Savoir faire les bons choix - 20 études de cas Management, RH, Leadership
174 pages
Français

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Savoir faire les bons choix - 20 études de cas Management, RH, Leadership , livre ebook

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Description

PRÉFACE La fiction à la rescousse du réel Chacun de nous fait face quotidiennement dans sa vie professionnelle à des situations parfois complexes auxquelles il doit apporter une réponse appropriée. Or il est parfois légitime de douter, car les choix sont souvent cornéliens. Combien de fois vous êtes-vous dit : « Que ferait quelqu’un d’autre à ma place ? » C’est de ce constat qu’est né ce nouvel ouvrage de Harvard Business Review France . Il réunit 20 études de cas riches d’enseignements dans les domaines du management, des ressources humaines, de la gestion de carrière et du leadership. Chaque étude de cas est basée sur des problèmes vécus par des dirigeants d’entreprise, des managers ou des salariés, et propose des solutions d’expert. Nous donnons aussi la parole à la communauté de nos lecteurs qui ont été confrontés à des situations identiques. Ces études de cas sont élaborées par des professeurs de prestigieuses écoles du monde entier : Harvard Business School, Insead, Stanford Graduate School of Business, Ivey Business School, Rotterdam School of Management, Goizueta Business School, McCombs School of Business… Académiques et basées sur des cas réels, elles sont romancées pour vous offrir un plaisir de lecture et vous aider à façonner votre jugement lorsque vous vivez des épisodes similaires. Un exemple : vous a-t-on déjà demandé d’obéir à un ordre équivoque dans votre entreprise ? Et si oui, comment avez-vous réagi ? Ce cas de figure est traité page 112.

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Informations

Publié par
Date de parution 04 mars 2021
Nombre de lectures 5
EAN13 9782810431298
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PRÉFACE
La fiction à la rescousse du réel

Chacun de nous fait face quotidiennement dans sa vie professionnelle à des situations parfois complexes auxquelles il doit apporter une réponse appropriée. Or il est parfois légitime de douter, car les choix sont souvent cornéliens. Combien de fois vous êtes-vous dit : « Que ferait quelqu’un d’autre à ma place ? » C’est de ce constat qu’est né ce nouvel ouvrage de Harvard Business Review France . Il réunit 20 études de cas riches d’enseignements dans les domaines du management, des ressources humaines, de la gestion de carrière et du leadership.
Chaque étude de cas est basée sur des problèmes vécus par des dirigeants d’entreprise, des managers ou des salariés, et propose des solutions d’expert. Nous donnons aussi la parole à la communauté de nos lecteurs qui ont été confrontés à des situations identiques. Ces études de cas sont élaborées par des professeurs de prestigieuses écoles du monde entier : Harvard Business School, Insead, Stanford Graduate School of Business, Ivey Business School, Rotterdam School of Management, Goizueta Business School, McCombs School of Business… Académiques et basées sur des cas réels, elles sont romancées pour vous offrir un plaisir de lecture et vous aider à façonner votre jugement lorsque vous vivez des épisodes similaires.
Un exemple : vous a-t-on déjà demandé d’obéir à un ordre équivoque dans votre entreprise ? Et si oui, comment avez-vous réagi ? Ce cas de figure est traité page 112. Il se fonde sur une expérience vécue par une jeune stagiaire dans une entreprise internationale du secteur technologique. Son patron, souhaitant obtenir des informations confidentielles sur ses concurrents, avait demandé à la jeune femme d’utiliser son adresse mail universitaire, seule façon, selon lui, de récupérer des renseignements exacts. Pas vraiment déontologique ! En refusant d’obéir, la stagiaire verrait tout espoir d’embauche s’évanouir… Décider si un acte est bon ou mauvais constitue ce qu’il y a de plus difficile dans un dilemme. Mais décider comment gérer le problème une fois votre position arrêtée est tout aussi important. Ces 20 études de cas vous aideront à faire les bons choix !
Gabriel Joseph-Dezaize
Rédacteur en chef de Harvard Business Review France
Chapitre 1
Management  
ÉTUDE DE CAS #1
Humour ou harcèlement ?

