D orphelin à Templier
205 pages
Français

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D'orphelin à Templier , livre ebook

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Description

Ce livre est un miroir que l'auteur nous fait de sa vie, de son ressenti. Abandonné à la naissance, il devient rectificateur chez Citroën, Policier, Maire-Adjoint, Templier …

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Informations

Publié par
Date de parution 26 août 2019
Nombre de lectures 20
EAN13 9782375040799
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jean LAURENT
D’Orphelin à Templier
Je suis un enfant de la guerre.
Je suis ŶĠ le ϯϭ août ϭϵϰϱ à l’hôpital BouĐiĐaut de Paris. Sur l’aĐte de ŶaissaŶĐe,il est ĠĐƌit Ƌue le tĠŵoiŶ de l’aĐĐouĐheŵeŶt était monsieur Célestin Jacquet, certainement un employé de l’hôpital. Le doĐuŵeŶt est sigŶĠ de la ŵaiŶ de MoŶsieuƌ Louis ème HEURLEY, membre du Comité de Libération du 15 aƌƌoŶdisseŵeŶt de Paƌis, faisaŶt foŶĐtioŶ d’OffiĐieƌ de l’état civil.
Je commence mon autobiographie en citant les deux noms qui représentent le début de ma vie. Ma mère génétique, elle, est iŶsigŶifiaŶte. Je sais juste Ƌu’elle est ŶĠe le Ϯ jaŶǀieƌ1919, Ƌu’elle deŵeuƌait à ChaŶtillLJ daŶs la SeiŶe et Ƌu’elle aǀait Ϯϲ ans au moment de ma naissance. Elle s’est ŵaƌiĠe à l’âge de ϭϴ ans le 24 avril 1937 avec Monsieur BRISSE Émile. Ils étaient Đultiǀateuƌs à AƌdeŶtes daŶs l’IŶdƌe. Loƌs de ŵa ŶaissaŶĐe, soŶ époux était prisonnier en Allemagne depuis plusieurs années, je Ŷe peudž doŶĐ pas ġtƌe soŶ fils…
Ma ŵğƌe a jouĠ à la jeuŶe fille des jaŵďes eŶ l’aiƌ, ouďliaŶt Ƌue soŶ ŵaƌi dĠfeŶdait la FƌaŶĐe ĐoŶtƌe l’oĐĐupaŶtallemand. Elle s’est fait engrosser par je ne sais qui… UŶ AlleŵaŶd, uŶ Américain (il y avait à Châteauroux une grande base américaine), un berrichon, un bon français, seule ma mère aurait pu dire quelles sont mes origines paternelles.
Dans les petits villages, tout se sait rapidement. Elle cacha sa grossesse afin de ne pas avoir les foudres de ses voisins et amis. 3
Mais les plus proches, mes futurs parents adoptifs ont su ce qui se passait. Quand la date de fin de grossesse fut très proche, ma génitrice prit le train pour la Capitale pour yaĐĐouĐheƌ… et eŶsuite elle ŵ’a aďaŶdoŶŶĠ, Đoŵŵe uŶ paƋuet de liŶge sale…
L’aĐte de ŶaissaŶĐe est ďieŶ pƌĠĐis, Đoŵŵe uŶe pƌeuǀe à Đhaƌge contre une mère indigne. Je suis né le 31 août 1945 à zéro heure 45, de Simone LAURENT et de père inconnu, donc reconnu par ma mère génétique sous soŶ Ŷoŵ de jeuŶe fille. Pouƌ elle Đ’est fiŶi, elle Ŷ’est plus Ƌue «l’autƌe». Place à présent au bonheur, place à la force de la bonté, je parle de ceux qui ont le droit d’ġtƌe ŵoŶ pğƌe et ŵa ŵğre, Monsieur et Madame MASSERON (Joseph et Alice) qui ont fait la démarche auprès de la Mairie du ème 15aƌƌoŶdisseŵeŶt de Paƌis de ŵe ƌĠĐupĠƌeƌ et de ŵ’Ġleǀeƌ. Ils avaient déjà deux filles, Georgette née en 1921 et Simone née en 1922. Ils Ŷ’ĠtaieŶt pas eŶ Ƌuġte d’eŶfaŶt, juste l’eŶǀie de faiƌe le ďieŶ.
