Chroniques d’Eastview : Recueil d’histoires orales de Vanier
130 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Chroniques d’Eastview : Recueil d’histoires orales de Vanier , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
130 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Nous espérons que ces chroniques vous toucheront ou vous feront rire autant que nous. En rendant publiques ces histoires, nous souhaitons perpétuer, à notre façon, la richesse du patrimoine oral du quartier Vanier.
Durant plus de dix ans, l’équipe du Muséoparc Vanier a interviewé des gens qui ont grandi à Eastview, comme se nommait Vanier avant 1969, pour recueillir leurs histoires.
Ces témoignages présentent une réalité inédite de ce bastion francophone, tout en donnant accès à un riche patrimoine : la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes et sa grotte, les cercles sociaux et les institutions, notamment l’Ordre de Jacques-Cartier (la Patente) et les premières écoles, les figures marquantes du clergé et la vie de quartier. Sans compter la défense de l’Hôpital Montfort, le grand héritage de Gisèle Lalonde et de ses fiers concitoyens et concitoyennes francophones.
Que de beaux et de merveilleux souvenirs me sont revenus en lisant les extraits d’entrevues et les anecdotes recueillis dans ce livre ! Mon frère Gérard et mes ami.e.s, Guy, Bernard, Diane, Rita, Paul, Robert, Léo, Richard, Raymond, Wilfrid et soeur Hélène m’ont fait revivre Vanier – ou Eastview – d’autrefois. Cette ville qu’on a bâtie tous ensemble. Cette ville qu’on porte en nous. Ce phare qui nous ramène toujours à bon port.
— Gisèle Lalonde
Nous espérons que ces chroniques vous toucheront ou vous feront rire autant que nous. En rendant publiques ces histoires, nous souhaitons perpétuer, à notre façon, la richesse du patrimoine oral du quartier Vanier.
Yanick Labossière est conservateur du Muséoparc Vanier, un musée communautaire de la Ville d’Ottawa. Les magnifiques dessins sont l’œuvre de l’illustratrice Alena Krasnikova.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 juin 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782895979449
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CHRONIQUESD’EASTVIEW Recueil d’histoires orales de Vanier
SOUS LA DIRECTION DE YANICK LABOSSIÈRE
Illustrations d’Alena Krasnikova Préface de Gisèle Lalonde
CHRONIQUES D’E A ST V IEW R ECUEIL D’HISTOIR ES OR A LES DE VA NIER
CHRONIQUES D’EASTVIEW Recueil d’histoires orales de Vanier
SOUS LA DIRECTION DE YANICK LABOSSIÈRE
Illustrations d’Alena Krasnikova Préface de Gisèle Lalonde
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada Titre : Chroniques d’Eastview : recueil d’histoires orales de Vanier / sous la direction de Yanick Labossière ; illustrations d’Alena Krasnikova ; préface de Gisèle Lalonde. Noms : Labossière, Yanick, éditeur intellectuel. Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20230163203 | Canadiana (livre numérique) 20230163467 | ISBN 9782895979432 (couverture souple) | ISBN 9782895979449 (PDF) Vedettesmatière : RVM: Vanier (Ottawa, Ont.)—Histoire—20e siècle | RVM : Vanier (Ottawa, Ont.)—Conditions sociales—20e siècle | RVM : Canadiens français—Ontario—Ottawa—Entretiens. Classification : LCC FC3099.O88 C47 2023 | CDD 971.3/8404—dc23
Nous remercions le Gouvernement du Canada, le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts de l’Ontario et la Ville d’Ottawa pour leur appui à nos activités d’édition.
Les Éditions David 269, rue Montfort, Ottawa (Ontario) K1L 5P1 Téléphone : 6136953339 | Télécopieur : 6136953334 info@editionsdavid.com | editionsdavid.com
Tous droits réservés. Imprimé au Canada. e Dépôt légal (Québec et Ottawa), 2 trimestre 2023
P
réf
a
c
e
Écrire une préface ? Moi ? À mon âge ? J’ai fait beaucoup de choses dans ma vie. J’ai été jusqu’au bout de mes rêves. Mais j’avoue que de rédiger une préface est une première pour moi. Les gens du Muséoparc Vanier doivent penser que je suis encore jeune pour m’accorder cet honneur et me coner une telle responsabilité ! On ne leur dira pas que je compte plus de quatre-vingts printemps… ce sera notre secret. Que de beaux et de merveilleux souvenirs me sont revenus en lisant les extraits d’entrevues et les anecdotes recueillis dans ce livre. Mon frère Gérard et mes ami.e.s Guy, Bernard, Diane, Rita, Paul, Robert, Léo, Richard, Raymond, Wilfrid et sœur Hélène m’ont fait revivre Vanier – ou Eastview – d’autrefois. Cette ville qu’on a bâtie tous ensemble. Cette ville qu’on porte en nous. Ce phare qui nous ramène toujours à bon port. Merci chères amies et chers amis ! Merci pour ces doux souvenirs « vaniérois » !
