Borduas
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Borduas , livre ebook

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Description

En 2015, la ville de Mont-Saint-Hilaire fête le 110e anniversaire de la naissance et le 55e anniversaire de la mort de Paul-Émile Borduas, que l’on peut vraiment qualifier d’enfant rebelle de Saint-Hilaire.
L’artiste, né au vieux village en 1905 dans une maison citée par la ville pour sa valeur historique, a quitté Mont-Saint-Hilaire pour New-York, puis Paris où il est mort en 1960. Son père possédait la première automobile du village. Il était conseiller municipal, marguillier et était très bon menuisier.
C’est de ce dernier que l’artiste tenait son talent qui l’amena à exécuter des sculptures «en bois de Saint-Hilaire». Mais Borduas fut avant tout un grand peintre toujours habité par la présence de ses parents et amis.
Paul-Émile Borduas réunissait, dans sa maison de Saint-Hilaire, de jeunes
disciples que l’on a appelé les Automatistes et avec lesquels il écrivit Refus Global un pamphlet qui créa une commotion au Québec et annonça la Révolution tranquille.
Pendant son exil aux États-Unis et en France, le peintre ne cessa d’écrire son ennui de sa terre natale et c’est à Mont Saint-Hilaire que ses cendres furent déposées en 1989.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2015
Nombre de lectures 2
EAN13 9782897262037
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

B OR DUA S LE REBELLE DE SAINTHILAIRE
PIERRE LAMBERT
BORDUAS LE REBELLE DE SAINTHILAIRE
Préface : André Michel
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Lambert, Pîerre, 1941- Paul-Émîle Borduas : le rebelle de Saînt-Hîlaîre  (Collectîon Proils)  Comprend des réérences bîblîographîues et un îndex.  ISBN pd numérîue : 978-2-89726-203-7  1. Borduas, Paul-Émîle, 1905-1960. 2. Automatîstes (Groupe d’artîstes). 3. Peînture uébécoîse - 20e sîècle. 4. Mont-Saînt-Hîlaîre (Québec) - Dans l’art. 5. Peîntres - Québec (Provînce) - Mont-Saînt-Hîlaîre - Bîographîes. I. Tître. II. Tître : Rebelle de Saînt-Hîlaîre. III. Collectîon : Collectîon Proils. ND249.B6L35 2015 759.11 C2015-940945-4
Pour l’aîde à la réalîsatîon de son programme édîtorîal, l’édîteur remercîe la Socîété de Développement des Entreprîses Culturelles (SODEC), le Programme de crédît d’împôt pour l’édîtîon de lîvres - gestîon SODEC. L’édîteur remercîe également le Gouvernement du Canada pour son aîde en regard du programme du Fonds du lîvre du Canada.
Marcel Brouet Édîteur 1325, boulevard du Bord-de-l’eau, Salaberry-de-Valleyield, qC J6S 0C7 Téléphone : 450 747-0676 marcel@marcelbrouet.com www.marcelbrouet.com Créatîon de la couverture et mîse en page : Alejandro Natan Révîsîon: Lorraîne Longtîn
Dîstrîbutîon : Messagerîes ADP* 2315, rue de la Provînce, Longueuîl (Québec), Canada J4G 1G4 Tél. : 450 640-1237 - Téléc. : 450 674-6237 www.messagerîes-adp.com * ilîale du Groupe Sogîdes înc. ilîale du Groupe Lîvre Quebecor Medîa înc.
Dîstrîbutîon pour la France et le Benelux : Pour tous les autres pays: DNM Dîstrîbutîon du Nouveau Monde Marcel Brouet Édîteur 30, rue Gay-Lussac, 75005, Parîs 1325, boulevard du Bord-de-l’eau, Salaberry-de-Valleyield Tél. : 01 42 54 50 24 Fax : 01 43 54 39 15 (Québec) Canada J6S 0C7 Lîbraîrîe du Québec Téléphone : 450 747-0676 30, rue Gay-Lussac, 75005, Parîs marcel@marcelbrouet.com Tél. : 01 43 54 49 02 www.marcelbrouet.com www.lîbraîrîeduuebec.r
Dîfusîon – Promotîon : r.pîpar@phoenîx3allîance.com
e Dépôt légal : 3 trîmestre 2015 Bîblîothèue et Archîves du Québec Bîblîothèue et Archîves Canada Bîblîothèue natîonale de France Tous droîts de reproductîon, d’adaptatîon et de traductîon înterdîts sans l’accord de l’auteur et de l’édîteur.