 Une collaboratrice se demande si elle doit signaler les remarques indélicates de son supérieur.

« Ç a, pour être petite, tu es petite ! La plus petite femme du monde, c’est sûr ! Sois la bienvenue, microbe ! » Ce furent les premiers mots de Jack Matthews à Sema Isaura-Mans.
Comptable chez Dirksen-Hall, cabinet de conseil en services financiers néerlando-britannique, Sema avait récemment été transférée du bureau d’Ankara au siège du cabinet à Amsterdam. Jack, vice-président en charge des projets spéciaux, était son nouveau boss. Lui aussi venait d’arriver à Amsterdam, de Manchester, où il occupait les fonctions de vice-président en charge des affaires commerciales. Ils se sont rencontrés pour la première fois à l’occasion du lancement d’un gros projet auquel tous deux avaient été assignés.
Sema fut totalement déstabilisée par la remarque de Jack. C’était bien la première fois que sa frêle constitution – 1,50 mètre pour un peu moins de 45 kilos – constituait un sujet de préoccupation dans sa vie professionnelle. Estomaquée, elle resta silencieuse quelques instants, pendant que Jack et les autres autour de la table gloussaient. Puis, regardant droit dans les yeux l’Anglais bedonnant de près de deux mètres, elle répondit, sans vraiment réfléchir : « Bonjour, patapouf ! », déclenchant de nouveaux rires.
« Ma foi, elle a le sens de l’humour. Chapeau !, dit Jack en applaudissant de ses grosses mains. Je suis ravi de t’avoir dans notre équipe, Sema. On ne m’a dit que du bien de toi. »
Il prit place au bout de la table et demanda aux autres de se présenter. Le tour de table achevé, il exposa les grandes lignes de la tâche qui attendait l’équipe. Leur mission était de créer une plateforme commune pour les différents systèmes informatiques et systèmes réseau de back-office et de vente utilisés par les bureaux internationaux de la société. L’objectif était double : améliorer le service client au niveau mondial et renforcer la capacité de gestion du risque de Dirksen-Hall. Baptisé « Samen », (« ensemble » en néerlandais), le projet toucherait quelque 600 collaborateurs dans 40 bureaux, à travers les 28 pays où Dirksen-Hall était présent. Une entreprise titanesque. Toutefois, précisa Jack en promenant un regard insistant à travers la pièce, chaque personne présente avait été triée sur le volet par la direction et choisie parce qu’on savait qu’il ou elle serait à la hauteur de la tâche. À la fin de son allocution, tout le monde avait compris pourquoi Jack avait été désigné pour piloter le projet.
Enthousiasmée, Sema avait presque oublié ce qui s’était passé au début de la réunion. Elle s’apprêtait à quitter la pièce lorsque Jack lui lança : « Sema, voyons-nous demain, OK ? Merci, microbe. »

