Petite Histoire d Alsace
267 pages
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Petite Histoire d'Alsace , livre ebook

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Description

Initialement publié en 1912, cette petite mais conséquente Histoire d’Alsace a connu, tout au long du XXe siècle, de nombreuses rééditions. La présente édition est basée sur la dernière édition de Boivin en 1934.


Des origines connues jusqu’à la veille de la première Guerre mondiale, l’Alsace a une histoire complexe et tourmentée ; sa situation géographique entre Vosges et Rhin, l’a exposée, au cours des âges, aux ambitions des grandes puissances limitrophes ; mais elle a aussi développé un dynamisme économique et un particularisme culturel à nul autre pareil. Un classique pour découvrir ou approfondir sa connaissance de l’Alsace historique.


Rodolphe Ernest Reuss (1841-1924), historien et spécialiste de l’Alsace. Après l’annexion à l’Empire allemand en 1871, il devient bibliothécaire de la ville de Strasbourg, de 1872 à 1896. L’hostilité des autorités allemandes le pousse finalement à s’exiler en France.


On lui doit de nombreux ouvrages sur l’Alsace et notamment une monumentale Histoire de Strasbourg, parue en 1922, et cette Histoire d’Alsace qui a connu pas moins de 37 éditions entre 1912 et 1934 !

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 8
EAN13 9782824053721
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

isbn

Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © edr/ EDITION S des régionalismes ™ — 2015/2020
Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.0491.4 (papier)
ISBN 978.2.8240.5372.1 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.






AUTEUR

rodolphe REUSS




TITRE

PETITE HISTOIRE D’ALSACE des origines au début du XX e siècle








PRÉFACE
A ppelé, presque à la fin d’une carrière scientifique déjà bien longue, à résumer en un tableau forcément sommaire, les phases successives du passé de ma terre natale, je ne me dissimule pas l’extrême difficulté de cette tâche. La plaine qui s’étend entre les Vosges et le Rhin, ne constitua jamais, à vrai dire, une unité politique, et sa situation géographique l’exposa, d’âge en âge, aux entreprises des groupements qui se formèrent autour d’elle, se la disputant âprement et l’englobant tour à tour dans leurs frontières, qui reculent ou s’avancent à travers les siècles, sans se fixer jamais.
Le cadre adopté pour cette collection d’Histoires provinciales exclut, on le sait, tout appareil scientifique et tout renvoi aux sources de détail. J’espère néanmoins que le lecteur attentif et compétent se rendra compte de la ferme volonté de l’auteur de n’admettre dans son récit que des données certaines et des affirmations légitimées par les faits. Écrivant pour des lecteurs français, j’ai tout naturellement accordé une place plus considérable à l’histoire des deux derniers siècles qu’à la période infiniment plus longue où l’Alsace du moyen âge et du xvi e siècle vécut sa vie dans les cadres du Saint Empire romain. Mais je n’ai pas eu à faire le moindre effort pour me montrer impartial et même sympathique à ce passé lointain qui eut sa grandeur et sa beauté. Seulement j’ai dû retracer avec la même fidélité, avec une sympathie personnelle plus vive peut-être, le tableau si curieux de la formation d’une Alsace nouvelle, qui s’annonce à peine dans le dernier tiers du xvii e siècle, qui se poursuit, obscurément d’abord, puis de plus en plus visible, à travers les générations du siècle suivant, et se produit enfin, d’une manière évidente pour tous, après le grand mouvement de 1789. La Révolution, ici plus qu’ailleurs, bouleverse et renverse tout, les idées, les institutions et les mœurs ; elle associe d’une façon toujours plus intime, à travers des crises aiguës, et d’immenses souffrances, la vieille Alsace et la France renouvelée. Notre province a eu sa part — une part glorieuse aux longues guerres, aux victoires comme aux défaites, de la République et de l’Empire, et dans ces souvenirs heureux comme dans ces épreuves communes, elle s’est attachée à la France d’un lien si solide que deux générations, plus heureuses que la nôtre, ont pu le croire indestructible.
Bien des critiques justifiées seront adressées sans doute à ce modeste travail. Mais, en déposant la plume, je demande la permission de répéter encore une fois que s’il doit le jour à l’affection profonde pour la terre natale, à l’amour de la grande patrie, il s’est inspiré avant tout du culte de la vérité historique. Ce culte s’impose à tous ceux qui veulent raconter le passé, et je n’ai cessé de le professer, pour ma part, depuis plus d’un demi-siècle que j’écris.
(Juillet 1912.)



