Histoire de l Agenais, du Condomois et du Bazadais (Tome 2)
231 pages
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Histoire de l'Agenais, du Condomois et du Bazadais (Tome 2) , livre ebook

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Description

Ces trois “pays” que constituent l’Agenais, le Condomois et le Bazadais — comme le précise l’auteur dans son avant-propos — furent presque toujours soumis au même maître, à la fois au cœur et aux franges de la Gascogne.


Cette monumentale Histoire, fruit de dizaines années de travail, est le type même de la monographie régionale, spécialité du XIXe siècle, qui reste si précieuse et irremplaçable pour qui souhaite mieux connaître “son” histoire régionale.


Le Tome II va du milieu du XVe siècle jusqu’à la révocation de l’édit de Nantes (fin XVIIe siècle).


Jean-François Samazeuilh est né en 1790 à Casteljaloux (Lot-et-Garonne), après des études de droit à Toulouse, il devient avocat à Nérac en 1816 ; il s’intéresse très tôt à l’histoire régionale et publie de nombreuses contributions historiques. Son œuvre principale, parue en 1846, est précisément l’Histoire de l’Agenais, du Condomois et du Bazadais. Il s’éteignit en 1875.


Edition revue et nouvellement illustrée qui remplace la précédente, épuisée, qui datait de 2005.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782824056449
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

9HSMIME*abbadf+
ęĔĒĊĎĎ
JEAN-FRANÇOISSAMAZEUILH
HISTOIREDELAGENAIS
DUCONDOMOIS
&DUBAZADAIS TOMEII
É D I T I O N S D E S R É G I O N A L I S M E S
Même auteur, même éditeur :
Tous droits de traduction de reproduction et dadaptation réservés pour tous les pays. Conception, mise en page et maquette : © Éric Chaplain Pour la présente édition : © EDR/ÉDITIONS DES RÉGIONALISMES ™ — 2006/2009/2011/2022 EDR sarl : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 CRESSÉ
ISBN 978.2.8240.1103.5 Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous lais-sions passer coquilles ou fautes — linformatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N: cela nous permettra dhésitez pas à nous en faire part améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.
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JEANFRANÇOIS SAMAZEUILH
H I S T O I R E D E L ’ A G E N A I S D U C O N D O M O I S E T D U B A Z A D A I S t o me I I
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LIVRE VI : OCCUPATION DES FRANÇAIS
n siècle sépare à peine les guerres contre les Anglais des guerres U de Religion, siècle rempli en grande partie, d’abord par les luttes de Louis XI et de Charles VIII contre les grands vassaux, puis par les guerres d’Italie et les guerres contre Charles-Quint. Dans nos contrées, nous aurons à signaler la chute de la maison d’Armagnac et l’agrandis-sement de la maison d’Albret. Mais avant de consacrer un chapitre particulier à chacun de ces deux faits complexes, il n’est pas inutile de rechercher quelles furent les tailles qu’eut à supporter notre Gascogne, dès sa réunion aux autres provinces de France.
