Des Thorenne au-delà des Mers
164 pages
Français

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Des Thorenne au-delà des Mers , livre ebook

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Description

Les tribulations terrestres et maritimes de la famille Thorenne, du Berry à Lorient, jusqu'à la Compagnie des Indes.


Mi XVIIème siècle petit-Jean, cinq ans, découvre comme un trésor une maquette de bateau perdue au fond d’une grange. Des rêves d’aventures s’éveillent et à quatorze ans il quitte son Berry natal pour rejoindre un cousin près de Saint-Malo. Il veut devenir marin et le temps l’amène à Lorient pour naviguer au service de la toute nouvelle Compagnie des Indes.
Le filigrane de ce roman est l’importance de la transmission des valeurs humaines. Ces héritages successifs feront qu’un Thorenne, établi en Isle de France, l’actuelle Ile Maurice, libérera ses esclaves bien avant l’abolition.
Cette fiction s’insère dans l’histoire de France et la généalogie de la famille Thorenne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 janvier 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782368328750
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Des THORENNE
au-delà des mers
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Jean-Pierre THAURENNE
 
 
 
 
 
 
 
 
Des THORENNE
au-delà des mers
 
 
 
 
 
 
 
 

 
Du même auteur :
«   Strip-tease   »
«   Un peu d’humour et de réflexion   »
«   Famille Thaurenne   »
«   L’arrêt sur Images   »
«   Coq Art   »
 
À
mon père Robert Thaurenne, dont ces trois petites aquarelles ont coloré mes rêves d’enfance. Ignorant tout de cette possible branche marine, il a inconsciemment suscité en moi cette attirance profonde de la mer.
Hasard   ?
… Va savoir   ! Quand ces trois vaisseaux sont des 16, 17 et 18 e siècles, exactement la période qui a peut-être couvert le périple de ces Thorenne happés par l’aventure marine.
Les gènes ont peut-être parlé   !
 
 
 


 
AVANT-PROPOS
T out a commencé par la lecture d’un ouvrage écrit par Claude Wanquet, historien français contemporain spécialiste de la Réunion, intitulé «   La France et la première abolition de l’esclavage 1794 – 1802   » dont voici un extrait de la page 316 :
«   Avant leur départ, Truguet 1 avait transmis à Baco et Burnel 2 une information glanée dans une lettre en provenance de l’Ile de France 3 du 25 brumaire an III (15 novembre 1794), d’après laquelle un certain Thorenne y aurait, sans attendre, mis en application le décret de pluviôse 4 . Mais rien dans les archives mauriciennes actuelles ne permet d’attester la véracité de la chose.   »
J’aime à croire que ce certain Thorenne soit d’une part issu de «   Thorenne   » travaillant à la Compagnie des Indes orientales au XVIII e  siècle et d’autre part que cette branche bretonne soit elle-même issue du creuset berrichon des «   Thorenne   ».
L’orthographe Thaurenne — THAU — est apparue début 19 XIX e mais l’origine est Thorenne — THO —, de nombreux documents attestent cette affirmation.
Beaucoup plus précocement il y a des traces généalogiques de Thorenne dès 1503 puis au XIII e et XIV e  siècle mais à titre de prénom, par exemple Thorenne de la Fare ou Thorenne de Cuignac. Par ailleurs on retrouve en Aquitaine une branche «   de Thorenne   ».
L’étymologie du nom ou prénom de «   Thorenne   » s’apparente peut-être à une ancienne contrée savoyarde le val de Thorenne ainsi qu’un ancien village d’Ardèche nommé un temps au XVIII e  siècle «   Thorenne   » actuellement nommé Thorrenc.
Par ailleurs aux environs d’Aups dans le Var il y a un ancien château fort, une commanderie templière qui est nommée Domaine de Taurenne. À savoir pour la petite histoire que selon la famille de Blacas d’Aups, propriétaire du château jusqu’au début XX e  siècle, il y aurait eu dans une salle un tableau faisant référence à un «   Thorenne   ».
Loin de pouvoir démêler cet écheveau j’aime à imaginer que ces traces sont liées et les fais miennes le temps de cet ouvrage. Le lien avec la branche bretonne est à ce moment d’écriture une fiction mais qu’il y ait ou non une filiation importe peu je reste fier de porter le nom de Thaurenne le même qu’un «   certain Thorenne   » qui aurait pu inscrire dans mes gènes une noble part d’humanisme.
 
