L écho du bâillon
140 pages
Français

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L'écho du bâillon , livre ebook

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Description

Clotilde et Livia ont cherché longtemps un lieu où les humiliations et la cruauté pouvaient être exprimées et entendues, où des esprits favorables à l’écoute et à la consolation seraient présents.


Décidant de trouver en elles-mêmes leur propre force de vie, l’élan patient et aventureux de la reconquête de leur être profond, elles se retrouvent à Limoges et établissent un pacte de soutien mutuel.


En toute sincérité, elles estiment avoir réussi leur résilience ; mais à quel prix ? Leur histoire n’est-elle pas un handicap pour accueillir des événements imprévus et faire des rencontres nouvelles... ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 juillet 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381535722
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’échodu bâillon
La SAS 2C4L— NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de productionparticipant à la réalisation de cet ouvrage nesauraient être tenus pour responsables de quelque manièreque ce soit, du contenu en général, de la portéedu contenu du texte, ni de la teneur de certains propos enparticulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ilsproduisent à la demande et pour le compte d’un auteur oud’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entièreresponsabilité.
Nicolette Ursule
L’échodu bâillon
Si l’on ne croit pas à la vie et à la liberté,on ne peut pas les défendre
Boualem Sansal, Le train d’Erlingen
J’ai voulu dire la vérité, sans cesser d’êtregénéreux(se)
Albert Camus
À Rachida Hamdam, musulmane vivant dans la banlieueparisienne, qui estime bien vivre en France et refuse de s’inventerun parcours de victime, qui défend la laïcité àla française et surtout les femmes victimes de violences. Ellea créé le mouvement des « résilientes ».
À toi, à vous les filles, les femmes, les adolescentsviolés, violentés sans compassion, sans écouteou si peu, inconsolables, inconsolé(e)s, qui n’onttrouvé personne pour les écouter, pour les rejoindre,les respecter et qui ont reconquis leur équilibre ensaisissant des bouteilles à la mer, jetées.
Pour vous toutes, et pour vous tous ce petit livre de douleurshumiliées, de colère et de tendresses méconnues,ce cri dont la résonance ne s’éteint pas.
Mes deux héroïnes ont cherché un lieu oùleur parole avait pu ou pouvait s’exprimer, un lieu oùla parole était écoutée sans être jugée,méprisée, rejetée. Ce lieu existe, en principeil est offert maintenant. Cet écrit n’ajoute rien àmon premier livre autobiographique, il ne fait que le corroborer etle confirmer, au moyen d’un récit englobant une partiefictive, mais il voudrait et espère exprimer surtout lesrésurrections possibles et jubilatoires aprèsl’abomination bâillonnée.
Sommaire
LIVREPREMIER
1 - Porter la plume sur laplaie……………………………….11
2 - Le drain dans laplaie……………………………….…….47
DEUXIÈMELIVRE
1 - Histoires de marbre etd’or………………………...……..79
LIVREPREMIER
1- PORTER la PLUME sur la PLAIE
AlbertLondres
19 mars 2019 à Limoges
Ce 19 mars2019, Livia commençait une correspondance suivie avec son amieClotilde habitant Châtellerault dans la Vienne (86). Les deuxfemmes avaient ébauché une amitié spontanéedès leur adolescence ; les relations s’étaientdistendues, étirées avec les différents choixd’études, le mariage de l’une, puis le mariageplus tardif de l’autre ; elles avaient cependant entretenuun contact très étalé dans le temps, mais sansfaille.
Quarante ansaprès, l’une divorcée et l’autre séparéeofficiellement, elles se retrouvèrent à Limogessans l’avoir réellement souhaité ;les contraintes des situations professionnelles, les contexteséconomiques, le soutien inconditionnel aux enfants étudiantsles ayant conduites à se retrouver, non pas par hasard, maispar la même recherche non verbalisée d’un lieu,d’un espace où la parole pouvait se libérer etêtre prise en compte. Elles s’étaient heurtéesdans un passé cuisant (années 70, 80, 90) tropproche encore, à des attitudes d’indifférence, àdes illusions d’aides, menées par des jeunes personnessoi-disant formées à cette tâche un peu rude desoutien aux femmes maltraitées, qui s’ennuyaient avecl’air du contraire auprès d’elles et bâillaientavec élégance dès qu’elles ouvraient labouche. Elles n’apportaient pas grand-chose, organisaient desréunions comme pour une kermesse où on venait acheterun peu de la souffrance des femmes qui s’étaient maldébrouillées avec les hommes !! Un journalisteconvoqué pour l’occasion, rédigeait un bonarticle aussitôt, louant le dévouement del’équipe-aidante ! Leur mérite étaitd’exister.
