Valentin le Houzard du roi Tome 1   Prix du roman historique Strasbourg 2018
320 pages
Français

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Valentin le Houzard du roi Tome 1 Prix du roman historique Strasbourg 2018 , livre ebook

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Description



LE RETOUR DE L’HISTOIRE



Si l’époque est à la rengaine du déclin, à la désillusion économique et au discrédit de la politique, cette vraie vie de Valentin nous rappelle que l’histoire de la Révolution française porte d’autres possibles.



Ce roman vrai du terroir lorrain devient roman national, une conversation passionnante avec le lecteur destinée à arpenter notre référence républicaine primordiale et à inventer une histoire sans fin.



Si tout y est exact, authentique, passionnant, c’est qu’il n’a pas fallu moins de quatre années pour rassembler les documents, arpenter les lieux d’histoire, vérifier les anecdotes.



On découvrira beaucoup de faits passés sous silence comme le massacre de Nancy de 1790, faisant songer à la révolte de Kronstadt qui se déroulera en Russie en 1921. Les révoltés adhéraient aux idéaux révolutionnaires et luttaient pour leur dignité et leur gagne-pain, pourquoi les Révolutions les réprimèrent-t-ils ? Les révoltés de Nancy furent réhabilités par la Convention mais l’épisode est ignoré...la polémique au sujet de Kronstadt dure encore.



Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9791091590402
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© La Valette-Éditeur 2016
ISBN : 979-10-91590-40-2
DU MÊME AUTEUR
La Porte des justes
La Valette, 2014
Prix littéraire du Pays boulageois 2015
 
Qu’elle aille au diable, Meryl Streep !
L’Harmattan, 2010 (traduction)
 
L’Islam sunnite contemporain
Brépols, 2001
 
L’Islam sunnite traditionnel
Brépols, 1993
 
Imaginaire arabe et contes érotiques
L’Harmattan, 1990
 
 
À paraître :
 
Valentin
Le houzard du roi
Chimère
(tome 2)
La Valette, 2016
À la mémoire de Dominique Baudis qui m’encouragea vivement à écrire l’histoire de Valentin À Yaël, dernière née des descendants de Valentin, 250 ans après… À Isabelle
T ABLE DES MATIÈRES
Page de titre
Page de copyright
Du même auteur
Dédicace
Une enfance lorraine
Une cruelle disparition
Tu n'es pas ma mère…
Apprendre un métier
Houzards à Lauterbourg
Le métier des armes
La vie de caserne
Le départ d'un ami
Verdun
Une incroyable rencontre
Une année difficile
Au secours du roi
La prise de la Bastille
Que faire à Toul ?
Le massacre de Nancy
Une enfance lorraine

Autour des prévôtés de Sarreguemines et de Bitche, les paysans de l’ancien bailliage d’Allemagne avaient encore en mémoire la rigueur de l’année précédente, lorsque l’hiver de 1778 surprit tout le monde dans le coin de la Lorraine allemande. Le froid de janvier fut effroyable. Les glaces d’avril anéantirent vignes et fruitiers. La fonte des neiges du mois de mai provoqua des inondations catastrophiques.
Un été caniculaire succéda à un hiver polaire.
Des orages et des ouragans, plus abominables les uns que les autres, avaient déversé des torrents de pluie ravageant tout. Impossible d’oublier l’ahurissante invasion de souris, fin juillet 1776, suivie du fléau des sauterelles, plus dévastateur encore. Ces insectes avaient rasé, la moindre brindille, la plus modeste tige sur laquelle ils s’étaient abattus.
Depuis deux ans, donc, on ne se lassait pas de se désoler de l’indifférence de la nature à la condition humaine qui compromettait gravement les modestes coupes d’épeautre, de seigle et d’avoine dont les paysans tiraient la majeure partie de leur subsistance.
Mais, par bonheur, l’ancien duché de Lorraine cultivait déjà la crompire  : la pomme de terre, appelée truffole ou cartoufle dans d’autres provinces, alors que certaines campagnes du royaume la soupçonnaient obstinément d’être une des causes de la lèpre ! Un tubercule rougeâtre, difforme, bossu, qui se multipliait sous terre pouvait-il être autre chose qu’une mangeaille engendrée par des fornications démoniaques ? Ne valait-il pas mieux le proposer aux bêtes qu’aux hommes ? Heureusement, les paysans du Nord et de la Lorraine ne croyaient pas à ces sornettes-là ! Quand le ramassage des céréales était misérable, ce qui n’arrivait que trop fréquemment, présageant une inévitable pénurie de farine et de pain, les pauvres apaisaient leur faim avec cette crompire que les Prussiens et les Autrichiens leur avaient fait connaître depuis plus d’un siècle. Comme elle évoquait une poire de terre , ils l’appelèrent grund-birne, que les habitants de Bitche, eurent vite transposé en krumbir . En Lorraine et en Alsace, elle était la nourriture principale des gens pauvres. D’aucuns ajoutaient, à cet aliment de base, des navets ou des pois ou des lentilles, cultivés dans un jardin, à deux pas de la maison. Au cœur de l’hiver, le dimanche, la surkrut , chou fermenté et conservé dans de grands pots en grès, se faisait festin, lorsque la cuisinière pouvait y ajouter un morceau de lard fumé, précieux solde du cochon tué à l’automne !
 
