La gymnastique, du prestige à l oubli
86 pages
Français

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La gymnastique, du prestige à l'oubli , livre ebook

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Description

Ancienne membre de l'équipe de France de gymnastique artistique féminine, Carole Micheli lève le voile sur ce sport, mal connu du grand public. Au fil des pages, elle nous retrace sa carrière, débutée à l'âge de 3 ans. Elle partage avec nous, ses entrainements, ses compétitions, ses voyages et ses questionnements quant à ce qu'elle a enduré pour parvenir au haut-niveau... Elle évoque également ses difficultés scolaires et les problèmes de santé auxquels elle a été confrontée. Ce livre est tout simplement une première dans le monde la gymnastique car jamais personne n'avait encore fait découvrir l'envers du décor de cette discipline, tellement exigeante.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2015
Nombre de lectures 8
EAN13 9782304034257
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La gymnastique, du prestige à l oubli


Carole Micheli

Éditions Le Manuscrit 2015
ISBN:9782304034257
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
La gymnastique, du prestige à l’oubli  : l e témoignage unique d’une gymnaste de haut niveau.
 
Le jeu en vaut-il la chandelle ? Dès l’âge de trois ans, Carole Micheli est entraînée pour parvenir aux sommets de la gymnastique de haut-niveau. Pendant quatorze ans, entraînements et compétitions se succèdent à une cadence effrénée. La jeune gymnaste voue sa vie à l’excellence sportive et à une carrière d’exception qui laisse peu de place au quotidien d’une adolescente ordinaire. Longtemps membre de l’équipe de France de gymnastique artistique féminine, de 1987 à 1991, elle lève aujourd’hui le voile sur les coulisses d’un sport qui ne cesse de faire rêver le grand public.
 
La gymnastique, du prestige à l’oubli est un témoignage unique dans le monde de la gymnastique qui révèle l’envers du décor d’une discipline aussi fascinante qu’exigeante.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

A ceux et celles qui ont croisé
un jour ma route
 
 
Chapitre 1
 

 
En tant que parent, je suis amenée à faire des choix pour mes enfants. Je ne suis pas toujours sûre de faire les bons. La plupart du temps, je me dis qu’il vaut quand même mieux faire un choix que ne pas en faire du tout, tout simplement pour ne pas regretter ensuite. Mais, il y a une chose pour laquelle je suis convaincue et sur laquelle je ne reviendrai jamais : je ne ferai pas faire du sport de haut niveau à mes enfants. En tout cas pas un sport où le haut niveau se vit durant l’enfance et l’adolescence.
Vous pouvez me trouver bien sûre de moi et vous aurez raison. Mais ce qu’il faut que vous sachiez c’est que cette décision ne m’est pas tombée du ciel un beau matin. Elle vient simplement du fait que, de l’âge de 11 à 17 ans, j’ai été gymnaste de haut niveau et que j’ai donc matière à débattre sur le sujet.
L’histoire que je vais vous raconter maintenant est la mienne. Elle ne reflète pas forcément la réalité de toutes les gymnastes de mon époque mais je pense qu’elle s’en approche grandement. Et malgré toutes les années qui sont passées, je crois même que je peux dire que mon vécu est quasi identique à celui des gymnastes d’aujourd’hui.
 
Lorsque je me suis décidée à écrire ce livre, j’ai d’abord voulu qu’il soit une sorte de guide pour celles et ceux qui font du sport de haut niveau, ou qui prévoient d’intégrer un centre d’entraînement de haut niveau. Je voulais permettre à ces enfants ainsi qu’à leurs parents de se préparer autant que possible à cette vie si particulière et unique, en les éclairant sur ce qui les attend. Puis, je me suis rendue compte, à la suite de recherches sur le net, que jamais personne auparavant n’avait partagé sa carrière de gymnastique et qu’il était peut-être temps que le grand public connaisse l’envers du décor de cette discipline, au sens large du terme.
Je vais, donc, vous raconter comment j’ai vécu mes victoires, mes défaites, mes blessures, mes voyages et bien d’autres choses… Il m’arrivera parfois de porter un regard critique et de me poser des questions notamment sur les incidences de ce sport sur la santé. Mon objectif n’est pas d’apporter des solutions toutes prêtes car il me faudrait pour cela une baguette magique ! J’espère plutôt vous faire ouvrir les yeux sur ce qu’engendre une carrière de haut-niveau dans le monde de la gymnastique.
Je ne vais à aucun moment bannir cette discipline. Je ne suis pas portée par un quelconque désir de vengeance. La gym reste pour moi l’un des plus beaux sports au monde. Je souhaite seulement partager avec vous mon constat. Je tiens à dire que je ne compte pas, non plus, faire le procès des personnes qui m’ont encadrées et entourées durant ma carrière. Que ce soit ma famille, mes entraîneurs, les autres gymnastes ou bien moi, nous n’avons été que des “victimes” du système du sport de haut niveau. Nous avons tous cru, au moment où les choses se sont déroulées, que nous faisions les bons choix. Certains le croient encore, certainement parce qu’ils font toujours partie du système. Pour ma part, avec le recul, je peux regarder sereinement en arrière et analyser ce que j’ai vécu.
 
