Pascasius ou comment comprendre les addictions : suivi du Traité sur le jeu
86 pages
Français

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Description

Homme de la Renaissance, Pascasius décrit, en médecin et en philosophe, la passion qui anime le joueur pathologique, la perte de liberté dont il souffre et les raisons pour lesquelles il s’enferre dans la dépendance, tout en accompagnant son analyse de remèdes libératoires. Sa conception de la trajectoire addictive est proche de notre sensibilité contemporaine, tant dans son raisonnement que dans ses applications cliniques. La découverte de son texte permet ainsi de confirmer que les jeux d’argent et de hasard sont une des sources les plus anciennes de ce que nous appelons aujourd’hui « dépendance ».Traduire et publier un texte médical datant de 1561 et rédigé en latin semblera peut-être étrange à certains, mais l’attrait de ce texte paraîtra toutefois évident à tous les lecteurs intéressés, à quelque chef que ce soit, par le phénomène des conduites de dépendance. On peut même aller jusqu’à affirmer que le traité Du jeu de Pascasius marque le nouvel acte de naissance desmaladies addictives.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 janvier 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782760633452
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ePub : claudebergeron.com
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Vedette principale au titre :
Pascasius, ou comment comprendre les addictions. Suivi de, Traité sur le jeu (1561)
(Champ libre)
Comprend des références bibliographiques.
ISBN 978-2-7606-3318-6 [édition imprimée]
ISBN 978-2-7606-3344-5 [édition numérique PDF]
ISBN 978-2-7606-3345-2 [édition numérique ePub]
1. Jeux de hasard – Comportement compulsif. 2. Joueurs (Jeux de hasard) – Psychologie. 3. Dépendance (Psychologie). I. Nadeau, Louise, 1947- . II. Valleur, Marc. III. Joostens, Pâquier, -1590 ?. Pascasii Justi De alea, libri duo. Français. IV. Titre : Comment comprendre les addictions. V. Titre : Traité sur le jeu (1561). VI. Collection : Champ libre (Presses de l’Université de Montréal).
RC569.5.G35P372 2014 616.85’841 C2014-942322-2
Dépôt légal : 1 er trimestre 2014 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2014
Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition et remercient de leur soutien financier le Conseil des Arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).
IMPRIMÉ AU CANADA
REMERCIEMENTS
Au seuil de cet ouvrage, et avant de tourner la première page de ce Traité sur le jeu , il nous faut remercier chaleureusement tous ceux qui en ont rendu possible la publication et qui n’ont ménagé ni leur aide, ni leur soutien intellectuel, matériel ou amical.
Tout d’abord, nous remercions les organisateurs du colloque «Jeux de princes, jeux de vilains», qui s’est tenu le 28 avril 2009 à la Bibliothèque nationale de France, et particulièrement Thierry Depaulis, qui, s’appuyant sur le travail de Toon Van Houdt, nous a mis sur la trace du texte de Pascasius. Dans le milieu des spécialistes des addictions ou du jeu excessif, bien peu d’auteurs semblaient jusqu’alors avoir eu connaissance de ce traité, même si Mikal Aasved (2003), par exemple, le cite dans son travail. Il nous faut également remercier Karine Bélanger, documentaliste du Centre québécois de la documentation en toxicomanie, et Aurélie Wellenstein, documentaliste à l’Hôpital Marmottan, qui ont su retrouver cet ouvrage oublié et monter l’équipe capable de lui redonner vie. Merci aussi pour leurs avis, leurs conseils et leurs encouragements aux professeurs Jacques Postel, Arthur Silver, Harold Kalant, à Madame Nicole Delattre, aux docteurs Jean Dugarin et François Bing, ainsi qu’au directeur des éditions Solivagus (Allemagne), le Docteur Stefan Eick, qui nous a permis d’avoir accès à l’édition commentée réalisée par Suzan Türkis Kronegger-Roth et qui doit bientôt paraître. Nos remerciements vont également à la fondation québécoise Mise sur toi et à son président Hubert Sacy, qui ont eu foi dans ce projet et qui l’ont soutenu depuis sa conception et jusqu’à son élaboration finale, malgré la lenteur d’un travail qui exige temps, réflexion et dialogue.
Nos remerciements s’adressent aussi à nos collègues et amis, qui nous ont aidés dans le travail de compréhension, de mise en perspective et de traduction de ce texte à la langue souvent difficile et parfois même décourageante, et en tout premier lieu, pour la traduction et la révision de nombreux passages et pour son soutien sans faille, à Cathy Darmstädter (Maroc). Nous voudrions également remercier, pour leur aide et leur collaboration fidèles, Hélène Cazes (Victoria) et Adrienne Hamy (Paris), pour la relecture de l’ensemble du texte traduit, Paul-Augustin De Proost (Louvain-la-Neuve), pour l’histoire du jeu au XVI e siècle, Boris Solinsky (Paris) et Véronique Olivier (Montréal), sans oublier Antoine Pietrobelli (Reims), spécialiste du corpus médical grec, pour son aide dans la compréhension de certains passages plus techniques.
Enfin, nous voudrions exprimer notre gratitude à Antoine Del Busso et à toute l’équipe des Presses de l’Université de Montréal pour leur enthousiasme et leur diligence dans la publication de ce texte humaniste qu’ils ont servi par les ressources les plus contemporaines des technologies d’édition, à la fois sous forme de livre (version abrégée) et en ligne, dans une édition hypertexte (version intégrale).
PRÉFACE
Une œuvre résolument contemporaine
