sont d’autant plus pertinentes que le Traité d’Abuja (1991) et l’Acte Constitutif de l’Union africaine stipulent la création d’une banque centrale africaine (BCA) à l’horizon 20… dans l’optique de la création d’une union économique et monétaire africaine. Toutefois, à ce jour, les travaux dans cette direction avancent certes, mais pas à la vitesse escomptée compte tenu des difficultés relatives à la création d’une institution financière supranationale entre 55 économies individuelles, d’une part et les contraintes inhérentes à la préservation de la souveraineté monétaire exprimée par certains États membres de l’UA, d’autre part.
À la lumière des réalisations de l’Union européenne et d’autres blocs régionaux à l’instar de l’ALENA et de l’ASEAN, les travaux sur l’intégration économique se sont focalisés sur la création d’un marché commun, à travers la mise en place d’accords de libre circulation des facteurs de production, des personnes et des biens.
Pour ce qui est de l’intégration financière, marquée par la mise en pool des marchés financiers à travers la libre circulation des capitaux, d’un marché à un autre ou d’un pays à un autre, c’est en fait un système financier qui tend vers le décloisonnement des compartiments du marché des capitaux.
Sur le plan empirique ensuite, et au regard des initiatives

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