Je n’ai plus peur du jugement des autres : Cahier d’exercices d’assertivité
113 pages
Français

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Je n’ai plus peur du jugement des autres : Cahier d’exercices d’assertivité , livre ebook

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Description

Ce livre s’adresse aux complexés, aux timides, aux trop polis, aux anxieux, à ceux qui se laissent marcher sur les pieds, à ceux qui se croient nuls, bref à tous ceux qui ne savent pas ou n’osent pas dire ce qu’ils pensent de peur d’être mal jugés. Être soi-même, juste soi-même, sans s’oublier ni, à l’inverse, écraser les autres, cela s’apprend, cela se travaille. Ce livre, qui est aussi un guide, vous propose des exercices adaptés pour y parvenir. Vous y apprendrez à rester vous-même, en toute circonstance, bien posé dans votre relation à l’autre, que vous ayez un service à demander ou une critique à formuler. Vous y découvrirez comment exprimer vos vrais sentiments, qu’ils soient positifs ou négatifs, sans peur de blesser et sans agressivité. Chantal Joffrin Le Clerc est psychiatre à Paris. Elle est spécialisée en thérapie cognitive et en assertivité. Franck Lamagnère est psychiatre à Paris. Enseignant à l’université Paris-Descartes et à l’Association française de thérapie comportementale et cognitive, il est spécialiste des TOC, des phobies et de l’anxiété sociale. 

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 octobre 2014
Nombre de lectures 53
EAN13 9782738169105
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB , OCTOBRE  2014 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-6910-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5 et 3 a, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À tous ceux qui pensent ne pas être à la hauteur, aux anxieux, aux complexés, aux réservés, aux timides, aux trop polis, à tous ceux qui se laissent marcher sur les pieds, aux paralysés de la communication, aux tristes sires, aux invalides sociaux, aux pigeons, à tous ceux qui se croient nuls, aux laissés pour compte, aux corvéables à merci, aux angoissés du contact, aux handicapés de l’amour, de la tendresse et du sexe…
 
Ou, tout simplement, à tous ceux qui vont très bien mais qui souhaitent améliorer leur communication.
CHAPITRE 1
Qu’est-ce que l’assertivité ?

Ce qu’est l’assertivité
Le terme d’assertivité, traduction de l’anglais assertiveness , recouvre la capacité à se montrer authentique, sans masquer ses faiblesses ni ses qualités, sans modifier son comportement par peur du jugement des autres.
L’assertivité va s’exercer dans la relation à l’autre, mais en restant, paradoxalement, indépendante de l’autre : il s’agit d’être toujours soi-même, donc le même, indépendamment de son interlocuteur. Cela consiste, par exemple, à savoir accepter de la même manière une critique précise justifiée, quelle que soit la formulation (le plus souvent agressive, donc mauvaise) ou la personne qui la formule. Il s’agit de mettre en place de nouveaux réflexes de communication, ce qui suppose beaucoup de travail et d’entraînement. Un enfant n’acquiert pas le réflexe de dire merci en 24 heures…
Se révéler en exprimant sincèrement ce que l’on pense expose au risque de rejet, car il est évidemment impossible de plaire à tout le monde : les autres ont leurs intérêts, leurs goûts, leurs valeurs, différents des nôtres. Pour être assertif, il faut renoncer au désir, bien humain, d’être aimé et apprécié par tout le monde. Renverser la situation facilite ce renoncement : qui peut prétendre aimer la Terre entière sans restriction ? Une femme qui aime sans être aimée en conclut qu’elle est nulle et que personne de respectable ne pourra jamais l’aimer. Mais il lui est sûrement arrivé de ne pas être attirée par un homme qui la sollicitait. Pour autant, a-t-elle jugé cet homme sans valeur et voué à finir ses jours seul ?
Pour plaire universellement, il faudrait deviner ce qui attire chacun, oublier sa propre personnalité et se couler dans le désir supposé de l’autre. Mais comment se montrer intellectuel avec les intellectuels, sportif avec les sportifs, artiste avec les artistes ? Et comment être sûr qu’un musicien ne recherche qu’un autre musicien, et ne sera pas, au contraire, enchanté de faire découvrir son art à quelqu’un qui s’avoue ignorant ? Comment maintenir sur la durée l’illusion qu’on est autre que soi-même, qu’on est passionné par quelque chose que l’on trouve profondément ennuyeux, qu’on adore la tarte aux fraises alors qu’on ne rêve que de mousse au chocolat ? Une relation amicale ou amoureuse construite sur des bases fausses ne peut aboutir qu’à la frustration du simulateur et à la déception du partenaire ! Une conduite assertive permet plus facilement de nouer des relations durables et épanouissantes.

