Charles III de Bourbon
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Description

Charles III de Bourbon est-il traître à son roi, comme l'affirment de nombreux historiens ? La situation de premier prince de France a suscité bien des jalousies. L'atteinte aux revenus des fiefs convoités par le roi et sa mère Louise de Savoie ne pouvait que conduire Charles de Bourbon à prendre le parti de l'étranger, car il n'avait plus rien à perdre. En dehors des questions de personnes, le conflit entre les Valois et les ducs de Bourbon fut aussi la dernière péripétie de la lutte entre la royauté renforcée et les États princiers qui s'étaient constitués à la fin du Moyen Âge. Après "En labourant les terres d'Auvergne, du Périgord et du Bourbonnais", Richard Alain Marsaud de Labouygue confirme sa passion et son talent à faire revivre le passé. À mi-chemin entre roman et essai biographique, l'auteur revisite une page d'histoire de France à travers le destin de Charles III de Bourbon Montpensier, dont le cas a souvent été jugé de manière expéditive. Richement documenté, cet ouvrage nuancé pose un nouveau regard sur le Bourbonnais et saura séduire au-delà du cercle des amoureux de l'histoire grâce à son évidente portée romanesque.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342037579
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Charles III de Bourbon
Richard Alain Marsaud de Labouygue
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Charles III de Bourbon
 
 
 
À Anne-Marie
 
 
 
Des femmes, après Dieu, vient une partie de l’honneur de ce monde.
Louis de Bourbon
 
 
 
 
 
 
Calla, calla, Julio Cesar, Hannibal y Scypion.
Viva la fama de Borbon ! 1
 
 
« Que dit-on en France de monsieur de Bourbon ?
Que l’on tient en souffrance à tort et sans raison.
Est-ce parce qu’il vous a bien servi ?
Car son père et son frère sont morts brillamment.
Soutenant la querelle et parti des Français
Pour toute récompense a perdu le Bourbonnais. »
 
Cette question entraîne d’autres interrogations, toutes sont soumises à la controverse. Charles III de Bourbon est-il traître à son roi, comme l’affirment de nombreux historiens ? La réponse, me semble-t-il, est plus nuancée. La situation de premier prince de France a suscité bien des jalousies, dont la plus irréfragable, celle de François I er . Elle a pu entraîner la défense d’un honneur bafoué, certes, mais aussi ce qui paraît essentiel à cette époque, l’atteinte aux revenus des fiefs convoités par le roi et sa mère Louise de Savoie. Cela ne pouvait que conduire Charles de Bourbon à prendre le parti de l’étranger, car il n’avait plus rien à perdre.
En dehors des questions de personnes, le conflit entre les Valois et les ducs de Bourbon fut aussi la dernière péripétie de la lutte entre la royauté renforcée et les États princiers qui s’étaient constitués à la fin du Moyen Âge.
 
« Il faut parler ast’heure un peu et beaucoup de monsieur de Bourbon lequel je mets parmy les plus grands capitaines impériaux, encor qu’il fut du noble sang de France et le premier Prince. »
Pierre de Bourdeilles. Seigneur de Brantôme. 1540-1614
 
 
 
 
 
 
L’ordre établi des choses par les Capétiens était encore celui qui régnait au Royaume de France à l’époque de Louis XII et ensuite sous François I er . Tout cela, sans aucune comparaison avec ce qui allait suivre avec le règne de Louis XIV qui marquerait à sa manière l’apogée de la monarchie.
En ces temps anciens, existait une cohabitation variable entre une France espagnole, une France anglaise, une France allemande et une France italienne.
Si l’Angleterre conservait Calais, elle ne renonçait pas pour autant à reconquérir la Normandie, l’Anjou et la Guyenne, elle prétendait même au trône de France. L’Aragon possédait le Roussillon, la Flandre et l’Artois vassaux de la couronne de France qui relevait de la Maison d’Autriche des Habsbourg.
 
Le pays et duché de Bourbonnais, province de la Gaule aquitanienne, est situé au milieu de la France, avec un climat doux et gracieux, une diversification de riches coteaux et montagnes ainsi que de plaisantes vallées et campagnes, prairies, étangs et pacages.
 
C’est en l’an de grâce 1327 que le fief de Bourbon sera érigé en duché par Louis I er , fils de Robert de Clermont et de Béatrix de Bourgogne.
Guy, comte de Bourbon, entre dans l’histoire en 936.
 
En cette fin du XV e  siècle vieillissant et au début du XVI e  siècle, les domaines de Bourbon étaient administrés comme un véritable gouvernement, avec des règles et des usages, qui faisait corps avec l’État : « Le centre de ce gouvernement avait été fixé à Moulins, à dix lieues de la ville se dressait le château de Chantelle, à la fois place forte et demeure de plaisance, les institutions administratives des domaines des Bourbon étaient à peu près calquées sur celles du roi de France, le duc avait un « hôtel » considérable ; un capitaine des archers de la Garde, des chambellans et pensionnaires de l’Hôtel, vingt-quatre pages, des hérauts d’armes, des panetiers, échansons, etc. Il rendait la justice sous réserve de l’appel à la justice royale ; il nommait un chancelier ; il avait des maîtres de requêtes. Il levait des soldats dans la plupart de ses domaines ; il groupait autour de lui toute une clientèle de vassaux obligés à la somptuosité de sa vie. Il avait à sa solde des écrivains et des artistes. »
 