AVERTISSEMENT DE LA SIXIÈME ÉDITION
L e succès rapide de cette petite Histoire d’Alsace m’a surpris presque autant qu’il m’a réjoui. Si malgré tous ses défauts et ses lacunes, elle a été accueillie avec tant de bienveillance des deux côtés des Vosges, c’est qu’elle répondait sans doute à un besoin d’informations sérieuses, bien que sommaires, sur les origines et le passé lointain, comme sur les transformations plus récentes du territoire et des populations alsaciennes. J’ai tâché de rendre mon travail plus digne des sympathies qu’on a bien voulu lui témoigner, en corrigeant avec soin toutes les menues erreurs et les fautes d’impression qu’on m’y a signalées, et je remercie d’avance tous ceux de mes lecteurs qui voudront me rendre le même service dans la suite. Puisse ce modeste résumé faire connaître davantage l’Alsace d’autrefois à la France d’aujourd’hui et lui en rendre le souvenir plus cher, en lui rappelant des moments plus heureux de sa propre histoire !
(Octobre 1912.)
PRÉFACE A LA QUINZIÈME ÉDITION
Q uand j’écrivais, il y a sept ans, la préface de ce petit volume auquel un public bienveillant n’a cessé de faire bon accueil, la délivrance de l’Alsace semblait reculée si loin, si jamais elle devait être possible, que je n’osais même la rêver, durant le laps de temps qui me restait à vivre. Deux ans plus tard se déchaînait la lutte terrible qui ouvrait des perspectives tour à tour joyeuses et troublantes d’avenir dans ses brusques péripéties d’avance et de recul. Peu à peu l’espoir renaissait dans l’âme du vieux patriote, alors même que son cœur paternel était cruellement meurtri. En janvier 1916, en tête de la onzième édition de ce livre, j’exprimai le vœu que tant de sang précieux n’aurait pas coulé en vain, et que nos soldats victorieux ramèneraient à la mère-patrie les provinces si tristement perdues. Aujourd’hui, consolation suprême ! cet espoir s’est merveilleusement réalisé. Dieu merci, nos vaillants « poilus » et nos braves alliés ont chassé l’étranger du sol français, de tout le sol de la France. Il m’a été donné de revoir ma terre natale d’Alsace libérée du joug étranger ; j’ai pu saluer la tour de notre vieille cathédrale pavoisée de flammes tricolores et m’associer à la joie de mes concitoyens rendus à leur ancienne patrie. Représentants, bien clairsemés déjà, de la génération qui vécut, en pleine conscience, l’Année terrible, survivants fatigués de ce demi-siècle d’épreuves, nous continuerons à pleurer les chers morts qu’a coûtés cette délivrance, mais nous pourrons maintenant nous endormir en paix.
R. R.
Neuhof, près Strasbourg, 13 octobre 1919.



I. LES TEMPS PRÉHISTORIQUES
C e n’est que longtemps après la chute de l’Empire romain, dans les premières années du septième siècle, que les contrées situées entre les Vosges et le Rhin se présentent à nous sous le nom d’Alsace qu’elles porteront désormais. Le pays des Alseciones de la Chronique dite de Frédégaire, le pagus Alisacinse des Traditions de Wissembourg , nous ont conservé les formes les plus anciennes de cette dénomination nouvelle donnée aux parcelles méridionales de la Germanie première et aux cantons septentrionaux de la Maxima Sequanorum . Plus tard, au neuvième siècle, c’est l’expression de pagus Elisacense qui prévaut, à laquelle correspond en allemand celle d’ Helisaze , puis d’ Elsass . La science étymologique peu sûre des auteurs du moyen âge faisait dériver, dès le treizième siècle, le nom d’Alsace de celui de la rivière qui traverse le pays, Ill ou Ell, et cette opinion est restée dominante jusqu’à nos jours. Aujourd’hui, la plupart des érudits compétents veulent que le nom d’Alsaciens ou d’hommes établis sur la terre étrangère, ait été donné par les Allamans de la rive droite du Rhin à ceux de leurs compatriotes qui, les premiers, prirent pied sur la rive romaine du grand fleuve.
Ce nom d’Alsace s’est appliqué, dans le cours des siècles, à des étendues territoriales bien différentes. Si, dans le sens de la largeur, il a toujours été attribué à la bande de terrain qui remonte des rives rhénanes à la crête des Vosges,

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