Nuage nocturne
94 pages
Français

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Description

Que peut-on dire de deux jeunes adolescents qui décident de tout abandonner pour explorer les trésors du désert ? Quel jugement peut-on donner ? Eux qui n’ont connu jusqu’à ce jour que la vie occidentale, quelle folie les a poussés à vouloir découvrir les mystères de l’Orient ?

Mais après tout, ne cherchent-ils pas tout simplement la réponse à cette question que l’homme se pose depuis des siècles : « D’où je viens ? »...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 août 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332997265
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-99724-1

© Edilivre, 2015
Dédicaces


Je dédie ce livre
À Jean-Luc Fafchamps,
Mon prof d’analyse musicale
Qui m’a ouvert des portes
Vers une nouvelle compréhension
De l’art et par conséquent,
De la vie
Citations


« Voulais-je chanter l’amour, cela m’entraînait à la douleur ; voulais-je chanter la douleur, cela me menait à l’amour. »
Franz Schubert
« La nostalgie, c’est revivre les bonheurs passés à travers le voile du temps. »
“Der, welcher wandert diese Straße voll Beschwerden,
wird rein durch Feuer, Wasser, Luft und Erden.
Wenn er des Todes Schrecken überwinden kann,
schwingt er sich aus der Erde himmelan !
Erleuchtet wird er dann im Stande sein,
sich den Mysterien der Isis ganz zu weih’n.”
Mozart – Die Zauberflöte
Remerciements


