Profession psychologue
31 pages
Français

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Description

Le cliché veut que la profession de psychologue attire des gens qui veulent se comprendre eux-mêmes. Cependant, le fond de vérité de cette boutade révèle qu’en réalité les gens attirés par cette profession sont souvent des gens sensibles, intéressés par les relations humaines, ayant un profond désir d’aider les autres et de soulager les souffrances humaines.
Louis Brunet est directeur du Département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal. Dianne Casoni est professeure titulaire à l’École de criminologie de l’Université de Montréal.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 mai 2011
Nombre de lectures 5
EAN13 9782760625662
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LOUIS BRUNET DIANNE CASONI


Professionpsychologue




Les Presses de l’Université de Montréal
La collection


Quel est le rôle, dans la Cité, des chercheurs, des intellectuels,des professeurs, des universitaires en général ? Qui sont-ils etque font-ils exactement ? Quel a été leur parcours intellectuel ?La Collection « Profession » répond à ces questions.

Directeur de collection : Benoît Melançon

Autres titres disponibles au 1 er novembre 2010 :


www.pum.umontreal.ca
Copyright

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archivesnationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Brunet, Louis, 1954-
Profession, psychologue
(Profession)
Comprend des réf. bibliogr.

ISBN  978-2-7606-2104-6
ISBN  978-2-7606-2566-2 (ePub)

1. Psychologues. 2. Psychologie - Aspect social. I. Casoni, Dianne,1953- . II. Titre. III. Collection : Profession (Montréal, Québec).

BF75. B78 2009 150.92 C2009-941838-X

Dépôt légal : 3 e trimestre 2009
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
© Les Presses de l’Université de Montréal, 2009 ; 2010 pourla version ePub.

Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programmed’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pourleurs activités d’édition.
Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutienfinancier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).
Introduction



L a psychologie est non seulement une disciplinepluraliste, mais elle est aussi une professionpluraliste. En effet, l’une et l’autre se composent deplusieurs modèles scientifiques, de plusieurs conceptions de l’homme et de plusieurs théories qui ne sontpas toutes facilement conciliables.
Bien que certains grands psychologues, notamment Daniel Lagache (1949), aient tenté de lui trouverune dimension unifiante, il nous semble qu’en 2009,soixante ans après la tentative de Lagache, il vautmieux accepter sa pluralité et y voir une force que derechercher une forme d’unification qui serait forcément réductrice. En effet, nous croyons que la richesseet la fécondité de la psychologie tiennent davantagedans l’acceptation de ses multiples dimensions quedans les tentatives stériles de réduire les différencesde théories et de modèles. En réalité, il est bon pourune discipline ou pour une profession d’être capablede discussions et de contestations internes, ce que lamultiplicité des modèles permet.
Pour saisir la complexité de la profession depsychologue, il faut donc avoir au moins un aperçude sa pluralité et de sa situation dans le monde dessciences humaines. La pluralité de la psychologie n’est bien sûr pas étrangère aux multiples modèles et auxgrands débats présents dans les sciences humaines etsociales. Il n’y a qu’à penser aux oppositions entreles visions positiviste ou complexifiante de la psychologie, entre les modèles qualitatif et quantitatif de larecherche et entre les tenants des thérapies cognitive-comportementales, des thérapies psychanalytiques etdes thérapies humanistes. Le premier chapitre de celivre tentera brièvement de situer la psychologie dansles grands modèles de pensée énumérés plus haut afinde mieux comprendre un pluralisme qui pourraitsembler déroutant au néophyte et qui prendra ensuitetout son sens, nous l’espérons. Ce faisant, il faudrasituer, même sommairement, les différents modèlesde la science qui s’appliquent à la psychologie pourcomprendre la diversité des approches cliniquesdu psychologue praticien et les débats qui animentaujourd’hui cette profession.
Préambule
Pourquoi devient-on psychologue ?