Ce que n’est pas l’assertivité
Nous préférons, en ce qui nous concerne, le terme d’assertivité à celui d’affirmation de soi. Le terme d’affirmation de soi peut être interprété comme un concept négatif. On peut entendre dans certaines circonstances, face à quelqu’un qui fait valoir ses droits ou qui pose une question lors d’une conférence : « Encore un qui a besoin de s’affirmer ! » Comprendre : « Mais s’il a besoin de s’affirmer, c’est qu’il ne l’est pas ! » L’affirmation de soi serait alors une force réactive qui se poserait en s’opposant. Et puis, « s’affirmer » dérive trop vite vers « affirmer sa volonté », vouloir plier les autres à ses désirs, obtenir à tout prix ce que l’on souhaite.
Dans l’assertivité, il ne s’agit pas d’imposer aux autres son vouloir, mais de considérer que son propre désir, ses goûts, ses sentiments, sont aussi importants que ceux des autres.
Pas plus importants, mais pas moins non plus.
L’assertivité s’oppose donc à la timidité, qui empêche d’exprimer sa pensée et qui fait se soumettre à la volonté des autres, au détriment de ses propres désirs.
Elle n’a pas plus à voir avec l’agressivité, qui est une réaction au sentiment d’être piégé par l’autre. Face à une demande par exemple, soit je refuse et je vais forcément passer pour un égoïste, soit je dis oui, mais contre mon propre désir. Alors j’en veux à celui qui me met dans cette situation dont la solution m’est forcément désagréable et je lui reproche de m’avoir fait cette demande. Chez la personne agressive, la dimension affective est omniprésente : lui demander quelque chose, c’est l’agresser ; lui opposer un refus signifie aussitôt qu’on ne l’aime pas ; toute critique est vécue comme une attaque.
L’assertivité n’a rien à voir non plus avec tous les types de manipulation :
Le « manipulateur altruiste » n’exprime jamais un désir par une demande, car un refus, qui signifierait qu’on ne l’aime pas, n’est pas tolérable. Il préfère donc attribuer ses choix à la recherche du bien-être de l’autre. Ainsi, il veut donner l’image parfaite d’un être qui n’est que pure abnégation, s’oubliant lui-même au profit des autres…
Le « manipulateur enfant gâté » veut imposer son désir, car un avis contraire au sien est vécu comme une disqualification. Et il ne peut accepter une critique qui révélerait son imperfection, donc son incapacité à être aimé. Comme il ne veut pas non plus paraître autoritaire ou égoïste, il amènera l’autre à se conformer à ses désirs par la culpabilisation directe ou insidieuse.
Dans tous les cas, la manipulation conduit à fuir la responsabilité d’une opinion ou d’un choix qui pourrait ne pas faire l’unanimité, qui pourrait être « mal vu » de l’autre.

Les pièges
L’assertivité ne conduit donc pas à s’imposer aux autres, ni à s’effacer, mais à se montrer le plus authentique possible, à faire en sorte que nos paroles et nos actes correspondent au maximum à ce que nous ressentons.
Mais nous nous trouvons toujours de bonnes excuses pour nous masquer les vraies raisons de nos comportements :
« Cela ira plus vite si je le fais moi-même » (pour ne pas avoir à demander un service).
« C’est normal de se rendre service entre amis » (pour ne pas avoir à dire non).
« Finalement, ce n’est pas si grave » (pour ne pas avoir à formuler une critique).
Et ces justifications nous sont devenues tellement habituelles qu’elles arrivent de manière réflexe, sans raisonnement ni remise en question, et se substituent à notre vrai désir. Parfois même, nous en arrivons à ne plus avoir conscience de nos désirs, à penser peut-être que nous n’en avons plus ! Et à force de reculades de ce genre et d’oubli de soi-même, la rancœur contre l’autre, l’insatisfaction et le manque d’estime de soi s’accumulent et finissent par obérer sévèrement nos relations.
Quand j’imagine qu’un ami va s’offusquer d’un refus de ma part, c’est parce que je vis moi-même les refus comme un rejet. Quand je n’ose pas demander « par peur de déranger », c’est parce que je ne sais pas moi-même dire non et que je n’imagine pas que mon interlocuteur, lui, saura refuser. Et pourtant, poussons plus loin le raisonnement : je sais que tel ami n’ose jamais refuser un service, même si cela le gêne. Vais-je prendre le risque de le mettre involontairement dans une situation difficile, sachant qu’il n’osera pas me dire non ? Vraisemblablement, je serai plus à mon aise pour solliciter une personne capable de me dire non (gentiment).
Derrière ces prétextes se cache le discours intérieur, plus ou moins conscient (et, soyons honnête, souvent plus que moins) et qui se formule toujours en termes de « on va me trouver (indélicat/indiscret/mesquin…) » ; « on va croire que je suis (égoïste/prétentieux/vaniteux…) », « je vais avoir l’air (ignorant/incompétent…) », etc. Le jugement supposé d’une personne est aussitôt généralisé (« tout le monde va me rejeter, me mépriser… ») et les conséquences sont dramatisées à l’extrême (« je vais me retrouver seul », « je vais être licencié », « je finirai clochard »…).
Dans un mécanisme projectif très sévère, nous anticipons tout ce que les autres pourraient penser de nous, sans même envisager ce que nous penserions d’eux dans la même situation. Est-ce que je les trouverais snobs et superficiels, ou prétentieux, parce qu’ils aiment tel livre ? Non, jamais je ne me permettrais un tel jugement. Alors pourquoi les croire plus sévères que moi ? Pourquoi me réserver l’apanage de la largeur d’esprit ?
Intervertir ainsi les positions permet souvent une prise de conscience de l’inadéquation de ses peurs, et illustre bien le mécanisme en jeu : attribuer aux autres une telle intolérance provient finalement de mon propre jugement très négatif sur moi-même, mais aussi sur eux !

Déjouer ses propres pièges

Si la crainte d’être rejeté ou méprisé est bien l’obstacle majeur à l’authenticité, nous n’en avons souvent pas conscience, car l’esprit humain est très fort à se tromper lui-même. La prise de conscience de son discours intérieur et l’inversion des rôles sont des aides importantes. Cela permet de prendre du recul par rapport aux situations et, donc, de mieux gérer ses émotions.
Prenons l’exemple suiv

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