La décision de me récupérer serait celle-ci : mon père connaissait bien «l’autƌe» puisƋu’ils ĠtaieŶt ŶĠs tous les deudž à AƌdeŶtes et Ƌu’ils avaient été voisins. Apprenant que celle-ci montait à Paris pour aĐĐouĐheƌ disĐƌğteŵeŶt, il se douta Ƌu’elle ŵ’aďaŶdoŶŶeƌait. Il 4
pƌit doŶĐ la dĠĐisioŶ de ǀeŶiƌ ŵe ƌĠĐupĠƌeƌ à l’hôpital et de faiƌe les démarches nécessaires pour me garder. Par la suite il se fâcha fortement avec «l’autƌe».
Sur la déclaration «d’adoptioŶ» en mairie, le petit Jean Laurent, est tout simplement un objet trouvé. Un an et un jour apƌğs, si peƌsoŶŶe Ŷ’est ǀeŶu le ƌĠĐlaŵeƌ, le paƋuet sale, l’oďjet trouvé, l’eŶfaŶt de la gueƌƌe, ƌesteƌa dĠfiŶitiǀeŵeŶt la propriété de Monsieur MASSERON. Malgré plusieurs dĠŵaƌĐhes d’adoptioŶ effeĐtuĠes les aŶŶĠes suiǀaŶtes, il Ŷe put oďteŶiƌ uŶ jugeŵeŶt d’adoptioŶ.
UŶ jouƌ, ǀeƌs l’âge de ϳ/ϴ aŶs, ŵa ŵğƌe ŵe deŵaŶde si je Ŷe tƌouǀais pas ďizaƌƌe Ƌue je Ŷe poƌte pas le ŵġŵe Ŷoŵ Ƌu’eudž. Je répondis que pouƌ ŵoi, ils ĠtaieŶt ŵes paƌeŶts, uŶ poiŶt Đ’est tout. Le ƌeste Ŷe ŵ’iŶtĠƌessait pas. C’est à Đette oĐĐasioŶ Ƌue ŵa ŵğƌe ŵ’edžpliƋue Ƌu’elle ĐoŶŶaissait ŵa ǀƌaie ŵğƌe, Ƌu’elle Ŷ’aǀait plus ďeauĐoup de ƌelatioŶ aǀeĐ elle, suite à ŵoŶ abandon à la naissance. Elle me demanda si je voulais faire connaissance avec «l’autƌe», ma réponse fut sans appel : NON! De ce jour-là, ma mère ne me reparla plus jamais de cet épisode de ma vie.
«L’autƌe», apƌğs ŵ’aǀoiƌ aďaŶdoŶŶĠ, Ġtait ƌepaƌtie pouƌ Ardentes, elle y retrouva son mari qui avait été libéré quelques ŵois apƌğs ŵa ŶaissaŶĐe, Đe deƌŶieƌ Ŷ’a doŶĐ jaŵais ĠtĠ ŵis au courant de mon existence. Elle est décédéele ϭϭ août ϮϬϭϳ. J’ai appƌis ďieŶ des aŶŶĠes apƌğs Ƌue j’aǀais uŶ deŵi-frère et une demi-sœuƌ. MoŶ deŵi-frère se surnomme Jean, comme moi, et ŵe ƌesseŵďleƌait Đoŵŵe deudž gouttes d’eau. Je Ŷe ĐoŶŶais pas 5
le prénom de ma demi-sœuƌ. JeaŶ seƌait ŶĠ eŶ ϭϵϯϳ et ŵa demi-sœuƌ eŶ ϭϵϯϵ. Ils Ŷ’appƌeŶdƌoŶt ŵoŶ edžisteŶĐe Ƌue fiŶ 2018 après le décès de leur mère, par le notaire de Châteauroux, lors de la succession.