P ourquoi devient-on psychologue ? Un clichépopulaire veut que la profession attire desgens qui veulent se comprendre eux-mêmes. Cetteboutade peut être une façon de dénigrer les psychologues en laissant entendre qu’ils ont eux-mêmes desproblèmes psychologiques. Cependant, le fond devérité de cette boutade révèle qu’en réalité les gensattirés par cette profession sont souvent des genssensibles, intéressés par les relations humaines, ayantun profond désir d’aider les autres et de soulager lessouffrances humaines. Bien entendu, cette orientation relationnelle vers la compréhension et l’aide nepeut que s’ancrer dans un désir de connaissance desoi pour se réaliser de façon authentique. Le «  gnothiseauton  » (connais-toi toi-même) inscrit sur le fronton du temple de Delphes s’incarne dans la professionde psychologue.
Pour chacun de nous deux, la décision « officielle »d’aller vers la psychologie s’est prise au cégep par larencontre avec des textes de Sigmund Freud lors d’uncours de philosophie. Ce fut à la fois la révélationdu fait qu’il y avait un sens profond aux conduites,souffrances et gestes humains et qu’il existait uneprofession qui s’intéressait de façon rigoureuse à ce sens profond de l’humain. Cette révélation esttombée dans un terreau fertile : chacun de nouss’intéressait déjà au « sens », à l’introspection et au« soin », au moins dans son sens symbolique.
C’est donc vers une formation universitaire enpsychologie que nous nous sommes dirigés pourpouvoir donner suite à notre désir de comprendreet d’aider sur le modèle que nous avions puisé dansles textes de Freud. Les trois premières années universitaires auraient facilement pu nous rebuter. Nos« idéaux » de psychologues cliniciens se confrontaientà une approche scientifique qui nous intéressait moinsque la pratique. Les cours de biologie, de statistiques,de perception, de neurophysiologie semblaient nelaisser que peu de place aux cours véritablement axéssur la pratique clinique de la psychologie. Puis undeuxième niveau de rencontres nous a finalementconfortés dans notre choix de cette discipline. Nousavons eu la chance de rencontrer de grands professeurs, cliniciens, qui ont marqué notre formation :les André Lussier, Gabrielle Clerck, Noël Maillouxont insufflé à notre passion le deuxième souffle quinous a conduits à la maîtrise, au doctorat, puis à desformations de psychanalystes.
Nous touchons ici à une caractéristique importante des professions comme la psychologie : lebesoin d’une formation approfondie allié à la nécessité de discuter régulièrement de son travail avec descollègues. Malgré une formation universitaire déjàchargée en séminaires, stages et internats, nous étionsconscients, nos collègues de promotion et nous, quela pratique de la psychologie clinique exigeait uneformation encore plus spécialisée. Voilà pourquoinous avons sollicité de la supervision auprès depsychologues plus expérimentés dès la fin de notreformation universitaire et ce, pour de nombreuses années. La nécessité de poursuivre sa formationclinique au-delà de la formation universitaire est certainement une caractéristique des psychologues quichoisissent de pratiquer la psychothérapie, surtout deceux qui optent pour des formes de psychothérapiebasées sur la relation. Dans notre cas, après avoirpratiqué la psychothérapie psychanalytique pendantplusieurs années, nous avons chacun de notre côtésenti le besoin d’entreprendre une psychanalysepersonnelle, expérience qui marque profondément lecours d’une vie.
Plus tard, après avoir complété nos recherchesdoctorales respectives, nous nous sommes orientésvers une formation à la pratique de la psychanalyse. Pour l’un, auprès de l’Institut psychanalytiquede Montréal et, pour l’autre, auprès de la CanadianPsychoanalytic Institute, Quebec English Branch,afin de devenir psychanalystes et de pratiquer lapsychanalyse. Ces instituts de formation font tousdeux partie de l’Institut canadien de psychanalyseet sont accrédités par l’Association psychanalytique internationale ; ils dispensent une formationde quatre ans qui est particulièrement exigeante,puisqu’elle comprend des séminaires hebdomadaireset des centaines d’heures de supervision.
Nos parcours de recherche nous ont conduits surdes chemins différents. Pour l’un, elle fut d’abordnourrie par la pratique avec des enfants psychotiques, alors que pour l’autre, ce fut la question de lastructure de personnalité des jeunes filles hébergéesdans les centres jeunesse. Nos intérêts de recherchese sont par la suite diversifiés et grandement développés ; parfois nous avons partagé des projetsd’écriture ou de recherche, d’autres fois nous avonscheminé chacun de notre côté. Il ne fait pas de doutetoutefois que c’est notre pratique clinique qui a agi comme carburant principal pour notre réflexionthéorique. Ce sont d’ailleurs souvent davantage lesdéfis, les impasses et les butées rencontrés dans notrepratique professionnelle que les succès qui stimulentnotre réflexion.
Notre entrée à l’université comme professeurs,pour l’un comme pour l’autre, a été consécutive à ceparcours de clinicien dans lequel la pratique a servide façon prédominante à nourrir notre recherche.Nous sommes aujourd’hui professeur et directeurdu Département de psychologie de l’Université duQuébec à Montréal (Louis Brunet) et professeure àl’École de criminologie de l’Université de Montréal(Dianne Casoni). Nous avons apporté dans ces lieuxnotre pratique et notre formation de cliniciens,motivés par la formation des futurs psychologues etcriminologues.
Selon nous, le défi majeur qui se pose à la recherche en psychologie à l’heure actuelle vient d’unetentation de réduction de la complexité de la psychéhumaine, cela dans le but de mieux contrôler lesvariables susceptibles de permettre de comprendrele fonctionnement de l’individu. Cette tentationprovient d’une certaine perspective scientifiquequi pose un problème épistémologique sérieux àla psychologie. En effet, ce type de recherche, quidoit réduire son champ d’observation, donc réduirela complexité de ce qui est étudié pour répondre àcertains critères de scientificité, est dite positiviste ,comme nous le verrons au prochain chapitre. Voilàpourquoi, au contraire, nous nous sommes tousdeux orientés vers la recherche qualitative qui, dansbien des cas, est la seule qui soit ad

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