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I. TAILLES. MONNAIES. SOUCHETS ET PÉAGES
evenu maître de la Guienne, Charles VII jeta sur cette conquête D une taille pour la solde de son armée. Nous ignorons à quel chiffre s’éleva d’abord pour nous cet impôt. Mais on sait que ce prince n’avait que 1.700 lances, qui lui coûtaient environ 1.800.000 l., tandis que Louis XI en mit 4 ou 5.000 sur pied, avec 25.000 d’infanterie ; de sorte que la taille qui n’était que de 1.200.000 l. pour tout le royaume, sous le roi précédent, s’éleva bientôt à 4.404.000 l. D’un autre côté, nous possédons trois ordonnances de Louis XI, l’une rendue à Poitiers, le 14 janvier 1480, qui fixe la taille à lever sur la Gascogne (l’Agenais compris) à la somme de 60.099 l. 2 sols 6 den. tournois ; l’autre, rendue à Thouars, le 7 janvier 1484, qui la réduit à 58.548 l. 19 s. 10 d., et la troisième, rendue au Plessis-du-Parc, le 24 janvier 1482, qui la maintient  (1) à ce dernier chiffre . Si, d’après ces documents, la Gascogne devait payer 60,009 livres environ sur les 4.404.000 l. supportées par tout le e royaume (ce qui ne s’élève qu’à un 75 à peu près), on peut apprécier à 46.000 l. la part de la même province dans les 4.200.000 I. levées sous Charles VII. Mais ces calculs ne doivent pas être admis sans réserve, le royaume constitué sous Louis XI, dès l’an 1480, se trouvant agrandi de plusieurs pays que Charles VII, son père, n’avait point possédés. Louis rappelle dans ces ordonnances fiscales qu’après le recouvrement du duché de Guienne, son pèresur tous les habitants contribuables du imposa pays de Gascogne, tant de çà que delà la rivière de Gascogne, à l’exception de ceux qui contribuaient aux bâtiments des châteaux, villes et cités de Bayonne, d’Acqs et de Saint-Sever,le paiement d’un certain nombre de gens de guerre. Il s’excuse du maintien de cette taille sur la nécessité où il se trouve non-seulement de solder ses troupes, mais encore de subvenir à beaucoup d’autres charges, et sur l’intention où il est de se mettre en campagne pourréduire ses rebelles et désobéissants sujets et résister aux mauvaises entreprises de ses anciens ennemis et adversaires. Dans la dernière de ces ordonnances (celle du 24 janvier 1482), il parledu traité de paix final qui, grâces et louanges soient à notre Dieu notre créateur, a été naguère fait entre lui et son cousin le duc d’Autriche, et, dans toutes ces lettres, il affirme que c’est pour le bien même et pour le bonheur de ses sujets qu’il leur impose cette contribution. Voici, au surplus, comment l’ordonnance du 14 janvier 1480 (car il
1. Nous avons trouvé ces pièces dans le sac d’un procès soutenu, en 1555, devant les généraux de la justice des aides, à Paris, par les syndics, jurats, manants et habitants de la sénéchaussée de Bazadais, contre les syndics, nobles et propriétaires du comté d’Astarac, demandeurs en modérations des tailles. Louis XI les adresse à ses amez et féaux notaires et secrétaires, maître Denis de Vidaut, receveur-général de ses finances, et Jehan de Lalouere (ailleurs Laloire) l’aîné, ainsi qu’à ses chers et bien amez maître Jacques Picot, son secrétaire, et Jehan Magnan.
