Le cul entre deux chaises
61 pages
Français

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Le cul entre deux chaises , livre ebook

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Description

Sabrina est une passionnée par l'écriture. Ce livre autobiographique J'ai le cul entre deux chaises, revient notamment sur sa double culture, son appartenance à deux mondes totalement différents, sa quête d'identité depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte en passant par l'adolescence. Elle a tenu à expliquer dans les détails, le "comment vit-on le fait d'être de double culture", un peu schizophrène, un peu coupable aussi parfois aux yeux des autres. Au quotidien, elle est amenée à rencontrer des personnes de différentes cultures, d’origines qui ne se sentent pas à l'aise dans la société française même s'ils y sont nés pour la grande majorité. C’est ce mal être qu’elle a voulu expliquer dans cet ouvrage non complaisant qui pointe du doigt les incohérences d’une société en mal d’intégration de ceux qu’on nomme "double culture"…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 septembre 2015
Nombre de lectures 5
EAN13 9782359300888
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0480€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection
UN AUTRE REGARD
LE CUL ENTRE DEUX CHAISES
Sabrina BENALI
J ai le cul entre deux chaises - Droits r serv s.
ISBN : 978 -2 -35930 -088-8
SARL Les points sur les i ditions
16 Boulevard Saint-Germain
75 005 Paris
Tel : 01 60 34 42 70 - Fax : 09 58 00 28 67
www.i- editions.com
Droits de traduction et reproduction pour tous pays. Toute reproduction m me partielle de cet ouvrage est interdite sans l autorisation de l diteur. Les copies par quelque proc d que ce soit constituent une contrefa on passible des peines pr vues par la loi du 11 mars 1957 sur la protection litt raire.
Aux quatre points cardinaux de ma vie ; Papa, Maman, Racim et Na ly. Merci d avoir syst matiquement tout mis en uvre afin que mes r ves se r alisent...
Yamina, la seule personne qui a oubli d tre m chante avec moi.
Merci de m avoir toujours prot g e m me quand je ne le m ritais pas...
Yassine, Horiya, Yasmina, Amel, Thomas, Kamel, Myriam, Na ma, Camille, Karim, Brahim...
tous ceux dont je n ai pas la force d crire le pr nom...
1 re Partie
Ma double culture et moi
Chapitre 1
L enfant et sa double culture
Avoir le cul entre deux chaises, c est une expression populaire, enfin populaire tout est relatif. Je m appelle Sabrina, j ai vingt-trois ans et je pense, enfin les gens pensent que j ai le cul entre deux chaises. Les chaises en question seraient la France, pays qui m a vu na tre et grandir et l Alg rie, pays dont sont originaires mes parents, mes grands-parents, mes arri res grands-parents, j en passe et des meilleures.
Le jour o j ai pris conscience de cette double culture c est lorsque l arbitre a siffl la fin du France-Br sil le 12 juillet 1998. J ai surtout pris conscience d une chose incroyable : cette coupe repr sentait la victoire de tout un peuple, j ai compris que m me lorsqu on ne se ressemblait pas nous tions semblables, que nous tions fran ais.
Ce peuple c tait mon p re, mon fr re, ma s ur, ma m re, mais galement mes voisins portugais et leurs enfants franco-portugais ou mes voisins marocains et leurs enfants franco-marocains. Finalement, j avais compris que cette coupe tait moi, qu ils avaient gagn pour eux, mais surtout pour nous. J ai dr lement appr ci et j tais fi re d tre fran aise. Voil , j avais 8 ans et c est ici que commence l histoire de ma qu te d identit .
***
L Alg rie j y suis all e chaque ann e depuis ma naissance, la m me p riode; les grandes vacances d t . Tant t en avion, tant t en bateau. Je n aimais pas y aller, je n aimais pas prendre le bateau, ni l avion d ailleurs et je ne comprenais pas pourquoi nous n avions pas le choix. Avec les ann es j ai nourri une certaine amertume envers ce pays, le pays o j avais tout le reste de ma famille, o j avais galement ces fameuses racines, ce pays o les gens me ressemblaient beaucoup plus physiquement mais que je ne comprenais tout de m me pas. Je ne comprenais ni leur langue mis part quelques phrases ou expressions, ni certains de leurs agissements mais j tais condamn e devoir les comprendre t t ou tard parce qu ils taient et sont toujours d ailleurs mes semblables.
La France, je l aime particuli rement m me si elle a tendance me rejeter derni rement moi et ma culture arabo-musulmane, en parlant de cela, je ne suis m me pas de culture arabo-musulmane...Je ne sais m me pas de quelle culture je suis d ailleurs, peut tre qu apr s tout mon cul est bien entre deux chaises...
Revenons cette France que j aime particuli rement, mais qui ne me le rend pas forc ment. Plus jeune, je pensais que la vie tait comme ce jeu la f te foraine qui consiste gagner tous les coups un gros ours en peluche. Je suis tomb e de haut quand je me suis rendu compte qu part t en donner des coups et pas des moindres et bien la vie ne te rendait pas souvent service.
La France est un pays g nial, je l ai toujours dit, je le pense toujours et j aimerais beaucoup pouvoir y couler des jours paisibles mais, car il y a toujours un mais, j ai appris derni rement relativiser et je sais d sormais que tout ne se passe pas comme pr vu.