Avant tout chose, j’aimerais brièvement aborder certains points sur des thèmes que l’on retrouvera tout au long de cet ouvrage.
Tout d’abord, la silhouette. Il faut savoir que lorsque l’on veut devenir une gymnaste de haut-niveau, le fait d’être vigilante quand à son poids s’impose à nous. Il nous faut être légères, souples et musclées à la fois pour pouvoir exécuter des acrobaties. Cela fait partie du décor. Les entraîneurs n’ont même pas besoin de nous le demander, nous savons, toutes, que grossir sera un problème pour progresser et sera mal vu par l’entourage sportif. Idem pour les assouplissements et la musculation. Nul ne se permettra jamais d’émettre l’idée qu’il ne faut pas en abuser. Au contraire, au plus vous progressez, au plus on vous demande d’être souple et athlétique.
Il faut savoir, ensuite, que la scolarité passe au second plan tout comme les loisirs. Arrivée à un moment, la gymnaste s’entraîne tous les jours sauf le dimanche et elle a souvent des compétitions le week-end. Autant dire que cela laisse peu de place à autre chose. Elle est coupée du monde dit “normal” et ne le retrouve qu’à l’arrêt de sa carrière.
Enfin, vous vous rendrez compte que dans ce sport si unique, certaines choses sont verbalisées alors que d’autres pas. Par exemple, les coaches ne mettent pas de mots sur la cadence des entraînements ou encore les difficultés morales de l’enfant. En revanche, ils font souvent croire aux parents que leur enfant est unique et qu’il parviendra au sommet de ce sport. Alors aveuglés par l’éclat des médailles, les parents acceptent tout, même si cela a une incidence sur la santé et la scolarité de leur chère tête blonde.
 
Pour ne pas vous laisser dans le flou et pour que vous puissiez, d’ors et déjà, vous faire une idée de ce que vit une gymnaste au quotidien, je vais vous évoquer une séance d’entraînement type. Tout d’abord, il y a l’échauffement, selon les clubs et les entraîneurs, il se fait seul ou en collectif et parfois en musique. Il dure entre 10 et 20 minutes et permet de préparer notre corps. Puis, nous nous exerçons aux différents agrès. Nous répétons généralement les mêmes mouvements mais parfois nous apprenons de nouveaux éléments. Enfin, nous faisons de la musculation et/ou des étirements.
Tout au long de ma carrière, j’ai connu divers types d’échauffement. Deux d’entre eux m’ont particulièrement marquée, celui qui débutait par un footing de vingt minutes et celui en musique. J’ai toujours trouvé le premier difficile. Certainement parce que je déteste courir. Je peux même dire que j’en ai horreur. J’ai toujours vécu cela comme une contrainte et non comme un plaisir, alors forcément… En plus, nous faisions ce mini footing sans aucun échauffement préalable de nos articulations. Cela était d’autant plus pénible.
Nous n’aimions tellement pas cela que, la plupart du temps, sans que nos entraîneurs ne le sachent (enfin je crois), nous ne faisions pas le tour du quartier comme prévu. Soit nous prenions un raccourci à travers les immeubles environnants soit, encore mieux, nous nous cachions à proximité du gymnase en attendant le moment propice pour rejoindre nos coaches. Nous faisions en sorte de paraître essoufflées, le visage rougi par quelques habiles frottements sur nos joues. Quand on trouvait un point d’eau, on se mouillait aussi pour faire croire qu’on avait transpiré.
Pendant le temps prévu au footing, nous discutions de choses et d’autres. Nous inventions aussi des chansons sur nos entraîneurs, pas toujours gentilles. Tout cela pendant, qu’à tour de rôle, on guettait l’éventuelle arrivée d’un coach venu vérifier si l’on courait. Nous étions très fortes à ce jeu là et, la plupart du temps, nous étions toutes de mèche. Quelquefois, par peur d’être démasquées, certaines préféraient prendre le parcours prévu.
Quand j’y repense, je me demande comment nos entraîneurs ont fait pour ne jamais voir la supercherie ! Ils devaient savoir que parfois on ne courait pas mais se doutaient-ils des stratagèmes que nous mettions en place pour courir le moins possible. En écrivant ces lignes, je me prends à sourire. C’était le seul moment, finalement, où n’étant pas sous surveillance, nous pouvions braver les interdits.
Mais, je

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