Je suis eŶ possessioŶ de l’oƌigiŶal du ƌĠĐĠpissĠ d’oďjet tƌouǀĠ, Đe Ŷ’est pas uŶe iŶǀeŶtioŶ. Il est sigŶĠ paƌ uŶ lieuteŶaŶt de l’aƌŵĠefƌaŶçaise Ƌui faisait foŶĐtioŶ d’offiĐieƌ de l’Ġtat Điǀil, la guerre venait juste de se terminer, les employés territoriaux Ŷ’ĠtaieŶt pas tous ƌeŶtƌĠs des zoŶes de Đoŵďats ou de l’edžode, ou ŵalheuƌeuseŵeŶt toŵďĠs au Đhaŵp d’HoŶŶeuƌpour que le drapeau Français flotte encore sur notre pays.
PeƌsoŶŶe Ŷe ŵ’aLJaŶt ƌĠĐlaŵĠ uŶ aŶ et uŶ jouƌ apƌğs, j’auƌais pu croire que ma mère génétique me récupèrerait, mais que suis-je donc bête pour y avoir pensé un seul instant, je suis donc resté définitivement dans la famille MASSERON et pour mon plus grand bonheur que je vais vous faire découvrir tout au long de ce livre. Je pense que le jour où Joseph MASSERON fit la dĠŵaƌĐhe afiŶ de ŵe ƌĠĐupĠƌeƌ, j’aǀais uŶe ďoŶŶe Ġtoile au-dessus de moi et que celle-Đi ŵ’a pƌotĠgĠ et eŵpġĐhĠ d’ġtƌeplaĐĠ à l’AssistaŶĐe PuďliƋue et peut ġtƌe d’aǀoiƌ à faiƌe à plusieuƌs faŵilles d’aĐĐueil Đoŵŵe ŵalheuƌeuseŵeŶt Đ’Ġtait souvent le cas à cette époque.
ème Au début, nous habitions dans le 15 arrondissement de Paris, précisément au 13 quai de Grenelle, près du métro Bir-Akeim. Pourquoi nous étions sur Paris et non à Ardentes? Je ne l’ai jaŵais su et ŵġŵe deŵaŶdĠ à ŵes paƌeŶts pouƌƋuoi ils s’ĠtaieŶt ƌetƌouǀĠs à Paƌis et ĐoŵŵeŶt ils se soŶt ĐoŶŶus. 6
L’hLJpothğse la plus logiƋue, Đ’est Ƌu’à Paƌis, ils aǀaieŶt beaucoup plus de chance de trouver un emploi.
Joseph MASSERONĠtait d’oƌigiŶeberrichonne, né en 1888 à AƌdeŶtes daŶs l’IŶdƌe, apƌğs plusieuƌs petits ďoulots, il a tƌouǀĠ uŶe plaĐe de CoĐheƌs Chauffeuƌs de Voituƌe de PlaĐe, d’où l’histoiƌe de tadžis de la Marne dont je parle un peu plus loin. Marie MASSERONĠtait d’oƌigiŶe AǀeLJƌoŶŶaise ŶĠe eŶ ϭϴϵϮ à la Bastide d’AuďƌaĐ. Comme toute Auvergnate venant à la capitale, elle trouva un emploi de serveuse dans un grand café de Paris, tenu évidemment par des Auvergnats. Il y avait à Paris après la guerre beaucoup dAuvergnats qui tenaient des cafés « les bougnats » comme nous les appelions, car ils livraient du charbon en plus de leur activité de café/restaurant. Des gens très courageux, les sacs de charbonƋu’ils liǀƌaieŶt ĠtaieŶt louƌds, duƌs à poƌteƌ, ƋuaŶd ils terminaient leur journée, les bougnats étaient aussi noirs que le ĐhaƌďoŶ Ƌu’ils transportaient, leurs poumons devaient être encrassés par cette poussière, pas de masques pour se protéger, les conditioŶs de tƌaǀail Ŷ’ĠtaieŶt pas tƌğs réglementées, ou inexistantes. Le travail devait se faire, la santé passait après, heureusement cette époque est révolue.
