Ange gardien du Samouraï L
114 pages
Français

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Ange gardien du Samouraï L' , livre ebook

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Description

La position de la karatéka est inconfortable, mais elle tient bon et c'est la plus sécuritaire pour l'instant. Tout est en place, mais ne jamais sous-estimer l'adversaire est l'une des premières règles apprises au cours de son cheminement martial. On ne sait jamais vraiment à qui l'on a affaire.
Une ombre ... Maintenant, Catherine comprend ce qu'Olivier a ressenti dans le bureau de Claude il y a plusieurs semaines. Même si elle sait ce qui est en train de se produire, son corps réagit à la menace. Son pouls est rapide, ses poumons réclament plus d'oxygène et de la sueur froide perle sur son front. La traque est commencée et elle est la proie. Sans faire de bruit, elle introduit le dossier jaune, le vrai, derrière le meuble, au cas où. Et elle patiente toujours.
Un souvenir d'entraînement lui traverse l'esprit. Il lui semble entendre son ancien instructeur de karaté lui rappeler l'importance de la détente, car la rigidité ralentit les mouvements et la contraction musculaire épuise le corps durant un combat. Elle ne peut s'empêcher de se dire que ce principe s'applique dans la vie de tous les jours aussi... bien que, en ce moment, on soit loin du quotidien!

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 juin 2013
Nombre de lectures 2
EAN13 9782890925939
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Conception et réalisation de la couverture : Christian Campana
Photographie de la couverture : Thinkstockphotos


Tous droits réservés
© 2013, BÉLIVEAU Éditeur


Dépôt légal : 1 er trimestre 2013
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada


ISBN 978-2-89092-573-1 ISBN EPUB 978-2-89092-593-9



www.beliveauediteur.com
admin@beliveauediteur.com


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Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.


Reproduire une partie quelconque de ce livre sans l’autorisation de la maison d’édition est illégal. Toute reproduction de cette publication, par quelque procédé que ce soit, sera considérée comme une violation du copyright.
R EMERCIEMENTS
M erci à Katsumata sensei 1 . Il est à l’image même du maitreque l’on illustre dans les histoires de samouraïs : inspirant.Merci aux karatékas 2  de l’A.K.S. Vous m’apportez beaucoup.Merci à mes précieux collaborateurs, Nancy Cromp et Marie-Ève Painchaud, pour leur générosité, leur franchise, leur respect.
Merci à mes enfants, Simon et Sara. Vous êtes une sourced’inspiration, de joie, de paix et d’amour intarissable ! Je vousaime. Merci à Martin Guitard, mon ange. Ton cheminementt’honore. Je t’aime. Grand-maman, papa… j’espère que, de là-haut, vous apprécierez…
Bien souvent, pendant les cours de karaté, je relate deslégendes de samouraïs pour passer des messages, car c’estsouvent par l’imaginaire que se reconstruit le réel…

1  Sensei : un instructeur en karaté.

2  Personnes pratiquant le karaté.
A VIS
AU LECTEUR
C haque chapitre de ce livre porte un titre en japonais et satraduction en français. Il s’agit de termes connus de karatékasShotokan. À cela s’ajoute une citation en lien avec le sujet.
Chaque légende de samouraï est mise en relief pour êtrefacilement repérable par la suite.
Je vous souhaite une lecture stimulante et enrichissante !
M ATE
Abandon

