J avais seize ans à Pitchipoï
104 pages
Français

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J'avais seize ans à Pitchipoï , livre ebook

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Description

« "Pitchipoï" un nom étrange qui sonnait mal à nos oreilles, nous juifs provençaux bercés dès notre enfance par le patois méridional de Mémé Cohen dont le mari était aconier, un métier typiquement marseillais, avec sa barque de ravitaillement destiné aux bateaux du port de Marseille. C'est à Drancy, le camp de transite où notre famille fut internée, que nous devions faire connaissance avec ce mot de Pitchipoï. Nous ne pouvions en connaître l'origine : la culture yiddish polonaise dans laquelle il désigne un petit village imaginaire. Nous ne savions encore moins ce qu'allait être la réalité de cette destination inconnue des internés de Drancy. Lorsque nous la découvrîmes, tout espoir s'évanouit : c'était Auschwitz ! » Denise Toros-Marter

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9782304015058
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Denise Toros-Marter
J’avais seize ans à Pitchipoï
Préface de Christian Oppetit
Collection T É moignages de la Shoah

Éditions Le Manuscrit


ISBN: 9782304015058
© 2019 Le Manuscrit
Denise Toros-Marter




Présentation de la collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
En lançant sa collection « Témoignages de la Shoah » avec les éditions Le Manuscrit, et grâce aux nouvelles technologies de communication, la Fondation souhaite conserver et transmettre vers un large public la mémoire des victimes et ouvrages déjà parus, la Fondation espère ainsi ajouter les récits de celles et ceux dont les voix sont restées jusqu’ici sans écho : souvenirs souvent enfouis au plus profond des mémoires individuelles ou familiales, récits parfois écrits mais jamais diffusés, témoignages publiés au sortir de l’enfer des camps, mais disparus depuis trop longtemps des rayons des bibliothèques.
Si quelqu’un seul ne peut décrire l’indicible, la multiplicité des récits peut s’en approcher.
En tout cas, c’est l’objectif que s’assigne cette collection à laquelle la Fondation, grâce à son Comité de lecture composé d’historiens et de témoins, apporte sa caution morale et historique.
Face à une actualité où l’instrumentalisation des conflits divers tend à obscurcir, confondre et banaliser ce que fut la Shoah, cette collection permettra aux lecteurs, chercheurs et étudiants de mesurer la spécificité d’une persécution extrême dont les uns furent acteurs, les autres complices, et face à laquelle certains restèrent indifférents et les autres héroïques.
Puissent ces ouvrages inspirer à leurs lecteurs le rejet de l’antisémitisme et de toute autre forme d’exclusion, et l’esprit de fraternité.
Consultez le site Internet de la FMS : www.fondationshoah.org


Comité de lecture de la collection (2011)
Serge Klarsfeld, président
Henri Borlant, survivant de la déportation
Isabelle Choko, survivante de la déportation
Olivier Coquard, historien
Katy Hazan(OSE), historienne
Dominique Missika, historienne
Denis Peschanski, historien
Paul Schaffer, survivant de la déportation
Annette Zaidman, enfant cachée
Philippe Weyl, responsable de la collection
Correction : Laurence Beilvert
Voir les autres titres de la collection en fin de volume .


Dans la même collection
Murmures d’enfants dans la nuit , de Rachel Chetrit-Benaudis.
Auschwitz, le 16 mars 1945 , d’Alex Mayer.
Dernière Porte suivi de 50 ans après, une journée à Auschwitz , de Claude Zlotzisty.
À la vie ! Les enfants de Buchenwald, du shtetl à l’OSE ,
de Katy Hazan et Éric Ghozlan.
J’ai eu douze ans à Bergen-Belsen , d’Albert Bigielman.
Matricule A-16689. Souvenirs de déportation d’un enfant de treize ans
(mai 1944-mai 1945) , de Claude Hirsch.
Jamais je n’aurai quatorze ans , de François Lecomte.
Sali , de Salomon Malmed.
Journal d’un interné. Compiègne, Drancy, Pithiviers.12 décembre 1941-
23 septembre 1942 , de Benjamin Schatzman.
Volume I : Journal ; volume II : Souvenirs et lettres .
Trois mois dura notre bonheur. Mémoires 1943-1944 , de Jacques Salon.
Vies interdites , de Mireille Boccara.
Retour d’Auschwitz. Souvenirs du déporté 174949 , de Guy Kohen.
Le Camp de la mort lente, Compiègne 1941-1942 , de Jean-Jacques Bernard.
Mille jours de la vie d’un déporté qui a eu de la chance , de Théodore Woda.
Évadée du Vél’ d’Hiv’ , d’Anna Traube.
Journal de route, 14 mars-9 mai 1945 , de Jean Oppenheimer.
Mes vingt ans à l’OSE, 1941-1961 , de Jenny Masour-Ratner.
J’avais promis à ma mère de revenir , de Moniek Baumzecer.
Aux frontières de l’espoir , de Georges Loinger, avec le concours de Katy Hazan.
De Drancy à Bergen-Belsen 1944-1945. Souvenirs rassemblés d’un enfant déporté ,
de Jacques Saurel.
Entre les mots , de Thérèse Malachy-Krol.
Le Sang et l’Or. Souvenirs de camps allemands , de Julien Unger.
C’est leur histoire, 1939-1943 , d’André-Lilian Mossé et Réjane Mossé.
Discours 2002-2007 , de Simone Veil.
Sans droit à la vie , de Simon Grunwald.
Combats de vies , d’Éliezer Lewinsohn.
Étoile jaune et croix gammée. Les Juifs de Tunisie face aux nazis , de Robert Borgel.
Le Camp juif de Royallieu-Compiègne 1941-1943 , collectif.
La Mémoire dans la chair , d’Adèle Grossman.
Face à la mort. Auschwitz-Buchenwald-Oranienburg , d’Erich Altmann.
Souvenirs d’une période trouble , de Pierre Auer Bacher.
Souvenirs d’un médecin d’enfants à l’OSE en France occupée et en Suisse, 1940-1945 , du D r Gaston Lévy
.
Denise (à gauche) avec ses deux grands frères, André (au centre) et René, vers 1930.