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Àl’âge de ϯaŶs, pouƌ des ƌaisoŶs de saŶtĠ, j’ai dû Ƌuitteƌ Paƌis. Ma mère et moi, nous nous sommes retrouvés à habiter dans le Loiret, à Lailly en Val, au Hameau de Monçay où vivait une ƋuaƌaŶtaiŶe d’âŵes. Ma ŵğƌe aǀait ƋuittĠ soŶ tƌaǀail de seƌǀeuse Đhez les ďougŶats, afiŶ de ŵ’Ġleǀeƌ, ŵoŶ pğƌe ƋuaŶt à lui, était resté travailler chez Citroën, pour payer le loyer de l’appaƌteŵeŶt de Paƌis et la ŵaisoŶ Ƌu’il aǀait aĐhetĠ à MoŶçaLJ. Il paraîtƋue j’Ġtais ƌaĐhitiƋue, le ŵĠdeĐiŶ de Paƌis aǀait dit à ŵğƌe : « le petit, il faut l’eŵŵeŶeƌ à la ĐaŵpagŶe, siŶoŶ il ƌisƋue de ne pas vivre bien vieux ».J’ai eu dƌoit, peŶdaŶt plusieuƌs
aŶŶĠes à ďoiƌe de l’huile de foie de ŵoƌue et despiqûresà l’eau de mer.
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La ŵaisoŶ Ƌue ŵes paƌeŶts aǀaieŶt aĐhetĠe Ġtait à l’oƌigiŶe uŶ ancien café.D’apƌğs les aŶĐieŶs du ǀillage, il LJ a eu jusƋu’à sept
ĐafĠs daŶs le haŵeau, pouƌ uŶe tƌeŶtaiŶe d’âŵes. C’est diƌe Ƌu’ils Ŷ’ĠtaieŶt pas toujouƌs soďƌes à MoŶçaLJ… Les ďistƌots à Đette ĠpoƋue Ŷ’ĠtaieŶt pas Ƌu’uŶ lieu pouƌ ďoiƌe. Ils ĠtaieŶt aussi le lieŶ soĐial eŶtƌe les geŶs du haŵeau, l’eŶdƌoit où on apprend ce qui se passe autour de soi, dans les familles, l’eŶdƌoit aussi où s’ĠpaŶĐheƌ suƌ soŶ soƌt ou l’iŶǀeƌse, se faiƌe ĐoŵpliŵeŶteƌ. L’eŶdƌoit aussi où l’oŶ faisait des tƌaŶsaĐtioŶs entre paysans. Où les célibataires trouvaient aussi un peu de chaleur humaine et de ƌĠĐoŶfoƌt. Il Ŷ’LJ aǀait Ŷi eau suƌ l’Ġǀieƌ Ŷi électricité, donc pas de TSF, très peu de journaux. Une cabine publique qui se trouvait sur la place du hameau, pour passer des appels en passant par le standard PTT de Beaugency.
Pourquoi mes Parents avaient-ils acheté une maison dans le Loiret et en plus dans le hameau perdu de Monçay? Ils Ŷ’LJ aǀaieŶt pouƌtaŶt pas d’attaĐhe. PeƌsoŶŶelleŵeŶt, je Ŷe ŵe suis jamais posé la question, ni à mes parents ni à leurs deux filles 9
Georgette et Simone. Je pense qu’il fallait tƌouǀeƌ uŶe ŵaisoŶ pas trop chère, pas loin de Paris et ayant au plus près un moyen de transport pour venir de la capitale. Mon père travaillant eŶĐoƌe, Ŷ’aLJaŶt plus de ǀoituƌe, ils tƌouǀğƌeŶt Đet eŶdƌoit aǀeĐ le train à 9 kilomètres à Beaugency. De ce fait mon père pouvait nous rendre visite presque tous les week-end.
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