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suffit de citer celle-ci) distribue la taille de 60.099 l. 2 s. 6 d. tournois  (1) sur les différentes contrées de la Gascogne : és cosus, mààts ét àbtàts é à vé ’Agé ét pàys ’Agéàs (o comps à vé ét cátéàu é Puymo, qué é o àvàt àfàcs pou à Èpààto é cétté pàcé), évàét pàyé 7.105 . 17 s. 9 . — és cosus… éLomagne et Buîlhoîs, 3.012 . 4 s. 5 . — ... é Feudoîs-Maestaîng et leus adhéents, 1.644 . 2 s. 8 . — ... é à vé ét comtÈ él’ïsle-en-Joudaîn, 848 . 5 s. — ... é à vé ét vcomtÈ éCamaîng, 930 . — ... u comtÈ éCom-mînges, 8.364 . 5 s. 40 . — ... é à vé éSt-Gîons, ét vcomtÈ éCouseans, 4.502 . 45 s. — ... éMontbun-Lestue, 425 . 1 s. 40 . — .... é Motéspà, 65 . 5 s. — ... éMauléon et leus adhéents, 65 . 5 s. — ... Encausse-Cadîllac(àéusCadîlhac) ét éus àÈéts, 154 . 4 s. — ... é à vé éTounay, 2.56 . 2 s. 2 . — ... éBîgoe, pou le pîncîpal des lances et raîs tant seulement, 1.710 . — ... éSt-See, de Rustanét éus àÈéts, 300 . 9 . — ... Estampuesét éus àÈéts, 408 . 45 s. — ... ésAhîetes et Fîetes, ét éus àÈéts, 448 . 6 s. 4 . — .... éSauetee et Gamagne, 284 . 2 s. 40 . — ... éPîndaîeux, Tounon et Lapeîe, é à téé éVesîat, 420 . 46 s. — ... u comtÈ éPadîac, 4.266 . 13 s. 4 . — ... é à vcomtÈ éFezensaguet, 479 . 9 s. 6 . — ... Aue, Magnoac et Baousse, 944 . — ... é (2) à vé ét écétté Auch, non compîs le pasan d’Auch2.045 . 11 s. 5 . — ... é à vé ét (3) (4) ecette de Laadens— ... é à vé ét écétté é1.979 . 9 s. Vîc— ... é, 4.278 . 9 s. 3 . Nogaoétecette d’Amagnac,4.753 . 4 s. 6 . — ... éCastelnau et ecette de Rîîèe1.988 . 4 s. 10 . — ... éCondomoîs, o compsé à vé éCondom1.124 . 8 s. 4 . — ... é à vé éCondom, 885 . — ...de la comté de Gaue, 1.026 . 3 s. 4 . — ... éFîemacon, 1.096 . 11 s. 7 . — ...de la tempoalîté de l’acheêque d’Auch, 620 . 1 s. 3 . — ...és téés ét ségéués ’Abét, 2.494 . 8 s. 3 . — ... é à vé ét ctÈ éBazas, 169 . 19 s. 4 . — ... uBazadaîs, 1.377 . 11 s. 6 . — ... Uzeste et Saîntaîlles, o compsé à càpééNote-Dame, 9 . 5 s. 11 . — ét és mààts ét àbtàts u ComtÈ Astaac, 4.222 v. Il résulte d’autres pièces annexées à ces trois ordonnances que, dès cette époque,la recette de Condomois, Astarac et Bazadais, dont le siège se trouvait àCondom, comprenait (outreCondom et le Condomois),Fief-marcon, le comté deGaure, les terres et seigneuries d’Albret, la ville de Bazas et la sénéchaussée deBazadais, Uzeste, Saintrailles, la temporalité de l’archevêque d’Auch(y compris le parsan d’Auch) et le comté d’Astarac. Les sommes imposées sur ces diverses contrées devaient être délivrées àJehan Saige, à ce commis et ordonné par le roi. Pour se faire une juste idée de cet impôt de 60.099 liv. 2 s. 6 d. tour-nois, supporté par la Gascogne, il ne faut pas oublier la dépréciation des monnaies ; il convient aussi de faire la recherche du prix des denrées et des travaux au moyen desquels les peuples devaient y satisfaire. En 1484, aux états de Tours, qui se plaignaient de l’exagération et du poids des tailles, le chancelier donna l’assurance qu’en demandant 4.500.000 liv. au lieu des 4.200.000 l. levées annuellement sous Charles VII, il ne faisait que tenir compte de la dépréciation des monnaies. Voici, du reste, le tableau des réductions que la livre de Charlemagne a souffertes
1. Cette pièce pourrait servir à constater l’importance relative de ces divers pays, si l’inégalité résultant des biens nobles ne restait pas inconnue. 2. Dans l’ordonnance de 1481, ces mêmes articles se trouvent ainsi décomposés : « ... comté de Fezensac, Auch, Vic, Lavardens et leurs adhérents, non compris le parsan d’Auch… les consuls… de la recette d’Eauzan, non compris Spers, Podenmas, Riault et Labarrière ». 3.Id. 4.Id.
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jusqu’à nos jours. On sait que cette livre équivalait à la livre romaine et pesait douze onces (environ 308 grammes). En 1403, on y mêla un tiers de cuivre ; dix ans après, moitié ; sous Philippe-le-Bel, les deux tiers ; sous Philippe de Valois, les trois quarts.
à vé vààt, sous Càémàgé ét sés succésséus (é 768 â 1113), 66 . 08 s. 00 . ous Vï ét ous Vïï (11131138), 18 13 06 PppéAugusté, 19 18 004/5 St ous ét Pppééà, 18 04 11 PppééBé (12851314), 17 19 00 ouséut & Pppééog (13141322), 18 08 10 CàéséBé (13221328), 17 03 07 PppééVàos (13281350), 14 11 10 JéàéBo (13501364), 09 19 00 Càés V (13641380), 09 09 08 Càés Vï (13801422), 07 02 03 Càés Vïï (14221461), 05 13 09 ous Xï (14611483), 04 19 07 Càés Vïïï (14831498), 04 10 07 ous Xïï (14981516), 03 19 08 é Fàços ï (15161547), 03 11 02 é ïï & Fàços ïï (15471560), 03 06 04 4/5 Càés ïX (15601574), 02 18 07 é ïïï (15741589), 02 12 11 é ïV (15891610), 02 08 00 ous Xïïï (16101643), 01 15 03 ous XïV (16431715), 01 04 11 ous XV (17451774), 00 08 00 Dépus ous XVï jusqu’â ’Ètàbs sémét és ouvéés mésués, 01 00 00 à vé ést àujou’u émpàcÈé pà é àc qu vàut 01 00 03 Quant au prix des denrées, productions, journées et travaux de diverse nature, dans le temps même que cette taille de 60.000 l. environ pesait sur la Gascogne, la découverte des comptes consulaires de Casteljaloux, e e qui se réfèrent aux XV et XVI siècles, nous a permis de recueillir les chiffres suivants à ce sujet. (1) En 1480, le bléfroment;valut à Casteljaloux 8 sols 4 den. le quarton
1. On a quelquessols d’ordu temps deLouis-le-Débonnaire,qui fut le premier à rendre des ordonnances contre les faux monnayeurs. Leparisisse fabriquait à Paris, et letournois àTours. La première de ces monnaies était plus forte d’un quart que latournoise.Louis XIV réforma leparisis,et l’on n’usa depuis que de la monnaietournoise. Le francbordelaisétait inférieur d’un quart à la livre de Tours, et valait, par conséquent, quinze sols tournois. er Nous avons parlé de lamonnaie morlanede notre histoire. Nous ajoutons ici que les vicomtesau tome I de Béarn étant seigneurs du Brulhois, on trouve encore dans nos contrées des pièces en argent fin ayant pour légende :Centullo comes,:et, dans le champ du revers, les deux lettres M. P., ce qui signifie Morlas percussa,:avec la légende Onor(pour honor)Forcas,c’est-à-direhonneur(privilège ou prérogative) du château deFourgues,près de Morlaas. C’est là que les princes de Béarn faisaient leur résidence. Au er tome I de cet ouvrage, nos lecteurs ont pu lire aussi une note sur la monnaiearnaldaise,fabriquée dans
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en 1509, 7 s. 1 d. ; et le quarton de blé seigle, de 6 s. 6 d., à 7 sols. Nous n’avons pu retrouver le prix de ces grains dans les comptes des autres années. On a la valeur de l’avoine, presque chaque année, pendant toute la e e seconde moitié du XV siècle et dans le commencement du XVI . Le prix moyen en est de 2 à 3 fr. bordelais la pipe. En 1488, ce prix fut de 2 fr. ; en 1517, de 3 fr. L’an 1515 dut être stérile ; la pipe d’avoine  (1) s’y éleva jusqu’à 6 fr. Pour ce qui concerne le vin qui formait la principale récolte de la commune de Casteljaloux, les comptes consulaires ne laissent rien à désirer sur ce point. Le prix du vin y varie pour une barrique depuis 2 fr. jusqu’à 6. Mais ce dernier chiffre appartient évidemment à une année de disette, c’est 1515 ; et celui de 2 fr. à une année d’abondance, c’est 1505. Le prix ordinaire est de 3 à 4 francs bordelais. En 1459, par exemple, il fut de 3 fr., comme en 1517 ; en 1480, de 4 fr., comme en 1516 ; en 1488, 1510 et 1511, de 2 fr. 7 s. 6 d. ; en 1513, de 3 fr. 7 s. 6 d. ; enfin, en 1502, de 4 fr. 7 s. 6 d. Dans le détail, lepichéde vin coûtait ordinairement 2 ardits. Mais il faut tenir compte de la qualité.
