Innovation : effet de mode ou nouvel équilibre ?

Michel Judkiewicz

Description

Machiavel disait déjà : « Lors de périodes calmes, ceux qui nous gouvernent ne pensent jamais que les choses changent. C’est une erreur humaine commune que de ne pas s’attendre aux tempêtes, par beau temps ».

Nous traversons une période de transition qui voit l’obsolescence des modèles d’autrefois et l’éclosion de nouveaux paradigmes. Cette période de « crise » enregistre des changements, certains inévitables car exogènes et d’autres qui seront le résultat de nos décisions.

Pour y faire face, l’innovation sera une arme cruciale mais délicate.

Il s’agit ici de définir, démystifier et structurer le concept d’innovation pour adopter un langage commun et éviter les interprétations erronées et nébuleuses qui ouvrent la porte à la subjectivité, car un monde innovant implique non seulement l’importance d’un savoir et d’un savoir-faire mais aussi celle d’un savoir-être et d’un savoir-devenir.

Daniel Michel Judkiewicz est Ingénieur civil de l’Université libre de Bruxelles (1971). Formé en gestion (Insead), prospective, médiation, communication non violente, etc., il a travaillé internationalement dans l’industrie et le conseil, dans des multinationales et des PME. Past-secrétaire général EIRMA (www.eirma.org) il est directeur de Silver-Brains sprl (consultance), professeur visiteur (ULB, ULg, Management Center Europe) et administrateur de différentes sociétés et asbl. Il est membre de l’IEEE, de Professional Futurists et associé de l’Académie royale de Belgique.

Sujets

• Innovation

Informations

• Publié par: Académie royale de Belgique
• Nombre de lectures: 10
• EAN13: 9782803106134
• Langue: Français

Extrait

INNOVATION : EF F ET DE MODE OU NOUVEL ÉQUILIBRE ?

M ICHEL J UDKIEWICZ

Innovation : effet de mode ou nouvel équilibre ?

P L D RÉFACE DE ÉOPOLD EMIDDELEER

Académie royale de Belgique rue Ducale, 1 - 1000 Bruxelles, Belgique www.academieroyale.be

Informations concernant la version numérique ISBN : 978-2-8031-0613-4 © 2017, Académie royale de Belgique

Collection L’Académie en poche Sous la responsabilité académique de Véronique Dehant Volume 101

