La Vie quotidienne d un astrologue au XXIe siècle
130 pages
Français

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La Vie quotidienne d'un astrologue au XXIe siècle , livre ebook

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Description

« Je ne prétends pas que tout peut s'expliquer au départ d'un thème astral, mais cet outil nous permet de mener notre route avec un œil plus aiguisé. Nous sommes des oiseaux qui connaissent les branches sur lesquelles ils peuvent s'épanouir le mieux : le moineau et l'aigle trouvent chacun leur équilibre, à des hauteurs différentes. » Passionné d'astrologie, Robert Wauthy lit dans la carte du ciel les bonnes décisions à prendre pour trouver le bonheur sans pour autant se départir d'une attention accrue au réel ni succomber à la fatalité. Il conseille des personnes désorientées auxquelles ni les médecins ni les psychologues n'ont apporté de réponse satisfaisante. Au fil des rencontres, il aide à résoudre petits et grands drames, qu'il s'agisse d'un problème sentimental, professionnel, familial, de fertilité ou même de disparition. Désignant lui-même son ouvrage comme un « florilège » des moments charnières de son parcours d'astrologue, l'auteur distille avec humilité des leçons de sagesse et de savoir-vivre. Dans une langue savoureuse au style élégant, la transcription des cinquante cas exemplaires qu'il a choisis démontre l'étendue de son influence bénéfique sur son entourage.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 juillet 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342154405
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Vie quotidienne d'un astrologue au XXIe siècle
Robert Wauthy
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La Vie quotidienne d'un astrologue au XXIe siècle

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Prologue. Les petits cailloux…
Scène 1. L’horreur.
Ce samedi 8 juillet 1967 devait être une banale journée ensoleillée d’été. Je viens de terminer mes études secondaires, la classe de rhétorique, comme nous disons pompeusement en Belgique. Le pays a connu l’allégresse du passage du Tour de France et l’étape belge s’est révélée intéressante avec la longue échappée solitaire d’un jeune Français inconnu, Roger Pingeon. Nul ne soupçonnait, en le voyant triompher à Jambes, qu’il conserverait jusqu’à Paris son beau maillot jaune.
Mon frère et moi (il a trois ans de plus), nous occupons les chambres de l’appartement, nos parents s’étant retirés à l’étage pour favoriser la réussite de nos études.
Je me lève, la chambre de mon frère Albert est vide, le lit n’est pas défait. Il est sorti la veille au soir comme il l’avait fait l’avant-veille. Mais, cette fois, il n’est pas revenu. Quelques jours auparavant, il avait renoncé à présenter ses examens de deuxième Candidature en philologie romane, des études de Lettres modernes. Il ne s’estimait pas prêt à les réussir. Il devait se reposer et préparer la session de septembre.
Une inquiétude diffuse et incontrôlable me pousse à monter avertir mes parents. Nos incertitudes ne durent que quelques minutes. La sonnerie de la porte d’entrée retentit. Deux inspecteurs de police se présentent, la mine grave et embarrassée.
« C’est bien ici qu’habite Albert, né le 9 mars 1946 ? » Nous acquiesçons silencieusement. « Nous avons une triste nouvelle à vous communiquer, reprend celui qui semble être le chef, ce jeune homme est décédé ! »
Nous sommes pétrifiés, nous ne comprenons pas pleinement ce qui se passe comme si un mauvais rêve se déroulait et que le réveil allait le dissiper.
À ce moment, discrètement, l’autre policier gagne l’arrière de l’appartement qui donne sur le chemin de fer. Il en revient aussitôt, la mine quelque peu soulagée et murmure à l’oreille de son supérieur des propos que j’arrive à distinguer : « Heureusement, chef, on ne voit rien ! »
L’horreur se matérialise alors dans sa sauvage brutalité : mon frère s’est couché sur les voies la veille au soir, derrière notre immeuble. Il avait répété le sinistre scénario un jour plus tôt.
Je vois alors, pour la première fois en dix-huit ans, papa pleurer. Pleurer n’est pas le terme approprié, il sanglote, il s’effondre, il est anéanti. Maman gémit doucement et je reste, curieusement, sans réaction, abasourdi et incrédule.
Les policiers ajoutent qu’il est préférable que nous ne le revoyions pas, ce qui ne fait qu’amplifier le drame que nous vivons, car nous pouvons tout imaginer. Un membre de la famille, plus lointain et moins touché, doit reconnaître le corps. Nous ferons appel à Pol, un cousin pharmacien.
Les policiers sortent, la terre vient de s’arrêter de tourner, la vie de mes parents est brisée, la mienne bascule : je quitte l’adolescence et son insouciance, le tragique de l’existence me gifle sauvagement.
Rien ne laissait présager un tel drame. Albert avait toujours été un amuseur public, une personnalité charismatique et adorée de tous, il n’avait jamais tenu le moindre propos morbide et traitait toutes les situations avec un humour irrésistible. Pierre Dac était un de ses auteurs favoris. Un médecin venu trois jours plus tôt n’avait rien décelé d’inquiétant ; Étienne, un cousin considéré dans la famille comme une référence, avait longuement parlé avec Albert et avait conclu qu’un peu de repos allait tout arranger.
Je ne savais pas encore que l’humour est parfois la politesse du désespoir et que l’incommunicabilité est la marque de ceux qui ont la vocation du suicide. Au début de cette semaine fatale, il était parti en voiture toute une journée et, comme papa lui reprochait le grand nombre de kilomètres parcourus, il avait eu cette réponse que nous ne comprîmes pas à ce moment : « Cela valait peut-être mieux… » Cette longue escapade n’avait que retardé l’échéance.
Il avait l’habitude de communiquer avec son meilleur ami par voie de cassette : il enregistrait une petite bande sur son appareil, l’envoyait à son ami qui lui répondait de même. Au lendemain du drame, ce jeune homme nous contacta : pendant près d’une demi-heure, Albert avait évoqué mille sujets avec sa verve habituelle et n’avait nullement parlé de lui-même. Seule la dernière phrase pouvait avoir une résonance alarmante, après coup : « Quant à moi, je souffre de la maladie du télégramme, je suis à câbler ». Son dernier propos aura été à son image : original, humoristique et d’une extrême élégance.
Scène 2. L’impossible résilience.
L’horreur est absolue quand elle ne peut être surmontée. Rebondir après un traumatisme est possible à deux conditions : pouvoir raconter son histoire, la formuler précisément pour alléger la douleur, et retrouver l’estime de soi au travers d’un rôle social ou d’une expression artistique.
Mes parents n’ont pu remplir aucune de ces deux conditions dans le contexte judéo-chrétien des années 60 et à l’âge qui était le leur.
Il est difficile d’imaginer aujourd’hui la pression que le monde catholique exerçait sur les consciences voici un demi-siècle. La vie étant un don de Dieu, il n’appartenait pas à l’homme de la rejeter : la condamnation du suicide était totale et des funérailles religieuses étaient interdites aux suicidés. Bien sûr, l’Église fermait volontiers les yeux à condition que le scandale ne soit pas étalé au grand jour. Cette attitude est, d’ailleurs, une constante de l’institution catholique comme on peut encore trop souvent le voir à propos des affaires de pédophilie ou de prêtres vivant en concubinage. Donc, tout naturellement, Albert ne s’était pas suicidé ! Nous avons échafaudé une fable abracadabrantesque qui ne devait, d’ailleurs, tromper personne, mais qui évitait de nommer le péché : mon frère avait fêté la fin des examens de ses copains, il était revenu en train, passablement éméché, avait traversé les voies imprudemment et avait été happé par un convoi venant en sens inverse. Toute leur vie (une quinzaine d’années pour papa, plus de quarante ans pour maman), mes parents s’en sont tenus à cette version du drame. Moi-même, je l’ai répétée inlassablement une bonne douzaine d’années.
À partir du moment où le récit n’est pas exprimé dans sa précision, mais est transformé pour des raisons complexes de culpabilité et de honte, la résilience ne peut débuter et l’accueil bienveillant d’autrui est impossible puisque la porte est fermée de l’intérieur. La société n’encourageant pas la confidence, le non-dit reste douloureusement figé. Papa eut même la douleur de voir l’ami qu’il considérait comme le plus proche de lui, se détourner à partir de ce deuil.
La deuxième condition aurait pu atténuer le traumatisme par l’insertion sociale ou l’expression artistique. Le malheur voulut que papa soit pensionné l’année suivante comme les officiers de son grade ; quant à maman, institutrice appréciée, elle n’eut plus le cœur de poursuivre sa profession et ils se retirèrent tous deux à la campagne, quittant ainsi Bruxelles et ses multiples possibilités. Le piège était complètement refermé : les ennuis cardiaques de papa commencèrent et maman se cantonna dans la morosité.
Quant à moi, j’étais presque coupable d’être vivant, j’étais muré dans le mensonge, mais j’avais heureusement des projets universitaires et des activités sportives pour ne pas sombrer dans la spirale dépressive. Toutefois, nous n’étions pas au bout de nos peines : le destin allait encore frapper, treize mois, jour pour jour, après la mort de mon frère. Cette fois, involontairement, je devenais la cible.
Scène 3. Hasard ou providence.
La vie avait repris son cours, l’ombre d’Albert était omniprésente et d’autant plus accablante que nous évitions d’en parler. Je me donnai totalement à la réussite de ma première année universitaire, j’avais opté pour des études de Lettres anciennes et je n’eus aucune peine à m’y distinguer.
Sur le plan sentimental, l’harmonie n’était pas au rendez-vous. Quatre ans plus tôt, je n’avais pas quinze ans, j’avais été foudroyé par une nymphe qui n’en avait pas treize, mais qui affichait déjà avec arrogance tous les avantages de l’adolescente extravertie. Je sus, dès le premier baiser, qu’elle était la femme de ma vie. Malheureusement, j’étais seul de mon avis, elle faisait preuve d’une instabilité chronique et me fit beaucoup souffrir. Néanmoins, chaque fois, je pardonnais, car je ne me voyais pas vivre sans elle. En juillet 1968, le vase déborda : je me faisais une joie de la revoir (nous habitions à 200 kilomètres l’un de l’autre) et je la surpris main dans la main avec un autre. À cette époque, les adolescents flirtaient gentiment, la révolution sexuelle n’avait pas encore frappé, mais ce n’en était pas moins, à mes yeux, une trahison. Je rompis définitivement.
Et nous partîmes, mes parents et moi, en vacances en Bretagne, près du Cap Fréhel. Nous y partagions une maison avec des cousins (ils avaient insisté pour que mes parents sortent quelque peu de leur cercle restreint).
Le huit août, treize mois jour pour jour après l’annonce du décès de mon frère, le Destin allait

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