* * *
Mon mari Gilles et moi avions un chalet à Montpellier, dans la Petite-Nation en Outaouais. Nous y passions une bonne partie de
7
nos étés. Nous étions si bien là-bas avec nos trois ls, Richard, André et Guy. La parenté et nos amis nous visitaient régulièrement. On s’amusait comme des fous. Le temps s’arrêtait au chalet. L’été s’éternisait. Il m’arrivait parfois de rêver tout haut. « Et si nous déménagions ici pour y rester ? » que je demandais à Gilles. Il haussait les épaules sans me répondre. Il savait bien que je rêvais. Il savait bien que je ne pourrais jamais quitter Vanier et que je voudrais y retourner dès les premières couleurs d’automne et dès le premier vol d’outardes en route vers le sud. Gilles et moi sommes chanceux, nous avons beaucoup voyagé. Et c’était comme ça chaque fois, chaque endroit que nous visitions. Je rêvais tout haut d’un déménagement spontané, d’une nouvelle vie, d’un nouveau départ. Puis la réalité me rattrapait et j’avais hâte de rentrer chez moi, auprès des miens, là où je suis née, là où j’ai grandi, là où j’ai rencontré l’homme de ma vie, là où j’ai élevé ma famille, là où j’ai réalisé tous mes rêves et là où je vivrai mes derniers jours. Auprès des miens. À Vanier. Notre Vanier. Cette ville qu’on a bâtie ensemble. Cette ville qui nous habite. Ce petit coin de pays d’un mille carré qu’on veut toujours retrouver. Notre chez-nous. Notre phare.
* * *
Dans ce livre, je vous parle, notamment, de mes années à la tête du mouvement S.O.S. Montfort, ainsi que de l’Ordre de Jacques-Cartier, ou de La Patente comme on l’appelait. Mais j’ai une troisième anecdote à vous raconter. Une histoire que je n’ai jamais contée à personne. Il s’agit d’un court voyage qui
8
aurait pu coûter des milliers de dollars aux Vaniérois ! Je partage cette histoire avec vous aujourd’hui. C’était en 1987. J’étais maire de Vanier depuis près d’un an. Je ne me souviens plus si c’était le long week-end de la Fête du travail ou de l’Action de grâce, mais Gilles et moi avions décidé de passer ces trois jours de congé à New York. « Et si nous invitions Jean-Jacques [Gratton] à se joindre à nous ? ai-je demandé à Gilles. Ça lui ferait du bien de sortir un peu, ça lui changerait les idées. Il s’ennuie tellement de Cécile. » « Oui, bien sûr », m’a-t-il répondu. J’avais perdu ma grande sœur Cécile cinq ans plus tôt. Elle est partie trop vite ; pauvre Cécile, elle n’avait que cinquante-cinq ans. Son époux, mon beau-frère Jean-Jacques, siégeait avec moi au conseil municipal de Vanier. Il était l’échevin de son quartier. Ma sœur et lui adoraient New York. Les yeux de Cécile brillaient lorsqu’elle parlait de ses visites dans la « Grosse Pomme ». Donc lorsqu’on a invité Jean-Jacques pour cette visite à Manhattan, disons qu’on n’a pas eu à lui tordre le bras ! Il a accepté tout de suite, mais en sachant bien que New York ne serait jamais plus la même sans sa Cécile auprès de lui. Le premier soir là-bas, on a soupé au restaurant Carnegie, là où l’on préparait les meilleurssmoked meatau monde. Un jeune couple dans la vingtaine prenait place à la table derrière nous. Lorsque le serveur nous a remis l’addition, j’ai remarqué que ma bourse était au sol, près de ma chaise. Curieux, me suis-je dit, je l’avais pourtant accrochée à ma chaise. Elle était sûrement tombée sans que je m’en rende compte. J’ai vérié et mon argent, mes papiers et ma carte de crédit [personnelle] y étaient. Tout allait. Sauf que…
9
Quelques jours plus tard, de retour à l’hôtel de ville de Vanier, je reçois la visite dans mon bureau du directeur général de la Ville. Il a l’air bouleversé. — Comment a été votre voyage à New York ? me demande-t-il. — Bien, merci. On a eu du fun. — Peut-être trop de fun, laisse-t-il tomber. Vous et Jean-Jacques vous êtes payés une traite. — Que voulez-vous dire ? Alors il me tend un résumé des dépenses facturées à la carte de crédit de la Ville de Vanier. La facture s’élevait à des milliers et des milliers de dollars ! Ma bourse au plancher chez Carnegie m’est revenue en tête. Le jeune couple qui prenait place à la table voisine de la nôtre m’avait volé la carte de crédit de la municipalité ! Et les deux s’étaient eectivement payés une traite ! Ils avaient magasiné dans les e boutiques chics de la 5 Avenue. Ils avaient couché dans un cinq étoiles de Times Square et boué dans les plus grands restaurants. Ils ont été arrêtés quelques jours plus tard, toujours en possession de la carte de la Ville. On m’a dit qu’il s’agissait d’un couple de New York connu des policiers. Ces deux chenapans n’avaient jamais mis les pieds au Canada et n’avaient évidemment jamais entendu parler de la Ville de Vanier. Mais ils s’étaient payés tout un party à nos frais ! Sans cette arrestation, je ne suis pas certaine que les assurances ou la banque auraient remboursé ces milliers de dollars volés. Si ce couple n’avait pas été arrêté, j’aurais probablement été obligée de rembourser le tout de ma poche ! Parce qu’il n’était surtout pas question que je rele cette facture aux citoyens de Vanier. Pas une seule cenne noire ! J’aurais démissionné de la mairie plutôt que de faire une telle chose.
10
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents