Cimiez, promenade au fil du temps
316 pages
Français

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Cimiez, promenade au fil du temps , livre ebook

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Description

La colline de Cimiez domine la ville de Nice ; elle fut, jusqu’au Second Empire, un ensemble de grandes propriétés terriennes où l’on faisait venir, péniblement, vignes et oliviers.


Puis la vogue de la Riviera – et de Nice en particulier – provoqua l’érection d’une multitude de « villas » plus ou moins prestigieuses sur son sol, modifiant profondément le paysage. La deuxième moitié du XXe siècle fut pourtant fatale à beaucoup de ces villas, « vieilles dames » avantageusement remplacées par des immeubles de rapport trop souvent sans charme.


Michel Massimi nous offre ici une étude historique magistrale sur les différents quartiers et les différentes propriétés qui occupèrent l’espace de cette colline très recherchée.


Abondamment illustré et commenté, cet ouvrage — basé sur une étude minutieuse des cadastres et des archives disponibles — se veut, en quelque sorte, la mémoire du temps passé (et aussi présent) pour tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont quelques attaches avec Cimiez ou qui souhaitent mieux connaître l’histoire de la terre, des constructions et des hommes qui ont passé par ces lieux superbes qui dominent Nice et la Baie des Anges.


Cette « édition spéciale » comporte, en plus, un cahier couleur de 20 pages supplémentaires représentant, en particulier, une série de vues de Cimiez, aquarelles réalisées par Alexis Mossa au tout début du XXe siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 décembre 2013
Nombre de lectures 26
EAN13 9782824050126
Langue Français
Poids de l'ouvrage 43 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0112€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MICHEL MAMICHEL MASSSIMISIMI
avec la collaboration de Danièle Marklavec la collaboration de Danièle Markl
CCIMIEZIMIEZ
PPromenaderomenade
aau fil du tempsu fil du temps
ÉDITIONÉÉDDIITTIIOONN SPÉCIALESSPPÉÉCCIIAALLEE
9HSMIME*aabdhb+ Illustration de couverture :
« Chemin Sainte-Thérèse sous l’Alhambra »
Aquarelle d’Alexis Mossa (coll. du Musée Masséna MAH 2599.)
Tous droits de traduction de reproduction et dÊadaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © EDITIONS DES RÉGIONALISMES ™ · 2010/2013
Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte–Grenier · 17160 CRESSÉ
ISBN 978.2.8240.0137.1
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou
fautes · lÊinformatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... NÊhésitez pas à nous en faire part :
cela nous permettra dÊaméliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
2MICHEL MASSIMI
AVEC LA COLLABORATION DE † DANIÈLE MARKL
CIMIEZ
PROMENADE
AU FIL DU TEMPS
3Avant propos
Un paysage remonter le fi l
urbain d’une du temps que
cet ouvrage a
surprenante
richesse s’offre au regard des été conçu. Il n’est certes pas
promeneurs et des touristes qui facile de comprendre comment
visitent la colline de Cimiez. Parmi les un quartier qui n’était encore au
e
constructions récentes se dressent début du XIX siècle qu’un espace
Couvent de Saint Pons vu de Carabacel
Aquarelle n° 7109 de A. Mossa (collection musée Masséna)
les silhouettes altières de demeures rural allait devenir en quelques
déaux styles architecturaux les plus cennies le lieu de rendez-vous de
variés et celles de palaces au luxe
l’aristocratie internationale.
ostentatoire. Cette déconcertante Jusqu’au Second Empire en effet,
diversité suscite de nombreuses Cimiez n’était qu’un ensemble de
questions même parfois chez les grandes propriétés où les métayers
habitants actuels du quartier. Quand cultivaient, selon des méthodes
et comment ces résidences furent- ancestrales, les oliviers, la vigne et
elles édifi ées ? Quel rôle la colline quelques légumes car la pauvreté du
de Cimiez joua-t-elle au cours des sol et l’insuffi sance de l’eau n’offraient
siècles précédents ? guère d’autres possibilités. Les
cheC’est pour tenter de répondre mins étaient rares et escarpés. Le
à ces interrogations et essayer de plus commode, celui de Brancolar,
5conduisait au monastère ; un autre, il est très incomplet. Pour disposer
fort raide, alors appelé « Puada » d’un véritable cadastre il faut
atten(Vieux chemin de Cimiez) permet- dre la période napoléonienne. Il n’y
tait de rejoindre péniblement les en avait pas auparavant car depuis
arènes. Deux mille ans auparavant, 1388, date liant le Comté de Nice à
(1)
cette « Puada » avait été tracée la Savoie, les Niçois ne payaient pas
et utilisée par les Romains qui d’impôt foncier. Le roi Sarde Charles
er
descendaient de Cemenelum pour Emmanuel I , qui avait tenté d’en
rejoindre le gué du Paillon et la Voie faire réaliser un en 1668, avait dû y
Aurélienne. Le chemin de la Galère, renoncer face aux réactions hostiles
orienté d’est en ouest, datant de la de la population.
même période, n’était pratiquement Dès l’an VI de la révolution française
plus utilisé, quant aux sentiers de (1798) l’impôt fut cependant exigé
terre, de pierres et de caillasses sur la base de documents préparés
qui sillonnaient transversalement par la Maison de Savoie. Ces états
Le « Bois Sacré »,
ancien oppidum
ligure, fut converti
en futaie par les
Franciscains
en 1663.
En défrichant
cet emplacement
et en faisant des
fouilles, on devrait
y découvrir des
constructions de
l’époque romaine.
la colline, ils étaient si diffi ciles que incomplets permettaient à certains
Tobias Smolett dans ses « Lettres – quelques nobles niçois –
d’échapde Nice » se plaignait « que l’on ne per à l’impôt, aussi Napoléon Ier
pouvait les aborder sans risquer de exigea-t-il qu’un cadastre fût établi
se rompre le cou ». pour régulariser la situation (1813).
Pour reconstituer l’histoire des Lors de la restauration sarde, la taxe
grandes propriétés qui s’étendaient fut maintenue, les registres furent
entre ces chemins, nous avons eu complétés, surchargés à tel point
recours à divers plans. Le plus ancien qu’ils devinrent inutilisables et durent
retrouvé datant de 1760, établi par être reproduits en 1845. Lors du
Durieu et Cantu, donne des indications rattachement de Nice à la France,
sur le nom des propriétaires mais en 1860, l’administration décida de
réaliser un nouveau cadastre qui fut
(1) Il semblerait que ce chemin soit beaucoup
terminé en 1872.
plus ancien puisque l’on a retrouvé à la « Villa
Ces plans, beaucoup plus précis
e
Ratti » un site préhistorique datant du V
millénaire avant J.-C. que les précédents mentionnent les
6limites des propriétés, les
constructions, avec leurs
dépendances, les chemins et
les différents points d’eau.
Ils ont été adjoints à la fi n
de chaque chapitre et nous
permettent de localiser les
villas qui pour bon nombre,
ont aujourd’hui disparu.
Actuellement, quelques rues,
lotissements, immeubles
mentionnent encore le nom
de certaines de ces anciennes
villas mais il est diffi cile de
reconstituer leur historique,
en revanche, un livre
entier pourrait être écrit sur
d’autres demeures.
Pour faire connaître la
colline au lecteur, ou au
promeneur, nous l’avons
conduit dans les différents
quartiers qui la composent :
Carabacel, Cimiez,
Brancolar et une partie de l’Arbre
inférieur et supérieur. La
limite des propriétés
étudiées se situe à la hauteur
Déjà, bien avant l’arrivée des
Rodes Quatre Chemins (actuelle
plamains, des groupes de populations
ce du Commandant Gérome) qui
ligures vivaient à l’emplacement du
constitue la limite septentrionale
« Bois Sacré » dominant le Paillon
(2)
de Cimiez .
(jardin du monastère). En 154 avant
Protégée des vents par un arrière
J.-C., ils fi rent alliance avec les Romains
plan de montagnes, orientée sud ouest