la ville d’Agen. Sous Hugues-Capet on comptait plus de 150 espèces de monnaies, à cause du grand nombre de seigneurs qui avaient le droit d’en émettre. Mais leurs pièces respectives n’avaient cours que dans leurs seigneuries, à la différence de la monnaie du roi qui avait cours par tout le royaume. Jusqu’à Saint-Louis, du reste, la fabrication en fut très imparfaite. Saint-Louis émitl’écu d’or, le lion, les royaux, les reines,au nombre de deux, ledenier à l’aignel, nommé aussimouton d’or,; il y eut de cesà la grande et à la petite laine moutonsfrappés en argent, et desgros tournoisen argent. Quant à la monnaie de billon, elle consistait endeniers tournoiset deniers parisis,valant la troisième partie duliardouhardit.Lamaille ouoboleétait la moitié du denier. C’est de cette monnaie que vient le dicton français : « n’avoir pas une obole, n’avoir ni sou ni maille ». La petitepite,originaire du Poitou, a fait dire également en langue romane : « n’a pas la pite ». C’était la moitié de lamaille ouobole. Sous Philippe-le-Bel on vitle grosetle petit royal, la masse, la reine, l’agneleten or, portant un agneau avec cette devise :Agnus Dei, qui tollis,etc. ;legros tournois en argent, les espèces de billon connues sous Saint-Louis, pluslesbourgeoisdoubles et simples. — Sous Charles-le-Bel, desdeniers d’or à la chaise, des mantelets d’or, des sterlings doubles couronnés, oudoubles mitrés.— Sous Philippe-de-Valois, des pavillons, des florins-George,desanges d’or,nommés aussiangelots,desgros etdemi-gros en argent. — Sous le roi Jean, desdeniers d’or,aux fleurs-de-lis, ouflorins d’or,desfrancs à cheval, d’or, et d’un plus petit module. — Sous Charles V,des francs à piedet desgros tournoisd’argent. — Sous Charles VI, lesécus Héaume,à la couronne, lessaluts,lesdemi-saluts,d’or, desgros,quelquefois appelésfleurettes,et desdoubles tournoisnommésniquets.Leliard,fabriqué en 1430 par Guignes-Liard, de Crémieu, en Viennois, ne circula d’abord qu’en Dauphiné. C’est Louis XI qui en autorisa le cours dans tout le royaume, lors de son avènement au trône. — Charles VII fit battre beaucoup de monnaie de billon. Il n’y eut de nouveau que legrand blanc. —Sous Louis XI parurent lesécus d’or au soleil,du poids de 2 d. et 15 grains. Sous Henri III, la valeur en fut fixée à 65 sols ; sous Henri IV, à 72 et 70 sols ; sous Louis XIII, à 3 1. 15 s., 4 1.3 s., 4 l. 6 d., 4 l. 14 s. et 5 1. 4 s. ; sous Louis XIV, jusqu’à 5 l. 19 s. — Un édit de 1693 retrancha cette monnaie du commerce. Le Louis d’or du poids de 6 deniers et 9 grains valant 24 l., lesécus d’or au soleil vaudraient 9 l.17 s. 6 den. 30/51 de den. — Louis XI émit, en billon, des blancs au soleil et desdeniers bordelais n’ayant cours qu’en Guienne. On vit également, sous ce prince, lemarabotin d’oroumarbotinvenu d’Espagne, lebesan d’oret lechipotinde billon, ainsi que lapimprenelle, peu connue. Les Anglais avaient introduit en Guienne desnobles, desdemi-nobles, desquarts de noble, dessterlings, desléopards et desangelotsor, des en  gros etdemi-gros en argent fin, dessols, desdemi-sols d’argent, dits de Bordeaux, de Poitou, etc., des deniers dans lesquels l’aloi l’emportait sur l’argent, frappés en France par les rois d’Angleterre ou le prince Noir. (Saint-Amans etpassim). 1. Lapipe qui contenaitdeux barriques, et labarriquecontenait qui six quartons étaient des mesures communes aux grains et aux liquides. Lequarton paraît spécial pour les grains. Labarrique contenant 2 hectolitres 20 litres, lequarton dépasserait quelque peu 36 litres. Pour les liquides, la barrique se subdivisait en 110pichésenviron. (pots)