Diffusion Académie royale de Belgique www.academie-editions.be

Crédits Conception et réalisation : Laurent Hansen, Académie royale de Belgique

Couverture : © Nattapol Sritongcom,Shutterstock

Publié en collaboration avec/avec le soutien de

Préface

INNOVATION !… Quelle est donc cette Déesse mystérieuse capable de résoudre, sans exception de nature et de complexité, les grands et petits défis d’une Humanité un peu perdue, mais pas encore égarée, sur une trop petite planète ? Son pouvoir semble sans limite. Michel Judkiewicz nous apprend qu’elle peut être impitoyable : « de rupture », « radicale », « disruptive », « fermée »,… mais aussi rassurante : « ouverte », « sociétale », « sociale », « inclusive », « substantielle », « responsable »,… Elle est très industrieuse : elle mobilise des inventeurs de génie, des « anges d’affaires », des banques, des entreprises et des pouvoirs publics… Elle jette des ponts dits « transversaux » entre toutes les disciplines du savoir. Elle ne respecte rien et remet continuellement tout en cause. Elle se nourrit essentiellement d’idées et d’argent. En retour, elle offre de la « Valeur ». Pour pouvoir garder son rang de Déesse, il est essentiel que la valeur rendue soit globalement supérieure à celle de l’argent et du temps consommés par les femmes et les hommes qui la créent. Cette valeur rendue est, bien sûr, économique mais, finalement, surtout sociale. Elle change fondamentalement notre façon d’avoir et d’être, deux verbes redoutables dont la confusion d’usage est encore très courante. Elle se veut idéalement inclusive, pour le bénéfice de tous… ou presque tous… Aucune déesse n’est infaillible au Panthéon des Idées. Notre Déesse semble être apparue à l’aube de ce millénaire mais à y regarder de plus près, elle nous accompagne depuis la nuit des temps. S’imposer au sein de la Nature ne peut se faire sans se perfectionner plus vite que la « simple » évolution : il nous faut battre Darwin à tout prix ! Il s’agit de prendre son destin en main en se jouant des règles que la Nature nous impose sans discussion… Que voilà un ambitieux programme ! Elle crée ainsi, sans cesse, de la « Valeur » pour toutes les fonctions vitales qui permettent à l’Homme d’évoluer plus vite que d’autres systèmes vivants : se nourrir mieux, se déplacer plus vite, se prémunir des micro et macro-organismes prédateurs, se soigner plus efficacement, produire et utiliser plus efficacement toujours plus d’énergie… Voire perfectionner notre propre cerveau pour innover mieux encore. L’auteur nous met face à ce formidable « puzzle » au nombre infini de pièces mal découpées et, surtout, sans image-cible bien précise. Il nous fait comprendre qu’il nous appartient de créer cette image mais qu’elle ne peut être précise et définitive... Nous sommes tous engagés dans une course vers un but qui doit rester flou pour que jamais nous ne nous arrêtions, satisfaits, en chemin vers le Futur. Subtilement commenté avec le recul de l’homme d’expérience qu’est Michel Judkiewicz, ce petit dictionnaire savant est un indispensable compagnon de route pour comprendre et interroger les fondements de cette nécessité vitale qu’est l’Innovation. Comprendre aussi que l’Innovation est indissociable de la Liberté de penser et de créer. Indissociable de ce que vous serez demain… Léopold Demiddeleer Membre de la Classe Technologie et Société

Remerciements

Cet ouvrage résulte d’une longue carrière industrielle et de près de 5 années passées au cœur de l’innovation dans le cadre de l’association EIRMA (European Industrial Research Management Association). À cet égard, je souhaite remercier particulièrement Monsieur Léopold Demiddeleer, ancien président de l’EIRMA et par ailleurs, membre de la Classe Technologie et Société de l’Académie royale de Belgique avec qui nous pûmes souvent discuter de ces différentes matières. Je tiens également à remercier Monsieur Christian Jourquin, président de la Classe Technologie et Société en 2016, pour son soutien ainsi que Mr Guy Haarscher, philosophe, avec qui les échanges ont été déterminants dans la genèse de cet ouvrage. Enfin, sans le regard attentif et critique de Madame Marianne Rolls et de Monsieur Nathan Dubinski sur le fond et la forme de ce travail, celui-ci eut été un premier jet chaotique.

Avant-propos

« To be conscious that you are ignorant is a great step to knowledge » (B. Disraeli, Sybil, 1845) « L’histoire de l’humanité devient de plus en plus une course entre l’éducation et la catastrophe » (H.G. Wells,The Outline of History, 1920)

L’histoire des hommes a connu des périodes sombres de drames et de vaches maigres et des moments glorieux d’équilibre, de paix et d’abondance, tous entrecoupés de transitions plus ou moins longues, pleines d’inquiétudes, de doutes et de soubresauts. Il apparaît que nous traversons une telle période de transition qui voit l’obsolescence de modèles autrefois efficaces, l’éclosion de nouveaux paradigmes dont la validité, la polyvalence et la pérennité sont souvent encore fort aléatoires. Appelons crise cette période de transition, et considérons qu’elle va enregistrer des changements, certains inévitables car exogènes et d’autres, sans doute, qui seront le résultat de décisions, choix et arbitrages dépendant de nous-mêmes. Dans cette époque qui est la nôtre, l’innovation sera une arme cruciale, quoique délicate à manier : il en est question universellement et quotidiennement dans les sphères économique, politique, sociale, scientifique, voire éthique. Le but de cet ouvrage est de définir, démystifier et structurer le concept d’innovation pour tenter d’adopter un langage et des références communes, afin d’éviter les malentendus et les interprétations erronées et nébuleuses qui ouvrent la porte à la subjectivité, aux réactions passionnelles et à des querelles d’école improductives et épuisantes.