Dans l’art de gouverner, Anne de Beaujeu fut un exemple dans cette administration et une administratrice éclairée du Bourbonnais, en faisant réviser, quinze ans après la mort de son mari, Pierre II, et de concert avec le connétable Charles III de Bourbon son gendre, les coutumes de la province qui furent publiées de nouveau en 1521, avec l’approbation du roi François I er . Charles III de Bourbon Montpensier, le connétable, réunissait deux duchés, quatre comtés, deux vicomtés, un nombre infini de châtellenies et de seigneuries. Il n’en est pas moins l’un des plus grands seigneurs du royaume.
« Jamais seigneur, en ceste France, n’estant fils de Roy n’est arrivé à si haut degré de fortune que luy » a écrit Etienne Pasquier. Il est duc de Bourbon et de Châtellerault, comte de Clermont en Beauvaisis, de Montpensier, de Forez, d’Auvergne, vicomte de Carlat et de Murat, seigneur de Beaujolais, de Combraille, de Mercœur, d’Annonay, de Roche-en-Régnier, de Bourbon-Lancy ; pair, chambrier et connétable de France.
Château de Beaumanoir
Sur le côté sud de l’ancien chemin de Moulins à Chevagnes, au cœur du bois, existait au milieu du XV e  siècle une simple maison champêtre, relevant des bénédictines d’Yzeure, appelée Beaumanoir. André Brinon, successeur de feu Jean de la Goutte à l’office de conseiller et secrétaire général des Finances du duc de Bourbonnais, l’acquit le 8 septembre 1471, le duc lui accorda l’autorisation de la faire clore et fortifier de murailles et de fossés et d’y adjoindre une garenne. Sa fille Marie avait épousé Charles Popillon, président des Comptes. Elle avait deux frères, Claude et François, mineurs ; leur tuteur était leur oncle maternel, Pierre de la Bize, pro notaire apostolique. Tous trois vendirent leur domaine, en 1493, à Anne de France, pour le prix de deux mille cinq cents livres et une rente de quinze livres tournois. Aux archives nationales existent des actes de rachat de toutes les terres avoisinantes, en vue d’agrandir le domaine et d’en faire une résidence ducale digne de ce nom.
 
 
 
 

Le compte d’Hugues Pinelle pour l’année 1496-1497 nous permet une description de l’époque : le jardin était relié au château par un pont en pierre de taille. On n’y avait fait construire un « pavillon de dedalut », c’est-à-dire un labyrinthe. On y trouvait une volière et une « mote des congnilz vers ». Une fontaine fut commandée. Cette année-là, Anne de Beaujeu fit agrandir sa résidence pour recevoir le roi son frère, aménager une galerie et bâtir des cheminées supplémentaires. Outre les salles composant habituellement un tel bâtiment et une chapelle, on trouvait une « apothicairerie » en mai 1505, c’est à Beaumanoir que Suzanne de Bourbon épousa son cousin Charles de Bourbon Montpensier. Résidence accueillante, elle reçut à plusieurs reprises François I er lors de ses séjours à Moulins. En 1540, elle hébergea les membres du Parlement de Paris réunis à Moulins pour une session des Grands Jours. Le château fut bien entretenu par ses capitaines gouverneurs jusqu’à ce que le Bourbonnais entre dans les biens des princes de Condé qui laissèrent Beaumanoir péricliter, au même titre que le château ducal de Moulins. Il fut acquis en 1740 par un imprimeur du roi, Pierre Vernoy.
Après avoir pris au XVI e  siècle le nom de Parc Lez Moulins le château du Parc a remplacé celui de Beaumanoir dont il ne reste plus que la base d’une tour qui flanquait à l’ouest le logis principal.
C’est à Beaumanoir dans la châtellenie de Chavroches près de Chevagnes qu’eurent lieu au mois de mai 1505 les fiançailles de Suzanne de Bourbon avec son cousin Charles de Montpensier et que se firent leurs noces.
Suzanne, alors âgée de treize ans, est l’unique héritière de Pierre II de Bourbon et d’Anne de Beaujeu connue également sous le nom d’Anne de France. L’épousée est frêle et sans beauté quand son promis Charles de Bourbon Montpensier est grand et vigoureux.
Il est le fils de Gilbert de Bourbon, comte de Montpensier, dauphin d’Auvergne, vice-roi de Naples, mort à Pouzzoles en 1496 ; marié à Claire de Gonzague, fille de Frédéric, duc de Mantoue, morte en 1503.
Charles de Bourbon participe à dix-sept ans, sous les ordres de Louis XII, à une première expédition contre les Génois.
 
En 1509, il révèle à la bataille d’Agnadelli contre les Vénitiens d’incontestables qualités d’homme de guerre. Puis, il combattit en Espagne et remplit, malgré sa jeunesse, d’importantes fonctions.
 
Il est successivement gouverneur du Languedoc et lieutenant général du roi en Bourgogne menacée par les Suisses.
 
Après la mort de Louis XII, le nouveau roi François I er le fait connétable de France le 12 janvier 1515. Il participe à la bataille de Marignan, puis est gouverneur du Milanais. Toutefois François I er , comme avant lui Louis XII, ne manifeste aucun zèle pour payer ses dettes. Bourbon a beaucoup dépensé pour le roi au cours de ses expéditions et missions, des sommes considérables lui restent impayées et certaines concernent sa charge de connétable et ses fonctions de gouverneur du Languedoc. Cette attitude délibérée du souverain contribue à tendre les relations entre les deux hommes.
Jamais dans le passé, rien de tel ne s’était produit. De Louis I...

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