qui créèrent la Provincia (province
vers la plaine de Nice et la Baie des
romaine). Peu après, Auguste favorisa
Anges qui lui offrent une vue
admila naissance de Cemenelum qui devint
rable, la colline bénéfi cie d’un site
en quelque sorte, la concurrente de
apprécié depuis la nuit des temps. Le (4)
la cité grecque Nikaïa . De cette
(3)
nom de Cimiez , du reste, a pour
ville romaine, Cimiez a conservé
origine Cemenelum, dont la racine
d’imposants vestiges.
« kem » siginifi e : lieu élevé.
Le christianisme s’était répandu dès
e
le début du III siècle et un évêque
(2) Certains localisent le quartier de Cimiez
siégea à Cimiez. Lorsque l’empereur
bien au-delà, jusqu’à la clinique Saint George,
mais c’est une erreur.
(3) Ce patronyme peut se trouver orthographié
(4) Ville grecque située au pied de notre château
de différentes façons : Cimié, Cimiès, ou Simié
(notre actuel Vieux Nice).
pour les Niçois.
7Dioclétien déplaça la garnison romaine peine les comtes, devenus ducs de
à Embrun (297), les habitants de Savoie eurent-ils établi leur pouvoir
Cemenelum préférèrent se réfugier sur le comté que le roi de France
alors à Nikaïa, mieux à même de les annexa la Provence voisine toute
protéger. La ville romaine se vida en entière. Nice se trouva à la limite de
partie et fut progressivement envahie deux états désireux d’étendre leurs
par la végétation. Pendant plusieurs territoires et fut souvent l’objet de
siècles — les temps obscurs — il ne leurs affrontements. Les ducs de
resta sur la colline que des cabanes Savoie, qui s’étaient rendus maîtres
de bergers isolés, peu concernés du Piémont depuis 1419, heureux
par les événements qui secouaient d’avoir un accès sur la mer, voulurent
la région. faire de Nice une place militaire et
(6)
Durant la période féodale, Nice portuaire . Amédée VII en 1437
fut sous la domination des Comtes décida la construction d’une citadelle
de Provence, eux-mêmes vassaux du « le Castello » (le Château) qui sera
Saint Empire Romain Germanique. ultérieurement renforcée par étapes
e
Au cours du XIII siècle, le Comté successives.
passa sous l’autorité de la Maison Le siècle suivant fut une période de
d’Anjou. Durant cette période mal développement. Au pied du château,
connue, les rares traces d’activités la ville abritait une population plus
que l’on retrouve au nord de la ville nombreuse composée de grands
sont à mettre en relation avec la vie propriétaires fonciers mais aussi d’un
monastique. Trois couvents avaient été nombre croissant de marchands et
établis à Saint Pons, Cimiez et Saint d’artisans. Les plus représentatifs
d’enBarthélemy. De nombreux pèlerins tre eux faisaient partie du Consulat
empruntaient les chemins arides qui qui assuraient l’essentiel de la gestion
y conduisaient. administrative de la ville. Turin étant
Les bénédictins de Saint Pons devenu la capitale de la Maison de
qui avaient reçu de Charlemagne Savoie en 1563, on doit admettre
le titre de « comtes de Cimiez » que l’autorité des gouverneurs
déétaient propriétaires de la chapelle signés par les souverains piémontais
(5)
Notre-Dame (à l’emplacement du n’était pas trop pesante et donc que
monastère actuel). Ils possédaient les Niçois avaient pu préserver une
également une grande partie des appréciable autonomie.
terres environnantes qui leur ser- Objet des convoitises françaises,
vaient de lieu de pacage. Nice subit plusieurs attaques et des
De complexes problèmes de suc- périodes d’occupation. En 1691, les
cession conduisirent Nice à se placer troupes de Louis XIV conduites par
sous la suzeraineté de la Savoie, ce Catinat envahirent la ville. Cimiez
fut la Dédition de 1388. fut alors le théâtre d’opérations
mi(7)
Cette décision fut lourde de consé- litaires. La « villa de Gubernatis »
quences pour le destin niçois, car à servit de poste de commandement
(6) L’aménagement du port franc dès 1612

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