En ce milieu de janvier 1778, découragés par un froid rigoureux, les quatre cents habitants de Wiesviller, un gros bourg, à deux heures de marche de Sarreguemines, redoutaient à nouveau le pire. Depuis Noël, la bise avait accumulé d’énormes congères, condamnant routes et chemins dans le village et dans la campagne, et le soleil devait lutter pour faire fondre cette masse grisâtre de boue et de glace. Ils avaient raison de se plaindre du gel qui fixait ces grosses couches de neige, plus hautes qu’un homme. Le village recroquevillé grelottait au fond de la vallée depuis plus d’un mois. La plupart des chaumières étaient réduites à attendre les premières douceurs du printemps, avec une sainte patience, en économisant le plus possible un bois si difficilement ramassé au cours de l’année. Les maigres réserves de hêtre et de charme s’épuisaient trop vite quand le soleil tardait. Les enfants, dans leurs sabots cloutés, étaient bien les seuls à s’amuser gaiement en glissant sur la Schwartzbach, le petit ruisseau qui traversait Wiesviller d’est en ouest. Valentin, le deuxième garçon de la famille, n’était pas le dernier à s’élancer sur la glace épaisse quand son père, André, ne le retenait pas pour donner un coup de main à son frère Jean. Dès qu’il le voyait jouer avec ses camarades, il ne pouvait s’empêcher de pester :
— Ah, tu t’amuses tout le temps, fainéant ! Et tu laisses Jean nettoyer l’étable et scier du bois seul. Jusqu’à quand faudra-t-il te répéter de l’aider ? On dirait que tu ne veux absolument pas grandir !
En effet Jean était un grand  ! Il ne jouait jamais avec lui. Il exécutait tous les travaux des adultes. Il maniait la faux avec une grande dextérité et n’avait besoin de personne pour labourer la terre avec deux vaches ou avec le Chimmel, un robuste bidet de labour que Valentin montait depuis ses sept ans avec une étonnante agilité. Grâce à ce cheval, son père cessait d’être un simple paysan et échappait au risque de se retrouver métayer. Il était désormais laboureur et, pour quelques sous, pouvait même travailler la terre des autres !
Les habitants de Wiesviller, paysans souvent plus modestes qu’André, vivaient principalement de la production de leurs petits lopins de terre où ils alternaient l’avoine, le seigle, la crompire et la betterave. Les légumes, ils les cultivaient dans leurs jardins. Une poule, un lapin ou un cochon, exceptionnellement un veau qu’il avait fallu abattre en urgence, leur fournissaient la viande. Autrefois, pour améliorer le menu, certains ne résistaient pas au braconnage d’un lièvre ou d’un lapin, pris dans un collet soigneusement camouflé sur une sente. Malheur à celui que le garde champêtre surprenait, car la chasse était jalousement réservée au duc, aux nobles ! Ils se montraient impitoyables avec le pauvre homme, lui infligeaient une sévère amende ou plusieurs jours de prison lorsqu’il n’avait pas le sou. Le récidiviste avait beaucoup de chance quand il échappait à la pendaison. Mais, depuis vingt ans, la Lorraine était française et le braconnage était réprimé moins sévèrement. Le père de Valentin, ne s’était jamais exposé à un tel risque. Cependant, en automne, il outrepassait volontiers son droit de glandée, entraînant avec lui ce fils qui, à ses yeux, ne voulait pas sortir de l’enfance. Il houspillait inlassablement Valentin afin qu’il ramasse plus vite glands et faines. Les paysans venaient les glaner en forêt, transgressant le droit, lorsque la récolte avait été mauvaise : tout juste bonne à nourrir une ou deux chèvres, parfois un cochon qu’il engraissaient avec la précieuse récolte. André aurait pu s’en passer, mais comme les fruits du chêne et du hêtre étaient gratuits, pourquoi ne pas en profiter ? Et n’était-ce pas là un travail pour un enfant ? Un travail facile… Valentin détestait cette corvée pour laquelle il était si souvent grondé. Il détestait encore plus le ramassage du bois mort que le duc avait concédé aux paysans conformément à l’ancien droit d’affouage. Ce genre de besogne, sans compter les multiples occupations à la ferme, l’éloignait des camarades de son âge et le privait des jeux auxquels les autres s’adonnaient. Pour son père, Valentin n’en faisait jamais assez. Il l’accablait constamment de reproches pour qu’il apprenne à travailler ! Mais, au lieu de redoubler d’efforts, l’enfant se mettait à rêver d’un autre métier que celui de laboureur. Devenir cordonnier, bourrelier, forgeron, menuisier, charron, sabotier, bien égal ! Pourvu qu’il puisse quitter le village et échapper au dur labeur des champs qui l’exténuait ! Et peu importe si, en hiver, alors q

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