Lorsque Louise Nadeau m’a demandé si la fondation Mise sur toi accepterait de subventionner la traduction du latin au français de l’œuvre de Juste Pâquier Turcq, De Alea , la première question qui m’est venue à l’esprit a été : «Mais quelle peut bien être, aujourd’hui, l’utilité d’un livre publié en 1561 ?»
C’est bien parce que le conseil d’administration de notre organisme a vu tout le potentiel de compréhension des phénomènes du jeu et de découvertes d’éléments de prévention que permettrait cette belle aventure qu’il n’a pas hésité à lui donner son accord.
Nous nous sommes tous souvenus de la querelle des Anciens et des Modernes, les uns plaidant le fait que tout avait déjà été dit et les autres que tout était encore à découvrir. Et si, avons-nous pensé, déjà au XVI e siècle, on avait fait des observations pertinentes, utiles quatre cents ans plus tard à la compréhension de la réalité d’aujourd’hui ? Et si, en ce domaine comme en tant d’autres, in medio stat virtus , les nuances avaient leur place et nul ne pouvait s’attribuer la possession de la vérité, laquelle se situe le plus souvent entre les extrêmes ?
La décision de financer la traduction de cet ouvrage n’avait pas pour objectif de garnir les rayons des bibliothèques universitaires. Elle a été prise pour que, de toutes les langues vivantes, cette œuvre soit accessible d’abord en français. Elle sera ainsi à la disposition de personnes et d’organismes qui, par la recherche ou sur le terrain, informent nos concitoyens sur le jeu et aident à les outiller afin qu’ils prennent, dans ce domaine, les décisions les plus éclairées qui soient, pour qu’au-delà du temps et de l’espace le jeu puisse rester un jeu.
H UBERT S ACY
Président du conseil d’administration
Mise sur toi
Pour une histoire des addictions
Marc Valleur et Louise Nadeau
L’histoire de la science n’est-elle que le musée des erreurs de la raison humaine, si le vrai, fin de la recherche scientifique, est soustrait au devenir ? En ce cas, pour le savant, l’histoire des sciences ne vaudrait pas une heure de peine, car, de ce point de vue, l’histoire des sciences c’est de l’histoire mais non de la science. Sur cette voie on peut aller jusqu’à dire que l’histoire des sciences est davantage une curiosité philosophique qu’un excitant de l’esprit scientifique.
Une telle attitude suppose une condition dogmatique de la science et, si l’on ose dire, une conception dogmatique de la critique scientifique, une conception des «progrès de l’esprit humain» qui est celle de l’Aufklärung, de Condorcet et de Comte. Ce qui plane sur cette conception, c’est le mirage d’un «état définitif» du savoir [1] .
Traduire et publier, de nos jours, un texte médical rédigé en latin médiéval, dont la première édition remonte à 1561 et dont la langue n’est pas destinée au grand public, peut paraître étrange. L’intérêt principal en est toutefois évident pour tous les spécialistes de l’alcoolisme, des toxicomanies et de l’ensemble des conduites addictives : ce texte constitue, en quelque sorte, un nouvel acte de naissance de la maladie addictive.
L’histoire des addictions serait, à elle seule, susceptible de constituer une discipline à part entière, mais celle-ci devrait comporter des angles d’approche très différents. Ils seraient de trois ordres. Le premier présenterait l’histoire des produits ou des conduites donnant lieu à l’addiction, qui est une histoire aussi ancienne que celle de l’humanité et qui est abordée ici très brièvement. Le deuxième, sujet énorme à peine effleuré dans cette présentation, s’attacherait à l’histoire des régulations, prescriptions, interdits ou «légalisations» qui, d’une façon différente, concerne tous ces champs de l’addiction. Enfin, le troisième — objet central de cet ouvrage — s’attarderait à l’histoire de l’appropriation, par le champ médical, de toutes ces régulations.
L’histoire des produits ou des conduites donnant lieu à l’addiction
L’addiction pourrait se définir comme le fait de ne pas pouvoir se passer de quelque chose — une habitude, un produit, une relation avec un objet ou une personne — sous peine de vivre les souffrances liées à la privation. La dépendance pathologique est la constatation autorévélée par le sujet d’avoir perdu la liberté de s’abstenir d’une conduite addictive, conduite que le sujet lui-même réprouve souvent [2] . Depuis Jellinek [3] et, bien avant lui, dans les écrits sur l’ivrognerie de Rush [4] , la notion de «perte de contrôle» est au centre des descriptions cliniques de toutes les conduites addictives. En Angleterre, Griffith Edwards évoquait la souffrance de ses patients alcooliques «qui se sentaient aux prises avec quelque chose d’étranger, de non voulu et qui, pour les patients très dépendants, était difficile à communiquer [5] ». En France, au même moment, Pierre Fouquet affirmait que l’alcoolisme était la perte de liberté de pouvoir s’abstenir de consommer de l’alcool. C’est ce que les Alcooliques anonymes appellent avoir perdu la maîtrise de sa vie.
Le plus souvent, ce rapport addictif s’accompagne de problèmes psychosociaux associés au fait de ne pouvoir se passer de la conduite addictive. Ces problèmes peuvent être le temps consacré à la conduite addictive au détriment des autres obligations et devoirs du sujet, des problèmes significatifs au travail, avec les proches et le réseau social élargi à cause de l’addiction, le maintien de l’activité en dépit de la prise de conscience du sujet que les problèmes qu’il rencontre sont liés à son addiction, telles les dettes chez les joueurs. Ces deux volets constituent

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