Serge Savard, canadien jusqu'au bout

Philippe Cantin

Description

Depuis ses premiers matchs disputés sur une patinoire de fortune à Landrienne, en Abitibi, où il a passé son enfance, Serge Savard a été animé par une seule passion: celle du hockey. Dans ce récit biographique, l’athlète et homme d’affaires qui a évolué au sein de l’organisation du Canadien de Montréal pendant 33 ans nous entraîne dans les coulisses d’une carrière plus grande que nature. Sous la plume habile du journaliste Philippe Cantin, il revient sur les moments forts, les hauts comme les bas, qui l’ont façonné comme joueur – de ses années d’apprentissage en tant que recrue jusqu’à sa retraite du Canadien – et, plus tard, comme directeur général du club. Cet ouvrage captivant et abondamment documenté dresse le portrait de la riche histoire du hockey au Québec à travers la vie d’un homme qui en a été l’un des témoins les plus privilégiés.

Informations

• Publié par: KO Média/KO Éditions inc.
• Date de parution: 09 octobre 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782924965184
• Langue: Français

Extrait

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Serge Savard : Canadien jusqu’au bout / Philippe Cantin.
Noms : Cantin, Philippe, 1959- auteur.
Identifiants : Canadiana 20190032065 | ISBN 9782924965146
Vedettes-matière : RVM : Savard, Serge, 1946- | RVM : Canadiens de
Montréal (Équipe de hockey) | RVM : Hockey—Défenseurs—Québec
(Province)—Biographies. | RVM : Directeurs sportifs—Québec
(Province)—Biographies.
Classification : LCC GV848.5.S345 C38 2019 | CDD 796.962092—dc23
Directrice éditoriale : Sophie Banford
Éditrice : Mélanie Roy
Conception graphique : Marie-Michèle Leduc
Montage : Laurence Fontaine
Coordination de production imprimée : Louise Côté
Photo de l’auteur : Marjorie Guindon
Révision linguistique : Véronique Boily
Correction d’épreuves : Sylvie Saulnier
Remerciements
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Distribution au Canada
PROLOGUE
1650, boulevard Lionel-Bertrand
Boisbriand (Québec) J7H 1N7
450 434-0306

AVANT-PROPOS
Autour d’un repas, en m’écoutant raconter un épisode de ma carrière de joueur ou de directeur général du Canadien, des amis m’ont souvent demandé si je regrouperais un jour mes souvenirs sous forme de livre. Ma réponse, toujours la même, les décevait un peu : je ne sais pas !
D’un côté, l’idée de faire le récit de mon parcours dans le hockey me tentait. Depuis mon enfance en Abitibi, j’ai eu la chance de vivre des expériences formidables grâce à ce sport, qui a été un des points d’ancrage de ma vie. Alors, pourquoi ne pas les partager avec des lecteurs ?
En revanche, j’ai toujours su que pareil exercice me forcerait à remettre certaines pendules à l’heure, au risque de blesser des gens. Et par respect pour toutes les personnes extraordinaires que j’ai côtoyées, même celles avec qui j’ai pu avoir des différends, j’écartais cette possibilité. Et cela, malgré l’insistance de mon fils Marc : « Si tu n’écris pas ton histoire, je le ferai à ta place », m’a-t-il souvent dit.
Le temps a passé. Et après plusieurs années de réflexion, j’ai décidé de raconter mon cheminement professionnel, comme je l’ai vécu, et sans vouloir froisser qui que ce soit. Ce livre est ma vérité, avec mes bons coups et mes erreurs, de ma jeunesse à aujourd’hui. Le récit met l’accent sur ma carrière avec le Canadien, comme joueur et directeur général, mais aussi sur mes années de formation en Abitibi, où je suis fier d’avoir grandi, et à Montréal.
Durant plus d’un an, au fil de dizaines de conversations, j’ai raconté mon parcours à Philippe Cantin. Il a regroupé mes propos dans ces pages qui tracent le portrait de ma carrière. J’en assume chaque mot. Tout au long du processus qui a mené à la publication de ce livre, j’ai voulu rester fidèle à ce conseil de mon père, le plus beau cadeau qu’il m’a donné : « Sois une bonne personne. »
Bonne lecture,