L’épouse de Bernhard
 
Sema et son mari, Bernhard Mans, étaient invités ce soir-là à une soirée de bienvenue organisée par Dirksen-Hall. La société grandissait rapidement. Une fois par mois, une soirée était organisée à l’attention des nouvelles recrues et des collaborateurs mutés au siège. Bernhard, spécialiste IT, travaillait également pour la société. Sema l’avait rencontré lorsqu’il s’était rendu à Ankara pour installer de nouveaux systèmes. Leur histoire d’amour avait survécu à l’éloignement et c’est avec bonheur qu’ils avaient accueilli la nouvelle de la mutation de Sema à Amsterdam. Mariés depuis quelques mois, ils étaient aux anges : ils pouvaient enfin vivre ensemble.
« Tu as de la chance, avait dit la mère de Sema en apprenant la nouvelle. Mais n’oublie pas qui tu es, ma fille. Tu as beau travailler pour une entreprise européenne, être mariée à un chrétien européen et aller t’installer en Europe, tu restes une Turque musulmane. N’oublie pas d’où tu viens. »
La jeune femme avait assuré à sa mère qu’elle n’oublierait pas ses racines.
Sema et Bernhard discutaient depuis un petit moment avec des collègues, lorsque le directeur financier de Dirksen-Hall, Harold van der Linde, s’approcha. Un des hommes entreprit de faire les présentations. « Et voici l’épouse de Bernhard, Sema », dit-il. Bouillant intérieurement, Sema tendit la main à Harold. Bernhard s’empressa d’ajouter, élevant la voix : « Oui, c’est pour Sema que nous sommes ici, en fait. Elle est la comptable du projet Samen… » Mais quelqu’un tapota l’épaule du directeur financier et Harold prit poliment congé avant de pouvoir en entendre davantage.
« L’épouse de Bernhard. Eh bien voyons !, explosa Sema alors que le couple quittait l’immeuble. Est-ce que ce type pense que toutes les femmes turques portent le voile et nettoient les toilettes ? 
— S’il te plaît, ma chérie, ne commence pas ! J’ai travaillé cinq ans avec lui. C’est normal qu’il parle de toi comme ma femme et…
— Alors, mon master de finances, mon MBA de Sabanci et mes six ans d’expérience comme collaboratrice directe du directeur financier turc de Dirksen-Hall, tout ça ne compte pas ? Parfait, j’ai compris. Mon nom est microbe et je suis l’épouse de Bernhard. »

Une femme à croquer
 
Six mois plus tard, Sema n’avait rien oublié de la querelle. Naturellement, le vrai problème ce soir-là n’était pas le collègue de Bernhard. Elle n’avait pas tardé à découvrir que c’était un délicieux Néerlandais, ayant le plus grand respect pour les femmes, que son épouse était chirurgienne et qu’ils avaient deux filles adolescentes, pétillantes d’intelligence. Le vrai problème, c’était Jack. Le projet Samen s’annonçait déjà comme une formidable réussite et Sema était passionnée par son travail, mais la jeune femme était de plus en plus mal à l’aise avec la dynamique informelle qu’il encourageait au sein de l’équipe. Il continuait de l’appeler « microbe » à tout bout de champ. C’était une plaisanterie qui semblait devoir se répéter à l’infini.
Ce soir-là, toute l’équipe dînait au Toscanini, dans le quartier du Jordaan, et Sema savait que la soirée serait animée. Fidèle à lui-même, Jack se leva et prit la parole au moment du dessert, tapotant son verre avec une petite cuillère.
« Merci à tous de partager avec moi ce dîner formidable, dit-il. Vous l’avez tous amplement mérité. Mais la route est encore longue. Alors, pour nous donner du cœur à l’ouvrage… place aux Dirksen-Hall Team Globes. »
Les Team Globes étaient destinés à renforcer la cohésion et l’engagement au sein de l’équipe et à saluer les efforts individuels de chacun. Ils prenaient la forme de certificats sur lesquels les membres de l’équipe rédigeaient un message pour leurs collègues. Jack remettait les prix, lisant quelques lignes de chaque certificat avant de demander au lauréat de s’avancer.
Quand vint le tour de Sema, Jack lut : « Étant donné ta dépendance totale – ta passion immodérée pour les chiffres –, ce n’est pas plus mal que tu vives à Amsterdam ! » « Pas de doute, tu apprends vite ! Non seulement tu sais apprécier l’humour local, mais tu y réponds du tac au tac ! » « Ne ménage pas ses efforts et trouve toujours le temps d’aider les autres. » Et pour finir, une plaisanterie qui ne pouvait venir que de lui : « Au secours ! Je suis à court d’argent parce que ma comptable est trop petite ! Mais quelle femme à croquer ! »
Les membres de son équipe applaudirent à tout rompre et Sema s’avança pour recevoir son certificat. Elle le prit, sourit brièvement et retourna à sa place à table, où elle le fourra dans son sac.
« Tu veux venir prendre un verre au pub avec nous ?, lui demanda Jack après le dîner. Je sais que ça a été long et difficile mais tiens bon, microbe.
— Non merci, ce sera sans moi », répondit-elle, s’obligeant à sourire. Elle tourna les talons, les joues rouges de colère, les larmes aux yeux.

Le point de rupture ?
 
« Tu n’arriv

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