Je remercie également Sarah Ben Aïcha
Pour le temps consacré à m’aider
Tout au long de mon travail
Prélude
Il était une fois un riche marchand qui parcourait l’ensemble des royaumes d’Occident à dos de mulet pour vendre ses divers joyaux aux grands et aux petits rois.
Jusqu’au jour où il rencontra en chemin une ravissante jeune femme au teint lumineux. Cependant, rongée par un mal profond et inconnu, la belle jeune femme gardait continuellement les paupières closes.
Le marchand s’approcha d’elle et se fit connaître. Elle se présenta à lui sous le nom de Houda. Il tomba sous le charme de sa beauté et du son harmonieux de sa voix. Il lui demanda alors les causes du mal qui l’empêchait de révéler ses yeux au reste du monde. Elle lui avoua ignorer les raisons de sa peine qui la poussait à préserver son regard de la lumière, mais qu’elle ne pouvait faire autrement que de rester dans l’obscurité.
Cet aveu fendit le cœur du marchand qui décida d’abandonner son commerce pour rejoindre l’Orient, dans une contrée mystérieuse où il avait entendu dire que les étoiles brillaient même le jour. Il espérait ainsi, à la vue de ce splendide tableau, voir s’ouvrir les yeux de sa douce princesse.
C’est ainsi qu’ils quittèrent ensemble les terres d’Occident pour s’abandonner aux mystères de l’Orient dans un voyage qui dura trois cycles lunaires. Lorsque la lune entama son quatrième cycle, nos deux voyageurs se trouvèrent face au plus grand mur de pierre jamais rencontré. Notre marchand sortit alors un marteau et un burin et créa une brèche dans la montagne pour faire s’élever un grand escalier qui les mènera jusqu’au sommet.
Son ouvrage dura toute la nuit et au lever du soleil, il acheva la taille de sept longues et hautes marches qu’ils gravirent ensemble. Un somptueux acacia siégeait au sommet de la montagne et l’une de ses branches vint caresser les paupières de Houda, ce qui l’incita à ouvrir les yeux. Elle vit alors le plus beau des spectacles. Une mer embrassée d’un voile étoilé s’étendait plus loin que l’horizon, là où l’eau et l’air s’unissent pour créer une dimension nouvelle et harmonieuse.
Le bonheur du marchand fut si grand qu’il se remit à l’ouvrage. Il décida de bâtir un immense palais à la gloire des yeux de Houda. Il le fit s’élever à l’embrassement de la mer et du ciel. Des bâtisseurs du monde entier vinrent en Orient pour se mettre à l’Œuvre et au bout de sept ans, les trois premiers piliers centraux furent achevés.
À la mort du marchand, qui avait enfin découvert la vraie richesse, tous les hommes quittèrent le chantier pour continuer l’ouvrage chez eux. Ne restait plus que les femmes au côté de Houda. Elles seules étaient en mesure de poursuivre la construction du quatrième pilier. Elles se nommèrent entre elles, les filles de Houda.
Tous les trois ans, elles se rendirent au delta limoneux, à l’embouchure de la mer, pour récolter les alluvions nécessaires à la construction de l’ultime pilier, ainsi que les éluvions laissées par le marchand lors de l’édification de l’escalier aux sept marches.
Ainsi, toutes unies par la capacité commune de donner la vie et guidées par le regard de Houda, elles contribuèrent à la création d’un majestueux palais éternel à l’image du Grand Orient.
Impromptu en La bémol Majeur Forme lied
Il était midi quand j’ouvris enfin les yeux. Les plombs s’entrechoquaient dans la grande horloge du salon. La première chose que j’aperçus fut l’ombre des arbres sur les murs de ma chambre. J’eus du mal à me réveiller malgré un soleil écrasant à l’extérieur. J’étais fatigué. Pourtant, le ciel radieux aurait dû vite mettre du baume au cœur. On se croirait au milieu du désert.
Je me levai avec difficulté. J’avais mal au ventre de n’avoir rien mangé. Je me dirigeai vers la fenêtre et orientai mon visage vers la lumière. Je la laissai me caresser la peau de sa douce chaleur. Pendant un court instant, je crus ente n dre la voix lointaine et mélodieuse de l’horizon.
J’ouvris ma penderie et choisis rapidement un ensemble à me mettre. En écartant les cintres, je jetai un rapide coup d’œil sur une photo que j’avais collée dans le fond de l’armoire. Une fille me fixait d’un regard indifférent. Je refermai la porte de la penderie sur ce simple souvenir d’un amour à sens unique auquel je m’étais désespérément accroché pendant des années. Je ne ressentais désormais plus qu’un vague sentiment de m o rosité.
Je me rendis dans la salle de bain, les vêtements sous le bras. La lumière froide et artificielle de la lampe se reflétant dans tous les miroirs m’éblouit momentanément. Je déposai mes vêtements sur le rebord de l’évier, après quoi, je retirai mon pyjama et entrai dans la douche. La tiédeur de l’eau me fit frisso n ner. Je mis ma tête sous le jet et restai ainsi de longues minutes, impassible, laissant l’eau s’écouler sereinement le long de mon corps maigre et fragile.
Je me séchai et enfilai machinalement mes habits. En descendant les marches de l’escalier qui menait au salon, j’entendis de la musique dans le bureau de mon défunt père. Elle flottait dans l’air sans que mon cœur ne parvînt à déchiffrer le message savant que recelaient toutes ces notes assemblées d’après un dessein complexe pour rendre sa masse impénétrable, tels ces hauts et inaccessibles édifices spirituels que l’on fait s’élever pierre par pierre. D’ailleurs, je n’y prêtais pas attention. Je traversai le salon et contournai la table de la salle à manger où était posée la bible ouverte sur le prologue de Saint Jean. Je pénétrai dans le hall d’entrée où étaient exhibées toutes les planches de maîtres et passai devant avec la plus grande indifférence. Dans cette pièce où éclataient tant de couleurs mêlées d’expre s sions, ma langueur n’était que plus évidente.
À peine avais-je franchi la porte d’entrée que la chaleur, proportionnelle à la luminosité, m’étouffât et me contraignît d’aller me réfugier sous l’ombre des arbres. Je longeais ainsi le trottoir, passant devant toutes ces grandes propriétés qui témoignaient de l’esprit orgueilleux. Au plus je m’approchais du centre-ville, au plus le soleil se vit dissimulé derrière les immeubles. L’aigreur du paysage me rassurait malgré tout. Les tons de gris m’apaisaient et atténuaient mon malaise. Le silence pesant de mon quartier laissait place aux bruits réconfortants de la ville. Je me faufilai et me confondis à la foule. Plus rien ne me distinguait des autres. Le même accablement, la même neurasthénie. Tous frères de grisaille.
Je poussai la porte vitrée d’un café et pénétrai dans cet amas d’odeurs et de fumée. Le patron m’adressa un « bonjour » de la main et fit signe à la serveuse de m’apporter mon plateau habituel. Je m’installai silenc i eusement à la table près de la fenêtre nord pour pouvoir contempler le ciel bleuté. Elle s’empressa de remplir une tasse de café noir et une assiette d’œufs brouillés. Elle vint ensuite me les apporter en laissant s’échapper un petit « bonjour » caressant accompagné d’un sourire. Intimidée par mon silence, elle se retourna et reprit place derrière le comptoir.
Le regard absorbé dans les nuages, laissant mes p ensées se languir dans ma tête, tels des animaux en cage, je remuais machinalement la cuillère dans ma tasse. « Où se dirigent tous ces nuages ? Quels pays merveilleux vont-ils encore traverser avant de se vider de toute l’essence qu’ils auront accumulée depuis le début de leur long voyage ? »
Une voiture klaxonna à l’extérieur, ce qui m’extirpa de mon rêve éveillé. Je mangeai mes œufs et bus d’une traite mon café devenu tiède. Je me levai, résolument indécis. J’allai régler au bar, accompagnant la note de l’habituel pourboire. La jeune serveuse me remercia chaleureusement et, tout en cherchant mes yeux du regard, me souhaita une agréable journée. J’esquissai un rapide sourire et me retournai.
En sortant du café, un homme m’accosta, le vis a ge crasseux et un gobelet en main. Il me mendia quelques petites monnaies, ayant remarqué que j’avais dissimulé des pièces dans la poche de mon pantalon. Je les ressortis et les déversai dans le gobelet. Il me fit son plus beau sourire, laissant voir toutes ses dents. Je m’empressai de partir et me dirigeai vers le grand parc. Sur le chemin, je passai devant la rue commerçante et je croisai l’un de mes anciens patrons de magasin. Il fit mine de ne pas m’avoir vu. Cette attention me fit sourire.
Lorsque j’arrivai enfin au parc, je constatai que le soleil commençait à disparaître derrière une épaisse couche de nuages qui nous arrivait de l’ouest. Je me dépêchai de trouver un petit coin pour profiter des derniers rayons. Je m’installai en haut de la petite colline qui surplombe la ville. De là-haut, il m’était pos s ible de contempler l’horizon où se confondaient les immeubles et le ciel nuageux dans un fondu chromatique de gris lumineux. Je devinais toutes les familles derrièr

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