PRÉFACE
aul-Émile Borduas m’a toujours fasciné. Non seulement en raison de sa démarche P artistique, mais aussi pour ses actions. Sa volonté de confronter, de remettre en question les idées reçues m’a certainement stimulé dans mon chemin de vie. Agitateur dans les domaines artistique et socioculturel, il donna des cours à l’École du meuble de Montréal et tint des réunions régulières à son atelier. De plus, il participa à des débats, tant à Montréal qu’à Mont-Saint-Hilaire, son village natal. Sa passion de la recherche et de l’expérimentation, aussi bien dans le domaine de la peinture que dans celui des idées, devrait être un exemple pour beaucoup d’artistes.
Aujourd’hui encore, on se pose des questions quant à son influence sur l’art et la société : que serait-il advenu de la peinture, au Québec, si Borduas avait suivi les traces de son maître Ozias Leduc comme décorateur d’églises? Que serait le Québec sans le manifesteRefus globalqui est l’aboutissement de réflexions, d’échanges et de projets qui ont tenu les 16 signataires en haleine pendant plusieurs années ? Sa parution, le 9 août 1948, qui a eu l’effet d’une bombe au Québec, est une invitation à la créativité, au dépassement. Il dénonce également la situation sociale, politique et artistique. Picasso a dit : «Non, la peinture n’est pas faite pour décorer les appartements, c’est un instrument de guerre offensif et défensif contre l’ennemi.»Borduas avait compris bien avant tout le monde.
Le « mal aimé » qu’est devenu Borduas a certainement marqué mon implication hilairemontaise de façon indélébile. À ma manière et avec les moyens dont je disposais, moi, qu’une âme charitable a traité de «soldat inconnu de la culture» au Québec, j’ai voulu le réhabiliter et surtout protéger l’héritage de l’artiste.
Ma ville d’adoption ne disposant d’aucun lieu particulier pour mettre en valeur les œuvres et la mémoire des artistes qui en ont fait sa renommée artistique, j’ai incorporé, en janvier 1991, le Musée d’art de Mont-Saint-Hilaire. Ce dernier a ouvert ses portes en 1995. Les lettres patentes nécessaires à la constitution de l’organisme confirment bien ma ténacité à vouloir «mettre en valeur les précurseurs de la peinture moderne au Québec, plus précisément le groupe de Refus global
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et Paul-Émile Borduas. Explorer les courants actuels qui sont à l’avant-garde au niveau des arts visuels ».
En octobre 1998, j’ai mis en place la Fondation de la maison P.-É. Borduas et lancé une magistrale campagne de collecte de fonds, sous l’égide de Phyllis Lambert et Jean-Pierre Charbonneau. Nous avons pu l’acquérir officiellement, incluant du mobilier, en 2001. La même année, j’ai obtenu son classement comme bien culturel du ministère de la Culture du Québec. Aujourd’hui, la maison fait partie de la collection du Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire, comme il se nomme maintenant.
Ce livre, écrit par mon ami historien Pierre Lambert, s’inscrit dans une continuité de toutes ces entreprises pour perpétuer la mémoire de ce grand artiste. Le travail de Borduas et sa vision du Québec se situent, sinon hors du temps, du moins dans une perspective très longue, bien au-delà des bornes d’une vie ordinaire.
Merci Pierre Lambert.
André Michel Peintre-sculpteur Fondateur des musées de Mont-Saint-Hilaire Initiateur de l’acquisition des maisons P.-É. Borduas et Ozias Leduc
INTRODUCTION
e peintre Paul-Émile Borduas est l’un des artistes les plus importants de l’après-L guerre au Québec et l’œuvre qu’il a poursuivi à Montréal, New York puis à Paris jusqu’à son décès prématuré, en 1960, a considérablement modifié l’histoire de notre peinture.