Seule, une avocatemotivée par le problème, et dont elles s’étaientcommuniqué les coordonnées s’efforçaitavec conviction et efficacité de dénicher des abris etde planifier des solutions mère-enfant. Le constat dessimulacres de soutien les avait fait souffrir profondément,les incitant à se replier sur elles-mêmes, ce quiparadoxalement avait facilité leur rapprochement mutuel, commesi l’une pressentait que l’autre avait quelque chose àlui dire de proche, de semblable, car une amitiéintuitive et chaleureuse les liait maintenant.
Le 19 mars 2019
Ma Clotilde, mon amie, pour toi, mamodeste odyssée citadine,
Pourquoi lescirconstances, se sont-elles confondues, engrenées, pour queje sois obligée de traverser une grande partie de la ville àpieds ?
Il a fallu unecoïncidence de faits évidente, imparable, m’obligeantà faire ce long trajet à pieds dans des boots fauvesqui me font mal aux orteils, un affreux mal aux pieds. Circonstanceaggravante, les talons de ces boots sont très durs et frappentle sol avec un bruit métallique semblable à celui desbouts ferrés d’autrefois, impossible de passerinaperçue. Je déteste me faire remarquer de cettefaçon, comme si je sonnais du clairon pour annoncer monpassage, la honte ! Heureusement, les rumeurs du trafic etl’indifférence des passants composaient ce soir-làune épaisseur cotonneuse, une sorte de molleton ambiantrendant mes pas sonores assimilables à la masse indistincte,et fondus en elle.
Pourquoi ai-jedû marcher, au lieu de passer d’une voiture à uneautre, avec aisance et efficacité ? Mon projet departiciper à deux réunions successives trèséloignées géographiquement l’une del’autre, était réalisable à condition queles voitures soient au rendez-vous, ce qui est possible neuffois sur dix.
Cette fois-ci,la défection, la défaillance des voitures a étéflagrante (il s’agit là d’un raccourci pour éviterde blâmer les conducteurs), je crois bien, non, je suis sûre,que la deuxième collègue m’a oubliée, ellea tellement d’engagements qu’elle s’y perdparfois ! Bon ! qu’en déduire ? Jene pouvais compter que sur mes pieds, eux parent à toutlâchage ; je dois mieux les traiter, prendre soin d’euxqui me portent patiemment depuis si longtemps, qui ont enduréavec indulgence des prisons de cuir raides et contraignantes àtel point que l’un de mes orteils (le petit à côtédu gros) a échappé de justesse à l’exclusion !N’ayant plus sa place, il s’est mis à chevaucherson voisin tout en se hérissant d’une vilaine bosseviolacée et révoltée – je crains que ledommage soit irréversible – il était évidentque je devais intervenir au moyen d’une bonne crème etd’une paire de babouches en cuir souple décoréesde fleurs aux couleurs vives ! Améliorationtemporaire ! Grâce à ce temps de détentebienheureux, j’ai compris instinctivement qu’il mefallait marcher plus souvent, mais pourquoi marcher quand on peut sefaire conduire, qu’en penses-tu ?
« Jemarche, donc je pense » a écrit Pascal Picq. Etça sonne juste, a ajouté mon inconscient à touteallure.
Cette phrase mesemble trop brève pour ne pas être nourrie de sens. Jecesse de marcher un instant – marcher, pourquoi – ?
Pour faire lescourses alimentaires nécessaires au sens large du terme, àma vie quotidienne, pour nourrir mon esprit de la présence detous ces êtres humains croisés ou suivis, de leurva-et-vient incessant ; ils ont l’air de savoir oùils vont, et ils y vont rapidement.
Pourredécouvrir la ville, les beaux quartiers, les jardins, leséglises, le vieux Limoges, les ponts, les commerces ?
Pour mobilisertout mon corps ?
Marcher, pourtraverser ce monde, humaine au milieu d’humains ?
Marcher pourrencontrer un autre humain ? Je reviens au livre dupaléoanthropologue nommé dans ce texte.
Marcher pour mefuir ? Non, je ne me fuis pas, je m’aime bien, j’aide l’estime pour moi.
Pour me sentirvivante, certes oui, pour lever la tête, les yeux vers lesétoiles qui commencent à frémir dans le bleu dusoir, un court instant, car les trottoirs bossel&#

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