En France, j ai bien peur de ne plus m y sentir mon aise et ce n est ni de la faute des politiciens ou de leurs diff rentes politiques discriminatoires, ni de la mienne. J en veux un peu tout le monde parce que je n ai pas envie de d nigrer mon pays. J en veux tout le monde parce que j tais une enfant tr s panouie, ce pays m a tout donn tant gamine mais il me reprend le double des quantit s pr sent. J esp re seulement que c est pour redistribuer toute cette joie d autres petites Sabrina quelque part dans les cours de r cr ation.
Pour me rassurer, j ai tent de trouver un coupable pour justifier toutes mes erreurs, en vain, je crois qu il n existe pas ou peut tre sont ils trop nombreux pour pouvoir en d signer un en particulier.
Enfant tu es totalement inconscient, tu vis au jour le jour, tu penses pouvoir devenir grand reporter ou pilote de ligne sans fournir trop d efforts. Moi j ai toujours voulu tre journaliste et quand l cole ils nous ont propos des ateliers "journalisme , ce fut une r v lation, j tais tellement excit e l id e de d couvrir des miettes de cette profession. Mais l activit fut d programm e sans aucune explication videmment... Je ne sais pas pourquoi j avais cette forte envie de devenir journaliste, l poque je disais "grand reporter . Je me souviens seulement que tout le monde trouvait a particuli rement ambitieux alors j y ai cru longtemps, j y crois encore d ailleurs, c est dire les s quelles psychologiques qui sont mes trousses...
Avec les ann es on prend du recul, le "tout faire tout de suite qui est l gion en cole primaire ne fonctionne plus.
On ne veut plus faire de projets pour l avenir puisqu on finit par admettre qu ils sont soit irr alisables, soit partis en fum e un peu plus t t, envol s les beaux projets. Oui, g n ralement, nous avions vu trop grand, pouss s par une mentalit qui revendique son "impossible n est pas fran ais . Mais quand tu finis par avoir pour seul ami l chec, m me la grande France ne peut y rem dier. Oui cette m me France qui nous enseigne tort et travers le r ve am ricain la sauce bourguignonne : voir grand et beau, voir la vie en rose comme dith Piaf. Non plus personne n est l . Et toi tu es perdu.
Mes premi res ann es dans le cursus de socialisation de l enfant, je n tais ni fran aise, ni alg rienne, je ne me posais pas la question, j tais juste Sabrina et j aimais beaucoup crier apr s les dindons du poulailler d un restaurant dans lequel nous allions de temps en temps avec mes parents.
Le moment o je comprends que la France, mon pays, est champion du monde, c est tout un flot de sentiments qui me traverse l esprit. Moi, j ai 8 ans et des poussi res, je ne comprends pas trop ce qu il est en train de se passer m me si je suis parfaitement consciente qu un truc immense se profile l horizon.
Mon p re est super heureux, il d cide de nous emmener en centre-ville pour f ter a, je suis super heureuse aussi, mais je ne sais pas vraiment pourquoi, mais comme tout le monde l est pourquoi pas moi. Je connais vaguement Zinedine Zidane, je sais qu il a cop d un carton rouge durant le match face l Arabie Saoudite, je sais aussi qu il vient de marquer deux buts et de donner la France une coupe du monde, mais je ne sais pas encore que Zinedine Zidane est comme moi ; il est n en France de parents alg riens. Je prends vite conscience en voyant les gens l aduler la t l que Zinedine Zidane tait d sormais une personne que je me devais de conna tre. Quelques jours seulement apr s cette victoire, nous partons comme chaque t en l Alg rie avec mes parents. videmment, je ne comprends pas tr s bien l arabe, mais je tente de d chiffrer certaines conversations, et je comprends rapidement que tout le monde f licite mon p re pour la coupe du monde remport e par la France ! videmment, je suis un peu paum e : mon p re aurait-il donc gagn la coupe du monde sans m me avoir disput un seul match ?! Non, seulement, mon p re est franco-alg rien et est donc directement concern par cette victoire, "c est un alg rien qui vous a donn la coupe ! disaient-ils tous en parlant de Zidane.
Mais comment un alg rien peut-il jouer en quipe de France ? Pourquoi ne joue-t-il pas en quipe d Alg rie ? Toutes ces questions restaient videmment sans r ponses puisque je ne les posais pas. Mes oncles me f licitaient galement pour la coupe "mabrouk la coupe du monde Sabrina mabrouk ! . J avais envie de leur hurler "Non je n ai rien fait, ce n est pas moi qui ai gagn cette coupe, arr tez de d conner ! mais je ne l ai pas fait. J ai modestement accept cette victoire au nom de tous mes compatriotes fran ais. J tais contente, mes oncles aussi et je pouvais aller faire trempette dans les plages bond es de la c te est alg rienne.
Aujourd hui, j ai quelques moments de doute, je ne sais pas si j ai le droit de me revendiquer Fran aise ou Alg rienne, alors je me pose des questions, des tas de questions sur ce que j aimerais tre, sur mes pr f rences. Plus jeune, ces questions qui me hantent d sormais l esprit ne se posaient pas, jamais. J tais Sabrina, j allais l cole tudier l histoire de France, la grammaire, l orthographe, j tais d ailleurs excellente en orthographe, j avais tout le temps des 20/20 en dict e et les professeurs taient dr lement fiers de moi quand ils me rendaient mes devoirs. Ces professeurs ne m ont jamais fait ressentir que j tais diff rente des autres cause de mes origines ou encore que j tais au dessus de mes petits camarades parce que mes r sultats scolaires fr laient la perfection. Nous tions tous trait s de la m me fa on, nous recevions tous les m mes compliments, les m mes punitions lorsque nous bavardions un peu trop.
Ils ne m ont jamais fait ressentir que je devais bosser deux fois plus que mes cam

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