Introduction

H ISTORIQUEDEL ’ INNOVATION , DESTRUCTIONCRÉATRICEOUINNOVATIONDESTRUCTRICE ? D ÉFINIRET MESURER e I , ’ XXI , NNOVATION VOILÀ UN MOT QUE L ON LIT OU ENTEND QUOTIDIENNEMENT EN CE DÉBUT DE SIÈCLE  - . T , PHÉNOMÈNE QUI APPARAÎT LUI MÊME COMME UNE SITUATION NOUVELLE OUTEFOIS SI LA MÉDIATISATION DU MOTACONNUUNESSORIMPORTANTCESDERNIÈRESANNÉES , LECONCEPTESTVIEUXCOMMELEMONDECAR ,  , ( QUAND LES HOMINIDÉS ONT UTILISÉ LES PREMIERS OUTILS NON DÉGROSSIS PIERRE RAMASSÉE POUR FRAPPER  ), 2 ’ , ’ ’ OU FEUILLE POUR ESSUYER IL Y A PLUS DE MILLIONS D ANNÉES L INNOVATION S EST MISE EN MARCHE DE MANIÈREIRRÉVERSIBLE . P ARLASUITE , VERS 1 MILLIOND ’ ANNÉESAVANTNOTREÈRE , ESTAPPARULEBIFACE , PIERRETAILLÉEAVECTRANCHANT , OULEHACHEREAU , SUIVIAUPALÉOLITHIQUESUPÉRIEUR (-35 000 À -5000 ans) par des grattoirs, couteaux, aiguilles, harpons, hameçons et propulseurs. P , ’ , ’ , ENDANT DES SIÈCLES L INNOVATION A PROCÉDÉ PAR IMITATION AVEC À L OCCASION LA MODIFICATION OU l’ajout d’une propriété particulière. Parallèlement la combinaison de deux ou plusieurs inventions  . A , CONDUISIT PARFOIS À UNE INNOVATION INSI LA MAÎTRISE DE LA FABRICATION DE BOUTEILLES EN VERRE ET LA DÉCOUVERTE DU LIÈGE POUR LA FABRICATION DE BOUCHONS PERMIRENT LA CONSERVATION DE VIN DE LONGUE  ’ . D DURÉE AINSI QUE LE MAINTIEN DE L EFFERVESCENCE DANS LES VINS MOUSSEUX ÈS LORS QUE LES BOUCHONS  , ’ - CYLINDRIQUES LONGS SE GÉNÉRALISÈRENT ILS CONDUISIRENT À L INVENTION DE LA VIS À BOUTEILLE OU TIRE e BOUCHONAUCOURSDU XVII SIÈCLE . P ARLEBIAISDELACOMMERCIALISATIONDEBIENSDIVERS , ’ , L INVENTION DEVINT SUJETTE À DIFFUSION ET DE CE PROCESSUS COMBINANT INVENTION ET DIFFUSION EST NÉ LE concept d’innovation. C , ’ OMME ON LE VERRA PLUS LOIN CETTE DOUBLE NATURE DE L INNOVATION EST IMPORTANTE CAR ELLE ÉCLAIRE  ( ’ ) LES DÉBATS POLITIQUES QUI TENDENT À DISTINGUER PROMOTION DE LA RECHERCHE GÉNÉRATRICE D INVENTION et soutien à la diffusion (génératrice de mise sur le marché). e A , ’ . D XV VEC LE TEMPS L IMITATION PURE ET SIMPLE PERDIT DE SON ATTRAIT ÈS LE SIÈCLE APPARUT LA  ’ , NOTION DE PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE ET DE PROTECTION DE L INVENTION AVEC LE BREVET INDUSTRIEL DE ’ F B 1421, . D L ARCHITECTE ET INGÉNIEUR ITALIEN ILIPPO RUNELLESCHI EN POUR UN SYSTÈME DE MANUTENTION E  , P V 1474 SON CÔTÉ LA ARTA ENEZIA EN SEMBLE ÊTRE LA PREMIÈRE FORMALISATION DU DROIT DE LA PROPRIÉTÉ intellectuelle. C M HEZ ACHIAVEL ON TROUVE DÉJÀ UNE RÉFLEXION PARTICULIÈREMENT ADAPTÉE AUX TURBULENCES DE CETTE  ’ 2016 : « L , FIN D ANNÉE ORS DE PÉRIODES CALMES CEUX QUI NOUS GOUVERNENT NE PENSENT JAMAIS QUE LES  . C’ ’ , CHOSES CHANGENT EST UNE ERREUR HUMAINE COMMUNE QUE DE NE PAS S ATTENDRE AUX TEMPÊTES PAR 1 beau temps .» N ’ , ’ , , ’ OTONS QUE LA NOTION D INNOVATION AUJOURD HUI ENCENSÉE SOUVENT SANS RÉSERVE N A PAS TOUJOURS eu bonne presse. Ainsi dans l’Encyclopédiede d’Alembert et Diderot peut-on lire : « I NNOVATION : NOUVEAUTÉ , OUCHANGEMENTIMPORTANTQU ’ ONFAITDANSLEGOUVERNEMENTPOLITIQUE d’un état, contre l’usage et les règles de sa constitution. C ESSORTESD ’ INNOVATIONSSONTTOUJOURSDESDIFFORMITÉSDANSL ’ ORDREPOLITIQUE . D ESLOIS , DES COUTUMESBIENAFFERMIES , ETCONFORMESAUGÉNIED ’ UNENATION , SONTÀLEURPLACEDANS ’ . T , ’ L ENCHAÎNEMENT DES CHOSES OUT EST SI BIEN LIÉ QU UNE NOUVEAUTÉ QUI A DES AVANTAGES ET DES VANTAGES , ETQU ’ ONSUBSTITUESANSUNEMÛRECONSIDÉRATIONAUXABUTS , NET DÉSA S COURAN IENDRA jamais à la tissure d’une partie usée, parce qu’elle n’est point assortie à la pièce. S ’ , … M ’ I LE TEMPS VOULAIT S ARRÊTER POUR DONNER LE LOISIR DE REMÉDIER À SES RAVAGES AIS C EST UNEROUEQUITOURNEAVECTANTDERAPIDITÉ ; LEMOYENDERÉPARERUNRAYONQUIMANQUE , OUQUI menace !… L , - - ; ES RÉVOLUTIONS QUE LE TEMPS AMÈNE DANS LE COURS DE LA NATURE ARRIVENT PAS À PAS IL FAUT 2 donc imiter cette lenteur pour les innovations utiles qu’on peut introduire dans l’état . » E 1942, ’ J S (1883-1950) N L ÉCONOMISTE AUTRICHIEN OSEPH CHUMPETER INVENTA LE CONCEPT DE  . C ’ ’ , DESTRUCTION CRÉATIVE ET OXYMORON DÉCRIVAIT LE FAIT QUE L INTRODUCTION D UNE INNOVATION RADICALE  , SI ELLE CONSTITUAIT UNE FORCE DE CROISSANCE ÉCONOMIQUE À LONG TERME DÉTRUISAIT LA VALEUR