Ce qui doit être sera.
– G ABRIEL S YLLA

O livier appuie ses avant-bras contre la balustrade en bois de la galerie, croise ses doigts et desserre sa mâchoire inférieure avant de laisser échapper un long soupir. Alors que les convives s’amusent à l’intérieur du chalet de son associé, le jeune entrepreneur ressasse dans sa tête les problèmes des derniers jours. Avec lenteur, il redresse son long corps fin et se délie les jambes. Sa minceur le fait paraitre plus grand que son mètre quatre-vingt-dix. Les cheveux noirs, coupés courts, les yeux brun foncé et la peau très blanche lui donnent un teint plutôt terne. Perdu au fond de nulle part à essayer de savourer une soirée festive de septembre, il prend conscience de l’envahissement des responsabilités professionnelles dans toutes les sphères de sa vie. Son regard s’égare dans la dense forêt qui se trouve devant lui. Un vent frais transporte les odeurs algacées du lac des Îles situé en contrebas de la colline. Ses épaules crispées le font souffrir. Machinalement, il appuie une main sur sa nuque et la masse tant bien que mal. Trop de tension s’y trouve encore pour que le geste porte fruit. C’est à croire que ses muscles ont été remplacés par des câbles d’acier.
Derrière les portes closes, les invités rient à gorge déployée et trinquent à cet important contrat obtenu, mais aussi pour se libérer des préoccupations de la semaine.
Le chalet a des allures de manoir victorien avec ses frises, ses colonnes, sa grande galerie blanche, ses volets bleus aux fenêtres et ses plafonds hauts. Il est tout en prestance et en majesté. Agrémenté d’une multitude de variétés de fleurs et d’arbustes, le terrain offre un spectacle éclatant, haut en couleur. Un saule pleureur abrite un petit étang japonais tout près d’un pavillon encerclé de rosiers rustiques. Une odeur pralinée vient titiller ses narines.
– Alors, mon associé préféré, tu relaxes ? lance une voix à quelques pas de lui.
En se retournant, Olivier aperçoit son partenaire d’affaires qui s’avance en se dandinant, deux verres à la main et un sac d’amandes entre les doigts. Du haut de son mètre quatre-vingt, ce comptable semble toujours un peu gauche dans ses déplacements. Son bermuda bleu trop étroit porté sous son ventre proéminent trahit une certaine incapacité à accepter la charge adipeuse qui s’est accumulée au fil des ans. Le polo aux couleurs de l’entreprise rappelle qu’il ne vit que pour son travail.
– Salut, Claude. Disons que j’essaie d’arrêter de penser au bureau ! marmonne l’interpellé. Ton associé préféré… Tu n’en as pas d’autres !
– Bah ! c’est pour te faire rire, le jeune. Tu en as besoin, je crois, déclare Claude en s’esclaffant. Tiens, prends un verre, ça va te faire du bien.
– Hum ! du Cinzano. Tu sais qu’il n’y a qu’avec toi que je bois ça ?
– Je sais. Moi, j’aime tellement ça, susurre-t-il en humectant ses lèvres. J’avais préparé les glaçons la fin de semaine dernière et j’avais acheté une nouvelle bouteille toute fraiche. . J’étais prêt ! ajoute-t-il tout sourire.
De savoureux arômes boisés de pruneau se dégagent de l’apéritif. Les glaçons s’entrechoquent dans la robe rougeâtre. Hypnotisé par les effluves, Olivier porte son verre à sa bouche avec avidité et ferme les yeux pour mieux en apprécier le goût. ou est-ce pour oublier sa vie ? Le liquide est frais, apaisant même.
– Quelle semaine, lance le jeune homme avec une pointe de sarcasme. J’ai reçu deux plaintes de clients, et trois des employés sont insatisfaits de leur évaluation de rendement et…
– Tu sais, ça fait partie du travail, lui rappelle le comptable tout en croquant une amande.
– Je suis entrepreneur en informatique, moi, pas spécialiste en administration. Si quelqu’un m’avait dit un jour que ce serait si difficile de gérer du personnel, je ne me serais jamais lancé dans une telle aventure. Oui, je sais, ils sont tous très compétents, mais côté attitude…