Fin XVI e siècle en campagne berrichonne Johan Thorenne, gamin à l’esprit vagabond, fabrique une maquette de bateau en rêvant de voyages au-delà des mers. Les générations passent au rythme des moissons quand en 1656 le petit Jean Thorenne, cinq ans, découvre, comme un trésor, ce bateau caché au fin fond d’une grange de la ferme à St Palais près de Ménetou-Salon. Les rêves d’aventures de Johan, en pause depuis soixante-cinq ans, reprennent vie avec la trouvaille de petit Jean dans un Berry immuable. Son avenir se promet égal au présent : la ferme   !
Petit-Jean avec les encouragements de son grand-père Johan cède à l’attirance aventurière.
En 1665, Petit-Jean, rêveur, curieux de tout est appelé par les sirènes du grand large. Avec ses quatorze ans il rêve d’aventures. Du Berry il rejoint Estienne, un cousin âgé de soixante-dix ans, habitant Saint Malo. Le grand-père de ce cousin avait fui la famine et les épidémies en Berry à la fin de la guerre de Cent Ans. L’histoire se répète ainsi.
Petit-Jean s’enracine à Saint-Malo au plus près de son cousin Estienne pour devenir marin et découvre que, déjà cent quarante ans plus tôt, un ancêtre commun avait quitté, comme lui, le Berry pour découvrir la mer. Le temps le mène à la Compagnie des Indes, à Lorient, armé pour l’aventure océane.
Le cousin Estienne est le dernier survivant de cette branche familiale, tous les siens sont morts suite à une épidémie de peste.
Estienne trouve ainsi en Petit-Jean le petit-fils qu’il n’a jamais eu et Petit-Jean un nouveau grand-père substitut de son grand-père Johan qu’il vient de quitter pour toujours. Mais ce rapprochement familial est de courte durée, Estienne meurt, Jean reste seul, déraciné. Attiré depuis sa tendre enfance par les horizons méconnus il s’installe à Lorient pour se faire embaucher à la toute nouvelle Compagnie des Indes créée par Colbert en 1664.
En 1702 sa jeune femme, Jeanne, une fille du Roy, donne naissance à Jean. Jean se marie avec Catherine Lucas et donne à son tour sept petits-enfants. L’ainé, Jean-Baptiste, né en 1727, Pierre, en 1741 et Guillaume en 1747 travaillent, eux aussi, à la Compagnie des Indes comme leur père et grand-père.
Pierre, à peine douze ans, embarque comme mousse puis devient pilotin à treize. Ses frères, ainé et benjamin, prennent aussi la mer sept ans plus tard.
Pierre prend du galon, à trente ans il devient enseigne et à quarante-trois ans capitaine de vaisseau. De son port d’attache, Lorient, il rejoint l’Inde, la Chine et régulièrement l’Isle de France (Ile Maurice) où il s’établit, fortune faite, après de nombreuses traversées. Il y finit ses jours sans descendance connue.
D’un profond humanisme hérité d’une tradition familiale il affranchit ses esclaves bien avant l’abolition décrétée sur l’île par l’Empire britannique en 1835, heureux et fier d’appliquer de façon exemplaire les conceptions humanistes de ses aïeux sur le respect des droits des hommes avant sa déclaration.
Rappelons qu’il faudra attendre 1848 pour que la France, elle aussi, décrète l’abolition de l’esclavage   !
 
 
PREMIÈRE PARTIE :
Sur terre : du Berry à Saint-Malo
 
CHAPITRE I
Johan et l’écossais
I l s’agit bien là d’une épopée familiale quasi légendaire pour nous les «   Thaurenne   ». Romanesque, oui mais allez savoir   ! Et si notre histoire familiale s’était déroulée ainsi, du Berry à Lorient, de Lorient à l’Orient   !
Ce qui est vraisemblable c’est que vous n’apprendrez rien que vous ne sachiez déjà de l’histoire de France si ce n’est quelques détails.
Ainsi Henri IV, trente-sept ans, déjà roi de Navarre souffle la première bougie de son règne français. Tout se passe bien et si certains Bourbons sont imbuvables, pas lui, on dit de lui qu’il est bon, pourtant sorti d’une tourbe dynastique, celle des Valois   !
Nous sommes donc en 1590.
Au fin fond du Berry il règne la douceur d’une campagne rythmée de bois et forêts giboyeux à l’envie. La seule chose qui rapproche les Berrichons du Bourbon, ce sont les buveurs de whisky. Eh oui, les écossais sont en nombre dans le pays. Ils sont venus vers 1460 à la fin de la guerre de Cent Ans au son des cornemuses et ont fait souche au gré des croupes berrichonnes. Ils soutenaient notre roi Charles VII contre les Anglais, et en remerciement à cette aide salutaire il offrit à nos Écossais la seigneurie, toute proche, d’Aubigny. Depuis leurs descendants peuplent nos contrées mais il y a si longtemps qu’ils sont maintenant bel et bien français  pour autant le souvenir de leurs ancêtres est encore bien vivace.
C’est par cette fenêtre septentrionale que certains autochtones, en cette fin XVI e  siècle, imaginent qu’un autre monde existe. Mais, hormis ces quelques doux rêveurs de contrées outre-mer, les «   pays   » vivent là, sans projet sinon de rentrer une belle moisson aux beaux jours.
L’ambition n’a pour but que la survie et il est bien loin le temps des mots : plaisirs, loisirs, vacances, ils ne sont même pas imaginés. Le concept lui-même est inconcevable.
La seule «   distraction   » est dominicale : l’église et le cimetière, pour les ouailles en perdition : l’auberge   ! Le patron de la cure, le monsieur Loyal de ce cirque, vêtu de noir, grand ordonnateur de leur vie, se charge, en mordant l’arrière-train de ces brebis égarées, de les remettre en droit chemin   !
Nous sommes aux Abbés, un petit hameau au sortir du village de Saint-Palais. Johan a déjà vu six moissons. Pierre, un de ses grands frères, aux sabots duquel il est toujours accroché, est le laisser pour compte de la fratrie. Pour le grand-père, ses parents, ses sœurs et frères c’est un poète, toujours perdu dans ses rêveries, Pierre, malgré ses onze ans, est incapable d’aider aux travaux tout au plus garder les chèvres et encore combien de fois les avait-il laissés manger les reines-claudes mûres à point. 
«   C’est un bon à pas grand-chose   !   » disent-ils de lui   !
Alors au temps des moissons où tous les bras sont à l’œuvre il a en charge de garder Johan, son petit frère, et venir avec lui aux champs pour amener la cantine aux faucheurs. Il accomplit bien sa mission même si parfois la flânerie réchauffe trop la piquette rafraichie dans l’eau du puits.
En ce mois d’août 1590 Pierre et Johan affublent la «   Vieille   » pour la charger

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