QUD ’ ENTREPRISESEXISTANTES . E ND ’ AUTRESTERMES , LAVALEURGÉNÉRÉEPARL ’ INNOVATION ÉCONOMI E ’ , S , ’ L EMPORTAIT POUR CHUMPETER SUR LA PERTE ENCOURUE PAR LA DESTRUCTION D ACTIVITÉS QUI LUI . L , , . I PRÉEXISTAIENT E SYSTÈME CAPITALISTE ÉTAIT DONC POUR LUI UN PROCESSUS ÉVOLUTIONNAIRE L ÉVOQUAIT  ’ ’ , , TOUTEFOIS DAVANTAGE L INNOVATION QUE L INVENTION ET LA CONSIDÉRAIT AVEC BEAUCOUP DE MODERNITÉ  : ’ DANS DIVERS DOMAINES NOUVEAUX PRODUITS MAIS AUSSI NOUVELLES FORMES D ORGANISATION ET NOUVEAUXMOYENSDEPRODUCTION . L UC  F ERRYPRÉFÈREL ’ EXPRESSIONINNOVATIONDESTRUCTRICE , PLUTÔT  , , , QUE DESTRUCTION CRÉATRICE CAR SELON LUI SUINE INNOVATION REMPLACERA AU MOINS PARTIELLEMENT DES  , , , ’ BIENS ET SERVICES DU PASSÉ ET SERA DONC À CE TITRE DESTRUCTRICE UNE DESTRUCTION N EST PAS nécessairement créatrice. C , ’ ERTES AUJOURD HUI OÙ LES CYCLES DE VIE DE PRODUITS ET SERVICES SONT CONSIDÉRABLEMENT PLUS  ’ ’ S , ’ , COURTS QU À L ÉPOQUE DE CHUMPETER SE POSE LA QUESTION DE LA PERTE D EMPLOIS LA FAILLITE DE  , ’ CERTAINES SOCIÉTÉS LA DISPARITION DE PANS ENTIERS D INDUSTRIES À UNE CADENCE BIEN PLUS RAPIDE ’ ’ QU AUTREFOIS ET LA RÉALLOCATION DES RESSOURCES DES SOCIÉTÉS QUI S EFFACENT AU PROFIT DE CELLES QUI . C ’ ÉMERGENT ETTE SITUATION EST TOUT SAUF ÉVIDENTE POUR DES RAISONS D ADÉQUATION DES COMPÉTENCES À  ’ ’ DES SECTEURS ENTIÈREMENT DIFFÉRENTS ET DES DIFFICULTÉS D ADAPTATION DE L HOMME À LA VITESSE DE  . N , ’ , CHANGEMENT DES INDUSTRIES OTONS À TITRE D EXEMPLES LA PHOTO NUMÉRIQUE QUI A DÉTRÔNÉ LE BON IEUXFILMARGENTOULETÉLÉC  ’ -CD ’ V IQUE HARGEMENT DE MUSIQUE QUI SAPE L INDUSTRIE DU APRÈS QU ELLE même avait supplanté celle des disques vinyle. Remarquons au passage que Schumpeter définissait l’innovation comme : — l’introduction d’un nouveau bien ou d’une nouvelle qualité — le lancement d’une nouvelle méthode de production — l’ouverture d’un nouveau marché — l’utilisation de nouvelles matières premières — la mise en place d’une nouvelle organisation C S - ’ ECI MONTRE QUE CHUMPETER LUI MÊME NE PENSAIT PAS L INNOVATION UNIQUEMENT COMME . C’ ’ TECHNOLOGIQUE EST AINSI QUE LA RÉALLOCATION DE RESSOURCES TOUCHE DAVANTAGE À L INNOVATION entrepreneuriale que technologique. I ’ ’ ’ L N EN RESTE PAS MOINS QU UNE RÈGLE QUASI TRIVIALE MAIS CRUCIALE DE L INNOVATION EST QUE LA  ’ , VALEUR PERÇUE DE L INNOVATION DOIT DÉPASSER SON PRIX LE PRIX DOIT DÉPASSER LE COÛT ET LE MARCHÉ potentiel doit pouvoir croître. D , N ’ E P E SON CÔTÉ LE PRIX OBEL D ÉCONOMIE DMUND HELPS SOUTIENT QUE LE DÉCLIN ÉCONOMIQUE DE l’Occident est corrélé à une crise d’innovation qui aurait démarré, au début des années 1960 : «...