Olivier pince les lèvres pour retenir les propos qui lui viennent en tête en repensant à ses six employés. Guillaume, son programmeur, est moitié Québécois moitié Japonais. Il ne laisse jamais rien paraitre de ses émotions ni même de ses pensées, ce qui laisse planer une impression louche. France est une solide adjointe administrative, tellement robuste qu’elle en oublie toute flexibilité avec les clients. Manon incarne en tous points l’inquiétude et la timidité. André a dû réorienter sa carrière à la suite d’un grave accident. Sa détermination est impressionnante, tout comme son regard d’une intense froideur. Jérôme, un vieil ami, est toujours là mais n’est guère le plus productif des techniciens. Sophie est certainement la plus discrète du groupe. Spécialisée en gestion, elle s’occupe du volet administratif avec Claude. En y repensant, Olivier réalise qu’il connait bien peu de choses d’elle, comme de tous les autres d’ailleurs ! Puis, il y a son cher comptable et partenaire sans qui il serait totalement perdu. Ses allures de Perry Mason, le célèbre avocat, personnage de télé américain qui a marqué l’adolescence de l’entrepreneur, lui donnent un air de vieux sage, de patriarche à qui on ne peut rien cacher.
– Relaxe, Olivier. Il serait temps que tu apprennes à lâcher prise, sinon tes cheveux noirs seront bientôt tout gris et, au lieu de te donner 35 ans, on va t’en donner 60 !
– Et c’est toi qui me dis ça ? ricane l’informaticien.
Détournant les yeux, Olivier porte son attention sur les légers craquements dans les bois, devant eux, tout près du saule. Une petite brise fait danser les branches des érables et des peupliers. Quelques feuilles mortes s’envolent. Les ombres s’allongent. La pénombre enveloppe doucement chaque recoin. Une douce odeur de roses titille ses narines, suivie d’une autre, plus âcre, qu’il ne parvient pas à identifier. Un frisson parcourt sa colonne vertébrale. Bien que son regard soit perçant, il ne parvient plus à distinguer les frênes des chênes tant la noirceur envahit la forêt. Seul le lac offre encore un peu de clarté. D’un seul trait, il vide son verre et le dépose sur la balustrade. Les glaçons font entendre un tintement à l’impact.
– Ce matin, commence Olivier, le réveille-matin s’est pris pour la Castafiore à vingt centimètres de mes tympans. Et ensuite, tout a été de mal en pis.
– Tant que ça ? rigole Claude.
– Le grille-pain a fait une grève du zèle, alors les rôties ont pris une apparence cancérigène, et le détecteur de fumée a bruyamment manifesté sa présence tandis que le café a fait un atterrissage en catastrophe sur mon pantalon. Évidemment, Julie n’a pas manqué de me faire remarquer qu’elle me trouve un air ordinaire avec mon lainage bleu alors qu’elle-même ne parvient plus à boutonner sa blouse tant elle a pris du poids. Bref, une matinée à oublier ! Comme le dernier mois, d’ailleurs… Je me ronge tellement les ongles que je suis sur le point de ne plus distinguer mon index de mon pouce !
– Bon, bon, bon. Tu ne dramatises pas un peu, là ?
Aucune réponse ne vient. Renfrogné, Olivier regarde son partenaire comme s’il venait d’affirmer une bêtise. Il ouvre la bouche, mais aucune parole n’en sort, comme si la colère effaçait tout vocabulaire de son esprit.
– On réagit toujours plus quand on sait, au fond de soi, qu’on est dans le tort, chuchote le comptable avec un sourire en coin. Mais encore faut-il se l’admettre à soi-même. Respire, le jeune.
Le clou est planté. Pantois, incapable de trouver une réplique intelligente, Olivier baisse les yeux et ravale sa honte. Au fond de lui, là où justement il n’ose pas regarder de peur d’y trouver quelque chose de laid, d’insupportablement lâche, d’inapte et sans valeur.
– Tu te souviens de mon dossier jaune ? lance Claude pour faire diversion.
– Ouais. Le diagnostic que t’as fait chez…
– Je crois que j’approche du but. Mon mandat s’achève. Je suis assez fier de moi. Je…, s’arrête-t-il abrup

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