Denise à six ans.


Biographie de Denise Toros-Marter née Marter
1928 16 avril : naissance de Denise Rachel à Marseille. Son père, Lucien Marter, Juif d’origine alsacienne (sa famille s’est installée à Marseille après la guerre de 1870), a épousé en en janvier 1920 Marcelle Tubiana, dont la famille a quitté Alger pour Marseille vers 1890 . Denise est leur troisième enfant, après André (1922) et René (1923). Lucien tient le Garage de l’Ascenseur , dans le VI e arrondis-sement. En face de chez eux (rue de l’Académie, dans le I er arrondissement, non loin du Vieux-Port et de la Canebière), Clémentine, la grand-mère maternelle de Denise, tient un magasin de chaussures, Le Chat Botté .
1939 3 septembre : la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne nazie, suite à son invasion de la Pologne deux jours plus tôt : début de la Seconde Guerre mondiale.
Le père de Denise est mobilisé par « erreur ». Il sera envoyé à Beyrouth via la Syrie. Il fait huit mois dans les unités du Train.
Les trois employés du garage sont mobilisés : la famille Marter déménage au garage pour en assurer le fonctionnement.
1940 10 mai : début de la phase armée du confit.
22 juin : signature de l’armistice entre l’Allemagne, victorieuse, et la France.
1941 André et René, les frères de Denise, passent deux mois dans le Gard, cachés par un réseau protestant.
1942 16 et 17 juillet : grande rafle du Vél’ d’Hiv, à Paris.
Octobre : André s’inscrit à la faculté de sciences et à l’École de chimie, où un quota de Juifs est accepté.
11 novembre : suite au débarquement allié en Afrique du Nord, les Allemands et les Italiens occupent, dans la zone dite « libre », huit départements du Sud-Est de la France.
1943 22-23 janvier : grande rafle des Juifs de Marseille et expulsion de la population du quartier du Vieux-Port en vue de sa destruction.
Début février : réquisition des pneus du garage par l’armée allemande. Denise obtient que son père conserve ceux de sa voiture.
Denise arrête le lycée après la troisième et suit des cours de sténodactylo et des cours d’anglais et d’allemand.
1944 13 avril : Denise est arrêtée avec sa mère et son père par des policiers français. Ils sont emmenés au siège de la Gestapo, rue Paradis, où les rejoignent son frère aîné, André, et sa grand-mère. René, son frère cadet, parvient à échapper à la rafle.
Trois jours plus tard, Denise et les siens sont internés à la prison des Baumettes.
Fin avril : ils sont transférés de la gare d’Arenc au camp de Drancy (aujourd’hui en Seine-Saint-Denis).
20 mai : Denise, son frère aîné, son père, sa mère et sa grand-mère sont déportés par le convoi n° 74 pour une destination qui leur est inconnue, baptisée « Pitchipoï » par les victimes.
23 mai : Denise débarque sur la rampe d’Auschwitz II-Birkenau. Contrairement à sa mère et à sa grand-mère, elle est sélectionnée pour intégrer la quarantaine du camp des femmes, où elle est douchée et tatouée (A 5556). Elle se retrouve au Block 31. Son père et son frère intègrent également le camp, mais ils n’ont pas le droit de voir leur sœur, hommes et femmes étant séparés. Ils arrivent néanmoins à s’échanger quelques lettres.
Fin juillet : affectée aux travaux forcés dans différents Kommando

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