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Pour preuve, en 1515, le vin servi au sire d’Albret se paya 4arditsle piché, tandis que nos consuls ne portent en dépense qu’à 2arditsle vin donné à l’official de Bazas. Il y avait levin rouge,levin blancet leclairet. Mais il ne paraît pas que le prix en fût d’une différence notable. Encore une fois, la qualité domine cette question, dans laquelle nos aïeux nous valaient bien, si nous en jugeons par la multiplicité de ces articles de dépense dans les comptes que nous analysons. On y voit que le jour de l’élection des consuls, ceux-ci donnaient un dîner ou un souper (quelquefois l’un et l’autre) à tous les jurats, aux frais de la ville. À la fin du consulat, c’est-à-dire le jour de la reddition du compte consu-laire aux nouveaux consuls, au bayle, au gouverneur ou capitaine de la ville et aux jurats, un autre dîner réunissait à la même table lesoyantset lesrendants. Fallait-il visiter lescorps-de-garde, vite unecollation! On servait unecollation aux jurats et aux consuls qui assistaient aux criées des fermes de la ville, ainsi qu’au capitaine du château, au bayle, aux consuls, aux jurats, et jusqu’au trompette qui procédait à la publication des ordonnances de police. Aux enfants ou aux compagnons qui jouaient des mystères, c’était du vin que l’on fournissait ; aux sires d’Albret, pour leur bienvenue, aux grands seigneurs qui passaient et même à l’évêque de Bazas, lors de ses visites, du vin ! Du vin aux prédicateurs, du vin aux prêtres qui faisaient des processions contre la sécheresse ou contre la peste ! À table, l’on réglait le département des tailles, l’on consultait un procès, l’on terminait un marché ou l’on négociait un emprunt pour la ville. Nos consuls ne repoussaient pas toujours les indiscrets de ces joyeuses réunions, et l’on trouve, dans Un compte de 1498, cet article dont la naïveté dut désarmer nos jurats « item, le lendemain du départ de notre baron, ils payèrent à dîner au capitaine d’Aillas, au contrôleur et ausecrétaire, parce qu’il s’invita lui-même » (per so que ed medis se combidet). Enfin, lorsque l’on apportait un enfant-trouvé et qu’en attendant de connaître le père dont on ordonnait immédiatement la recherche, on croyait, dans le doute, devoir administrer le baptême au nouveau-né, les consuls donnaient une collation au parrain et à la marraine pour l’honneur de la ville, disaient-ils. Une paire de bœufs se vendit, en 1509, la somme de 14 fr. bordelais (10 l. 10 s. tournois) ; douze moutons (ce qui était, avec douze torches en cire et plus ou moins de vin et d’avoine, le don de bienvenue offert par la ville à son baron) coûtaient de 10 à 14 fr. ; un chevreau, de 12 à 15 ardits ; la paire d’oies, 15 ardits ; la paire de canards, de 4 à 5 ardits ; la paire de chapons, 10 ardits ; la paire de poulets, 12 ardits. Mais comme ces articles ne se trouvent pas répétés et ne se réfèrent pas d’ailleurs aux mêmes années, le prix que nous venons d’en faire connaître n’en doit pas être admis comme moyen. Nous ne pouvons, au reste, passer sous silence le procès curieux qui donna lieu à cet article de dépense dedeux chapons, que nous avons trouvé dans les comptes de 1509. On avait porté au consulat Jean Vidal, ditLamistous, que de mauvais précédents auraient dû néanmoins écarter de cette charge. Cet homme possédait unebelle et honnête personne,qui lui avait donnéde beaux et
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