À Mont-Saint-Hilaire, il occupe une place capitale et, avec son maître Ozias Leduc et le sculpteur muraliste Jordi Bonet, il est considéré comme l’un des trois artistes phares de la municipalité. Même si Borduas a passé les sept dernières années de son existence à l’extérieur du Canada, il a vécu plusieurs dizaines d’années à Mont-Saint-Hilaire dans la maison de ses parents et dans la sienne. L’artiste était donc bien ancré dans son milieu natal et l’abondante correspondance rédigée à New York et à Paris illustre à quel point le village et les amis hilairemontais lui manquaient.
Depuis l’époque de son décès, il y a cinquante-cinq ans, de nombreuses actions publiques ont souligné l’importance de l’artiste: citation de sa maison natale par la municipalité, classement, par le ministère de la Culture et des Communications du Québec, de la maison qu’il construisit sur les bords du Richelieu, nombreuses expositions au Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire sur l’artiste lui-même, mais aussi sur ses disciples automatistes, sur le manifesteRefus global, sur ses années new-yorkaises et sur son héritage. Récemment, la Société d’histoire de Belœil - Mont-Saint-Hilaire rendait également témoignage à Paul-Émile Borduas et à Ozias Leduc, et ce, sans compter les appellations de lieux publics en souvenir de l’artiste : rue Paul-Émile Borduas, circonscription électorale de Borduas et ainsi de suite.
Ces témoignages d’estime et de considération, qui se sont multipliés après le décès de Borduas, sont d’une certaine façon un hommage aux nombreuses références à Mont-Saint-Hilaire que l’artiste a semées dans son œuvre, aussi bien dans ses peintures figuratives que dans ses toiles abstraites.
Au moment où nous célébrons le cent dixième anniversaire de sa naissance et le cinquante-cinquième de sa mort, il est approprié de mettre en évidence les nombreux
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liens que Borduas entretint avec ses concitoyens et son environnement aussi bien lorsqu’il habitait son village que dans sa correspondance lorsqu’il était à l’étranger.
C’est aussi l’occasion de suivre le cheminement de l’artiste dans sa production picturale, depuis ses premiers travaux d’étudiant à l’École des beaux-arts de Montréal jusqu’à ses dernières peintures parisiennes, et d’apprécier la place qu’occupait le pays natal dans ses pensées.
PAULÉMILE BORDUAS ET SA FAMILLE
aul-Émile Borduas est né dans une famille dont les ancêtres sont maintenant Pbien connus. Le premier Borduas d’Amérique arriva en Nouvelle-France, en 1675, avec le régiment de Varennes. C’était un aide-chirurgien français prénommé Jean-François, originaire du département de l’Ain, dans la région Rhône-Alpes, à la frontière de la Suisse. Il sera à la source de la lignée des Borduas au Québec parmi lesquels on peut signaler François Borduas, de Saint-Marc, qui devint un très important manufacturier de rouets.
Le père de Paul-Émile, Magloire, était un personnage connu et respecté àSaint-Hilaire. Né à Saint-Charles-sur-Richelieu, il s’installa à Saint-Hilaire puis épousa, en 1898, la Belœilloise Éva Perreault. C’était un voiturier, un ferronnier et également un menuisier. Il occupa le poste de conseiller municipal du village et devint marguillier en 1942. Il décéda à Saint-Denis-sur-Richelieu en 1965.
On peut comprendre que Magloire Borduas, comme voiturier et ferronnier, fut le premier Hilairemontais à posséder une automobile; c’était un véhicule très primitif. Son fils Paul-Émile dira de lui, plus tard, qu’il était un sculpteur qui s’ignorait et que son travail à la hache était très habile, une affirmation corroborée par son frère Julien :
« Si je suis devenu un passionné de la belle nature, un menuisier qui peut manier le rabot, la scie et le marteau, c’est à lui que je le dois [...]. Voiturier et surtout menuisier expérimenté, il m’apprenait à manipuler les outils sans me blesser. »
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Figure 1. Maison natale de Paul-Émile Borduas, au 43, rue Saint-Henri à Saint-Hilaire, vers 1903. Paul-Émile n’était pas encore né. MAMSH,Saint-Hilaire et les automatistes, p. 4.
Figure 2. La maison natale de Borduas, apparence actuelle. Photo Pierre Lambert, 2015.
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