Serge Savard
Septembre 2019
PROLOGUE
LE 17 OCTOBRE 1995, DÉBUT DE JOURNÉE
« Ronald, on a une équipe pour gagner la Coupe Stanley ! »
Au volant de sa Chrysler Imperial noire, Serge Savard gravit lentement la pente menant à l’entrée du Séminaire de la Très-Sainte-Trinité, à Saint-Bruno-de-Montarville. C’est dans cet élégant bâtiment avec ses nombreuses fenêtres en pignon, situé près de la maison familiale, qu’étudie Catherine, sa fille de 14 ans.
En cette fin de matinée fraîche et ensoleillée d’octobre, le directeur général du Canadien vient s’adresser aux élèves à l’occasion d’une rencontre sur l’assiduité scolaire, l’importance de mener une vie saine et les dangers de la drogue. À sa demande, Jacques Demers, l’entraîneur-chef de l’équipe, sera de la partie. Ainsi qu’une vieille connaissance de Serge, le skieur nautique Pierre Plouffe, un spécialiste de ce type de conférences qui racontera le parcours de sa vie avec ses réussites et ses défis.
En débarquant de sa voiture, Serge s’offre un moment pour admirer le paysage et respirer à fond l’air pur. Des dizaines d’arbres aux feuilles orangées se découpent dans le ciel bleu. En plein le genre de journée où on se dit qu’il fait bon vivre. Malgré les ennuis du Canadien en ce début de saison, il se sent bien et en plein contrôle de son environnement. Sa visite au Séminaire réjouira sa fille… même s’il ne s’illusionne pas trop sur l’intérêt que les sujets de la conférence susciteront auprès de ce jeune auditoire. Après tout, lui aussi a été adolescent.
Mais Serge, associé au Canadien depuis l’adolescence, connaît la place prépondérante de l’équipe au sein de la société québécoise. Il sait que sa présence, comme celle de Demers, soulèvera l’enthousiasme des camarades de Catherine, peu importe le thème de l’allocution. Et il finira bien par leur faire plaisir en glissant un mot ou deux sur le hockey.
Sans surprise, le gymnase est plein pour l’occasion. Rencontrer deux hauts dirigeants du Canadien, ces hommes qui ont conduit l’équipe à la Coupe Stanley deux ans plus tôt au terme d’une folle chevauchée, n’est pas un évènement banal. Ici, personne ne leur reprochera les quatre revers d’affilée encaissés depuis le début de la saison actuelle, amorcée une dizaine de jours plus tôt.
Même s’il n’est pas de nature inquiète, Serge savoure cette accalmie. Ce mauvais début de calendrier l’oblige à composer avec les critiques cinglantes adressées à l’organisation dans les médias, où ça brasse en grand ! La saison commence à peine, mais à entendre et à lire tout ce qui se dit et s’écrit, on croirait que l’équipe est sur le point d’être exclue de la course aux séries, une crainte nettement prématurée. Les commentaires à son sujet et celui de Demers ne sont pas agréables. La qualité de leur gestion est quotidiennement remise en cause.
Un homme a beau avoir la couenne dure, se faire charcuter sur la place publique est une expérience déplaisante. Surtout quand les attaques sont répétées. Serge a ainsi cessé de se réveiller au son de l’émission du matin à CKAC, la radio la plus écoutée de Montréal. Un jour, au déjeuner, fatigué d’entendre l’éditorialiste sportif Yves Létourneau tailler en pièces ses décisions à la moindre occasion, il a dit à sa femme, Paulette : « Doit-on vraiment écouter ? On pourrait démarrer la journée autrement… »
Boulimique d’information, Serge n’arrête tout de même pas de lire les journaux. Surtout en cette période référendaire, lui, un passionné de politique. Il est en cela le digne fils de Laurent, un « Bleu » convaincu, comme on surnommait les partisans de l’Union nationale à l’époque où ce parti jouait un rôle déterminant dans la société québécoise.
Durant la jeunesse de Serge, dans la maison familiale en Abitibi, trois photos étaient accrochées au mur du salon. Sur la première, on apercevait le pape Pie XII, avec ses yeux perçants qui semblaient suivre ses moindres gestes ainsi que ceux de ses deux sœurs et de son frère. La deuxième rendait hommage au premier ministre Maurice Duplessis, un homme admiré dans ce foyer où on travaillait fort en faveur de l’Union nationale durant les campagnes électorales. Enfin, la troisième &#